Epouse Malefoy

Chapitre 15 : Toutes les merveilles du monde.

Chapitre final

Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/11/2010 15:08

Toutes les merveilles du monde.

 

- Chérie ? Je suis rentré !

 

Drago referma la lourde porte derrière lui et attendit quelques secondes dans le hall silencieux. Hermione ne devait pas être là. Le jeune homme confia sa mallette à un elfe de maison qui s’était empressé de se matérialiser dans le salon dès qu’il avait entendu ses pas.

 

- Dis-moi Perry, demanda Drago au jeune elfe. Sais-tu où est partie mon épouse ?

 

Interloqué, la créature répondit d’une voix un peu inquiète :

 

- Mais… Miss Malefoy n’est pas partie. Elle est restée dans la maison toute la journée.

 

- Elle n’est pas malade au moins ? questionna Drago.

 

- Non, elle se porte très bien. Elle paraissait très heureuse aujourd’hui. Je crois même, pardonnez-moi de vous dire ça, que je l’ai entendue chanter.

 

Drago remercia l’elfe qui disparut aussitôt. Où pouvait bien être Hermione ? Elle avait pour habitude de toujours accueillir son mari quand celui-ci rentrait du ministère. Peut-être s’était-elle évanouie quelques part ? Inquiété par ses pensées, Drago allait appeler tous les elfes de maison pour l’aider dans ses recherches quand il fut coupé dans son élan par la voix de sa femme.

 

- Malefoy ? entendit-il venant des étages.

 

Rassuré de la savoir en bonne santé, Drago ne fit pas attention à l’emploi de son nom de famille.

 

- Tout va bien ma chérie ?

 

- Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis plus de deux ans ! Monte, j’ai quelque chose à te montrer !

 

Le futur père s’empressa de monter les escaliers, ne s’arrêtant que devant la porte de leur chambre dans laquelle il entra rapidement. Mais celle-ci était vide. Surpris, le jeune homme ressortit dans le couloir et aperçut une porte entrouverte non loin de là : l’ancienne chambre d’Hermione, celle qu’elle utilisait avant son mariage. Drago s’empressa d’entrer et découvrit un curieux spectacle.

 

Tout était exactement comme d’habitude, le lit fait, l’armoire fermée et les rideaux tirés. Seule une chose détonait. Assise sur le sol, vêtue d’une robe blanche, ses cheveux relevés en un élégant chignon qui avait dû lui prendre des heures, Hermione lui tournait le dos.

 

- Quelque chose ne va pas Hermione ? s’enquit-il d’une voix tendue par l’inquiétude.

 

- Au contraire Malefoy, prononçât-elle avec un mépris évident. Tout se déroule parfaitement bien. Stupéfix !

 

Sa baguette dressée par-dessus son épaule, elle ne se retourna même pas pour observer l’air surpris qui était apparu sur le visage du jeune homme avant qu’elle ne l’immobilise. Drago ne comprenait plus rien. Mais il avait peur, très peur. Pas pour lui, mais pour sa femme, qui, à l’évidence, allait mal. Elle avait sûrement subit un sort de confusion, puisqu’elle venait de l’appeler par deux fois « Malefoy ». Le ton hargneux qu’elle utilisait et le sort qu’elle lui avait lancé semblait indiqué qu’elle se croyait face à son ancien ennemi. Cela expliquerai qu’elle ait chanté toute la journée. C’était une chose qu’une épouse Malefoy ne ferait jamais.

 

Celle-ci, toujours sans se retourner, fit un léger geste de sa baguette et celle de son mari atterrit entre ses mains. D’un autre geste, elle rendit au jeune homme l’usage de son visage et avant que celui-ci ne puisse parler, elle détruisit d’un geste les deux baguettes et lui jeta les morceaux à la figure.

 

- Hermione !

 

Cette fois ci, il en était convaincu. Hermione était en train de devenir folle. Heureusement, un rapide passage à Sainte Mangouste réglerait sûrement ce problème. Pour les baguettes, c’était un peu plus grave, ils devraient sûrement attendre quelques temps avant de pouvoir en avoir de nouvelles. Mais avant toute chose, ce qui l’inquiétait, c’était le bébé. Drago espérait de tout son cœur qu’il n’arrive rien à leur enfant.

