La Traque

Chapitre 1

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:19

La Traque

Personnage principal : Spencer Reid.

Synopsis: Spencer se retrouve confronté à ses propres cadavres… Traqué par sa propre équipe, écrasé par son passé trop lourd et déchiré par cet hôte sombre au fond de lui, il continue sa vengeance… Jusqu'à la fin.

Rated : T (Plus de seize ans)

Pourquoi cette Fanfiction : Parce que des lecteurs m'ont demandé de faire une suite à « Soif de Vengeance » et à  « Humiliations ». Et puis, j'adore faire souffrir Spencer.

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, il ne s'agit que d'un emprunt. J'écris pour le plaisir et non pour l'argent.

NB : Il serait préférable, pour comprendre au mieux cette fanfiction, de lire celles qui l'ont précédée – à savoir « Humiliations » et « Soif de Vengeance »… Cela vous permettra de mieux comprendre la psychologie de Reid et dans quel état il se trouve… Cependant, je ferai en sorte de ne pas rendre ces deux lectures indispensables… Notamment, en vous rappelant les faits qui se sont déroulés dans ces deux fanfictions :

Humiliations : Spencer, âgé de seize ans, est humilié par la bande d'un certain Rudy Clints. La petite-amie de celui-ci, Alexa Lisben, prend sa défense devant toute l'école, ne faisant que renforcer les brimades de Rudy. De plus en plus détruit, Spencer se raccroche de toutes ses forces à la belle Alexa qui est la seule élève à lui adresser la parole. Un jour, elle l'invite à la rejoindre sur le terrain de foot. Là, l'équipe de foot et des dizaines de jeunes attendent Reid, le déshabillent et l'attachent nu à un goal de foot. Il subit un viol collectif et de nouvelles et terribles humiliations. Brisé, il rentre chez lui sous l'œil critique de sa mère et se coupe les veines dans sa salle de bain. Il se rate de justesse. Son silence est alors acheté par la famille de Rudy.

Soif de Vengeance : La mère de Spencer est décédée. Vaincu par la tristesse et la folie, il se rend chez Rudy pour se venger. Il le torture et finit par le laisser mourir… Avant de quitter sa victime, il prend son carnet d'adresses pour retrouver les personnes qui lui ont fait du mal. Un tueur est né...

Bonne lecture!

 


 

Chapitre 1

Un murmure incessant résonnait dans le hall. Deux agents le dépassèrent après un bref salut de la tête. D'autres l'ignorèrent. Calmement, il posa ses mains sur les battants marqués du seau du FBI et les poussa sans hésiter. La porte vitrée s'ouvrit brusquement devant lui et un brouhaha résonna dans ses oreilles bourdonnantes. Il lança un regard circulaire aux nombreux bureaux qui parsemaient la pièce, sans vraiment les voir. Etrangement, cet environnement lui semblait accueillant, sécurisant… Après tout, qui aurait pu se douter que la meilleure équipe de profileurs au monde détenait en son sein un être si noir, si néfaste, si cruel ? Qui aurait cru, en le voyant, qu'une personne aussi insignifiante et faible pouvait, en vérité, être un monstre ?

Une chose en lui le fit frissonner en se lovant dans le creux de ses reins… Il ressentait toujours ce pincement, ce sentiment de toute puissance et de contrôle en entrant ici, entouré de personnes si ignorantes et aveuglées par leurs tâches quotidiennes.

S'ils savaient… S'ils savaient…

Mais il était prudent : il ne laissait jamais rien derrière lui lorsqu'il emportait dans sa déchéance et sa douleur, la vie de ces personnes. Il n'y avait aucune raison pour qu'il se fasse un jour avoir. Lui et « l'hôte » formaient un si beau duo… Il mettait son intelligence et son corps à son service et cette créature tapie dans son esprit fomentait les tortures, les plans, la vengeance pour le soulager.

Pour tout oublier.

Cet hôte était né des années auparavant, sous un ciel sans étoiles dans la douleur et l'infamie. Ce passager noir l'avait épaulé, se nourrissant de son sang et de sa honte, et avait grossi encore et encore, réduisant à néant toutes tentatives pour lui échapper et pour se subsister à la vengeance qu'il avait vomie dans son esprit. Reid avait cédé à sa force, à son délire et à ce plaisir intense que lui procuraient les meurtres qui régalaient le monstre.

