Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 104 : XXI Face à Face

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:11

            CHAPITRE XXI : FACE A FACE

 

            Pierrick descendait les escaliers. Il arriva finalement au Département Secret. C’était ici que toute cette affaire avait commencé pour ainsi dire. Car c’était ici qu’était gardé le Grimoire de Malchauzen. Le Grimoire que voulait récupérer Malgéus. Mais voilà, Janus avait toujours gardé un temps d’avance sur lui depuis le début, et ça grâce à Kylian Névris.

            Pierrick arriva au bas de l’escalier. Une porte qu’il devinait dissimulée de l’autre côté en fermait la sortie. Il trouva rapidement le mécanisme et l’actionna.

« Bienvenu Gladius. »

C’était une grande pièce vide. L’espace n’était occupé que par quelques colonnes simples. Janus était assis sur un siège noire de l’autre côté. Dans l’espace les séparant, Pierrick remarqua les restes d’un feu et un autel. Une nappe de sang s’étendait autour de ce dernier. Sur l’autel gisait le corps dévêtu et horriblement mutilé d’une femme. Pierrick la reconnut, il l’avait déjà croisée dans les couloirs du Ministère : il s’agissait de la secrétaire du Ministre.

« Elle m’a été utile jusqu’à la fin, renseigna Janus en devinant ce qu’observait le Corbeau. Je vais regretté son excellent café.

-Vous avez appliqué le rituel des druides germains sur vous, dit Pierrick calmement. Cela n’a pas suffit à Malgéus.

-Malgéus n’était qu’un faible et un imbécile. Même si tu ne l’avais pas tué, il serait mort, détruit de l’intérieur par les puissances démoniaques. Les mêmes qui ont tué les druides.

-Mais vous, vous avez trouvé le moyen de parfaire le rituel, n’est-ce pas ?

-Oui. Malgéus a été un bon cobaye. Et Névris, un espion des plus efficaces. J’ai maintenant acquis assez de puissance pour plier à ma volonté tous les peuples de cette planète, qu’ils soient magiques ou non. De plus, cette puissance m’ouvre la voie au vieux rêve de Voldemort : l’Immortalité. Avec une différence, je n’ai pas cherché à l’acquérir par peur de la Mort.

-Non, vous vouliez accéder à la Divinité.

-Tu as tout compris. Combien avons-nous souffert de vivre cacher ? Tout ça parce que les Moldus se sont trouvés un nouveau dieu. Un dieu qui n’existe que dans leurs rêves et leurs chimères. Nous n’avons pas à vivre ainsi plus longtemps. Nous serons les maîtres de la Terre.

-Il est vrai que c’est à cause des Moldus et de leur tendance au sectarisme religieux que nous avons dû nous cacher. Nous voulions nous protéger d’eux. Mais si nos ancêtres ont fait ça, c’est aussi pour les protéger de nous. De ceux qui ont usé de leurs pouvoirs pour ce que vous cherchez à faire : les soumettre à l’esclavage.

-Que dis-tu ? fit Janus. Moi, les soumettre à l’esclavage ? Je vais juste remplacer leur dieu inexistant par un dieu bien réel. En fait, je vais leur rendre service en les sortants de leur chimère.

-Beaucoup de Moldus n’ont déjà plus ce qu’ils appellent la Foi. Il nous suffit d’être patient. Dans quelques temps, nous pourront de nouveau nous mêler à eux en pleine lumière. Ce que vous proposez, nous conduira aux Ténèbres.

-Je ne comprends pas comment tu vois les choses, Gladius.

-Je vois au-delà du crépuscule. »

            Janus grimaça intérieurement. Cette phrase. C’était le crédo de Pierrick Corvus. Etaient-ils si semblables ? Ou alors était-ce un simple souvenir de l’enfance de Gladius. Janus avait toujours trouvé cette phrase vide de sens. Que pouvait-il y avoir au-delà du crépuscule ? Rien si ce n’est les Ténèbres de la nuit. Ou alors la chaleur du soleil. Tout dépendait si on regardait au-delà dans le temps ou l’espace.

