Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 47 : XV Le Temps d'une Journée

1790 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:12

           CHAPITRE XV : LE TEMPS D’UNE JOURNEE

 

           Le jour arriva. Le chasseur, l’auror et Anton VanKarus n’avaient toujours pas trouvé la planque d’Edimus.

« Il a plus brouillé les pistes que je ne croyais, dit Anton. Il veut que je le retrouve mais il veut que je mette pas mal de temps pour ça.

-Dans quel but ? demanda Moody.

-Plus le temps passe, plus la faim d’Assya grandira. Il veut la torturer par la faim. Les Vampires sont bien moins résistants au manque de nourriture que les Humains. Ils ne peuvent pas y résister. Quand nous retrouverons Assya, si elle ne s’est pas nourrie, elle sera une Furie. Et elle ne redeviendra normale qu’en se nourrissant. Mais le problème, c’est que si elle ne s’éveille pas assez tôt en se nourrissant, elle peut tuer sa victime.

-Chun, souffla Pierrick.

-Connaissant Edimus, il va peut être s’en servir pour ça. S’il ne la pas tué avant.

-Nous devons les trouver au plus vite. Continuez à suivre la piste. Je vais quadriller la ville. »

Pierrick se transforma en corbeau et s’envola.

           Anton VanKarus et Moody reprirent leur lente progression en suivant la piste laissée par Edimus.

« Votre ami est quelqu’un de bien, dit Anton. Il n’a pas envie de voir sa compagne subir le même sort que l’autre fille.

-Il n’est pas mon ami, dit Moody.

-Je vois. Il est prêt à tout pour elle. Mais je sens qu’il a subi une dure épreuve par le passé. Lui et moi, nous avons le même regard. Les mêmes ténèbres teintées d’écarlate dans nos âmes. Vous aussi, vous avez ces ténèbres écarlates en vous. Mais elles sont différentes. Vos blessures sont différentes. Certaines sont tellement vieilles qu’elles sont presque refermées. Et d’autres sont plus récentes. Nous trois sommes de la même trempe. Nous avons tous les trois perdus des êtres chers dans cette Guerre Eternelle contre les Forces Obscures.

-On n’est pas là pour évoquer de vieux souvenirs. Je ne sais pas grand-chose de l’histoire de Pierrick Chaldo ou de la votre. Tout ce que je sais de vous, c’est que vous travaillez pour un Seigneur Vampire. Et de Chaldo, je ne sais rien.

-Les siècles m’ont appris à voir certaines choses. Il est plongé dans les Ténèbres depuis plusieurs années.

-Il était en Chine lors du massacre de la communauté magique chinoise, ses parents y ont été tués.

-Non. Ça date de bien plus longtemps. »

VanKarus se tut, se reconcentrant sur la piste d’Edimus. Moody réfléchit aux dernières paroles de VanKarus. Beaucoup de mystères entouraient le passé de Pierrick Chaldo. Ou plutôt le passé de ses parents. Qu’est-ce que avait bien pu faire Maldieu il y a quinze ans ?

 

           Comme tous les matins, Jacques Mareau fut le premier à arriver au bureau qu’il partageait avec Chun. Il fit couler un café en attendant que sa coéquipière arrive et ouvrit le journal. Chun arrivait toujours à l’heure, elle n’avait jamais été en retard avant la veille. Jacques n’avait pas vraiment cru à son excuse : sa voiture aurait eu du mal à démarrer. Il était sûr que son retard avait un rapport avec son petit ami. Il n’avait toujours pas eu de nouvel de son contact. Pour qu’il prenne autant de temps, cela pouvait dire deux choses. Soit, il n’y a rien à trouver et il vérifie qu’il n’est pas passé à côté de quelque chose. Soit, cela veut dire que l’affaire est plus secrète et donc dangereuse qu’il ne l’aurait imaginé.

           8h00.

Chun n’était pas encore arrivée. Serait-elle encore en retard aujourd’hui ? Il commença à relire le dossier de l’affaire en cours. Elle n’arrivait toujours pas. Il se servit une tasse de café.

           8h15.

Etait-ce vrai ? Cette histoire de voiture défectueuse ?

           8h30.

Elle aurait appelé. Si son problème de voiture s’était aggravé, elle aurait appelé.

           8h45.

Il décrocha le téléphone et composa le numéro de Chun. Il laissa la sonnerie se répéter une quinzaine de fois avant de raccrocher. Il prit un autre café.

           9h00.

Une heure de retard. Quelque chose n’allait pas.

           La matinée passa. Profitant de l’heure du déjeuner, Jacques se rendit à l’appartement de Chun. Sa voiture n’était pas là. Il sonna tout de même. Aucune réponse, comme il s’y attendait. Il se rendit alors au bâtiment jusqu’où il l’avait suivi l’autre soir. Sa voiture était bien là, garée dans une rue proche. Etait-elle à l’intérieur ? Il ne pouvait tout de même pas frapper à la porte et poser la question. Il ne pouvait faire qu’une chose : attendre.

