Please notice me, Dedenne-sempaï!

Chapitre 7 : Chapitre 7, ou comment reprendre le cours des choses

3629 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:19

Cher Dedenne tout puissant,Je te suis fidèle mais je n'en suis pas moins mortelle. Et il y a des jours où je l'admets, j'ai des difficultés à croire en toi et en ta bonté qui me protège. Mon aventure n'est pas facile et je ne peux exiger de toi une protection infaillible. Je ne doutes pas de ton omnipotence et je sais que nous parviendrons, ensemble, à construire un monde meilleur, nettoyé de sa vermine.Mais pour le moment, il faut que cette histoire avance et que j'obtiennes le deuxième badge après plus de 30 pages de péripéties.

En me préparant, dans la glace, je regardais à nouveau ce que j'avais fait à mes cheveux. Courts. J'ai pris une mèche entre deux doigts, et étrangement, je ne ressentais rien face aux vestiges de la beauté à laquelle je tenais tant. Je souriais, même. Il le fallait. J'avais laissé ce qui faisait de moi une mauvaise personne au fond de l'océan, avec le cadavre de Soske le Sepitaop, emporté par les flots qu'il n'aurait jamais dû quitter. Et je souriais davantage. Aujourd'hui est un nouveau jour.C'était une journée parfaite qui commençait. Les Passerouges chantaient et les gamins étaient absents dans les rues. D.Dedenne sait que je hais les enfants qui rient. J'avais une ville entière à explorer, avec ses cafés, ses boutiques de vêtements, son arène et ses plages. Ah, si seulement je pouvais me baigner en tout anonymat... J'étais devenu bien trop célèbre en tant que dresseur pokémon et beau gosse à scandale pour de pareils amusements. De grands atouts impliquent de grandes responsabilités dit-on.Je suis donc partie faire un petit tour accompagnée d'une toute nouvelle équipe. Millie et Charlotte bien sûr, mais également Abel, Nono et… Et c'est tout. Je n'avais plus que 4 pokémons. Plus pratique pour les déplacements mais tout de suite, j'appréhendais davantage le combat en arène, bien que la masse totale de l'équipe ait bien augmentée à l'arrivée de Abel le Ronflex.Les boutiques locales ont vite été dévalisés, et pourtant j'avais pris mon temps pour éloigner le plus possible le moment où je devrais me jeter dans l'arène. Un jeune garçon, probablement homosexuel, m'a offert son vélo pour que je puisse m'y rendre plus vite. Ou prêté. Mais qu'importe, le résultat était le même. J'avais un badge à rafler, tout de même.

L'arène en elle-même était déjà chiante. Des dizaines de dresseurs et des murs entiers à escalader. Il m'a fallu me rappeler difficilement comment je m'aidais de mes genoux pour monter dans les arbres, gamine, pour éviter de m’abîmer les mains. Mais puisque je devais entraîner mes quatre pokémons, et donc combattre tous les dresseurs, j'ai vite laisser tomber pour attraper à pleine paume les prises poussiéreuses de l'arène. Et au bout d'une heure, je me retrouvais face au champion. J'entamais, avant qu'il n'ait le temps de prendre la parole :

« Je, arf, tiens à dire que, pfiou, je n'ai pas volé le badge de Neuvartault à mademoiselle, han, Vio…-Je me fiches de tout ça, Joël. »

Je me stoppais et regardais l'homme dans les yeux, circonspecte. Il était bien plus grand que moi, arab… Bronzé, et son regard m'a tout de suite impressionné. Il me regardait avec force, ça ne m'était jamais arrivé. Le regard franc d'un homme juste qui me considère pas plus et pas moins que je ne suis : un adversaire à sa hauteur.

« Ce n'est pas les starlettes de la télé que j’affronte, c'est les dresseurs désireux de montrer leur valeur. En es-tu ? »

J'acceptais l'invitation implicite, en essayant de lui rendre son regard, avec la même bravoure, je répondais :

« J'en suis. »

* * *

Le combat fut difficile. Lino était un bon adversaire, et ses pokémons étaient bien mieux entraînés que les miens, de nombreux niveaux en dessous des siens. J'ai dû opter pour des stratégies différentes d'à mon habitude, commencer à réfléchir réellement à comment exploiter la force de mes créatures. Il y avait Millie, Charlotte et Nono qui avaient chacuns et chacunes des attaques puissantes de types variées, mais qui risquerais leur vie à chaque attaque au vu de la différence de niveaux. Ce sont des petits pokémons qui ne faisaient clairement pas le poids face au Ptyranidur du champion. Alors je me suis concentré sur Abel, qui par sa taille imposante pouvait couvrir le reste de l'équipe, bien que sa paresse l'empêche d'attaquer correctement. Le combat s'est donc déroulé ainsi : Abel servant de bouclier à Millie enchaînant les attaques éclairs avant de profiter de sa vitesse pour rapidement s'éloigner du terrain. Et ça a payé.