            « Tu lui ressembles tellement, reprit Janus. Tu es bien son double. Celui du plus grand chasseur de ce siècle. Tu as été créé en tant qu’arme. Pour ces deux raisons, ton destin ne peut être que de combattre.

-Non, contredit Pierrick.

-Non ?

-J’ai été créé en tant qu’arme, je suis un double de Pierrick Corvus. Je suis Gladius. Je le serais toujours, ça fait parti de moi. Mais mon destin n’est pas de combattre. Car le destin n’existe pas. Ce n’est que l’excuse des faibles pour expliquer leurs erreurs. Si je me bats, c’est pour une simple raison.

-Laquelle ?

-Parce que j’ai choisi de protéger ceux qui me sont chers. »

            Pierrick tenait toujours ses deux baguettes dans ses mains. Janus ne remarqua aucun tremblement. Comment pouvait-il être si calme face à lui ? Lui qui possédait maintenant plus de puissance qu’un démon ! Il ne mettrait pas plus de quelques secondes pour dévorer ce Pierrick Chaldo.

« Tu n’es rien d’autre qu’une erreur, tu ne devrais pas exister, lança Janus dans une nouvelle tentative pour le déstabiliser. Te rends-tu seulement compte que tout le monde t’as menti : Maldieu, Garde, tes parents.

-Ils ont fait ce qu’ils jugeaient le mieux, répliqua Pierrick.

-Mélina Sarla était une mangemort au service de Malgéus. Elle a parlé du projet Gladius à son maitre qui a lancé une attaque au Ministère pour s’emparer de tous les secrets liés à ta création. Mais tu es devenu incontrôlable. Tu as tué beaucoup de mangemorts ce soir là, mais également Julien Faros et tu es responsable du bras qui manquait à Maldieu. Tu es une incarnation de la Mort. Même des années après, ton existence seule fut la raison de la mort des Chaldo.

-C’est toi qui as tué mes parents.

-Non, mais j’en ai donné l’ordre.

-Névris.

-Oui. Il avait pour mission de récupérer toutes les informations te concernant. Mais les Chaldo ont refusé. Et le problème de Névris, c’est que quand on le contrarie, il tue. Ce meurtre est heureusement passé inaperçu grâce au massacre de la Communauté Magique Chinoise. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses. »

            Janus s’attendait à le voir perdre son calme. Mais fidèle à sa réputation, le Corbeau demeura froid comme la Mort. Janus en vint presque à douter de sa propre puissance. Ce chasseur ne ressentait-il aucune peur face à lui ? Il allait lui faire regretter, lui faire comprendre qu’on ne se moque pas de la puissance divine.

            Janus tendit sa baguette vers le Corbeau. Un dragon de lumière noire s’étira en hurlant. Les mâchoires reptiliennes se refermèrent sur Pierrick. Déjà, Janus jubilait :

« Est-ce ça la puissance de Gladius ? Elle n’est rien face à la mienne. »

Le dragon se dissipa ainsi que le sourire victorieux de Janus. Pierrick était toujours là. Il avait mis un genou à terre et s’était entouré d’un bouclier intégral. Le chasseur se releva lentement sans lâcher son ennemi des yeux. Ce dernier le fusillait du regard. Il tendit une nouvelle fois sa baguette et ce ne fut pas un mais une dizaine de dragons noirs qui surgir en rugissant. Le Corbeau les regarda foncer vers lui. Il ne les évita qu’au dernier moment, bondissant en avant. Les extrémités de ses baguettes frôlèrent la peau écailleuse de deux des dragons en crépitant d’étincelles jaunes. Les deux dragons touchés se dissipèrent en ondulant une dernière fois. Pierrick esquiva un troisième en glissant en dessous tout en l’effleurant d’une de ses baguettes, le dissipant à son tour. Pierrick continua d’esquiver habilement les dragons tout en les faisant disparaître les uns après les autres. Janus observait les acrobaties du Corbeau. Lorsque le dernier dragon disparut, il remarqua alors que Chaldo avait esquivé tous les dragons, les avait fait disparaître et s’était rapproché de lui.

            « Finite Incantatum, dit Janus. Je suis impressionné par une telle maîtrise.

-Continuons, dit simplement Pierrick.

