La cour des grands

Chapitre 8 : Mhaegen

1619 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/12/2016 00:12

 

Mhaegen

 

   Deux heures s'étaient écoulé depuis sa résolution de partir chercher des réponses. Le meurtre de son bébé ne devait pas rester impuni. C'est ce qu'elle se répètait et se répète encore lorsqu'elle regroupe le minimum d'affaire qui lui reste. Elle pris la décision de ne rien dire à personne. Ni à Armeca, ni à Ros et ni à Lord Baelish. Une fois au Donjon Rouge, elle se débrouillerait pour échapper au regard de ce-dernier qui la reconnaîtrai aussitôt et il ne serait pas très heureux d'apprendre qu'une de ses employés à décider de partir pour être aux services de quelqu'un d'autre. Car, là-bas, et pour y être autoriser à entrer, il faudra qu'elle se mette aux services de quelqu'un. Une personne de haut placé de préférence. Ainsi, elle sortit de la chambre avec un simple sac d'affaire et fît attention d'être vu par le moins de personne possible. De toute manière, dans ce bordel, les gens avait d'autre chose en tête que de la voir s'éclipser. Elle sortit donc du bordel auquel elle espèrait ne plus jamais y mettre les pieds et marcha dans les rues de Culpucier. Elle se décida de rejoindre Monica, la nourrice de Barra ou plutôt l'ancienne nourrice et marcha à pas rapide comme si elle voulait à tout prix s'éloigner le plus rapidement possible de ce qui était maintenant le passé et les vestiges d'une vie indigne d'elle et qui lui aura fait connaître le pire des cauchemar que peut avoir une mère. Elle traversa les rues immondes et couvertes de merdes qui jonchaient le sol et arriva devant le seuil de la maison de Monica. Elle tapa à la porte et attendit quelques secondes avant que celle-ci ne s'ouvre. Une femme assez agée se tînt devant Mhaegen et se jeta dans ses bras en sanglotant.

 

-Oh ! Ma pauvre enfant ! J'ai su ce qui était arriver à Barra. Je suis profondément désolé pour toi. Viens, rentre.

 

-Merci Monica. Vos mots me touche. Dit-elle en traversant le porche miséreux de chez son hôte.

 

   Sa maison était comme celle de tous le quartier. Elle était au bord de la ruine et tenait bon grâce à un miracle que chacun de ses habitant n'arrivait pas à comprendre. L'humidité emplissait les murs et devenait nauséabond. Néanmoins, elle avait tout de même le chic de rester un minimum rangé. La plupart des habitants de Culpucier ne trouvait pas le temps ou la force ou même l'envie de faire du rangement dans leur taudis qu'ils haîssaient autant que les grands seigneurs dans leur château écarlate. Monica lui donna une chaise et cette dernière lui demanda :

 

-Veux-tu quelque chose, ma chère ? J'ai peur de na pas être aussi bien équipé en boisson que ton patron de bordel mais j'ai quand même un peu de lait de chèvre et d'eau.

 

-Je n'ai besoin de rien, Monica, merci.

 

   La vieille femme prît un fauteuil et s'asseya devant elle en séchant les quelques larmes qu'elle avait réussi à calmer. Elle posa une main sur les genoux de son invité et l'interroga en la regardant dans les yeux :

 

-Tiens-tu le coup, Mhaegen ? Ce genre d'épreuve est très difficile pour toi, je peux le comprendre.

 

-Comment le pouvez-vous, Monica ? Savez-vous au moins ce que j'endure en ce moment ? Ma vie s'écroule et je ne peux rien y faire. Je ne sais même pas comment je fais pour marcher et parler normalement. Je me sens même coupable de ne pas être aussi endeuillé par sa mort et je me dit que c'est presque un manque de respect envers lui.

 

-Tu sais, j'ai été mère autrefois. J'avais une famille pas plus riche que je ne le suis aujourd'hui. Un mari qui s'occupait de son commerce de poissons et ma petite fille qui aimait montée sur les toits et regardée soit la surface de la baie de la Néra, soit les pierres rouges du château ou soit le septuaire de Baelor qu'elle trouvait pas dessus tout le plus magnifique des édifices.

 

-Que leur est-il arrivé à tous ? Demanda Mhaegen qui redouta la suite de son histoire.