Mais il gardait le contrôle.

Spencer, sans se départir de son calme, malgré les réminiscences qui affleuraient à la surface de son esprit, se dirigea d'un pas rapide vers son bureau, sans vraiment faire attention à Morgan qui lisait ses mails. Il enleva son sac à bandoulière et s'ébouriffa légèrement. Il passa une main agile dans ses cheveux et les remit rapidement en place avant de s'asseoir.

Il prit le premier dossier de la pile qui trônait sur son bureau, sans dire un mot. Une partie de lui était ailleurs… Loin, dans une chambre sordide, en train d'étrangler une femme aux yeux verts. La respiration du jeune homme s'accéléra et ses mains froissèrent le papier.

Les yeux verts se révulsaient, s'injectaient de sang en l'implorant… Une larme… Deux larmes…

Une main s'abattit brutalement sur ses épaules, le faisant sursauter et le tirant brusquement de ses souvenirs.

-Hey Reid ! Comment ça va ?

Spencer cligna plusieurs fois des yeux, abasourdi et lança un regard perdu à Morgan qui lui souriait.

-Je… euh… Bonjour… Je vais bien, Morgan.

Derek poussa un peu la pile de dossiers et s'assit sur le coin de son bureau, avec un air malicieux.

-Mmh… Je t'ai fait peur. Tu étais dans la lune ?

Reid se mordit la lèvre et haussa un sourcil, perplexe. Il reprit la pile que Morgan venait de déranger et la déposa loin de son postérieur invasif.

-Non. Et ça n'a aucun sens.

L'agent en face de lui se gratta le front et demanda posément, avec une certaine lassitude.

-Quoi ? Qu'est-ce qui n'a aucun sens ?

Spencer leva les yeux vers lui et prit une voix un peu plus aigüe pour lui exposer l'évidence-même.

-Autant être « sur » la lune relève du possible, autant être « dans » la lune est impossible… Tu imagines quel matériel il faudrait emporter dans une fusée pour forer dans le régolithe qui couvre la lune et pouvoir se trouver « dans » la lune ? Ca n'a pas de sens.

Derek ouvrit légèrement la bouche et fixa Spencer un moment sans rien dire, se demandant s'il se moquait de lui, puis, devant la mine sérieuse de son ami, leva les mains en souriant.

-C'est juste une expression, Reid…!

Spencer se gratta pensivement la joue et se plongea dans la lecture du dossier qu'il avait froissé quelques minutes auparavant en repensant au dernier meurtre qu'il avait commis.

-C'est peut-être une expression, mais elle n'a pas de sens.

Morgan soupira profondément et finit par opiner.

-Ok. Enfin, tu m'as l'air bien "pensif", alors… Tu as fait quoi ce week-end ?

Spencer lui lança un bref coup d'œil et remarqua que Morgan avait retrouvé un air malicieux et amusé. Même s'il appréciait énormément son collègue, il craignait toujours ce genre de mimique, parfaitement conscient que Derek s'intéressait un peu trop souvent à sa vie privée et que ça les mettait tous les deux en danger.

-Je suis allé à une conférence qui parlait des meurtres en série dans la littérature.

Du moins, il s'y était inscrit et avait pris une photo du conférencier pour prouver qu'il y était, avant d'aller demander à une prostituée d'occuper sa chambre d'hôtel et de se servir plusieurs fois dans le bar –pour que tout le monde sache que la chambre était bien occupée- pendant qu'il allait louer une voiture sous un faux nom pour se rendre dans l'état voisin, chez Michael Kelpman, afin de tuer cet homme. Un ami de Rudy Clints. Un homme riche et vaniteux qui avait mérité son sort.

Il revit quelques secondes les beaux traits réguliers de sa victime se figer dans un masque froid et trouble, puis toussota pour revenir à Morgan qui l'observait.

-C'était très instructif. Très amusant, aussi.

Derek sourit un peu et répondit sur un ton légèrement moqueur.

-Je me doute… Enfin, je suis sûr que si tu étais allé voir une conférence sur la perte des cheveux dans la littérature, tu aurais aussi trouvé ça « instructif » et « amusant ».

Les yeux de Spencer glissèrent rapidement sur la feuille qui se trouvait sous ses yeux, pendant qu'il écoutait d'une oreille distraite Morgan.