-Avec plaisir, cracha le mage noir. »

Janus bondit vers Pierrick. Les baguettes crépitèrent en même temps, s’annulant en un embrasement aveuglant. Ils passèrent tout de suite au corps à corps. Les baguettes voletaient dans l’air, lançant des éclairs et des étincelles de diverses couleurs sans parvenir à toucher l’adversaire, déviées in extremis à chaque fois. Des coups de pied s’échangèrent aussi, encaissés ou évités. Les éclairs percutaient les murs et colonnes avec fracas. Heureusement qu’ils étaient seuls car quiconque assistant à ce duel aurait eu des chances de se prendre un maléfice perdu.

            La vitesse augmenta. Janus parvint à percuter la mâchoire de Pierrick d’un coup de coude remontant. Il allait profiter de l’ouverture ainsi créée pour lui asséner un maléfice mortel quand un premier pied vint le frapper sous le menton. Un deuxième suivit immédiatement alors que Pierrick effectuait un salto arrière. Janus recula sous la double frappe et se prit de plein fouet le coup de pied latéral que le Corbeau envoya sitôt au sol. Janus était face contre terre. Il releva la tête pour toiser Pierrick d’un regard mauvais. Il brandit sa baguette, lançant un jet de flammes noires. Pierrick leva une de ses baguettes et fit un mouvement de haut en bas. Les flammes se séparèrent en deux devant lui. Il eut la surprise de découvrir Janus debout à quelques mètres. Un rayon rouge jaillit de sa baguette, désarmant Pierrick d’un de ses artefacts. Sans temps mort, Janus enchaîna en repoussant Pierrick pour qu’il aille percuter violement une colonne, la fissurant sous le choc.

            Pierrick se releva difficilement. Il glissa sa main libre sous sa cape et en ressortit son épée miniaturisée. D’un coup de baguette, il lui rendit sa taille normale. Il la fit tournoyer dans sa main. Il était prêt à en découdre de nouveau.

« La voici donc ta fameuse épée, dit Janus. D’où vient-elle ? De Chine ?

-Oui, répondit Pierrick. C’est un cadeau de mon père pour mes douze ans.

-Tu n’as pas de père.

-Si. J’en ai eu un. Il n’était pas mon père biologique, mais il m’a aimé comme son fils. Il m’a élevé, m’a appris beaucoup de choses sur la vie, ses joies et ses peines. Il m’a réprimandé quelques fois, et m’a félicité. Quand j’ai rencontré Su, il m’a expliqué pourquoi je me sentais si bien auprès d’elle. Et un jour, il m’a dit qu’il était fier de moi. J’ai eu une mère aussi. Aimante, généreuse, douce. Quand elle me prenait dans ses bras, je me sentais en paix. A cette époque, Gladius dormait. Mon passé n’existait plus. Je me créais un nouveau passé. Le jour où mon père m’a offert cette épée, il m’a dit quelque chose que je n’oublierais jamais.

-Fais-moi rire. Dis-moi ce que c’était.

-Sers t-en seulement pour un combat qui te semble juste. Et jamais pour démontrer ta force. Et c’est ce que j’ai toujours fait.

-Testons donc le tranchant de cette lame. »

Janus pointa sa baguette vers le sol. Une dalle se fissura et une épée à la lame marbrée surgit. Janus s’en saisit et se mit en garde, imité par Pierrick.

            L’immobilité ne dura pas longtemps. Les deux ennemis s’élancèrent à l’assaut. Les épées s’entrechoquèrent violement. Les coups s’enchaînaient dans les deux sens. De leurs baguettes, des éclairs surgissaient pour ne rencontrer que le vide ou le plat des lames. Les esquives se jouaient à quelques millimètres. Si au début, Pierrick et Janus faisaient jeu égal, rapidement le Corbeau démontra sa maîtrise de l’épée chinoise. Son épée bloqua celle du mage noir et tournoya immédiatement, effleurant le visage de Janus qui avait bondit en arrière pour esquiver la contre-attaque. Janus cassa tout de suite la distance pour revenir à distance de combat. Son Avada Kedavra passa à côté du chasseur et son épée rencontra une fois de plus le métal de celle de Pierrick. Il sentit une douleur sourde quand Chaldo lui enfonça son coude dans le creux de l’estomac puis une plus vive en prenant un second au visage. Il encaissa et maltraita la cuisse du chasseur d’un coup de tibia et enchaîna avec un coup de genou à la pommette. Il voulut continuer avec un coup de pied circulaire à la tête mais son pied retomba au sol comme un morceau de chiffon. Le sang se répandit sur le sol de pierre. Janus s’étala de tout son long dans ses propres fluides. En voyant sa jambe gisant par terre devant lui, il comprit : Chaldo lui avait coupé la jambe au vol au niveau du genou.

