Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 1 : I Un sombre sauveur

2641 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:09

AVANT-PROPOS : Voici le premier épisode du « Corbeau ». Cette histoire commence en janvier 1982, quelques mois après la disparition de Voldemort et la mort des Potter. L’action se déroule en France. Bonne lecture et lâchez des commentaires.

 

LE

CORBEAU

 

LIVRE I

 

Le Grimoire de Malchauzen

 

CHAPITRE I : UN SOMBRE SAUVEUR

 

La journée n’était pas encore terminée et le soleil illuminait pâlement encore la plupart des rues de Paris. Mais ces ruelles n’étaient jamais vraiment dans la lumière. Jacques Mareau n’aimait pas ce coin de Paris. Il aimait la capitale mais pas cette partie de la ville. Mais les tueurs et les hors-la-loi choisissaient rarement les beaux quartiers pour apparaître. Jacques gara la voiture. Il n’aimait vraiment pas ce quartier, d’autant plus quand il était avec Chun. Il se fichait de ce qu’il pourrait bien lui arriver. Ses enfants étaient déjà grands et sa femme, ou plutôt son ex-femme s’était remariée. Chun était un peu comme sa troisième fille. Elle n’avait que vingt ans mais était déjà lieutenant de police à la criminelle.

« Tu es sûre que c’est là ? fit Jacques en espérant qu’elle en douterait.

-Oui. Mon informateur est formel. »

Elle était vraiment belle, d’origine asiatique, avec les magnifiques cheveux noirs et les yeux noisette en amande typique de ce continent. Sa peau était claire comme de la porcelaine. S’il avait été plus jeune, Jacques aurait tenté de la séduire. Mais l’amour qu’il lui portait était purement filial.

           Elle sortit son arme et vérifia qu’elle était chargée. Elle la rangea sous son manteau.

« Je croyais que ce n’était qu’un informateur qu’on voyait ce soir ? fit Jacques.

-On n’est jamais trop prudent. Allons-y. »

Il valait mieux être prudent. Cette affaire suintait l’étrange depuis le premier meurtre. Des libraires tenant des boutiques spécialisées dans les très vieux ouvrages avaient été retrouvés morts. Le plus étranges c’était qu’aucune marque de coup, de balle, de strangulation n’avait été retrouvée sur les corps. De même aucun poison ne fut décelé dans leurs organismes. Le médecin légiste n’avait trouvé aucune cause médicale. Ils étaient morts comme si leurs corps avaient simplement décidé de mourir.

           La ruelle était vraiment sombre. Il n’y avait personne. Jacques et Chun regardèrent derrière les conteneurs, même dedans mais il n’y avait rien. Le froid de l’hiver se faisait sentir. Ils attendirent une demi-heure.

« Il ne viendra pas, dit Jacques.

-Quelle poisse ! s’exclama Chun. Notre seule piste. Le tueur va continuer son massacre, je le sens. »

Un bruit sec, comme un claquement de fouet, retentit dans la ruelle. Un homme habillé d’un long manteau noir sortit de derrière un conteneur. Son manteau était vraiment long, on aurait dit une cape.

            Cette soudaine apparition avait surpris Jacques et Chun. Ils avaient pourtant vérifié, il n’y avait personne derrière ni dans ce conteneur. Malgré tout, Chun ne se décontenança pas. Elle fit un pas vers l’homme maigre qui lui faisait face.

« C’est vous Bascœur ? demanda t-elle. Boris Bascœur ?

-Vous êtes la fliquette qui cherche le tueur de libraires ? fit-il d’une voix morne.

-Oui. Avez-vous des informations ?

-Bien. J’ai mieux que ça.

-Quoi donc ? »

Jacques remarqua que sa main remuait, s’approchant de sa poche millimètre par millimètre. Un sourire mauvais se dessina sur son visage squelettique.

« ATTENTION ! hurla Jacques. »

Le maigre sortit un objet de sa poche et le tendit rapidement vers Chun.

« AVADA KEDAVRA ! cria t-il. »

Un éclair de lumière verte illumina la ruelle alors que Jacques s’était jeté sur elle pour la plaquer au sol. Jacques sortit son arme.

« Experlliarmus ! »

Un éclair rouge frappa le mathurin et le fit voler à cinq mètres du policier.

« Qu’est ce que c’est que cette arme ? pensa Jacques. »

Il la regarda avec plus d’attention. Il ne comprenait pas, ce n’était qu’un bout de bois ouvragé !

           Le maigre ne bougeait pas. Il observait les deux policiers couchés sur le sol sale de la ruelle avec délectation. Un croassement résonna. Le maigre leva les yeux et vit un corbeau perché sur un câble électrique. L’oiseau semblait l’observer intensément, sans même remuer la tête comme le font habituellement les oiseaux. Au contraire, il semblait surveiller le moindre mouvement du maigre. Le visage de ce dernier devint livide, la peur marquait son visage. La vue de cet oiseau noir le paniquait totalement. Il tourna les talons et détala.