Au bout d'un long combat, j'ai… Nous avons battu Lino, champion de Relifac-le-haut. L'homme a rappelé ses derniers pokémons avec un grand sourire sur le visage.

« Je n'en attendais pas moins de toi. Tu peux prendre ce badge. »

Il s'est approché de moi, me paraissant encore plus imposant. Je rougis un peu quand il penchait vers moi ses pectoraux musclés et me mit dans la main le badge Mur.

« Accroches-toi, petit, chérie tes valeurs.-Oui. Merci. »

C'est ainsi que je repartais de l'arène et de la ville, emplie de fierté, et déterminée à mener mon aventure le plus loin possible. Pour Dedenne le grand !

* * *

Le chemin jusqu'à Cromlac'h était fleché sur le sol, je semblais pénétrer dans une région touristique. Et c'est vrai que pour de petits esprits, le site avait de quoi impressionner. Les panneaux décrivaient les menhirs de plus de 3000 ans et les différentes hypothèses de leur présence ici. Pokémons extraterrestre les ayant amenés ici, lieu de réunion pour des pokémons psy, meubles de pokémons géants… Ce que j'y voyais ? Des gros cailloux placés aux hasards, entourés de touristes qui n'ont rien de mieux à faire de leurs vacances. Kalos doit vraiment être un triste pays si c'est tout ce qui intéresse ses habitants, alors qu'il y a une plage vide à quelques mètres.J'avais un peu repris confiance en moi, et décidais d'attraper un nouveau pokémon pour agrandir l'équipe. Je n'ai même pas eu le temps d'en chercher un, il vint à moi. Mais je ne sais pas si c'est le pokémon que j'aurais choisi spontanément.Un grand pokémon à peu près de taille humaine (mais pas du tout la forme) se présenta à moi en lévitant. Il m'a fait peur, d'abord. Déjà par son apparence proche d'une relique antique, indescriptible, mais aussi par la détermination dont il semblait faire preuve à ce que je le capture. Il s'est planté devant moi dés mon arrivé dans les herbes, et n'attaquait pas. Quand je l'ai toucher à bout portant avec la pokéball, il n'y eut pas une vibration.

Cryptero, brave de nature, niveau 21, s'emporte facilement.

« Très bien. Alors il s'appellera Quetzalcoatl. »

C'était le seul nom qui m'inspirais pour une créature pareille. Je le ressortis de sa pokéball, et tous mes pokémons se rassemblèrent autour de lui. Je le regardais dans son œil unique, il me fixait. Ça me mettait mal à l'aise.

« Suis-moi, Quetzalcoatl. »

* * *

Sur tout le chemin, j'avais l'impression d'être suivi par un humain. C'était flippant, je n'étais pas sûr de pouvoir m'y habituer. Il y avait pas mal de types de la team flare dans le coin, je n'y faisais pas attention jusqu'à ce que l'un d'eux me reconnaisse.

« Eh toi ! Oui toi, avec les cheveux roses ! Il y aurait pas un os, ou plutôt un fossile entre nous ? »

Je m'apprêtais à l'ignorer, quand il m'attrapa l'épaule. Encore une fois, je réagis au quart de tour. J'avais des épaulettes pour pas qu'on remarque ma supercherie, et ce serait suspect sous un simple t-shirt. Mais le temps que je me retournes, il était déjà à terre. Et Quetzalcoatl était entre nous.

« Qu'est-ce que tu as fait ? »

Le pokémon me fixa à nouveau. Il me protégeait ?

« Est-ce que tu parles ? Comme les Kadabra ? »

J'attendais une réponse, sans en avoir. Mais en me concentrant, je remarquais une chaleur dans mon corps, une sorte d'énergie qui me traversait. Il me comprenait.

« D'accord. Quetzalcoatl je te remercie, mais tu ne dois pas t'en prendre aux humains. Tu es un pokémon. »

Un picotement me traversa la poitrine.

