La force d'un libero

Chapitre 7 : Quand le ciel s'assombri

1422 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/01/2017 12:47

J'étais sortie de chez moi sous une pluie battante. Il faisait froid, humide, bref tous les éléments étaient réunis pour une journée parfaite. Je marchai en direction du lycée en traînant presque les pieds. Ma marche était lente. Arrivée devant les grilles, les terminales arrivèrent au même moment et me saluèrent. Je traversai les couloirs des deuxièmes années. Hinata et Kageyama étaient assis à leur place sans vraiment bouger. Juste avant d'arriver à ma classe, je passai un coup d’œil furtif dans celle de Nishinoya. Je ne l’aperçu pas. Il n'était peut-être pas encore arrivé. Pendant les cours, le vent soufflait fort sur les carreaux. Une tempête était annoncée pour la nuit prochaine et nos cours de gym étaient du coup annulé. Je me suis dirigée au gymnase pour l'entraînement de l'après-midi. Comme je m'y attendais, il n'y avait que les terminales, Nishinoya, Tanaka et Hinata.

 

Aiza: Bonjour tout le monde !

Hinata: Ah salut ! Dis, tu veux bien me faire des passes ? Kageyama n'est pas là.

Aiza: D'accord, je dépose mes affaires et j'arrive.



Je me dirigeai vers les bancs. Nishinoya y était assit et n'avait pas l'air bien du tout.



Aiza: Nishinoya, quelque chose ne va pas ?

Nishinoya: Tu me poses vraiment la question ?



Je ne m'attendais vraiment à tout sauf à cela. Il avait relevé la tête et me regardait droit dans les yeux. Ceux-ci étaient noirs et remplis d'animosité. Il n'y avait pas une once de bonheur. J'étais totalement tétanisée, voire apeurée devant de tels yeux posés sur moi. Ce n'était pas le Nishinoya que je connaissais.



Aiza: Pardon ? Tu ne m’as pas l'air bien, je viens juste te demander ce qui ne vas pas...

Nishinoya: Tu n'as pas à poser cette question, personne dans cette équipe n'est bien !

Aiza: Et tu penses qu'en faisant cette tête tout va aller mieux ?

Nishinoya: J'en ai rien à faire de ce que je pourrais faire !

Aiza: Tu n'es pas le seul à être déçu, tout le monde l'est.

Nishinoya: Tu ne comprends vraiment rien...Qu'est-ce que tu peux savoir de ce qu'on ressent ? Tu étais sur le terrain ? Tu as défendu cette balle ? Non ! Alors fous moi la paix !



Face à cette montée de ton, Daichi s'était rapproché de nous pour pouvoir intervenir en cas de besoin. Nishinoya n'était encore jamais sorti de ses gonds comme cela. Il n'avait encore jamais parler à quelqu'un de cette manière. Il devait vraiment être hors de contrôle et il fallait une sécurité.



Aiza: Non, je n'étais pas sur le terrain, c'est vrai. Mais tu ne peux pas dire que je n'ai jamais ressenti ce que vous ressentez en ce moment. J'ai aussi perdu des matchs importants et j'en perdrai encore, et toi aussi !

Nishinoya: Comme si la prestigieuse équipe de Shiratori Zawa pouvait perdre un match. Tu as été éduquée au volley avec eux, je pense que la peur de la défaite, tu ne la connais pas !

Aiza: Arrête de parler de moi, on parle de ce qui ne vas pas chez toi pour le moment !

Nishinoya: C'est toi qui ne vas pas en ce moment ! On dirait que cette défaite ne t'affecte pas. Tu es certainement contente que ta précieuse petite équipe puisse aller en national !

Aiza: Si tu as une telle mentalité, c'est peut-être mieux que Shiratori Zawa soit parvenu aux nationales !



Ma dernière phrase résonna dans la tête du petit libero. Ses yeux s'étaient écarquillés. Il s'approcha de moi de manière très vive et avec une seule idée dans la tête. En une fraction de seconde, il empoigna mon col et leva le poing. 



Daichi: Nishinoya !!!



Il s'était arrêté d'un coup. Son regard n'avait presque pas changé. Il était rempli de mépris et de colère. Désarmés devant Asahi et Sugawara qui l'avaient entouré, Il lâcha prise progressivement avant de relâcher les bras. Son regard continua à soutenir le mien. Un regard prêt à en découdre à n'importe quel moment. Que je sois une femme ou non, il était prêt à frapper.



