Draft hebdomadaire

Dans un battement d'ailes, la Princesse de la Nuit se posa sur le balcon. Son corps fin découpait une ombre noir sur le ciel nocturne qu'elle venait de finir d'illuminer. Ses sabots touchant le sol de cristal, elle jeta un dernier coup d’œil à son astre, trônant fièrement dans le ciel. Un sourire flotta sur ses lèvres. Tout était exactement à sa place. Il était temps de glisser dans le monde des rêves et d'y faire son devoir. D'un sabot, elle ouvrit la baie vitrée et pénétra dans le palais.

Le grand hall de cristal bordant le balcon se révéla lentement à elle, tout juste éclairé par la lumière de la Lune. La jument au pelage de nuit battit quelques fois des paupières, le temps que ses yeux s'habituent à la diminution de luminosité. Les ombres des hauts piliers se dessinaient sur les murs qu'ils bordaient, créant un doux dégradé vers l'obscurité dans laquelle s'enfonçait le couloir. Un confortable silence s'établit sur les lieux une fois que la porte fenêtre fut refermée.

L'alicorne avança vers le corridor. Le son de ses sabots sur le cristal résonna dans le palais endormi. Les claquements de ses chausses d'argent soulignaient la douceur des instants de silence qu'ils interrompaient. Croisant les portes fermées des diverses pièces du château, Luna ne pu s'empêcher un petit sourire. C'était vraiment dans ces moments qu'elle se sentait le plus à l'aise. Dans le silence, la solitude, la douceur de la nuit.

Elle arriva en quelques minutes à sa destination. Levant un sabot, elle poussa avec délicatesse un des battants de la double porte qui se trouvait devant elle. Elle se glissa dans le passage ainsi créé. La pièce se révélant devant elle n'était éclairée que par les quelques rayons de Lune qui parvenaient à percer à travers les rideaux barrant les fenêtres. Au milieu de la pièce, ombre au milieu des raies lunaire, se dressait un lit baldaquin. Une forme pouvait se deviner, glissée sous les draps, dessinant de douces courbes à la surface. Le sourire s'agrandit quelque peu sur les lèvres de la princesse, ses yeux s’adoucissant à la vue de la forme allongée.

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Twilight battit lentement des paupières. Autour d'elle, la salle était plongée dans une calme obscurité. Ses yeux s'arrêtèrent sur une des grandes fenêtre du château de l'amitié, droit devant elle, baignée de lumière lunaire. Son éclat bleu emplissait la pièce d'une lueur reposante. Le reste de l'univers semblait ne plus exister, fondu dans le halo de l'astre nocturne. Le mobilier autour d'elle ne se détachait que faiblement, ombres sur des murs d'ombre. L'alicorne se repositionna, remontant sa tête sur l'oreiller, ramenant le drap qui la recouvrait jusque son menton. De la fenêtre lui faisant face, un léger souffle vint la caresser, rafraîchissant agréablement la pièce. Le rideau gonfla, volant paresseusement dans le vent. Le jour ainsi créé laissa passer une raie d'un blanc presque aveuglant. La Lune. Twilight sourit doucement. Luna devrait bientôt arriver.

Derrière elle le claquement qui l'avait réveillé retentit de nouveau, un claquement métallique sur le sol cristallin, sec et aigu dans la nuit calme. Un claquement qu'elle connaissait. Encore quelque peu ensommeillée, elle se retourna pour voir une ombre avancer à pas précautionneux vers le lit. Une silhouette qu'elle aurait reconnue entre mille. Le sourire de la jeune alicorne se fit un peu plus marqué.

« Luna ? demanda-t-elle à l'ombre »

L'interpellée s'arrêta dans son avancé, ses ailes s'étant quelque peu écartées sur son côté, incertaine. Puis elle reprit, marchant maintenant à pas normal.

« Pardon, Twilight. T'ais-je réveillée ?

- Ce n'est rien, répondit la jument allongée accueillant celle chère à son cœur avec un doux sourire. »

Luna arrivant au bord du lit, la jument lavande se redressa, s'appuyant sur ses pattes avant. Ses yeux se posèrent à nouveau sur celle qui se tenait maintenant à ses côtés. Maintenant qu'elle était proche, les reflets de la Lune sur son diadème, son plastron et sa robe paraissaient plus présent, soulignant sa silhouette. Twilight resta un instant à la contempler tandis que son aimée retirait ses attribut royaux avant de la joindre. Sous l'obscurité du baldaquin, elle distinguait maintenant les détail de ses traits, et de ses yeux qui la regardaient d'un air interrogateur. Les pupilles de la jeune jument s'attardèrent sur le visage de l'alicorne millénaire, s'arrêtant un instant sur le jour qui s'ouvrait entre ses lèvres.

Se penchant vers Luna, Twilight brossa de ses naseaux contre les siens. Le souffle chaud de sa tendre amie caressa sa peau, tandis qu'elle sentait sa propre respiration rencontrer le visage de sa compagne. Sans briser le contact, elle dit doucement :

« Bon retour à la maison, Luna. »