Moi, la méchante sorcière.

Chapitre 11 : Les visiomages

3158 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/10/2017 19:28

Il y’a quelque chose que je ne vous ai pas dit et qui est pourtant essentiel pour ce qui va suivre. Ma mère, en plus d’avoir disparue, était particulière. Bien plus que nous tous (les sorciers). Comment est-ce possible me diriez-vous ? Et bien en réalité, ma mère est ce qu’on peut appeler une voyante moldue ou alors, et je préfère ce terme, une visiomage. Ce mot est rare car les personnes qui peuvent être qualifiées ainsi le sont également. Ils ne sont pas très bien vus ; parce qu’ils ne sont pas compris. Ils existent depuis toujours mais ils sont de plus en plus présent en Grande Bretagne. Durant l’ascension du seigneur des ténèbres et la terreur qu’il a instauré, la magie c’est fait de plus en plus présente. Elle s’est immiscée partout, même au plus près des moldus. Les chercheurs pensent que cela à du favoriser l’existence des visiomages.


Ils sont fascinants. On doit en dénombrer une quinzaine dans tout le Royaume Uni. Ce sont des moldus dénués de tous pouvoirs magiques. Mais ils ont une particularité un peu étrange. Ils ont le pouvoir de voir. Voir la magie. Tout ce que nous voudrions leurs cacher serait révéler. Ils pourraient voir Poudlard, ils pourraient voir le ministère. Ils peuvent voir tout ça. Ce ne sont pas des cracmols, ils n'ont pas de parents sorciers, ni d'ancêtres sorciers. Le ministère est très inquiété par l'augmentation des gens potentiellement visiomages. Le ministre en parle peu mais cela le préoccupe. C’est grâce à ce don que ce sont rencontrés mon père et ma mère. Mon père se rendait au ministère par une cabine téléphonique. Ma mère la vue. Leurs regards se sont croisés, remplis d’incompréhension. Ma mère, qui se croyait folle depuis quelques années, à attendu toute la journée qu’il réapparaisse. Puis elle l’a assommé de milles et une questions. Elle était étudiante en histoire de l’art. Ils ne sont plus jamais quitté ensuite… jusqu’à la disparition. Mon père l’a protégé. Au lieu de ne rien lui avouer, comme le conseillait le ministère, il a répondu à ses questions. Il ne pouvait laisser une fille aussi brillante se croire folle jusqu’à la fin de ses jours. Elle portait un long manteau jaune et des lunettes bleus. Elle avait froid, ses joues étaient roses et ses yeux noirs semblaient remplis de sagesse et de curiosité. Ce sont les mots de mon père.


Quand j’ai ouvert la porte du salon ce jour-là, je portais le manteau de ma mère. Papa me l’avait donné, il était trop grand pour Rachel et Myriam. Je savais qu’il s’agissait de maman. Mais je savais aussi qu’il ne s’agissait pas d’une bonne nouvelle. La porte sembla faire un bruit phénoménal lorsque je l’ouvris. Il ne manquait plus que moi. Le temps que je monte dans ma chambre poser mes affaires et tout le monde était arrivé. J’aperçus, debout contre le mur, au fond de la pièce, mes deux cousins. Georges tout d’abord, avec sa folle tignasse blonde, son menton carré et son allure débraillée. Puis Isaac et ses cheveux plus foncés, ses petits yeux sombres et une légère barbe que je ne lui connaissais pas. D’habitude rieurs, ils étaient ici bien sérieux. Ma tante se tenait droite, devant le canapé où étaient assis papa et Myriam, qui avaient l’air aussi terrorisés que moi. J’approchai, fébrile du canapé, et posa instinctivement ma main sur l’épaule de ma petite sœur. Papy m’avait suivi et allait rejoindre Grand-Mère qui s’appliquait à disposer des tasses de thé sur une petite table. Grand-mère avait un don pour faire paraitre une situation compliquée comme étant normale. Nous attendîmes ainsi quelques secondes, sans que personne ne dise un mot. La cheminée de la cuisine se mit à faire un grand bruit, grand-mère sursauta. Rachel apparu vite à l’embrasure de la porte, essoufflée, la mine considérablement préoccupée. Elle déroula sa longue écharpe blanche de son cou et se posta derrière moi en me glissant un regard solennel. Ma tante ne cessait de se tordre les doigts et de baisser la tête.


