Chapitre 3

Cela faisait maintenant 1 semaine que je m’entraînais. J’avais déjà acquis beaucoup de force, de vitesse et d’agilité. Je commençais doucement à devenir une Tueuse.

Je continuais de m’entraîner sans relâche jusqu’à devenir réellement ce que je voulais. Et mon père continuait de m’encourager à chaque instant. Heureusement qu’il était là pour m’aider dans toute cette historie de dingue. Il était la seule personne qui arrivait à me convaincre de me lever le matin. Et je ne pourrais jamais trouver un moyen de le remercier assez.

« Bravo Laura ! s’est exclamé mon père en souriant de toutes ses dents. Tu fais de mieux en mieux à chaque fois !

Je venais de briser un bloc de béton avec seulement un coup de pied. C’est vrai que je m’améliorais beaucoup et honnêtement, ça m’impressionnait. Peut-être qu’en m’entraînant encore un peu plus chaque jour, je pourrais toujours faire mieux. Je devais faire mieux.

- Tu veux faire une pause ? m’a-t-il proposé en sortant une bouteille d’eau.

- Avec plaisir ! répondis-je en soufflant tout l’air de mon corps d’un seul coup.

Je m’asseyais un moment et tentais de respirer un peu. Je m’étais entraînée tellement de temps, je ne savais pas si mes courbatures s’en iraient un jour.

Je tentais de m’étirer un peu lorsque la sonnette de la porte retentit jusqu’en bas. Mon père se leva et monta les escaliers pour aller ouvrir la porte. Quand à moi, je restais en bas pour continuer à me reposer au moins pendant un temps. Mais je n’avais pas encore le droit au repos visiblement car mon père hurla depuis la porte d’en haut:

- Laura, viens vite s’il te plaît !

- J’arrive !

Je me levais lentement et montais les escaliers pour rejoindre mon père et son fameux invité. Je me dirigeais vers le salon où mon père avait accueilli l’invité. Et j’entrais à mon tour dans la pièce pour découvrir une personne dont j’ignorais tout.

Il était assez grand, brun et avait des yeux marron. Une sorte de marron caramel très brillant. Il avait également un barbe de quelques jours et il ne souriait pas beaucoup. Il portait une veste de cuir noir avec un tee-shirt blanc et un jean bleu foncé délavé. Ses chaussures étaient pleines de boue et le bas de son pantalon également. Il avait l’air d’avoir 18 ou 19 ans maximum.

Mais qui était-il ?

- Bonjour, ai-je dit avec une voix peu confiante.

- Bonjour, tu es Laura c’est ça ?

- Oui, mais qui êtes-vous exactement ?

Mon père s’approcha de moi et m’entoura de son bras.

- Cet homme s’appelle Adam, m’a-t-il dit en le regardant de nouveau. Et il est venu pour te voir.

- Pour me voir ? Et qu’est-ce que j’ai fait exactement ?

- Vous n‘avez rien fait, m’a déclaré ce fameux Adam sans me quitter du regard. Je viens pour vous aider à propos de votre destinée.

- Ma destinée ?

- Je sais que vous êtes la Tueuse. L’ancienne est morte et vous devez prendre la relève à présent.

- Et qui vous a parlé de l’existence des Tueuses ? ai-je demandé, sur la défensive.

Il s’est rapproché un peu et je reculais immédiatement.

- Je ne te ferais pas de mal tu sais.

- Répondez juste à ma question.

- Je fais partie d’une sorte d’organisation qu’on appelle le conseil. Le conseil des observateurs. Mon père en faisait partie et il est mort il y a peu de temps. On m’a proposé de le remplacer malgré mon jeune âge.

- Le conseil des observateurs ?

- Oui, exactement. Je suis supposé vous aider pour votre expérience en tant que Tueuse. Je dois vous apprendre à devenir la meilleure des Tueuses.

- Je peux le faire toute seule, vous savez.

- Oui, j’en suis certain. Vous avez  l’air de savoir de vous débrouiller. Mais il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas. Et je dois vous les apprendre.

- C’est gentil de venir proposer votre aide mais je ne pense pas en avoir besoin. Alors non merci.

Mon père s’est tourné vers moi et m’a déclaré:

- Je peux te parler en privé ma chérie ?

- Bien sûr.

Je me dirigeais vers la cuisine, mon père sur les talons. Il ferma la porte derrière lui et s’est tourné vers moi, le visage grave et triste.

- Tu devrais accepter Laura.

