Requiem pour un astre

Chapitre 4 : Premier contact

3008 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 01:05

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

Chapitre trois

Premier contact

Propriété Kido

Il faisait nuit depuis un long moment. Du jardin, l'on pouvait apercevoir des silhouettes dans une pièce éclairée du manoir. Six jeunes hommes, certains assis, d'autres faisant les cent pas nerveusement. C'est que leur déesse bien-aimée avait besoin d'eux ! Enfin, ils allaient pouvoir la servir pour de bon. Enfin on leur offrait une mission de Chevaliers.

Alors que leur attente leur semblait une torture, la porte s'ouvrit et Athéna apparut, accompagnée d'Artémis. Aussitôt les Saints se placèrent à genoux devant les déesses. Celles-ci échangèrent un regard, puis Athéna prit la parole :

— Comme je vous l'ai dit, Chevaliers, j'aimerais que vous protégiez Artémis. Lequel d'entre vous s'acquittera de cette mission ?

Ce fut Jamian du Corbeau qui répondit :

— Déesse Athéna, j'ai tenté jadis de vous enlever pour vous conduire là où votre vie aurait été en grand danger. Je vous demande de bien vouloir me laisser l'honneur de veiller à la protection de la déesse de la Lune. Je vous promets de ne pas faillir.

Athéna sourit :

— Fort bien, Jamian, mais je voudrais être sûre que tu te mettras à son service avec la même détermination que s'il s'agissait de moi.

Jamian hocha vigoureusement la tête et promit :

— Bien sûr, déesse Athéna ! Je veillerai à Sa Majesté Artémis comme à la prunelle de mes yeux !

Athéna se tourna vers Artémis :

— Jamian est Chevalier d'Argent et il a toute ma confiance. Ce choix te convient-il ?

— Si tu te portes garante pour lui, que puis-je dire ? Seulement, il aura intérêt à mener à bien sa mission, inutile de te rappeler les bouleversements qui ont lieu après la disparition d'un dieu, à fortiori s'il s'agit d'un Olympien...

— Il sera tout à fait à la hauteur, n'est-ce pas, Jamian ?

Le Saint d'Argent bafouilla devant le regard encourageant de sa déesse :

— Oui, je serai à la hau.. hauteur, je vous le jure !

Athéna lui sourit et il sentit comme si son propre cœur fondait de gratitude. Après ce qu'il avait fait jadis, non seulement elle lui pardonnait, mais en plus elle lui confiait une mission de la plus haute importance, la protection d'une divinité !

Athéna s'adressa alors aux autres Chevaliers :

— D'après Perséphone, qui vient de nous transmettre ces informations, le monde dans lequel vous devez vous rendre, et que l'on nomme Anwvyn, se situe dans le Sidh, un univers parallèle. L'un des moyens pour s'y rendre passe par le monument Stonehenge.

— Vous devez vous trouver exactement face au trilithe qui accueillera les premiers rayons du soleil, ajouta Artémis. Au moment même où ceux-ci l'éclaireront, vous devrez intensifier votre cosmos. Seuls les être doués de cette énergie sont aptes à emprunter ce passage.

— Chevaliers, vous n'avez pas de temps à perdre, le soleil se lèvera bientôt en Angleterre. Je crois en vous et vous accompagnerai en pensée tout au long de votre mission.

Les Saints d'Argent, les yeux brillants de défi, posèrent leur main sur leur cœur, et s'exclamèrent :

— À vos ordres, déesse Athéna !

ils se levèrent, saluèrent et se dirigèrent vers la porte-fenêtre. Un instant plus tard, cinq silhouettes argentées montaient dans le ciel telles des étoiles filantes.

Angleterre, comté de Wiltshire

Site de Stonehenge

04h46

Ils arrivèrent au moment où le soleil pointait à l'horizon. Un bref instant, ils restèrent là, à observer le célèbre cercle de pierres. Les différents trilithes offraient une impression de majesté et de solennité, en plus d'une aura d'ancienneté qui vous donnait à croire que vous étiez tout petit face à cette merveille.