« Qu'est-ce qu'il y a ?! Je n'y peux rien ! »

Un nouveau picotement, plus fort, suivi d'une douleur remontant jusqu'à mes épaules.

« Arrête ! C'est bon, j'ai compris. Je te traiterais comme un humain si tu veux. Tu vois, je te parles, tout le monde doit me prendre pour une… un taré. »

Il s'arrêta, recula un peu.

« Quand nous serons en ville, tu devras rentrer dans ta pokéball. Mais si tu respectes cette condition, je te ferais sortir avec les autres dés que l'on quittera les zones bétonnées. Tu pourras faire ce que tu veux tant que nous sommes dehors, tu peux même partir si tu le souhaites. Ça ne me déranges pas, tu ne me dois rien. Je te remercie tout de même de m'avoir protéger. Allez, salut. »

Je tournais les talons et continuais mon chemin sans le regarder. Les agents de la team flare avaient vu la scène et préférais m'éviter. Ce n'étais pas plus mal, je me fichais royalement de leurs affaires, je ne cherchais pas à les embêter, seulement à faire mon bout de chemin jusqu'à Cromlac'h, et partir dans la foulée à Yantreizh. C'est tout.Mais quand je me retournais, arrivée à la petite ville, pour faire rentrer toute la petite troupe dans sa pokéball, il était toujours là. Je lui souriais, et la chaleur s'intensifia. Drôle de créature, ce Cryptero.

 

* * *

 

Cromlac'h était un minuscule patelin où il n'y avait rien de bien intéressant, juste des cailloux. Ça m'arrangeais quelque part, je n'avais pas besoin de m'éterniser. J'étais pressé, il n'était que seize heure, et j’espérais pouvoir atteindre la prochaine ville dans la journée, obtenir le troisième badge demain matin. Là j'aurais la sensation d'avancer dans mon aventure, et je pourrais prendre de l'avance sur mes petits camarades. C'était sans compter sur ma petite célébrité, attirant comme un aimant toutes les emmerdes du monde.Tout d'abord, un mec de la team flare m'a bousculer. Jusque là, on s'en fout, mais il était suivi par Serena. J'aurais préféré ne pas la voir avant quelques jours, qu'elle oublie la journée de la veille, et dans quel état elle m'avait vu. Mais à priori, ça ne lui a même pas traverser l'esprit, puisque ses premiers mots étaient pour la team flare.

« Joël ! Avez-vous vu un sbire de la--Serene, arrête de me vouvoyer, c'est fatiguant. »

La jeune fille fulminait.

« Je m'en fiches, ces gars se ressemblent tous.-Oh Joël vous êtes odieux ! »

Et elle partit en courant. Je ricanais discrètement, c'était redevenu comme avant. Je sentis une piqûre dans mon bras.

« Roh ça va Quetzalcoatl, c'est pas la peine de rester si c'est pour me fliquer. »

Ensuite, au moment de quitter la ville, c'est une fille en roller qui vint m'accoster. J'ai mis quelques secondes à me souvenir d'elle : c'était une nana que j'avais rencontrer à la sortie de Illumis, quand son Lucario est venu s'accrocher à moi. Mais on avait fini par se friter au sujet du scandale avec Violette. Si je la recroise, elle et sa sœur…

« Joël c'est ça ?-Oui ? Je croyais que je te dégouttais. Si tu permets, j'ai des choses à faire.-Attends une seconde, Lino m'a parler de toi.-Je m'en fiches.-Je suis la championne de Yantreizh. »

Ah.

« Tu veux bien m'écouter maintenant ? »

Je soupirais et posais mon sac à côté de moi. Puis prenais la pose du mec blasé, les bras croisés.« Vas-y.-Est-ce que tu as volé le badge de Neuvartault ? »

Cette histoire commençait à me soûler.

« Non. Mais crois ce que tu veux. »

Elle resta pensive un instant. Une des deux pokéball qu'elle tenait à sa ceinture s'agita. Elle la regarda, pris en main, posa son pouce sur le bouton pour faire sortir la créature, mais se ravisa. Elle s'est tournée vers moi, pensive, puis soudainement, m'a souri.

« Très bien Joël. Nous nous retrouverons à l'arène. Ou plus tôt peut-être ! »

Et elle partit aussi vite qu'elle est venue, filant sur ses patins à roulette. Je soupirais, remettais mon sac à bandoulière sur mon épaule et repartit. Je devais atteindre la ville avant la nuit et avant de nouvelles complications. Mon holokit sonna, et je poussais un petit cri de rage. L'hologramme s'afficha devant moi, avec le visage du professeur Platane.

