La force d'un libero

Chapitre 5 : Rester sur la touche

2417 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/01/2017 16:59

Ukaï s'approcha vers moi d'un pas vif et assuré. Je ne voulais vraiment pas lui faire face après ce qui s'était passé. Je ne savais pas dire si j'étais en colère contre Tsukkishima qui ne me faisait pas confiance ou si j'étais triste de ce que je venais de faire. Je tournai les talons pour ne pas devoir affronter cet entraîneur qui avait l'air vraiment remonté contre moi.



Ukaï: Aiza, reviens ici tout de suite !



A ces mots, je pressai le pas et commença à courir pour sortir du terrain. Je ne voulais vraiment pas l'affronter. Ni lui, ni le reste de l'équipe.



Ukaï: Espèce de-

Kiyoko: Non, Ukaï



Ukaï ravala ses mots et se tourna vers Yamaguchi. L’entraîneur lui fit un signe de tête. Les deux hommes, entendu, se regardèrent puis Yamaguchi partit dans le même sens que moi. Daichi regarda une dernière fois Yamaguchi puis l’entraîneur Ukaï. Il n'y avait aucun mot prononcé mais chacun savait exactement ce qu'il devait faire.



Daichi: Bien ! On se re-concentre ! Faisons confiance à Yamaguchi et de notre côté, on se focalise sur notre match. C'est une toute petite équipe mais ne baissons pas notre garde pour autant !



Chaque membre de l'équipe se plaça le long de la ligne de fond pour saluer l'équipe adverse. Après le salut, chacun se plaça sur le terrain. On ne pouvait pas exactement dire à quoi pensaient les membres de Karasuno mais une chose est certaine, le match était dans tous les esprit.

Je couru le plus loin possible, jusqu'à l'endroit où mes jambes pouvaient me transporter. Soudain, je percutai quelqu'un. Lorsque je me suis redressée pour engueuler la personne dans laquelle j'étais rentée, celle-ci se tourna vers moi. Il était immense et dégageait une assurance que nul ne pouvait ignorer. Il s'agissait du capitaine de Shiratori Zawa, Wakatoshi Ushijima, qui se trouvait aussi être mon ancien capitaine de collège et l'auteur de ma blessure au genou. Il me regarda sans dire un mot puis continua sa route.



Aiza: Hey ! Qu'est-ce qu-

Ushijima: Je vais voir le match de Karasuno...tu ne viens pas ?

Aiza: ...si...



Nous nous étions dirigés vers les gradins pour assister au match de mon équipe. Yamaguchi qui avait tout vu de loin, rejoignit Ukaï sur le banc. Il pointa discrètement un doigt dans ma direction. Quand l’entraîneur aperçu la présence du capitaine de Shiratori Zawa, il invita Yamaguchi à rejoindre les remplaçants et souffla un bon coup. Kiyoko aussi m'avait remarquée.



Ushijima: Combien de temps vas-tu rester dans cette équipe ?

Aiza: Et bien...je ne sais pas.

Ushijima: Tu ne peux pas passer ton temps avec une équipe de bas rang.

Aiza: Ce n'est clairement pas une équipe de bas rang !

Ushijima: regarde...



Il me montra le terrain. Hinata venait de faire une faute plutôt grossière. Il avait pris trop d’élan et s'était retrouvé dans le filet pour faire une passe courte avec Kageyama. Non. Cette équipe avait bien progressé depuis le début de l'année. Chacun apportait son petit plus. Mais il était évident que certaines choses restaient à améliorer.



Daichi: Nishinoya, Tanaka ! En décence !

Kageyama: Hinata !



Hinata se précipita vers le filet. La balle ne resta qu'une fraction de seconde dans les airs entre le passeur et l'attaquant. La courte faisait des miracle. Un autre qui avait bien progressé, c'était Nishinoya. Pendant une défense, la balle allait se perdre. Le petit libero décida donc de prendre les devant et de faire une passe au dessus de la ligne des 3 mètres. Je retins mon souffle. Je lui avait appris cela il y a à peine deux semaine et il l'utilisait déjà en match. La passe réussi, ce qui permit à Karasuno de remporter leur premier match. Pendant le salut, Ushijima se leva.



Ushijima: Je ne vais pas te faire de proposition mais notre équipe est en recherche de manager sachant jouer. Fais ce que tu veux.



Il me laissa plantée là. Je ne savais pas quoi faire. Je m'étais disputée avec Tsukkishima et Ukaï et je n'avais franchement pas envie de revenir. Le salut fini, l'équipe se tourna vers les supporter. On était pas beaucoup pour Karasuno. Nishinoya me regarda et me fit un grand sourire.



Nishinoya: Tu as vu ? Tu nous as permis de gagner !

Asahi: Noya nous as fait une très belle passe !

Daichi: Même Ukaï n'en revenait pas !

Hinata: Aller, viens !