           Jacques récupéra son arme et aida Chun à se relever.

« Ça va ?

-Oui, répondit la jeune asiatique. Qu’est-ce que s’était ?

-Je ne sais pas. Et je ne vois pas pourquoi il a fui en voyant cet oiseau. »

Jacques se tourna vers le câble électrique mais le corbeau avait disparu.

« Nous devons le rattraper ! s’exclama Chun. Il est peut-être lié au tueur ou il est lui-même le tueur. »

Ils se mirent à courir dans la direction prisent par Bascœur.

           Bascœur courait cherchant un moyen de mettre un maximum de distance entre lui et l’oiseau. Il ne savait pas où il allait et finit par s’arrêter dans un cul-de-sac. Il leva son morceau de bois mais une voix calme et sombre l’arrêta.

« Tu ne peux plus t’enfuir, Boris Bascœur. »

Bascœur se retourna. L’homme qui lui faisait face était jeune, pas plus de vingt ans. Il avait des cheveux d’un noir profond et des yeux sombres que se soient par la couleur ou par l’expression. Son visage fin n’était mû par aucune émotion. Il était habillé d’une grande cape noire avec des manches. Il tenait dans sa main droite un morceau de bois identique à celui de Bascœur.

« Le Corbeau, souffla Bascœur avec peur.

-Rend-toi. Tu sais très bien que tu ne peux fuir.

-Je ne trahirai jamais mon maître.

-Ton maître a disparu, cela fait déjà six mois.

-Le Seigneur des Ténèbres reviendra et récompensera ceux qui ont continué son œuvre pendant son absence.

-Si Voldemort reviens, alors je le combattrai. »

Bascœur savait qu’il n’avait pas affaire à n’importe qui. Peu de gens osaient prononcer le nom de Lord Voldemort même parmi ses fidèles.

           Cela faisait six mois maintenant que la nouvelle s’était répandue. Les journaux du monde des sorciers avaient titrés : « VOUS-SAVEZ-QUI EST MORT ». Personne, même les sorciers les plus érudits ne pouvaient donné d’explication, le Seigneur des Ténèbres avait subitement disparu en s’attaquant à une famille qui s’était dressée contre lui. James et Lily Potter avaient péri. Et lorsque Voldemort voulut assassiner leur bébé, le sortilège mortel s’était retourné contre lui. Depuis ce jour le nom de Harry Potter était associé à jamais à la chute du mage noir. Mais tous les problèmes n’étaient pas résolus. Certains de ses partisans prirent peur et dirent qu’ils avaient été l’objet de chantage ou qu’ils avaient agi sous l’emprise du sortilège de l’Imperium, le sort du contrôle absolu. Mais d’autres cherchaient leur maître encore. Les groupes anti-mages noirs en arrêtèrent ou éliminèrent beaucoup. Mais certains continuaient à agir. Bascœur était l’un d’eux.

           Bascœur savait que l’homme qu’il avait en face de lui n’était pas un simple sorcier. C’était Pierrick Chaldo, membre de la section spéciale de l’unité des Chasseurs, le département anti-mage noir du ministère français de la magie. Il était surnommé le Corbeau, pour plusieurs raisons. La principale, il était un animagus, un sorcier capable de se transformer en animal, et lui, prenait la forme d’un corbeau noir. L’autre raison était qu’aucun mangemort ne lui avait jamais échappé. Ils étaient tous soit morts soit emprisonnés.

           « Je ne me laisserai pas prendre vivant, dit Bascœur.

-Ça c’est à moi d’en décider, dit Chaldo. Où est Malgéus ?

-Tu crois que je vais te le dire !

-Je crois que tu vas tout avouer avant de te retrouver avec tes amis à Fortran. »

Fortran. Ce nom faisait peur à tous les sorciers, en particulier aux mangemorts. La prison française des sorciers. L’équivalent de l’Azkaban où certains des plus fidèles mangemorts britanniques étaient emprisonnés à vie.

« Plus un geste ! »

           Chun et Jacques avait surgi de l’angle de la ruelle. Ils pointaient leurs armes vers les deux sorciers. Pierrick se tourna vers les deux policiers. Son regard passa rapidement sur le quinquagénaire mais s’arrêta sur la jeune asiatique. Son visage. Ses yeux. Ses cheveux. Des souvenirs l’assaillirent. Un sourire. Un rire. Une voix.

« Mon cœur est éternel. »

           Chun senti une grande peine dans les yeux de cet homme. Une peine que ne parvenait pas à cacher totalement la froideur glaciale de son regard. Elle avait de la peine pour cet homme. Et il y avait autre chose, elle savait qu’il ne lui ferait aucun mal.

