Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 33 : I Tuez-moi

671 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:49

 

LE

CORBEAU

 

LIVRE III

 

Ténèbres Ecarlates

 

 

 

CHAPITRE I : TUEZ-MOI !

 

L’orage grondait. Terrible. Implacable. Une tempête de fin du monde. Mais bien à l’abris d’un château au haute tour, un homme au teint pâle et aux yeux brillant d’un éclat rouge sang attendait en écoutant la pluie battre contre les carreaux sombres des fenêtres. Sa mine était inquiète. Malgré un calme apparent, il ne pouvait empêcher ses mains de trembler. Il était assis sur une sorte de trône de bois noir. Une longue cape noire l’enveloppait. Il avait la silhouette longiligne. Il attendait ainsi depuis des heures. Il ne pouvait qu’attendre. Il espérait une bonne nouvelle.

« Quel idiot, pensait-il. L’espoir est un sentiment humain. Pourquoi puis-je le ressentir ? »

Cette question l’avait obsédé toute la soirée. Les siens n’était pas censé ressentir un sentiment aussi futile que l’Espoir. Mais malgré tout il espérait. Même s’il savait bien que cet espoir était bien faible.

           La lourde porte de bois grinça en s’ouvrant, l’arrachant à ses interrogations. Plusieurs hommes trempés entrèrent. Ils arboraient tous une cape identique. Sauf un. Un homme qui semblait subir le temps. Un homme au regard abattu et aux cheveux sombres. Les porteurs de capes l’escortaient, l’aidant à avancer sans se soucier de ses blessures qui lâchaient abondamment du sang sur le sol de pierre froide. Les encapés regardaient le sang coulé avec une grande avidité dans leurs yeux rouges. Ils laissèrent tombés le blessé devant celui qui siégeait sur son trône et qui était resté impassible. Pourtant, une profonde peine assombrit l’éclat de ses yeux.

           Un des hommes, au visage dur et au regard plus violent que les autres, s’agenouilla avec respect.

« Maître Sornas, dit-il. Nous sommes arrivés trop tard. Arcudral l’a tuée. Cet homme a ensuite tué Arcudral devant nous. Mais c’est tout de même de sa faute si Elya est morte. Je vous l’ai amené pour que vous puissiez venger votre fille. »

Sornas regarda longuement l’homme blessé recroquevillé sur le sol. Ce dernier semblait avoir perdu toute envie de vivre. Il n’attendait plus que la mort.

           Sornas se leva et s’avança vers le blessé. Il tendit une main crispée par la peine et la haine vers lui. Le corps du blessé se raidit et se souleva de terre, mû par une force invisible jusqu’à ce que son cou ne se loge dans la main puissante de Maître Sornas. Le blessé ouvrit difficilement les yeux.

« Je devrais te tuer, dit Sornas. A cause de toi, ma tendre enfant est morte. Et tu as l’air de n’attendre que ça. »

Sornas fit pénétrer les doigts de son autre main dans une des blessures du supplicié, lui arrachant une grimace douloureuse. Il porta ses doigts englués de sang à sa bouche et les lécha.

« Mais ton sang. Lui il dit que tu veux vivre. Pourquoi ? Pourquoi vivrais-tu ? »

Sornas laissa le blessé retomber lourdement sur la pierre du sol. Il se retourna et fit quelques pas vers son trône.

« …Ez-moi, souffla difficilement le blessé. »

Sornas se retourna, toisant le blessé d’un regard chargé d’une profonde haine.

« Qu’as-tu dit ? questionna t-il. Je n’ai pas compris. »

Difficilement, le blessé releva la tête pour poser sur le fin homme un regard vide.

« Tuez-moi, répéta t-il.

-Tu veux que je te tue ? »

Le blessé baissa la tête.

« TUEZ-MOI ! »

 

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