            Janus enrageait. Il venait de perdre une occasion d’en finir avec ce Gladius. Au contraire, c’était maintenant lui qui était en fâcheuse posture. Il s’attendait à ce que le chasseur en finisse au plus vite. Mais Pierrick se contenta de le regarder, ses bras le long du corps.

« Qu’est-ce que tu attends ? cracha Janus.

-Experliarmus, lança Pierrick pour le désarmer. Erwan Riliam, connu également sous le nom de Janus, vous êtes en état d’arrestation pour actes de magie noir, meurtres, associations de mages noirs, tentative de coup d’état et bien d’autres chefs d’inculpation dont la liste complète vous sera communiqué ultérieurement.

-Ne te fous pas de moi ! Je suis un dieu, les Hommes ne peuvent me juger. Toi qui n’es pas humain mais une arme, tu dois me tuer.

-Je ne suis pas une arme. Je suis Pierrick Chaldo, Département des Chasseurs, section spéciale. Je ne tue qu’en dernier recours.

-Tu me déçois.

-J’aurai juste une question. Les enfants de Russie orientale, où sont-ils ?

-Ah ! Ces enfants que j’ai élevés. Tes amis des Chasseurs, de la Police Magique et des Oubliators les combattent en ce moment même. Ils forment le noyau dur de mon armée personnelle. Combien en as-tu tué pour m’atteindre toi aussi ?

-Je peux donc rajouter enlèvements organisés à la liste. »

Janus se mit à rire. Son rire résonna dans toute la pièce.

« Crois-tu vraiment que je vais me laisser emprisonner ? lança Janus. J’ai une puissance démoniaque. Plus rien ne m’est impossible. Je te l’ai dit : je suis immortel. Et je pourrais ajouter que je suis invincible. Une jambe en moins ne sera jamais assez pour me vaincre. »

            La jambe tranchée de Janus vola pour venir se refixer sur le moignon. Et avant que Pierrick n’ais eu le temps de réagir, le mage noir vint lui percuter la tête d’un coup de pied sauté. Janus était de nouveau debout devant le Corbeau. Il n’avait pas récupéré sa baguette et son épée. Ses yeux fixaient Pierrick avec une intensité démente. Le regard de Janus s’assombrit. Ses yeux maintenant totalement noirs étaient parcourus d’éclairs ocre. Le corps de Janus s’éleva au dessus du sol. Son visage se déforma de manière archaïque. Il avait vraiment l’air d’un démon.

« Vois la Mort dans le moindre de mes regards ! hurla Janus. Je détruirai tout ce qui t’es cher pour que tous se souvienne que rien ni personne ne peut s’opposer à moi. »

Pierrick se sentait littéralement écrasé par la puissance qui se dégageait de Janus. Jamais il n’aurait imaginé qu’une telle puissance puisse exister. Il n’imaginait même plus le battre.

            Les murs tremblaient à tel point que tout le Ministère vibrait. Le coup fut si rapide et puissant que Pierrick ne le vit pas arriver. Il fit un vol plané et s’incrusta dans un mur. Il retomba lourdement au sol. C’était fini. Il ne pouvait pas rivaliser avec une telle force. Janus le surpassait tellement qu’il en était figé.

« Vas-tu rester au sol encore longtemps ? lança une voix dans sa tête. N’as-tu pas un combat à mener ? Des gens à protéger ?