« Oh Joël ! Comment se déroule ton…-Mais laissez moi tranquille ! Je vous rappelle, merde. »

Être famous c'est vraiment pas aussi marrant que je me l'imaginais gamine.

 

* * *

 

    J'arrivais ENFIN à la ville de Yantreizh avec un nouveau pokémon que j'avais attrapé sur la route : Alexandra, un Hariyama de niveau 22, malpoli de nature, très particulier d'après le pokédex.Ce que j'avais surtout trouver de particulier chez elle c'est sa taille imposante, surpassant presque Abel, en moins paresseux. Elle me fut très utile dans mon voyage et bien qu'elle ait besoin d'un entraînement conséquent, je me doutais qu'elle serait très bientôt un de mes plus grands atouts. Quand j'arrivais à l'arène, pour prendre connaissance des lieux, il était près de 21h, et Cornélia, la championne sur rollers, était absente. Mais pas parce qu'elle rentrait chez elle comme n'importe quelle personne sainte d'esprit, et surtout dans une petite ville sans aucune activité nocturne, non non, c'était parce qu'elle s'entraînait à la fameuse tour Maîtrise, un autre lieu hautement touristique. En m'y rendant, le dos voûté par la fatigue, je croisais Tierno et Trovato. J'étais déjà très heureuse de pouvoir revoir Tierno, mais en plus, de loin, je voyais qu'il tenait à me voir seule. Et ça me remplit de bonheur. Déjà, en voyant arriver le jeune homme bedonnant, je sentis mes joues rougir, et vibrer la pokéball de Quetzalcoatl qui se fichait probablement de moi.Il s'approcha de moi, assez près, me surplombant de quelques centimètres à peine. Je regrettais d'avoir ces talonnettes dans mes chaussures, sinon je serais à la hauteur idéale pour qu'il me prenne dans ses bras en une accolade amicale. Je lui souriais.

« Bonjour Tierno, comment vas-tu ?-Bonsoir tu veux dire ! Ça fait une paye, Joël ! J'avais des trucs pour toi ! »

Je frissonnais, toute excitée à l'idée de voir qu'est-ce qu'il avait décidé de me donner. A moi. Qu'est-ce qu'il avait vu, ou trouvé, et a penser en le voyant Ça ce sera pour Joëlle, cette jeune fille merveilleuse et magnifique, et j'espère que ce cadeau nous permettra de… ?Oh wait. Mais non bien sûr. Je ne suis pas Joëlle pour lui. Je suis Joël, son collègue, le dresseur pokémon. Son pote.Il du lire la déception dans mon visage. Le garçon se pencha vers moi, posa une main sur mon épaule :

« Joël ? Ça ne te fait pas plaisir ?-Hein ? Si si, bien sûr ! Qu'est-ce que c'est ?-Tiens. »

Il me tendit dans son poing fermé ce qui semblait être un petit objet circulaire. Il le posa au creux de ma paume.

« J'ai trouvé ça, j'ai pensé que tu le mériterais. Je t'admire beaucoup tu sais. »

C'était une petite pierre multicolore, très jolie. J'étais un peu déçu, néanmoins, je ne le laissais pas paraître.

« Merci Tierno. C'est moi qui t'admires beaucoup. Tu es un garçon passionné, c'est une qualité que peu de gens ont. Au moins, on ne s'ennuie pas avec toi, tu es différent des autres. Je le penses vraiment. Je ne mérite pas autant de ta part. Je, je... »

Je me suis tu avant de dire une bêtise, le rouge au joue. Je n'osais même pas le regarder. Tierno m'a embrassé sur la joue. J'avais très très chaud.

« Merci à toi Joël, tu es trop modeste. »

Je levais les yeux vers lui. Il rougissait aussi. Je devais avoir l'air ridicule.

« Je vais retrouver Trovato. Mais on se voit demain à la tour ?-Oui, d'accord. A demain. »

Et il partit. Et tout en le regardant lentement s'éloigner, et rejoindre le rouquin avant de disparaître à un tournant, je murmurais :

« Vivement demain. »

Le soleil commençait à se coucher, éclairant la tour colorée de ses derniers rayons, se reflétant dans les prismes de verre, et illuminais la plage de touches arc-en-ciel.

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