 

Voulant vérifier si, comme il le pensait, elle avait subi un sortilège de confusion, Drago savait qu’il fallait pour ça regarder ses yeux. Plus le sort était puissant, plus les yeux paraissaient vides.

 

- Hermione, retourne-toi calmement s’il te plaît.

 

- Voyons Malefoy. On a peur ? Enfin, si ça peut te faire plaisir !

 

Et lentement, presque avec difficulté, la jeune femme se retourna pour s’asseoir face à un Drago plus qu’étonné. Celui-ci put tout de suite constater que le visage d’Hermione était parfaitement normal, si on exceptait le grand sourire qu’elle arborait. Ses yeux étaient vifs et elle semblait en parfaite possession de ses moyens.

 

Mais ce qui n’était pas normal, c’était son ventre. La belle robe blanche qu’elle portait et qu’il reconnut comme sa robe de mariée était maculée d’un liquide rouge et poisseux. Un couteau était planté jusqu'à la garde dans le ventre d’Hermione.

 

Mais elle souriait.

 

Un cri s’échappa des lèvres de Drago et le sourire d’Hermione s’élargit encore. Un instant, Drago pensa à leur enfant mais il oublia cette pensée. Il devait s’occuper d’Hermione.

 

- Ne t’inquiète pas ma chérie. Je vais t’emmener à Sainte Mangouste et on va te soigner là-bas. Surtout ne t’inquiète pas. Et ensuite, on retrouvera ceux qui t’ont fait ça, dit-il tout en s’efforçant de reprendre son sang froid.

 

- Mais je ne suis pas inquiète Drago ! Au contraire, je suis parfaitement calme. Bien plus calme que je ne l’ai jamais été depuis trois ans.

 

Depuis qu’il l’avait ramenée chez lui. Depuis qu’il l’avait sauvée d’Azkaban. Depuis la bataille finale.

 

- Et personne ne m’a fait ça, reprit-elle, toujours souriante. J’ai pris le couteau, comme une grande, et je l’ai fait toute seule, comme une grande !

 

Toutes les certitudes du jeune homme s’écroulèrent. S’il avait pu bouger, il se serait effondré sur le sol. Plus aucune pensée cohérente ne vivait en lui. Tout ce qu’il voyait, c’était sa femme et son enfant en train de mourir, et lui qui ne pouvait rien faire.

 

- Mais pourquoi, pourquoi as-tu fait ça ? Tu étais heureuse ! Je t’ai donné tout ce que tu n’avais pas ! Je t’ai donné une baguette, un cercle d’amis, un enfant, mon amour ! Je t’ai offert mon bonheur ! s’exclama-t-il, désespéré.

 

Hermione éclata alors d’un rire inquiétant, un rire qui n’en était pas un, un rire sans espoir. Elle fut coupée par une quinte de toux plus violente que les autres. Au bout de quelques secondes, elle reprit la parole, sans jeter un seul regard au sang qu’elle venait de cracher.

 

- Non, tout cela, … tu me l’as pris. En quelques minutes tu as … détruit ma vie. Tu m’as pris ma baguette, tu m’as…pris mes amis, tu m’a pris … mon enfant. Et tu as tué le seul homme que j’ai jamais aimé. Après, tu ne m’as donné … qu’un simulacre de bonheur. Et … je ne l’ai jamais pris.

 

Lentement, Drago voyait le sang s’écouler de la plaie de la jeune femme et celle-ci perdre son souffle, devenir de plus en plus blême, ses traits se contractant sous l’effet de la douleur. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, un vrai sourire ornait ses lèvres.

 

- Mais pourquoi as-tu tué notre enfant ? Si j’ai pris le tien, tu aurais pu avoir celui-là, mais tu l’as tué !

 

Ses pensées s’affolant, le jeune homme ne réfléchissait plus à ce qu’il disait. Un épais brouillard semblait avoir investi son cerveau, l’empêchant de réfléchir. Et comme pour se faire le plus de mal possible, il voulait tout savoir, tout connaître, pour enfin comprendre son acte.