Je ne savais pas trop comment le prendre. J'avais frappé un des membre et il me disent merci de les avoir aidé à gagner ? Je les avais rejoins sur le terrain. A peine passée les portes, Ukaï sorti de nul part et m’interpella. Cette fois-ci, je n'avais pas d'autres échappatoire que de me confronter à lui.



Ukaï: Je vais aller droit au but Aiza...

Aiza: Je sais, je ne pourrai plus être manager...

Ukaï: Tu fais comme tu veux mais je veux juste que tu n’abîme pas nos joueurs juste avant un match.

Aiza: Euh...ok, d'accord...

Ukaï: Et je voudrais que tu me dise ce que Ushijima t'a dis dans les gradins.



Quoi ? Ils nous avient vu ? Bravo ! Maintenant je vais passer pour la petite fouine qui vend des informations à l'équipe adverse. Qui plus est à l'équipe la plus forte et la plus redoutée de cette compétition.



Aiza: J'ai défendu l'équipe contre son jugement hâtif.



A ces mots, Ukaï me fit un petit sourie avant de se diriger vers l'arbitre. Je ne savais pas quoi en penser. Il me pardonne ? Il n'en a rien à faire ? Dans tous les cas, je suppose que je peux rester manager.

Il fallait très vite se reprendre. Karasuno jouait son deuxième match de la journée. Et son adversaire n'était pas des moindre...Date Kogyo...On les surnomme "Le mur de fer". Nishinoya m'avait raconté que l'année dernière, aucune attaque d'Asahi n'était passée alors qu'il est le champion de l'équipe et que ses smashs sont très puissants. Les troisièmes années étaient encore la hantise de cette défaite cuisante.



Sugawara: Les gars, vous êtes capable de le faire ! Je compte surtout sur toi Kageyama pour créer le plus d'occasion pour des courtes et des smashs.

Hinata: Tu peux compter sur nous ! On va ramener la deuxième victoire pour Karasuno !

Kageyama: ok.

Daichi: On reste sur notre lancée et sur notre concentration !



En montant sur le terrain, c'est une équipe remontée et concentrée qui était passée devant moi. J'avais croisé le regard de Tsukkishima en balayant l'équipe. Il me fit un petit signe de tête. Je lui ai fait un sourie timide et le match a pu commencer. La balle était dans le camps de Date Kogyo. Elle passa au dessus du filet après le service et le duo de seconde essaye une courte. Au moment où Hinata frappa la balle, elle fue immédiatement bloquée par un joueur immense. Il devait bien faire deux mètres. Hinata avait l'air bien ridicule avec son mètre soixante. Les score étaient déjà monté à 24/19 pour Date Kogyo. C'était la balle de set pour Date Kogyo. Ukaï décida cependant de faire entrer Yamaguchi et de le faire servir directement.



Sugawara: Courage Yamaguchi !

Hinata: Tu peux le faire !



Yamaguchi servi et ce fut un service flottant qui sorti.

(Le service flottant est un service avec assez de puissance pour passer dans le terrain adverse mais donc la rotation est nulle. La balle commence donc une belle trajectoire avant de partir aléatoirement de différents côtés. Ce service est la hantise des réceptionnistes.)

Ce service marqua un point. Puis deux. Puis trois. Yamaguchi réussi à lui seul une remontée fantastique dans le match. Le score était maintenant de 25/24 pour Karasuno. Nishinoya, qui réceptionna une balle. Tanaka fit une belle passe à Kageyama qui l'envoie pile dans la main de Hinata qui n'avait plus qu'a frapper et gagner le premier set. Tout n'était pas perdu, encore un set à jouer et les terminales pouvaient dire adieux à ce vieux cauchemars qu'est Date Kogyo.

La balle entra en jeu. Date Kogyo réussi pour la énième fois à contrer les attaques de Karasuno. Pourtant, le petit libero ne voulait pas se faire. Il plongea sur la balle et réussi à la sauver pour la remettre en jeu. En une seconde, tout le stade se tut. La balle passa dans le camps adverse et s'écrase. Karasuno marqua un point. Pourtant personne ne cria. Je me levai et couru aussi vite que possible sur le terrain.



Aiza: Nishinoya !!!

Asahi: Noya !

Tanaka: Ohé, dis quelque chose...



Nishinoya avait revu le piquet du filet à pleine vitesse et de plein fouet. Ukaï Se précipita sur le terrain pour essayer de le relever. Il était conscient mais on voyait bien qu'il venait de se prendre un sérieux coup.



Kiyoko: Nishinoya, est-ce que tu sais tenir debout ?

Nishinoya: Plus ou moins...

Kiyoko: Est-ce que tu vois clair ?

Nishinoya: Nan, c'est tout flou...

Ukaï: Ça peut être sérieux. Aiza: Emmène le à l'infirmerie et surveille-le, il ne doit pas bouger tant qu'il n'a pas repris tous ses esprit ! Sugawara !

Sugawara: Oui ?

Ukaï: On va jouer sans libero. Pour essayer d'avoir la balle le plus possible en l'air, il nous faudra bien deux passeurs. Essaye de créer des occasions pour Asahi, il en a besoin.