-La perte des cheveux s'apparente à l'angoisse liée à l'impuissance, la perte de la virilité, tout en évoquant l'aspect castrateur de la femme.

Imperturbable, il s'humecta l'index et tourna la page qui se trouvait devant lui, avant de continuer.

- Pourquoi en viens-tu à en parler ? Tu en rêves ? La perte des cheveux fait partie de tes craintes, Morgan ?

Il leva les yeux du dossier et lança un regard amusé à son collègue qui restait pantois, la bouche entrouverte, essayant de trouver quelque chose à dire pour se sortir de ce mauvais pas. Reid entendit un bruit de talons plus ou moins hésitants se rapprocher d'eux et se retourna pour apercevoir Emily, toute pâlotte, se laisser lourdement tomber sur sa chaise et renverser, d'un geste ample et maladroit, la moitié des dossiers de son bureau sur le sol.

-Merde !

Derek profita de cette entrée fracassante pour fuir cette conversation gênante et venir en aide à la jeune femme. Reid se leva à son tour et l'observa –pas besoin d'être deux pour s'appliquer à ramasser des feuilles et Morgan s'en sortait à la perfection - réparer la maladresse de leur collègue… Il lança ensuite un regard inquiet et dubitatif à Emily qui avait posé une main sur son visage blafard.

-Bon Dieu… Je suis désolée… ! Oh merde… Laisse, Derek, je vais le faire !

Reid remarqua avec un certain amusement qu'elle avait attendu que le plus gros soit ramassé avant de sortir cette phrase. Morgan lui fit un petit sourire en coin et secoua la tête, tout en finissant de rassembler les feuilles éparpillées.

-Je vais finir : tu risquerais de faire pire, vu ta tête… Week-end arrosé ?

Prentiss soupira et opina lentement.

-Une amie. Un mariage… Des beaux mecs… Et de la vodka. Surtout de la vodka, en fait. Et sur les mecs, la vodka.

Son langage décousu et son débit assez lent prouvait qu'effectivement, il y avait « surtout » eu de la vodka. Morgan rit légèrement ce qui fit grimacer Prentiss, et se releva.

-Tu veux une aspirine ?

La jeune femme secoua la tête et passa une main fébrile dans ses cheveux sombres et relâchés sur ses épaules.

-Non, ça ira, c'est gentil… J'en ai déjà trop pris…

Des talons claquèrent à nouveau près d'eux et tous se retournèrent vers JJ qui leur décocha un petit sourire.

-Salut tout le monde ! J'espère que vous avez passé un bon week-end et que vous êtes en forme : nous avons une nouvelle affaire !

Emily afficha une mine dégoûtée et ennuyée : sa gueule de bois n'était pas prête de s'arranger ou de passer inaperçue. JJ grimaça légèrement en voyant la tête de son amie et lui lança regard empli de compassion.

-Week-end chargé ?

Emily acquiesça lentement, dans un geste douloureux.

-Oui. Je t'expliquerai plus tard… Si je suis encore en vie.

JJ rit légèrement, ce qui fit à nouveau grimacer sa pauvre amie.

-D'accord ! Courage… Et rendez-vous tout de suite en salle de briefing.

Elle se détourna et son parfum laissa un sillon agréable à sa suite. Reid battit plusieurs fois des paupières et la regarda partir avec une sorte de nœud dans l'estomac. Morgan passa devant lui pour se rendre en salle de briefing et le sortit de sa contemplation. Il le laissa s'éloigner et attendit Emily, en se balançant légèrement sur ses pieds.

La jeune femme lui sourit un peu, tout en prenant un chewing-gum pour masquer l'odeur d'alcool ou de vomi –voire des deux- et Spencer remarqua qu'elle avait d'énormes poches sous les yeux. Elle se leva enfin et tous deux traversèrent la pièce pour atteindre l'escalier.

-Tu m'as attendue ? Comme c'est gentil.

Il haussa un peu les épaules.

-En fait, si je l'ai fait c'est pour te surveiller et être sûr que tu ne tomberas pas dans l'escalier et que tu ne te briseras pas la nuque. Je me sentirai coupable, sinon.

Elle lui envoya un petit coup de coude dans les côtes et fit la moue.