 

           Au Département des Chasseurs, Maldieu attendait des nouvelles de Chaldo et Moody. Suzanne Janis entra et s’assit à sa place habituelle.

« Toujours aucune nouvelle de Chaldo ? fit-il.

-Non. Nous devrions lui envoyer des renforts.

-Plus ils seront nombreux, plus facilement ils seront repérés.

-Nous ne sommes pas obligés de leur envoyer une unité AI. Juste deux ou trois agents de ma section.

-Vous ne faites pas confiance à Chaldo ?

-Il est le meilleur. J’en suis consciente. Mais il n’a jamais eu affaire à un vampire.

-C’est vrai. Mais il est un des rares à avoir combattu Malgéus en duel et avoir survécu. Il possède un esprit combattif indomptable. Et est capable de faire des choses avec sa baguette que je ne peux réaliser qu’en rêve. De plus, mademoiselle Yang-Li étant en danger, il fera plus que l’impossible pour elle.

-Vous avez sûrement raison Charles. »

Suzanne Janis se leva et se dirigea vers la porte. Avant de l’ouvrir, elle s’arrêta et se tourna vers le directeur du Département des Chasseurs.

« Je me suis souvenu dernièrement que vous étiez allé personnellement en Chine il y a quatre ans, dit-elle. Vous avez dirigé l’équipe de rapatriement qui devait ramener les Chaldo et les autres ressortissants européens.

-C’est exact, acquiesça Maldieu.

-Pourtant, à l’origine c’était Dakus qui devait y aller je crois. Je crois qu’il est tombé gravement malade quelques heures avant le départ.

-Oui. Je me suis donc porté volontaire. Après tout, les Chaldo étaient des Chasseurs avant de choisir de changer de carrière. Je voulais les aider à évacuer. Mais nous sommes arrivés trop tard. Ils étaient déjà morts. Nous n’avons retrouvé que leur fils au milieu d’une trentaine de cadavres. Des soldats moldus pour la plupart.

-Il n’y a pas eu d’expertise des corps des Chaldo, n’est-ce pas ?

-Pourquoi ?

-Pour savoir de quoi ils étaient morts.

-C’était inutile. Nous avons juste ramené les corps pour les enterrer. Nous n’avions et n’avons toujours pas les moyens d’enquêter pour retrouver des coupables. Les soldats moldus tuaient tous les Sorciers. Les Chaldo se sont juste retrouvés face à leurs armes.

-Les Chaldo ont quitté les Chasseurs il y a quinze ans. Vous avez aidé Gilles Chaldo à obtenir ce travail en Chine.

-Ils avaient été de très bons éléments. Ne pouvant les retenir, je les ais aidés.

-Juste après la mort de Pierrick Corvus.

-Pourquoi ces questions Suzanne ?

-Ce sont juste des constatations. D’ailleurs, j’en ai une dernière. Pierrick Chaldo a vingt-et-un ans. Hors, je crois me souvenir que Gilles et Françoise Chaldo se sont mariés il y a seize ans. Quelques mois avant de quitter les Chasseurs. Et je ne crois pas me souvenir d’avoir vu Françoise Chaldo enceinte.

-Je suppose que Pierrick a été adopté. Qu’est-ce que cela change ?

-Rien, en effet. »

           Suzanne sortit enfin. Maldieu fit venir Luc Fabre dans son bureau.

« Suzanne commence à avoir des soupçons, dit Maldieu.

-C’était à prévoir, fit Fabre. Elle est intelligente. Que comptez-vous faire ?

-Rien. Si elle découvre la vérité, je pense qu’elle aura l’intelligence de ne rien dire à Chaldo.

-Il le découvrira.

-Oui, mais il doit le découvrir seul. »

 

           Le soir tombait sur Valenciennes. Un orage éclata. Cela faisait plusieurs jours qu’il menaçait. Yann Firvel suivait le Prêtre à bonne distance. Si ce fou furieux s’en prenait encore une fois à des innocents, il l’en empêcherait. Plus tôt dans la journée, il avait découvert les corps sanguinolents de trois personnes : un homme et deux adolescents, un garçon et une fille. Sûrement un proxénète et ses prostitués d’après leurs vêtements. Ces enfants ne méritaient pas de mourir.

           Le Prêtre se dirigea vers une ancienne mine abandonnée. Il ne pouvait plus le suivre sans être repéré. Un hibou vint se poser sur l’épaule du jeune homme.

« Va voir pour moi, souffla t-il à l’oiseau. »

Le volatile s’envola. Et sautant de perchoir en perchoir, il suivit discrètement le Prêtre.

           Yann Firvel ne pouvait plus qu’attendre. Mais il vit des silhouettes approchées. Il se mit plus à couvert et observa attentivement. Il sourit en reconnaissant Pierrick Chaldo. Ce devait être là que se cachait le vampire recherché.

           Quelque soit la fin. Tout allait se terminer cette nuit…

 

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