-Il est trop fort pour moi, répondit Pierrick. Il n’a plus rien d’humain. C’est un démon. J’ai été créé pour combattre un sorcier à la puissance incommensurable mais un homme. Pas un démon.

-Gladius oui, c’était sa limite. Mais Pierrick Chaldo ne devrait pas avoir cette limite. Après tout, il est humain. Et c’est un guerrier, il se doit de ne pas baisser les bras au premier coup.

-Comment faire ?

-Vois au-delà du crépuscule. »

            La main de Pierrick toucha quelque chose de dur. Il releva la tête pour regarder de quoi il s’agissait. Son épée. Toujours là. Comme-ci son père l’aidait depuis l’au-delà. Il sentit autre chose dans son autre main. Quelque chose de plus chaleureux. La baguette de Su. Elle aussi était avec lui. Alors il comprit. Quand Corvus disait de voir au-delà du crépuscule, il parlait de regarder au-delà de la Mort. La Mort n’est rien d’autre qu’une étape dans ce voyage, le début d’un autre. Le fou se moque de la Mort. Le sage sait qu’il n’a pas à en avoir peur, car avoir peur de quelque chose qui arrivera forcément ne permet pas de profiter de la Vie. Lequel avait raison entre le fou et le sage. Les deux. Après tout, la seule différence entre un sage et un fou, c’est que le sage est conscient de sa folie.

            Pierrick referma ses doigts sur les deux objets. Il se releva. La peur avait quitté ses yeux. Il se remit en garde face à Janus. Ce dernier continuait de flotter à un mètre du sol, le visage maintenant grotesque.

« Es-tu fou de vouloir continuer un combat perdu d’avance ? cria Janus.

-Oui je suis fou, répondit Pierrick. »

Pierrick s’élança sans rien ajouter. Janus tendit les mains vers lui. Des éclairs fusèrent vers le chasseur. Comme avec les dragons, le Corbeau dut bondir et démontrer son agilité pour parvenir jusqu’à son ennemi. Il n’était plus qu’à deux mètres de lui. D’un coup de baguette, Pierrick rendit sa lame brillante. Un bras de Janus se changea en pointe de métal. Il donna son coup en même temps que Pierrick se fendait pour l’atteindre avec son épée.

            Les deux protagonistes étaient immobiles. La scène était comme figée. Les deux ennemis ne se quittaient pas des yeux.

« Comment connais-tu cet enchantement ? questionna Janus.

-Je ne sais pas, répondit Pierrick. Ça m’est venu d’un coup. Comme le Tenebris Gladius contre Malgéus.

-Luminis Gladius. L’épée qui tranche les Ténèbres. Tu l’as fusionné avec ton épée. Ingénieux. Ce sort avait un autre nom par le passé.

-Lequel ?

-Daemonium Gladius. L’épée qui pourfend les démons. »

Janus bascula en arrière. Il s’écroula de tout son long sur le sol. Pierrick le regarda un moment avant de lui-même tomber à genoux. Son flanc était transpercé et lâchait des flots de sang.

« Je croyais que tu voulais m’arrêter ? rit Janus.

-Je ne tue qu’en dernier recours, rappela Pierrick. Et là, je n’avais pas le choix.

-Je ne voulais que faire sortir notre monde de l’ombre.

-Il en sortira. Mais ce n’est pas la volonté d’un seul qu’il devra le faire. Ce sera par la volonté de l’ensemble des Peuples de la Magie.

-Cela ne me regarde plus. »

            Janus ferma les yeux une dernière fois. Une ombre dévorante grandit et engloutit son corps. Pierrick dut se relever vite pour ne pas être dévoré à son tour, attirant à lui son autre baguette, et courut vers le passage secret. Il ouvrit le mur et se tourna vers la pièce. L’ombre grandissait. Il n’avait plus peur. Il savait ce qu’il devait faire. Il posa son épée contre le mur. Il tendit ses deux baguettes et les tendit vers l’ombre en joignant les extrémités. Une lumière éblouissante emplit la salle, elle prit la forme d’un oiseau battant des ailes, repoussant l’ombre, la faisant disparaître, refermant la Porte des Enfers.

            Pierrick souffla de soulagement en reprenant son épée. Ce combat était fini.

 

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