-         Je pense que je peux commencer. Dit-elle.


En effet, parce que là l’attente était insupportable.


-         Il y’a deux jours j’ai eu la visite d’Henry (son ex-mari). Il est venu me confier quelque chose… pour toi Anthony. Il y’a environ trois semaines une femme c’est présenté au bureau de la rédaction. Elle avait quelque chose à leurs raconter. Quelque chose que le ministère n’a pas envie que les gens sachent. Le ministre négocie avec la Gazette pour ne pas sortir l’article, en tout cas pas comme ça. Ca concerne les visiomages. Tenez…


Elle tendit à mon père une page de journal, mes sœurs et moi nous nous penchâmes pour lire. La première chose que je vis fût un visage : celui d’une femme d’une trentaine d’année, au teint pâle, les cheveux cours et le regard fixe.


« Les voyants moldus en danger ? 

A 10h, mardi, une femme appelé Eleanor Brook, c’est rendu à nos bureaux. Elle nous a délivré un témoignage glaçant.

Bonjour, je suis Eleanor Brook. A l’âge de 17 ans, je me suis rendus compte que la magie existait. Je voyais des choses que les autres ne voyaient pas. Je me pensais folle jusqu’à ce que je rencontre d’autres gens comme moi. Je suis ce que vous appelait une voyante moldue, ou une visiomage. J’avais une sœur jumelle, Jenny. Comme moi elle était visiomage. Je parle d’elle au passé parce que ça fait dix ans qu’elle a disparu. Elle était ravie d’avoir ce don et de découvrir ce monde. Je ne le vivais pas aussi bien qu’elle. Dans un monde ou dans l’autre nous étions des intrus : ni vraiment des moldues, ni vraiment des sorcières. Elle participait à des groupes de discussion avec d’autre visiomages. Ils se retrouvaient une fois tous les deux mois un peu après, à Londres. Un jour je n’ai plus eu de nouvelle. Elle n’était pas chez elle. La police moldue ne l’a pas retrouvé. Les gens de son groupe de discussion sont introuvables. Je viens vers vous parce que votre monde est mon dernier recourt. Je lance un appel au ministère, qui ignore mes appels aux secours : retrouvez ma sœur. C’est aussi votre problème. Je suis persuadée que son don a un rapport avec sa disparition. J’exige de l’honnêteté et de l’aide. J’exige que votre monde prenne ses responsabilités. J’ai mis du temps à accepter de venir vers vous et je le regrette. J’étais dans le déni. Mais au bout de dix ans, je veux des réponses. Hier, j’ai fêté mon anniversaire et celui de Jenny, seule.

Nous partageons donc l’appel lancé par cette femme car il nous a extrêmement touchés. Nous espérons que le ministère prendra ces responsabilités.

Henry Crockfort – Corédacteur en chef ».



A la fin de ma lecture je ressenti un sentiment étrange : comme si rien de tout ça ne m’étonnait. Je n’étais ni surprise ni en colère… j’étais juste triste et un peu soulagée. Je pense que nous nous en doutions tous. J’étais soulagée parce que nous n’étions plus seules. Il y’en avaient d’autres… ils y avaient d’autres destins brisés. Je tourna un regard vers Myriam et lui serra la main sans un mot.


-         Henry m’a donné ses coordonnés. Déclara doucement ma tante en tendant un papier à un mon père.


-         Je vais la contacter


Tout le monde hocha la tête. Les questions envahirent mon esprit une par une, sans qu’aucune réponse ne se dessine à l’horizon. J’avais peur. Trop de mystères entouraient ma vie dorénavant. Je devais les résoudre. Sans ça je n’avancerais jamais.


