Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 39 : VII Le Peuple de la Nuit

2016 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:36

           CHAPITRE VII : LE PEUPLE DE LA NUIT

 

           Il était une heure du matin quand Pierrick Chaldo et Alastor Moody se matérialisèrent dans le couloir du Département des Chasseurs. Le bureau d’accueil était occupé par la permanence de nuit. Pierrick n’eut même pas à présenter sa carte, ici, il était connu. Même si la plupart des chasseurs étaient rentrés chez eux, Pierrick savait que l’un d’eux devait être encore présent, travaillant jusqu’à ce qu’il ait fini sa mission. C’était toujours ainsi avec Franck Vinol. Mais lorsqu’ils entrèrent dans le bureau, ce ne fut pas Franck qu’ils trouvèrent mais la jeune Angelina Armose.

« Monsieur Chaldo, fit-elle en souriant malgré la fatigue apparente qui marquait son visage. Vous êtes rentré.

-Où est Franck ?

-Il est allé chercher du café. Le voila.

-Pierrick, déjà de retour ! »

Franck dévisagea Moody un instant.

« Alastor Moody, dit-il. C’est donc vous qu’ils ont envoyé.

-Vous me connaissez ? fit Moody.

-J’ai un ami au Ministère britannique, il me devait un service et a rapidement su qui était manquant au Bureau des Aurors. Enfin bref, j’ai quelques infos sur les Vampires.

-La situation s’est compliquée, informa Pierrick. Mais je t’expliquerais après. On t’écoute.

-Asseyez-vous. Angelina, amenez-nous du café s’il vous plait. »

           Les chasseurs et l’auror s’installèrent. La jeune fille leur servit des tasses de café noir. Moody et Pierrick refusèrent le sucre. Franck sourit en constatant qu’ils avaient l’air si peu différent. Seul l’age parut les différencier. Le grand-père de Franck, torréfacteur de son métier avant la retraite, lui avait dit lorsqu’il était enfant, que l’on pouvait connaître la personnalité des gens à la façon dont ils boivent leur café. Ceux voulant voir la vie un peu plus rose, un peu plus douce qu’elle ne l’était vraiment, mettaient beaucoup de sucre et du lait. Ceux qui ne voulaient que atténuer l’amertume de la vie, n’y mettaient qu’un sucre. Ceux qui voulaient oublier leur vie, y rajoutaient du whisky ou tout autre alcool. Et ceux qui acceptaient la vie telle qu’elle était, le prenaient noir, sans rien y rajouter. Le grand-père de Franck allait même parfois plus loin en disant que ces individus étaient suffisamment forts pour résister à certaines épreuves que la vie faisait se dresser sur leur chemin que d’autres n’auraient pas supporté.

           « Comme vous le savez déjà, les Vampires sont un peuple humanoïde vivant principalement dans le centre de l’Europe et plus particulièrement en Transylvanie, expliqua Franck Vinol. La Nation Vampire est divisée en plusieurs clans possédant chacun leurs traditions et leur Histoire. Les chefs des différents clans forment le Haut Conseil de la Nation Vampire. Leur structure sociale peut se comparer à un système médiéval avec des nobles et des gens du peuple. Contrairement aux idées reçues, leur culture est très subtile et raffinée, elle est basée sur les cycles lunaires. Concernant leur physionomie et leurs particularités physiques, ils ne supportent pas la lumière solaire, l’ail et l’argent. L’eau bénite et les croix n’ont aucun effet sur eux contrairement aux croyances populaires moldues. Leur température corporelle est celle de l’air ambiant. Ils sont généralement pâles avec des yeux rouges. Ils doivent se nourrir de sang humain régulièrement mais peuvent très bien passer plusieurs jours sans se sustenter.

-En clair ce sont des prédateurs, dit Moody.

-Pas du tout. Si avant, la chasse à l’humain était leur sport favori, ils se sont calmés depuis la dernière guerre qui les a opposée au gouvernement magique transylvanien il y a quatre siècles. Les Vampires se nourrissent toujours de sang humain, s’ils ne le faisaient pas ils mourraient, mais ils doivent effacer les souvenirs de leurs victimes. C’est une des lois qui découlent de cette guerre.

-Quand ils ne les tuent pas.

-Ils ne tuent pas généralement, ça leur est aussi interdit. Ce serait illogique d’ailleurs car s’ils tuaient les humains, un jour ils n’auraient plus rien à manger. De même, on ne peut pas devenir vampire, on naît ainsi de parents eux-mêmes vampires. Les humains buvant du sang sont juste des malades mentales.

-Pourtant il y a eu un mort.

-J’ai dit généralement. Ils existent une branche extrémiste chez les Vampires. Ils veulent revenir aux anciennes règles quand ils chassaient l’humain et le mettaient à mort. Ceux sont certains de ces Vampires qui se sont ralliés à Vous-savez-qui. Votre assassin est sûrement l’un d’eux.

-Ils sont deux.

-Cet homme n’était pas un vampire, dit Pierrick.

-Comment le savez-vous ?

-Je l’ai frappé. J’ai bien senti que sa peau était chaude, il n’était pas simplement à température ambiante. Et puis ses yeux n’étaient pas rouges. Il nous a dit que nous nous trompions de cible. Ça voudrait dire qu’il y aurait un autre vampire. Un ancien fidèle de Voldemort.

-Je n’y crois pas.

-Ça pourrait se tenir, confirma Franck. J’ai surveillé la police moldue lilloise, à part cette morte à qui vous avez fait allusion, il y a eu une autre agression pouvant être attribué à un vampire, dans le même quartier. Mais cette fois ci, la victime a survécu et ses jours ne sont pas en danger. Et il ne se souvient de rien.