-Arrête ! Je ne suis pas dans un si mauvais état…Les chances pour que ça arrive sont…

Spencer la coupa vivement avec sérieux.

-…Trop élevées pour que je te laisse toute seule.

Elle lui lança un petit regard mi-amusé, mi-contrarié. Ils arrivèrent dans la salle de briefing. Spencer contourna la table et alla s'asseoir à sa place habituelle. Il lança un regard avide à l'écran bleu, en se demandant s'ils allaient se rendre dans une ville intéressante –à savoir, une ville où résidait une potentielle victime-…

Un de ces salauds…

Des dizaines de visages déformés par le plaisir, la haine et la démence défilèrent brusquement sous ses yeux et il frissonna légèrement. Une douleur innommable lui transperça le bas du ventre et il se mit à haleter. La pièce tournait autour de lui, en même temps que ces personnes qui l'encerclaient, le regardaient, le touchaient.

L'arrivée d'Hotch et Rossi l'extirpa de ces horribles souvenirs. Ses doigts se plaquèrent inconsciemment sur ses poignets et il sentit les boursoufflures des anciennes plaies picoter étrangement. JJ attendit que les deux hommes soient installés puis fit surgir des photos sur l'écran plat.

Spencer reçut un violent coup de poignard dans la poitrine. La douleur tordit son visage pendant que les images s'ancraient dans son esprit. Il vit tout d'abord le crâne défoncé de Rudy, les cheveux blonds d'Alexa dans une marre de sang, le corps mutilé de Jackson, les plaies de Conrad, les yeux exorbités de Nicolas et le cadavre tout frais de Michael.

Ses meurtres…

Il revit avec une douloureuse précision les traits de ces hommes sur lui… En lui… Le viol. Puis l'hôte au fond de lui, titillé par ces images attisa les derniers souvenirs qu'il conservait de ces hommes et de cette femme. Une vague de plaisir le submergea un instant.

Ils l'avaient tous mérité.

Il lança un bref coup d'œil aux membres de son équipe. Pourquoi le trahissaient-ils et partaient-ils à sa poursuite ?

S'ils savaient…Ils comprendraient sans doute… Mais ils ne devaient jamais savoir. Ils ne devaient jamais découvrir ça. Spencer ne voulait pas les décevoir, il refusait qu'ils apprennent ce qu'on lui avait fait et ce qu'il avait fait en retour. Il ne voulait pas revoir cette expression qui avait attristé le visage de sa mère le soir où il était rentré plus tard que d'habitude, couvert d'urine, de sang, de boue et de honte.

Il entendit de très loin JJ citer les noms des victimes… De ses victimes.

-Rudy Clints, 35 ans, retrouvé mort à son domicile de Richmond, il y a six mois. Il a été torturé de diverses manières, puis a eu les veines tranchées. Alex Lisben, 34 ans,…

Six mois ? Déjà ? Cela faisait donc six mois que sa mère était morte, en sachant que cette bande de salauds l'avaient humilié, torturé, violé… Reid gémit très faiblement en pensant à elle.

Tout était de leur faute.

C'étaient eux qui avaient fait naître le mal en lui, c'étaient eux qui l'avaient poussé à commettre toutes ces choses. Une voix s'éveilla dans sa tête et se fit entendre distinctement dans son esprit :

Ils n'avaient récolté que ce qu'ils avaient semé en lui.

Cette phrase ne l'apaisa cependant pas : il ne remettait pas en question la justesse de ses meurtres, mais redoutait la suite des évènements. Il frissonna légèrement et lança un regard terrifié à l'écran, aussi pâle qu'Emily désormais, puis sentit son corps se détendre légèrement. Il devait impérativement se calmer : d'après cet écran, ils n'avaient trouvé que la moitié de son œuvre. Un sentiment de puissance l'envahit et il sentit poindre derrière sa peur, une terrible satisfaction et un plaisir sans nom. Il tenta de reporter son attention sur JJ qui parlait toujours.

-… enfin, Michael Kelpman, 36 ans, qui a été torturé et tué, samedi soir.

Reid se mit à trembler légèrement et laissa ses doigts glisser sur les cicatrices qu'il avait à hauteur des poignets. Son alibi était solide, pour ce soir-là.