- Quoi ? demandais-je, incrédule. Tu veux que j’accepte l’aide de cet inconnu ? Il n’est peut-être même pas ce qu’il prétend être ! Je ne veux pas aller avec lui !

- Il pourra t’aider. C’est le conseil des observateurs qui nous a avertit de ce que tu pourrais devenir. C’est eux qui nous ont dit que tu étais une Potentielle. Et c’est eux, et Adam qui vont t’aider à devenir une vraie Tueuse.

- Mais je m’entraîne avec toi. Je veux rester ici, avec toi !

- Je ne te sers à rien, ma puce. Ce garçon pourra t’aider et nous le savons tous les deux. Alors accepte son offre et tu deviendras la meilleure Tueuse de tous les temps. Et tu me rendras incroyablement fier de toi.

- Tu es vraiment sûr que c’est ce que tu veux ?

- J’en suis certain. Va sauver le monde pour moi ma chérie.

Je lui souriais pendant un moment et je me rendis compte que c’était vraiment le meilleur papa au monde. Nous nous sommes ensuite rendus dans le salon pour retrouver ce Adam qui voulait soi-disant m’aider. Il était assis sur le canapé et regardais par la fenêtre en attendant notre retour. En nous voyant arriver, il s’est immédiatement levé et m’a regardé avec un air interrogateur. Je ne lui faisais pas confiance. Pas pour le moment en tout cas.   

- Bon, très bien. Je veux bien accepter votre aide mais à une condition.

- Laquelle ? m’a-t-il demandé sans me quitter du regard.

- Je ne reçois aucun ordre, et vous me laissez tranquille quand je vous le demande c’est clair ?

- Vous avez été très clair.

- Parfait, alors on commence par quoi ?

Il regarda mon père et s’est retourné vers moi un petit instant après.

- On va commencer par aller dans une sorte de repaire que j’ai trouvé pour vous. Dans cet endroit, vous pourrez vous entraîner tranquillement et sans danger.

- Je peux aussi m’entraîner ici, vous savez.

- C’est dangereux de rester ici, je le sais et vous aussi. Vous devez aller dans un endroit sûr.

Je réfléchissais pendant un moment, et je regardais mon père après ça. Il hocha la tête et je décidais de lui faire confiance, à lui.

- Bon d’accord. Je vous suis dans votre repaire et je m’entraîne avec vous. Mais vous êtes sûr que vous aller m’aider pour toute cette histoire de Tueuse ?

- Je vous le promets.

Il m’a regardé pendant un moment et je tentais de voir s’il y avait de la sincérité dans ses yeux. Je ne le savais toujours pas, mais je n’avais pas le choix. Mon père semblait lui faire confiance et je devais lui faire confiance moi aussi, pour le moment.

- Alors, on peut y aller. Je vais faire mon sac.

Je montais rapidement les escaliers et je préparais un sac en vitesse. Quelques affaires de rechange, une brosse à dents et… Des armes. C’est quand je glissais des couteaux dans mon sac de voyage que je me rendis compte que ma vie avait changé. Je n’étais plus une fille ordinaire à présent. J’étais une Tueuse, et je devais l’accepter.

Je dévalais les escaliers avec beaucoup de bruit, et je me retrouvais dans le salon avec mon sac à la main.

- Je vois que tu es prête ! s’est exclamé mon père en souriant. Et plus enthousiaste que tout à l’heure !

- Prête, oui ! Enthousiaste, je ne sais pas encore.

- Tu devrais ma chérie. Tu vas droit vers ta destinée à présent.

- Super… ai-je maugréé en soupirant.

Je m’avançais vers Adam et lui déclarais:

- Bon, on peut y aller maintenant. Vous êtes prêts, vous ?

- Je n’attendais plus que vous.

- Alors c’est parti !

Je m’avançais vers la porte et avant de l’ouvrir, je me retournais une dernière fois pour voir mon père. Il me souriait et me regardait comme si j’étais déjà la personne qu’il voulait que je devienne. C’était déchirant pour mon cœur. Je fonçais vers lui en courant et je le serrais dans mes bras, pour la dernière fois avant un moment. Puis je me tournais une dernière fois et me dirigeais vers Adam.

Et avant d’ouvrir la porte pour "aller trouver ma destinée", je me tournais vers mon nouvel ange gardien.

- J’ai une dernière condition, ai-je dit en me tournant vers lui.

- J’écoute.

- On pourrait pas se tutoyer si on doit se battre contre les démons ensemble ?

Il m’a souri pendant un moment avant de me répondre:

- Je suis tout à fait d’accord avec toi Laura. »