-         Ca va les filles ? Demanda mon père en se tournant vers nous trois, passant sa main dans les cheveux de Myriam.


Mryriam et moi hochèrent la tête gentiment. Rachel avait l’air plus préoccupée.


-         Ce nom ne te dit rien ? Maman aussi allait à un groupe de parole. Maman et cette Jenny se connaissaient surement. Demanda-t-elle


-         Euh…j’en ai rencontré un ou deux, mais elle ne m’a pas parlé d’une Jenny.


-         Elle à disparu peu de temps avant maman. C’est forcément lié. Et le ministère qui ne fait rien. Ca me révolte ! Quelle bandes de lâches.


-         Rachel ! s’exclama papa en haussant le ton.


-         Quoi papa ? Tu es forcément d’accord avec moi. Ce n’est pas parce que tu travailles pour le ministère que tu dois tout accepter d’eux. Ils n’ont même pas voulu ouvrir une enquête pour maman à l’époque, et tu n’avais rien dis.


-         Tu es injuste Rachel. J’ai essayé de les convaincre…


-         Mais ta position était en jeu. Je comprends. La coupa t’elle énervée.


Papa s’était levé, les deux se regardaient assez méchamment et la tension était palpable pour tout le monde. Grand-mère arriva avec son plateau au milieu de nous tous.

-         Du thé ? Demanda-t-elle avec un grand sourire sur joué.


Personne ne put s’empêcher de sourire. Rachel s’avança vers moi et me serra dans ses bras. Elle fit de même avec Myriam.


-         Vous m’avez tellement manqué.

-         Vanessa a plein de choses à te raconter. Déclara Myriam avec un sourire espiègle.


Je lui lançai un regard quelque peu assassin. Rachel se mit à sourire.


-         Allons là-haut. Rachel partie quelques secondes chercher son sac qui était resté prêt de la cheminée. J’en profitai pour dire bonjour à mes cousins. Puis nous montâmes toutes les trois la haut.


-         Comment tu as su que Maggy devait nous dire quelque chose ?


-         Parce que George m’a envoyé un texto.


-         Un texto ? Demanda Myriam. Ne me dis pas que… ?


-         Et si. Rachel sortie un magnifique téléphone portable moldu de sa poche.


Myriam était en train de mourir de jalousie et cela nous fit bien rire.


-         J’ai même internet dessus. C’est génial ! Les moldus sont tellement cools.


Enfin nous rentrâmes dans la chambre de Rachel qui était un peu plus petite que la nôtre. Son mur était décoré d’une affiche des Harpies de Holyhead. (Notre équipe de quidditch préférée) et d’un fanion au couleur de serdaigle. Toutes les trois nous nous installâmes confortablement sur son lit, au milieu des coussins brodés. Mes sœurs m’obligèrent à commencer, et à raconter tout ce qui m’était arrivés. Je lui parlai de Scorpius mais aussi du loup.


-         Vanessa, tu me promets de ne pas t’attirer des ennuis ? Tu as fait ce que tu pouvais. Les profs vont se charger du reste…ils ont surement déjà engagé des enquêteurs. Enfin j’espère, tu sais comment sont certains sorciers. Ils ont un penchant pour l’immobilisme. Quant à Scorpius… juge le seulement pour lui-même. Je suis certaine qu’il n’est pas comme son père.


-         Il n’est pas comme son père. Enfin j’éspère. Sinon la suite va être compliquée. Et je ne m’attire jamais d’ennuie Rachel…ils viennent tout simplement à moi.

Mes sœurs me glissèrent un sourire afin d’affirmer ce dernier propos tout à fait véridique. Ensuite, Myriam raconta a Rachel comment se passaient les cours, comment Peeves leurs avait volé leurs manuels d’histoire de la magie et comment le (« si cool ») professeur Lupin les avaient défendus.