Sugawara: Très bien.



Nishinoya était debout, appuyé sur mon épaule, la tête baissée. On pouvait sans grand doute deviner sa déception. Ne pas jouer un match aussi important pour les terminales devait être insupportable. Il agrippait avec le peu de force qui lui restait du au choc. Nous avions commencé à nous dirigé vers la sortie du terrain quand il interpella Sugawara.



Nishinoya: Je suis désolé... Je compte sur toi...

Sugawara: Je ne serai pas le pilier de la défense comme tu peux l'être mais je serai le soutien de l'équipe !

Nishinoya: Merci.



Nous nous sommes dirigés vers l'infirmerie. Nishinoya resta silencieux tout le trajet. Il arrivait à marcher mais était très lent. Il avait de temps en temps des pertes d'équilibre. Arrivé à destination, personne n'était dans ce petit local sentant l’antiseptique. J'aidai Nishinoya à s’asseoir sur un des lits.



Aiza: Bon, je ne vais pas demander comment tu te sens...

Nishinoya: Très drôle. Ne t'inquiète pas; je vais bien.

Aiza: Je te laisserai partir quand tu sauras te lever seul et sauter sans perdre l'équilibre. En attendant je vais soigner ton égratignure au front.



J'avais pris de l'antiseptique, des compresse et de l'adhésif pour tout faire tenir. Avec des gestes délicats, la blessure du libero fut très vite pansée. Je voyais très bien que quelque chose le préoccupe. Il avait la tête baissée depuis tout à l'heure et restait muet. J'ai décidé, non sans hésiter, de briser ce silence.



Aiza: Qu'est-ce qui te préoccupe ?

Nishinoya: Rien.



Nishinoya tourna légèrement la tête pour ne pas devoir soutenir mon regard qui se faisant pourtant de plus en plus insistant. Je n'aimais pas ça en général mais il allait bien falloir lui tirer les vers du nez pour communiquer avec lui.



Aiza: Nishinoya...

Nishinoya:...

Aiza: Je vois très bien que ça ne vas pas depuis le début du match et encore plus depuis que tu t'es blessé sur ce poteau. Je suis manager mais je me considère aussi comme ton amie...

Nishinoya: ...

Aiza: Je ne suis pas là pour te juger, je veux juste t'aider.

Nishinoya: Je suis soulagé...



J'avais écarquillé les yeux aux paroles de Nishinoya. De son côté, il avait levé la tête pour enfin me regarder en face, pour essayer de deviner une quelconque réaction de ma part. Je ne comprenais tout simplement pas. Après un instant de silence et en voyant mon incompréhension, il reprit.



Nishinoya: Je ne peux tout simplement pas. Il y a trop de pression dans ce match, les troisièmes veulent à tout prix combattre leur démons du passé. Pour nous, les premières et deuxièmes, ce n'est qu'un match parmi les autres. La peur d'une erreur est présente, les dernières années pourront nous le reprocher. Franchement, je m'en voudrais pour toujours d'être la cause de leur défaite. Et pourtant je suis soulagé. Soulagé d'avoir quitté le terrain et d'avoir relayé mon fardeau à un autre joueur...



Nishinoya prit sa tête dans ses mains. Sa voix devenais de plus en plus fragile, je le voyais perdre pied. Il était complètement perdu, assailli par le regard des terminales.



Nishinoya: Je ne sais pas si je changerai quelque chose en retournant sur le terrain, je suis inut-

Aiza: Non ! Tu n'es pas inutile !



Je plongeai à ses côté pour le prendre dans mes bras. Je le sentais trembler. Il avait peur. Il était effrayé de toute cette tension et de ce match qui le rendait malade. Il se tut pendant un instant, profitant sûrement du réconfort. Ses bras se sont soudains détendu et il avait cessé de tremblé.



Aiza: Tu es important pour toute l'équipe ! Tu es le seul libero, tu es indispensable. Et même s'il fallait te remplacer, on ne saurait. Tu es fusionnel avec Tanaka et tu connais Asahi mieux que personne !

Nishinoya: ...

Aiza: Nishinoya ?

Nishinoya: Quoi ? Tu veux que je réponde quoi ? C'est énervant quand tu as raison...



Je le voyais faire sa moue habituelle quand il est vexé ou gêné. J'avais visé juste ! Il s'est finalement relevé doucement, ne tanguant plus. Il commença à faire de petits sauts puis un peu plus grands pour finir en sautillant.



Nishinoya: C'est bon pour toi ?

Aiza: Plus que parfait !

Nishinoya: Avant de retourner, tu pourrais me promettre quelque chose ?

Aiza: Quoi ?

Nishinoya: Garde tout cas pour toi, je tient à ma réputation de petit énervé !



J'acceptai d'un signe de tête avant de me lever à mon tour. Nous allions sortir quand Kiyoko sorti de nul part.



Kiyoko: Le match !.... Nous ... On....


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