— Assez rêvassé, Chevaliers ! s'exclama Algol. Le soleil se lève, il est temps !

Aussitôt, les Saints allèrent se placer à l'intérieur du cercle, face à un certain trilithe. A peine quelques minutes plus tard, l'astre du jour apparut en son milieu, une lumière chaude et aveuglante. Conformément aux conseils qu'ils avaient reçus, les Chevaliers intensifièrent leur cosmos.

— Il ne se passe rien ! nota Algethi au bout d'un moment.

— Nous n'avons sûrement pas suffisamment brûlé notre cosmos, supposa Astérion.

Ils échangèrent tous un regard entendu, puis l'intensité de leur cosmo-énergie se décupla.

Soudain, ils eurent l'étrange impression que le soleil, face à eux, tremblait. Ils comprirent que, à cet endroit précis, l'espace-temps se distordait.

— Pour Athéna ! s'écria Algol en avançant le premier entre les montants de pierre du trilithe.

— Pour Athéna ! reprirent en cœur ses compagnons en le suivant.

Anwvyn

Quelque chose était étrange dans ce lieu. Mais comment aurait-il pu en être autrement, dans un monde parallèle ? Ils se trouvaient dans une immense prairie. Un peu plus loin, une colline s'élevait et il était pour l'instant impossible de savoir ce qui se cachait au-delà. Et à l'horizon, se dressaient des rangées d'arbres aux feuilles d'un vert tirant sur le bleu.

Le ciel, quant à lui, était singulier. Celui-ci était en effet paré de teintes tantôt d'un vert assorti à la prairie, tantôt rouge, tantôt violet. Ces nuances allaient et venaient comme si l'éther ne pouvait se résoudre à adopter une seule couleur. Mais ce n'était pas tout. Il n'y avait aucune trace du soleil, comme s'il n'existait pas en cet endroit. Pourtant la luminosité était largement suffisante.

Ils marchèrent vers la colline, tout en restant sur leurs gardes. Puis, ils gravirent celle-ci. Au-delà, une chose curieuse s'offrait à leur vue.

Cinq arbres : un chêne, un aulne, un tilleul, un noisetier et un if, encerclaient un pommier en fleurs. Ces arbres étaient tout ce qu'il y avait de plus normaux, si ce n'était qu'ils se trouvaient sur un terrain irrégulier. En effet, l'if et l'aulne se dressaient sur un sol surélevé, ce qui donnait l'impression que celui-ci avait ondulé, soulevant ces deux arbres par rapport aux trois autres.

— Soyez les bienvenus, Chevaliers d'Athéna.

Ils se retournèrent aussitôt, pour se trouver face à face à une jeune femme habillée d'une étrange robe blanche qui ressemblait à une tenue de druide.

— Qui es-tu ? demanda Algol, méfiant.

— Je m'appelle Aifé, j'ai été chargée de vous expliquer en quoi consisteront vos combats, répondit-elle. Le pommier que vous voyiez là retient prisonnières les sœurs d'Artémis, Hécate et Séléné. Pour les délivrer, vous devrez affronter et battre les champions de ce monde, les Sidhes Noirs du Seigneur Cythraul.

"Dans le chêne, vous aurez à combattre le géant Fergus Mac Roeg de Duir ; dans le tilleul ce sera Conall Cernach de Peith ; l'aulne est l'arbre de Cúchulainn de Fearn ; celui de Cathbad de Coll est le noisetier ; quant à l'if, c'est Bran Mac Febail d'Idho qui vous y attend.

"Je dois aussi vous dire que chaque Sidhe détient un talisman. Il s'agit de la massue de Dagda, l'épée de Nuada, la lance de Lug, le chaudron de Dagda et la pierre de Fal. Remportez ces objets sacrés, et le chemin vers le seigneur Cythraul vous sera révélé. Vous devez aussi savoir que tant que chacun d'entre vous n'a pas réussi, les talismans ne vous seront d'aucune utilité.

Les Saints d'Argent échangèrent un regard, puis :

— Je me sens bien de combattre ce Fergus Mac Roeg, annonça Algethi. Je vais lui montrer ce que vaut un Chevalier d'Athéna !