-Alors cet Anton a peut-être raison, dit Pierrick. Il y aurait un autre vampire, et lui serait un vrai tueur. Mais que fait celle la en France ?

-Ça, il faudra lui demander, fit Franck. Je vais faire des recherches sur cet Anton. Laisse-moi une image de lui dans une boule de cristal et aussi une de cette vampire.

-Il y a autre chose que je voudrai te demander, mais seul à seul. Si vous voulez bien attendre dehors Moody. Vous aussi mademoiselle Armose. »

           Alastor Moody et Angelina Armose sortirent du bureau. Franck regardait son ami d’un air interrogateur.

« Je voudrais que tu fasses une recherche pour moi sans en parler à personne, demanda Pierrick. Mais quand je dis à personne, ce n’est même pas à Fabre ou Maldieu.

-Tu peux compter sur ma discrétion, assura Franck.

-Voici une boule avec l’image d’un certain Yann Firvel. C’est lui qui m’a prévenu pour l’attaque de Malgéus au Ministère de janvier. Je l’ai revu ce soir et il m’a prévenu que quelqu’un d’autre poursuivait la vampire. Un certain Erasmus Fidonoff, surnommé « Le Prêtre ». Il m’a dit de me méfier de lui et de ne pas hésiter à le tuer si je le rencontrais. Pour ce Prêtre, je verrais en le rencontrant. Mais je voudrais que tu trouves tout ce que tu peux sur ce Yann Firvel. Je veux savoir surtout pour qui il travaille. Il a l’air d’en savoir beaucoup sur nous et nos activités. J’ai déjà cherché personnellement mais je n’ai rien trouvé. Dans ce domaine, tu es bien plus efficace que moi.

-Pas de problème. Mais ça risque de prendre du temps vu que tu veux que je sois discret.

-Fais au mieux.

-Au fait, Chun s’est endormie sur ton bureau.

-Quoi ?

-Elle est arrivé juste après son travail en demandant où tu étais. J’ai essayé de la rassurer mais elle a dit qu’elle avait un très mauvais pressentiment concernant cette mission. Elle a refusée de partir et s’est endormie sur ton bureau.

-Ce n’est pourtant pas la première fois que je pars en mission.

-Elle a eut un pressentiment, c’est une femme d’instinct. Que vas-tu faire ?

-La laisser dormir. Je dois retourner à Lille au plus vite. Nous avons un ou une vampire sanguinaire en liberté. Et je veux comprendre le fin mot de cette histoire. »

 

           Avant de partir, Pierrick passa tout de même à son bureau. La jeune femme était là, assise sur la chaise mais le buste affalé sur le bureau. Pierrick prit une cape qui pendait à un portemanteau et la déposa délicatement sur ses épaules. Elle paraissait si paisible quand elle dormait. Pierrick ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire en observant la belle endormie. Il déposa un baiser sur son front et se dirigea vers la sortie aussi silencieusement qu’il était entré. Un froissement d’aile attira son attention. Bran se tenait sur une armoire. Pierrick ne se demanda même pas comment il était entré.

« Veille sur elle, dit-il. »

Le corbeau ne croassa même pas, comme ci il avait compris que le silence était de rigueur. Pierrick referma la porte des bureaux de la section S sans un bruit.

 

           Malgré l’heure tardive, Jacques Mareau ne se sentait pas fatigué. Il attendait assis dans son fauteuil. Il n’avait même pas allumé la télévision ou la radio, pour être sûr de bien entendre les coups contre la porte que donnerait son visiteur. Depuis qu’il avait passé son coup de téléphone donnant rendez-vous à deux heures du matin chez lui, il ne pouvait pas dormir.

           Des coups sourds se firent entendre. Jacques se leva d’un coup et ouvrit la porte. L’homme qui se trouvait sur le pas de sa porte était maigre, des cheveux courts châtains et des yeux marron clair. Il esquissa un sourire de circonstance et entra à l’invitation de Jacques.

« Ça faisait longtemps Jacques, dit-il. J’ai été surpris quand tu m’as appelé.

-J’ai besoin de renseignements, dit Jacques directement.

-Pourquoi pas au téléphone ?

-Tu sais bien pourquoi. Je suis sûrement sous surveillance. Je sais trop de chose.

-Et ici ?

-Je vérifie régulièrement. Mais je ne peux pas le faire sur les lignes téléphoniques.

-Tu sais que je n’ai pas le droit de te donner des infos confidentielles.

-Tu me dois pas mal de chose.

-Je sais, la vie, trois fois. Dis-moi ce que tu veux savoir, je verrai ce que je peux faire. »

           Jacques lui tendit un papier où était écrit une adresse et deux noms.

« Je veux savoir ce qu’il y a à cette adresse, dit Jacques.

-Et ces noms ?

-Je veux savoir qui est ce Pierrick Chaldo. Pour quel service il travaille, et cetera…

-Et Chun Yang-Li ?

-C’est ma coéquipière et je crains qu’elle ne soit embarquée dans une histoire qui la dépasse. Je veux savoir laquelle.

-Tu t’inquiètes pour elle ! Comme c’est touchant.

-Occupe-toi juste de me trouver ces renseignements.

-Je t’ai promis de faire ce que je peux. Je t’appellerais. »

           Le maigre sortit. Jacques sentit la fatigue alourdir ses yeux. Il décida de se coucher, histoire de dormir quelques heures avant d’aller au travail. Il essayerait de faire parler Chun. Doucement, en usant de ruse. Il devait le faire pour son bien.

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