-         Vanessa n’aime pas trop Lupin. Déclara Myriam avec un petit rire. 


-         Rho… tu exagères. On a juste eu…quelques différents.


-         Comment ça ? Demanda Rachel, soucieuse.


-         J’en sais rien. J’ai l’impression qu’il ne peut pas me voir ! Il est constamment sur mon dos. Depuis le début. C’est encore pire depuis que je suis avec Malefoy.


-         Ah ça… les relations familial chez eux c’est compliqué… soupira ma grande sœur.


-         Comment ça familial ? Demandai-je


-         Tu ne sais pas ?? La mère de Lupin était la cousine de Draco Malefoy…il me semble. Ils descendent des Black. Il faudrait demander confirmation mais il me semble bien.


-         Mais ce n’est pas vrai !! Ils sont tous cousins entre eux. M’exclamai-je. En tout cas Scorpius ne m’en a jamais parlé.


-         C’est normal. Ils ne s’aiment pas. C’est Bellatrix Lestrange qui a tué les parents de Lupin… c’était aussi la tante de sa mère…et la grand-tante de Scorpius.


Ces révélations me firent des frissons dans le dos. C’était terrifiant. Terrifiant de voir des gens d’une même famille être séparé par des destins aussi tragiques. Bien sûr que le professeur Lupin me haïssait…j’étais amie avec tout ce qu’il devait détester. Je me sentie mal, honteuse, triste, en colère. Tout ça à la fois. Mais plus que tout je pensais à Scorpius… il avait besoin d’une famille. D’une vraie famille, vierge de tous crimes. Et je me demandais, inlassablement : Comment peut-on être aussi bon avec des ancêtres aussi cruels et mauvais ? Mais tout ça était bien trop complexe. Et puis ça ne me regardait pas.



Le temps du déjeuner, je ne pensai à rien. Tout était délicieux. Mes cousins étaient très drôles et gentils et réussissait détendre l’atmosphère en un clin d’œil.

Mon grand-père, comme à son habitude, nous questionna, moi et Myriam, sur l’avenir professionnel que nous envisagions après l’école. (Plus personne ne la posait à Rachel, craignant un conflit familial de haute volée).


-         Je ne sais pas trop. Mais j’adore la botanique. C’est passionnant. J’aimerai bien être botaniste. Répondit Myriam. Ou alors médicomage !


Papy hocha la tête satisfait puis tourna son regard inquisiteur vers moi. Tout le monde savait que je n’avais pas la réponse mais on me la poser tout de même.


-         Oh je ne sais pas…je…j’aime beaucoup l’histoire. C’est vrai. Mais aussi les soins aux créatures. Mais non je …je ne sais pas.


-         Si tu veux mon avis Vanessa, ta place est à la Gazette. Tu es faite pour le journalisme. Je les connais, je pourrais m’arranger ! Déclara ma tante en m’adressant un clin d’œil.


J’entendis mon père soupirer.


-         Vanessa n’est pas une reporter. Elle aime juste…écrire sur ce qui l’entoure. Ou écrire sur ce qui ne lui plait pas. Dit-il sur un ton doctoral.


-         C’est déjà très bien ! s’exclama ma grand-mère. Ne les écoute pas Vanessa. Tu as le temps de voir venir. Et ne te laisse pas faire. Ton père va t’envoyer travailler au ministère, enfermé dans un bureau.


-         Je ne vois pas le mal. Le ministère c’est la stabilité.


Ma grand-mère poussa un petit rire.


-         Anthony… crois-tu vraiment que la stabilité conviendrait à quelqu’un comme Vanessa Goldstein ?


Cette phrase eu un effet fou sur mon esprit. Je me sentais soulagée et presque sereine. Toutefois je savais que ça n’allait pas durer. Ma vie était trop riche en questions pour que je reste calme bien longtemps. Il fallait que je trouve des réponses, et vite. Et montrer à mon père que je pouvais être une bonne reporter.





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