 

- Je n’ai pas tué notre fils, annonça Hermione d’une voix ferme.

 

L’espoir et l’incompréhension apparurent un instant sur le visage de Drago avant que la suite de la phrase de la mourante ne balaye tout :

 

- Il n’a … jamais… été mon … enfant. Mon bébé, … c’est toi qui l’as tué. Celui qui … vivait en moi jusqu'à aujourd'hui, il n’était … rien pour moi et … je n’étais rien pour … lui. Tout juste … une enveloppe. C’était … ton fils. Pas le mien.

 

Un bref silence s’installa entre eux finalement rompu par Drago. Il n’arrivait pas à comprendre. Pourquoi n’avait-elle pas pris ce qu’il lui offrait ? Et puis lentement, une hypothèse naquit en lui. Mais il refusa de l’écouter. Malgré cette petite voix qui lui murmurait : « Et toi, tu épouserais une autre femme qu’Hermione ? Tu pourras être heureux sans elle, sans ton enfant ? »

 

- Alors pourquoi as-tu vécu avec moi ? Pourquoi ne t’es-tu pas enfuie après la libération des Moldus ?

 

Hermione semblait attendre ce moment depuis longtemps. D’une voix rendue plus faible par tout le sang qu’elle avait perdu, elle lui répondit.

 

- Tu ne…te souviens pas ?

 

Un instant, Drago ne comprit pas ce qu’elle voulait dire. Puis, il se souvint. D’un autre jour, d’une autre heure. D’une femme, coiffée pareil, portant la même robe, la même parure, des larmes coulant sur ses joues, prostrée dans la même position. D’un homme la surplombant avec morgue.

 

« Si tu ressens tout ça, c’est parce que tu aimais Weasley et l’avorton que vous aviez conçu. Et tu sais bien que je suis incapable de ressentir le moindre amour ! Je ne peut pas imaginer ce que tu ressens puisque je ne connaîtrai jamais ce sentiment »

 

Il se souvint de ce qu’elle avait répondu, quand il était sortit. Et qu’il avait feint de ne pas entendre avant de l’oublier aussi vite : «Alors tu le connaîtras. »

 

Stupéfié par ce qu’il venait de comprendre, Drago ne vit même pas que le sort qu’Hermione lui avait lancé s’était enfin levé. Elle n’avait plus assez de force pour le maintenir.

 

Une larme de sang perla lentement au coin de la bouche de la jeune femme. Elle ne semblait pas s’en rendre compte. Rassemblant son dernier souffle, elle lui jeta :

 

- Ca fait mal, hein ?

 

Et lentement, Hermione s’écroula.

 

- NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

 

Hurlant, des larmes lui brouillant la vue, Drago se précipita vers le corps de la jeune femme. La secouant par les épaules, il l’appela plusieurs fois par son nom, lui promettant toutes les merveilles du monde si elle revenait à la vie. Mais Hermione Weasley, les yeux fixés sur quelqu'un qu’il ne pouvait pas voir, un sourire éclatant sur les lèvres, ne bougeait plus. 

 

 

 

 

Tout était immobile dans le parc du manoir des Malefoy. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà. Une légère pluie arrosait les massifs de fleurs et faisait luire la pelouse sous la lune. Un oiseau passa dans le ciel. Quelques craquements se firent entendre du côté du petit bois qui bordait la propriété. Tout était calme.

 

Dans une chambre du deuxième étage, une lampe brillait encore, éclairant un tableau bien singulier. Serrant dans ses bras la seule femme qu’il ait jamais aimée, un jeune homme blond pleurait celle qui avait rejoint le seul homme qu’elle ait jamais aimé.

 

« Ca fait mal, hein ? »

 

 

 

 

 

 

Voilà, cette fiction est finit. J'espère qu'elle vous à plu, j'ai quant à moi, prit beaucoup de plaisir à l'écrire ! Merci à tout ceux qui m'ont suivi jusqu'à la fin ! Vous êtes plusieurs à l'avoir lu jusqu'au bout, cela me ferait plaisir si vous me laissiez un commentaire, que je sache ce que vous en pensez...

 

Selemba

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