Aiza: Si c'est vraiment tout ce que tu penses de moi, je vais partir. Je te souhaite juste d'ouvrir les yeux et de grandir un peu.

Hinata: Aiza, non ! Att-



Daichi regarda le petit roux dans les yeux. Je pris mes affaires avant de quitter le gymnase. Il pleuvait comme jamais mais ce n'était pas important. Je quittai l'école et pris le chemin pour rentrer chez moi. Juste après être sortie, j'entendis Nishinoya hurler puis frapper sur quelque chose de dur. Certainement le mur. Le vent commença à souffler de plus en plus fort et emporta les cris de Nishinoya au loin.



Sugawara: Noya...

Daichi: Je pense qu'on va en rester là pour ce soir...on se retrouve dans deux jours pour l'entraînement.

Asahi: Noya, tu veux que je fasse la route avec toi ?

Nishinoya: Comme tu veux...



Nishinoya repartit donc avec Asahi. Le grand était un peu mal à l'aise avec le libero. Il faut dire qu'il stressait pour un rien. Les deux garçons marchèrent tout deux en bravant le vent et la pluie. Asahi décida tant bien que mal de briser ce silence qui commençait à devenir très oppressant pour lui.



Asahi: Je ne sais pas comment on va faire demain pour aller à l'école...

Nishinoya:...

Asahi: J'arrive pas à croire qu'Aiza soit repartie dans cette mini tempête...

Nishinoya: C'est bon, ça va, j'irai m'excuser demain !

Asahi: Quoi ?

Nishinoya: Je t'ai vu parler avec Daichi tout à l'heure. Vous me regardiez intensément, c'était flippant...

Asahi: Et bien c'était plus simple que ce que je pensais !

Nishinoya: Mwais...



Le lendemain, à peine arrivée devant les casiers du hall que je m'étais retrouvée nez à nez avec Nishinoya. Après notre altercation de la veille, je n'avais vraiment pas envie de lui parler. Je voulais qu'il se rende compte lui-même à quel point il avait été pathétique en s'emportant comme il l'avait fait. J'ai donc immédiatement tourné le regard et me dirigeai de l'autre côté des casiers pour aller prendre mes chaussures. Je dégoulinais à cause de la tempête dehors. Je refermai mon casier à chaussures en le faisant claquer pour bien montrer qu'il ne fallait pas me chercher aujourd'hui. Je croisai Tanaka en sortant du petit hall pour me diriger vers le couloir.

 

Tanaka: Yo !

Aiza: Salut.

 

Je passai rapidement mon chemin pour me diriger vers ma salle de classe. Tanaka regarda Nishinoya d'un air interrogateur. Celui-ci fit un signe de négation de la tête avant de suivre le chauve. Toute la journée, les branches des arbres cognèrent sur les vitres des classes. Le vent devenait de plus en plus fort. Le directeur rassembla tous les élèves dans le gymnase principale. Les cours étaient suspendus. A cause de la tempête, l'école autorisait exceptionnellement les élèves habitant loin à séjourner jusqu'au lendemain matin. Une fois les parents prévenus, les professeurs nous surveillaient jusqu'à la fin des heures de cours réglementaires. N'étant pas vraiment d'humeur à poiroter pendant deux heures dans le gymnase, je décidai de me rendre dans les vestiaires et de sortir par la petite porte de derrière. Le vent soufflait extrêmement fort et la pluie était battante. Juste avant de commencer à courir pour rentrer à l'appartement, je senti qu'on me prit vivement par le bras.



Nishinoya: Aiza !

Aiza: Nishin-

Nishinoya: Tu es complètement inconsciente de sortir par ce temps !

Aiza: Je rentre chez moi !

Nishinoya: Tu es folle, tu n'arriveras jamais chez toi en un seul morceau !

Aiza: Arrête de me crier dessus !

 

Le ton montait. Le vent violent et la pluie ne nous aidait en rien à calmer nos ardeurs. Des branches d'arbre commençaient à s'arracher et s'écraser juste à côté de nous. Je poussai un petit cri de stupeur. Lorsque j'ouvris les yeux, Nishinoya m'avait prise dans ses bras pour éviter de me faire blesser par un projectile. Il avait beau être rustre, il avait tout de même un petit côté attentionné.



Nishinoya: On ne peut plus rentrer dans le gymnase, on a plus le choix...

Aiza:...

Nishinoya: Viens chez moi

Aiza: Pardon ?

Nishinoya: Viens chez moi je te dis !


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