 

-Eh bien... la rébellion de Robert Barathéon frappa aux portes de la capitale et les troupes des Lannister ont mis la ville à sac. Des centaines de morts rien qu'à Culpucier. Mais ce n'était pas les soldats qui massacrèrent ces innocents mais les brigands qui profitaient du chaos de la situation pour piller tout ce qui leur tombait sous la main. À un moment donné, un de ses malandrins s'arrêta devant notre porte et lança une torche à travers la fenêtre du premier étage. Ce n'était pas cette maison où je vis aujourd'hui mais une autre qui n'existe plus. Ainsi donc, le feu a commencé a brûler notre foyer qui tomba peu à peu sous l'effet des flammes. Moi et ma famille restait là, au milieu de chaos, et regardait notre foyer réduit en cendres. Puis trois brigands sont arrivés et nous ont poursuivis. Mon mari a pris une hache qu'il avait trouvé par terre et décida de les occuper tandis que je fuyais avec ma fille. J'eût à peine le temps de tourner la tête que je voyais l'homme de ma vie s'écrouler au sol. Je continuai alors et arriva dans une impasse crée par une maison qui s'était écroulé. Nous avons essayé d'escalader ces ruines mais ma fille est tombé. Les trois hommes qui ont tué mon mari se sont ensuite chargé d'elle qui était resté à terre quand leurs épées ont martelés son corps. Si des soldats Lannister n'était pas intervenu juste après, je serai morte.

 

   Les larmes coulissait sur le visage de Mhaegen durant tout le récit. La même chose arriva à Monica qui s'essuya vite fait les joues et regarda son invité avec un léger sourire. Un long silence s'installa où les deux anciennes mères se regardaient en souriant et en essayant de cacher leurs larmes. Elles avaient toutes deux connues la mort de leur enfant et connaissaient ainsi la même douleur incurable. Monica brisa le silence :

 

-Mais il faut que tu vives, Mhaegen. Ne reste pas dans cette ville puante comme moi je l'ai fait. Pars le plus loin possible de ce piteux endroit. Port-Réal n'est pas une ville pour toi. Moi, j'ai fait l'erreur de vivre ici toute ma vie. Je te demande de ne pas faire la même chose.

 

   Mhaegen réfléchissait à ces paroles mais néanmoins, elle voulait venger son fils avant de partir pour toujours de la capitale. Elle décida de ne pas en parler à Monica car elle savait qu'elle ferait tout pour l'en dissuader. Elle dit à la place :

 

-Tu as raison. J'ai assez d'argent pour traverser le Détroit et vivre une vie un minimum convenable. Peut-être à Braavos. J'ai toujours rêvé de voir la statue du Titan. On raconte que c'est l'un des plus belle édifice de ce monde.

 

-Va là où ton instinct et ton coeur t'amène. Tu est encore jeune. Profites-en. Répondit Monica.

 

   Après une heure passé chez elle, Mhaegen sortit de sa maison. Les adieux se firent horrible mais les deux femmes gardèrent le sourire. Quand la porte fût fermée, elle prit la direction du Donjon Rouge qui surplombait la ville, plus motivé que jamais, et arriva enfin devant les portes du château. Elle savait que cet endroit était plein de danger et elle allait tout de même y pénétrer. Ces pierres écarlates étaient resplendissantes mais elles n'étaient qu'une illusion. Les personnes qui y habitaient étaient de mauvaises personnes. Des menteurs et des amateurs de pouvoir, de richesse et de luxure. Et l'une de ses personnes avaient ordonné à la Garde Royale d'assassiné son fils. C'est d'ailleurs cette-dernière qui approcha vers elle et son manteau d'or l'éblouissait à cause du soleil digne d'un milieu d'été. Le garde s'arrêta devant elle et demanda :

 

-Que venez-vous faire ici ? Vous n'ètes pas du château.

 

   Elle avait préparé sa réponse sur le chemin.

 

-Je viens pour le poste de servante, ser.

 

-Pour être la servante de qui ?

 

-De celle ou de celui qui aura besoin de mes services.

 

   Le garde réfléchissa deux secondes et fît signe aux hommes qui se trouvaient sur le haut des remparts d'ouvrir la porte d'entrée. Mhaegen s'avança et regarda derrière elle la ville qui l'avait vu naître, comme si elle allait entrer dans un nouveau monde et quitter celui-ci. La porte s'ouvrit et elle entra, les yeux emplis de vengeance qu'elle allait devoir s'efforcer de cacher pour pas qu'elle ne se fasse démasquer. Alors que la ville disparaissait derrière elle, Mhaegen allait connaître le monde bourgeois qu'elle rejetait tant et fît ses adieux à sa misérable vie de prostituée. Elle prenait conscience qu'elle changeait de monde et avait choisi celui qui était le plus dangereux. La porte était fermée et elle continua sa route. Jusqu'où la mènerait-elle ? C'était la question qui lui faisait le plus peur.

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