          En un éclair de lucidité, Pierrick détacha ses yeux de la jeune policière. Bascœur avait le visage déformé par un rictus.

« Qui êtes-vous ? demanda t-elle à l’attention de Pierrick.

-Partez, dit-il sans se retourner. Cette affaire ne vous regarde pas.

-Nous sommes de la police. Alors vous allez nous suivre au poste bien gentiment. On verra là-bas.

-Je crois que cette sale moldue ne comprend pas, dit Bascœur. Je vais les tuer pour qu’on puisse se battre tranquillement.

-Tu crois que je vais te laisser faire, arrêta Pierrick.

-Je ne suis pas comme ceux que tu as arrêté ou éliminé jusqu’à maintenant.

-Si, tu es comme eux.

-Tu vas voir ! »

           Bascœur leva sa baguette vers Chun. Il n’eut pas le temps de prononcer la formule. Pierrick avait sauté vers lui. D’un pied il frappa au poignet armé de Bascœur et de l’autre lui mit le nez en sang dans le même saut. Bascœur fut repoussé dans un tas d’ordure.

« Te voila dans ton élément, dit Pierrick.

-Sale connard de chasseur ! insulta Bascœur. »

Bascœur sortit une autre baguette et la pointa sur Pierrick. Il y eut un éclair et Pierrick fut repoussé contre un mur. Le mangemort pointa de nouveau sa baguette sur la jeune asiatique.

« Tu vas mourir sale moldue !

-Avada kedavra. »

Pierrick avait prononcé la formule avant Bascœur. L’éclair de lumière verte frappa le mangemort qui s’effondra au sol, les yeux révulsés. Chun avait déjà vu des cadavres, mais c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un mourir sous ses yeux. Et de plus d’une façon aussi étrange. Il n’y avait eu aucun coup de feu. L’arme était un simple morceau de bois. C’était quoi cette histoire ? Jacques était tout aussi surpris. C’était la première fois qu’il voyait ça en trente ans de carrière.

Pierrick s’approcha du cadavre. Il avait déjà rangé sa baguette. Il y eut deux claquements de fouet. Un homme et une femme d’une quarantaine d’années apparurent de nulle part. Les deux policiers ne comprenaient vraiment plus rien. La femme regarda le corps puis tourna son attention sur Pierrick avec un air de reproche.

« Nous avions besoin de lui vivant, dit-elle.

-Je sais, fit Pierrick. Je n’ai pas eu le choix. Il allait s’en prendre à ces moldus.

-Ils vous ont vu ?

-Oui.

-Alors il faut effacer leur mémoire. Marus. »

L’autre sorcier sortit sa baguette et se tourna vers les policiers. Jacques pointa son arme sur Marus mais un éclair rouge le désarma.

« Oubliette, fit Marus. »

Un éclair blanc pénétra la tête de Jacques, apparemment sans lui faire de mal, il avait juste l’air hébété. Chun pointa son arme à son tour sur Marus. Elle fut désarmée aussi sec. Marus allait lui effacer la mémoire mais Pierrick s’interposa.

« Chaldo ! fit la femme.

-Jonas, je vais m’occuper d’elle, dit-il. »

Marus acquiesça et rangea sa baguette.

           Pierrick s’avança vers la jeune chinoise, pointant sa baguette vers sa tête. Son regard vide semblait avoir un brin de mélancolie. Etrangement, elle savait qu’elle ne devait pas avoir peur, que cet homme ne lui ferait pas de mal. L’éclair blanc entra dans sa tête. Elle ressentit un grand calme et perdit connaissance.

           « Chun. Chun. »

Chun se réveilla. Jacques était penché sur elle.

« Ah ! souffla t-il soulagé. Tu vas bien.

-Où sont-ils ? demanda t-elle.

-Qui ça ?

-Ces gens avec des bouts de bois bizarres, rappela t-elle en se relevant. »

La ruelle était déserte. Chun regarda autour d’elle plusieurs fois, mais il n’y avait vraiment plus personne.

« Pourquoi on est là ? fit Jacques. Et comment on est arrivé ici ?

-Tu ne te rappelles pas ?

-Ah oui ! On devait voir un informateur. Mais je ne me souviens pas comment on est arrivé ici. Enfin, ton informateur n’a pas l’air d’être là. Partons.

-Tu ne te souviens pas de ces gens bizarres ?

-Quels gens bizarres ?

-Oubliette.

-Quoi ?

-Rien. Je me demande ce qui s’est passé. Je… Rentrons. »

           En partant, Chun regarda une dernière fois dans la ruelle. Il n’y avait toujours personne, mais aujourd’hui elle n’aurait pas été surprise de voir cet homme au regard froid réapparaître de nul part. Si elle avait levé les yeux au ciel, elle aurait vu un corbeau qui l’observait perché sur le toit de l’immeuble. Le corbeau fut rejoint par un autre et ils s’envolèrent ensemble.

 

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