Rhaegar le Dernier Dragon

Chapitre 1 : Le prince aux yeux tristes

1183 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:14

PRINCIPAUX PERSONNAGES

Le prince Rhaegar Targaryen, héritier des sept couronnes.

Ser Arthur Dayne, surnommé l’Épée du Matin : chef de la garde royale et meilleur guerrier du royaume.

Ser Barristan Selmy, surnommé le Hardi : chevalier de la garde royale.

Elia Martel, princesse de Dorne et promise du prince Rhaegar.

Histoire :

Un teint d’une pâleur mortelle. De longs cheveux d’une blancheur laiteuse, qui tombaient plus bas que les épaules. Des yeux en amande, de tristes yeux couleur violettes, dans un beau et long visage. Deux fines mains de cette même blancheur cadavérique, qui émergeaient des manches vagues d’une robe rouge et sombre pour reposer sur les bras d’un fauteuil en bois massif. Rhaegar Targaryen, le prince aux yeux tristes, parcourut sa cabine spacieuse, il se trouvait sur l’Hydre, son navire personnel  qu’il utilisait pour voyager vers les cités libres, où il se promenait incognito dans les rues de Braavos et de Lys. Pour les nobles Rhaegar était une énigme, et pour certains même un danger : en effet, il ne pensait pas et n’agissait pas comme un vrai Targaryen – et qui plus est un Prince – aurait dû penser et agir.

Le prince porta une coupe d’argent à ses lèvres et dégusta le vin de Lys qu’il appréciait tant, puis jeta un coup d’œil vers la silhouette nue qui sommeillait sur son lit. Rhaegar sourit amusé. Serala venait d’Asshaï-lès-l'Ombre, une grande et gracieuse jeune femme svelte, ronde de sein, à la taille fine et au visage en cœur. Sa peau était blanche, lisse, onctueuse et immaculée comme de la crème, et elle parlait avec l'accent musical des natifs de la mer de Jade. Malgré sa beauté, son apparence avait quelque chose de déroutant qui mettait les hommes mal à l'aise, sauf bien sûr Rhaegar qui adorait cette jeune femme depuis le jour où elle avait décidé de le suivre quand elle l'avait vu marchander avec son maître a Braavos. Serala était sa maîtresse, sa seule amie et confidente après Ser Barristan. Le prince n’hésitait jamais à se confier chaque fois qu’il venait vers elle, et Serala lui prodiguait d’excellents conseils.

Pourtant lorsqu’elle ouvrit les yeux pour le regarder, la jeune courtisane vit un homme qui échappait totalement à son pouvoir. Tant de choses au sujet de Rhaegar défiaient la logique ! Elle avait du mal à déchiffrer les mystères de cet homme. On disait de lui qu’il était un jouteur exceptionnel et pourtant elle ne discernait aucune trace de violence dans ses yeux, il ne montrait aucune pitié aucune dureté, aucune colère, à Braavos, il était rarement armé. Mais elle avait vu son épée antique en acier valyrien, du nom de Noire Sœur, et son armure noire qu’il portait quand il joutait ou quand il partait batailler. En cinq ans, Serala n’avait jamais réussi à connaître ce prince. Et elle doutait que quelqu’un le fasse.

Elle se leva et marcha toute nue vers lui, puis enroula ses bras autour de son cou et lui lécha le cou, Rhaegar déposa son livre et ferma les yeux. Serala pressa ses lèvres contre celles de Rhaegar et l’embrassa si passionnément qu'il l’attira contre lui.

— Tu ne dors donc jamais, mon beau dragon ?

— Je dors très peu, tu le sais bien, répondit Rhaegar en lui caressant le visage.

Elle lui sourit puis lui prit la main et la pressa contre sa poitrine.

— Pourquoi fais-tu cela ? Demanda-t-elle gravement.

— Quoi ? Ne pas dormir ?

— Non. Naviguer sans arrêt sur les mers. Tu as un palais, des domaines à Lys, et à Braavos, tu es prince et héritier des Sept Couronnes, pourquoi risquer ta vie en mer, à combattre des pirates.

Le jeune homme haussa les épaules.

—  Je suis peut-être un homme animé par un rêve.

— Lequel ?

Rhaegar se tut un moment puis répondit d’une voix douce :

— Je voudrais naviguer au-delà de la mer, vers les océans lointains.

— Je vais te dire ce que tu trouveras, dit Serala en le regardant dans les yeux, le bord du monde, avec une cascade qui tombe dans les ténèbres éternelles. Qui voudrait naviguer dans les abysses ténébreux du monde ?

— Un homme en quête de réponses, fit Rhaegar en détournant les yeux.

Serala se mordit les lèvres.

— Pardonne-moi, je ne voulais pas te vexer.

— Il n’y a rien à pardonné, la rassura Rhaegar.

Il se leva et lui donna un dernier baiser, puis enfila un pantalon noir et une chemise blanche.

— Je peux venir avec toi ?

— Non, je veux que mes hommes restent concentrés. Tu es trop belle amie de mon cœur

Ces mots lui firent l’effet d’un coup de poignard dans le cœur.

— Suis-je ton amie, mon dragon ?

— Maintenant et à jamais, Serala, dit-il.

— Même quand je serai vieille et laide ?

Il lui caressa les cheveux.

— Que veux-tu que je te réponde ?

— La vérité. Je veux entendre la vérité.

Il se pencha et l’embrassa sur le front.

— Je ne donne pas aisément mon amitié, dit-il, et elle ne dépend pas de l’âge et de la beauté. Si nous vivons tous deux assez longtemps pour devenir vieux et laids, je serai toujours ton ami.

Rhaegar lui sourit puis se retira en laissant la jeune femme toute seule. Elle poussa un soupir et remplit une coupe de vin qu’elle vida d’un trait. Elle n’était qu’une amie pour lui rien de plus, elle pour qui les hommes et femmes auraient vendu père et mère pour se blottir dans ses bras. Sauf ce prince aux yeux violets qui semblait habiter un autre monde.

— Je ne suis l’amie de personne ! Murmura-t-elle froidement.

 

 

 

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