La fille aux yeux verts… La prostituée…

Il avait étranglé le seul témoin qui aurait pu l'incriminer et il n'avait laissé aucune preuve derrière lui… Par ailleurs, si jamais l'enquête se tournait vers lui, il pourrait encore facilement orienter ses collègues dans d'autres directions. Il se mit à pianoter nerveusement sur la table. La voix de Morgan le sortit brusquement de ses pensées.

-Alexa Lisben ? Ce nom me dit quelque chose.

Spencer lui lança un regard effaré et sentit son corps se décomposer. Il avait totalement oublié qu'il avait évoqué une partie de l'humiliation que lui avait fait subir cette fille à Derek. Son collègue fronça les sourcils puis posa les yeux sur lui. Reid comprit aussitôt qu'il n'avait pas oublié ses révélations.

-Tu la connais, non ?

Une voix dans la tête du jeune homme lui intima de rester calme, de ne pas céder à la panique. Sa respiration devint erratique et sa vue se troubla. Rossi pencha un peu la tête, tout en l'observant.

-Reid ? Tu ne te sens pas bien… ?

Spencer lui lança un regard effrayé mais ne lut aucun reproche dans ses yeux sombres. Il réfléchit rapidement à la situation : mentir à ses collègues ne servirait à rien car ils sauraient tôt ou tard la vérité, mais avouer qu'il connaissait les victimes risquait d'attirer sur lui les soupçons ou de l'éloigner de l'enquête. Son hésitation et ses tremblements risquaient également de jouer en sa défaveur. Il balaya du regard l'équipe qui attendait une réponse de sa part. Il ne lisait aucune agressivité dans leurs yeux, juste de l'inquiétude : ils le croyaient sans doute en état de choc.

Il finit par s'exprimer d'une voix blanche qui couvrit à peine les battements désordonnés de son cœur.

-Euh… Je la connaissais… Oui… On était à l'université ensemble… L'université de Californie à Berkeley… Mais je ne la connaissais pas bien…

Hotch fronça un peu les sourcils et lut rapidement quelques informations qui s'affichaient sur l'iPad posé devant lui.

-Donc, tu connaissais également trois autres victimes qui étaient également dans cette université.

Spencer déglutit difficilement et acquiesça lentement, tout en pliant nerveusement un coin du dossier fermé devant lui.

-Oui… Mais que de vue… Je… euh… Je n'ai jamais été proche d'eux.

Ses mains devenaient moites. « Heureusement », ce soir-là, le soir du viol, il y avait également des amis de Rudy qui ne provenaient pas de cette université... D'autres salopards –comme Conrad et Nicolas- qui avaient profité de son corps… Reid s'était servi de ce fait pour brouiller les pistes et pour ne pas que les enquêteurs fassent le lien avec l'université... Mais pourrait-il éviter que ses collègues le fassent ? Il lança un bref coup d'œil à son patron dont le regard était glacé.

-Tu te sens capable de travailler sur cette affaire ?

Il sentit des mains froides attraper ses chevilles, le vent frais battre sa peau nue et le sang couler sur ses cuisses. Des flammes dansèrent devant ses yeux et un pieu s'enfonça dans sa chair. Il tressauta, écrasé par la puissance des souvenirs, mais finit par opiner lentement.

-Oui. Je ne les connaissais pas assez pour être trop affecté par leur décès.

Il n'était pas du tout affecté par leur mort : les voir en vie était pire, à ces yeux.

Il lança un regard innocent à son patron qui finit par acquiescer. Une goutte de sueur coula dans sa nuque et roula sous sa chemise.

Se doutait-il de quelque chose ? Apparemment non… Qui aurait pu le soupçonner, après tout ?

Il se racla la gorge et ouvrit le dossier devant lui. Son cœur galopait toujours dans sa poitrine et ses tempes… Voir ses victimes sur ce papier glacé lui laissait une drôle d'impression et augmentait la panique qui bouillonnait dans ses veines.

Il allait devoir tout mettre en œuvre pour éloigner ses collègues de ses secrets… Une partie de lui tremblait à l'idée d'affronter ses amis et une autre s'extasiait devant ce défi.

Qui du génie ou de l'équipe l'emporterait ?

A suivre…

 


J'espère que ce chapitre vous a plu... N'hésitez pas à laisser un commentaire! ;-)

 

 

 

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