— Pour ma part, je choisi Cúchulainn de Fearn, dit Misty.

— Pour moi ce sera Conall Cernach, décida Astérion.

— Et pour moi Cathbad de Coll, déclara Dante.

— Très bien, je prends donc Bran Mac Febail, conclut Algol. Mais si j'ai bien compris, les combats auront lieu dans ces arbres. Comment est-ce possible ?

— Ne vous inquiétez pas pour cela, répondit Aifé. Que chacun d'entre vous aille poser la main sur l'arbre qu'il a choisi ! Puis, enflammez votre cosmos !

Méfiants, mais néanmoins prêts à livrer bataille, les Chevaliers allèrent chacun toucher un arbre. Leurs cosmo-énergies se déployèrent. Ils virent ensuite Aifé joindre les mains et murmurer des incantations. Une aura d'un vert-bleu se mit à irradier autour d'elle. Brusquement leur environnement leur sembla comme brouillé. Puis ils eurent l'impression d'être tirés en arrière tandis que tout s'enténébrait devant eux. C'était une sensation étrange et un peu effrayante. Cependant, les Saints conservaient l'envie de se battre.

Propriété Kido

Mercredi 14 juin 1989

Elle se trouvait au milieu des fleurs du jardin baigné de lumière. À une distance prudente, Jamian l'observait avec respect. Il avait la chance d'avoir connu deux déesses dans sa vie. Et de savoir que l'une d'elles était sous sa responsabilité le remplissait d'une fierté craintive. Serait-il à la hauteur ? Allons ! Bien sûr que oui. Qu'ils viennent ces ennemis, ils ne lui faisaient pas peur, il saurait certainement leur faire mordre la poussière. En fait, plus il pensait aux combats qui allaient suivre, et plus le Saint du Corbeau était impatient. C'est que l'attente commençait à instiller en lui comme un soupçon d'inquiétude. Il savait que le meilleur moyen de s'en débarrasser était d'agir, autrement dit de se lancer dans la bataille. Ce n'était pas les ennemis qu'il craignait mais plutôt l'inaction liée à l'attente.

En attendant, il vit Artémis cueillir une rose, garder un moment la corolle dans sa main, puis la laisser tomber à terre, comme si la fleur ne l'intéressait plus.

— Il fait si bon, n'est-ce pas ?

Jamian se tourna vers Athéna, qui s'approchait d'Artémis.

— J'aime beaucoup ce jardin, ajouta-t-elle en passant délicatement la main sur les pétales, comme pour en éprouver la douceur. Mais la Terre regorge d'autres endroits magnifiques : déserts et forêts, montagnes, océans... La vie ici est si riche et si pleine de promesses !

— Si tu veux me gagner à ta cause, sache que c'est peine perdue, répliqua Artémis. Je préfère de loin la beauté pure de la lune. Lorsqu'elle éclaire le firmament, on ne peut que se sentir humble devant sa lumière mystérieuse. Pour moi elle vaut largement celle du soleil.

Le soleil, justement, où était-il ? Car pendant que la déesse de la Lune parlait, le jour paraissait grignoté par la pénombre. Il était pourtant encore bien trop tôt pour que l'astre du jour se couche déjà, même avec le dérèglement qui affectait la Terre...

Jamian se raidit. Ce n'était pas normal. En lui, une sorte d'instinct se réveillait, lui criait, lui hurlait qu'il était temps. Sans plus attendre, il sortit de son coin et alla vers les déesses.

— Déesse Athéna, déesse Artémis, attention ! prévint-il en se préparant à l'attaque.

Celle-ci ne vint pas. Au lieu de cela, un ricanement leur parvint.

Devant eux, la pénombre sembla tourbillonner jusqu'à donner naissance à un être filiforme semblable à une ombre. Il ne portait aucune protection sacrée, et paraissait plutôt être une brume de forme humanoïde.

— Tu veux te battre, Chevalier ?

Jamian, qui s'était placé devant les déesses pour les protéger de son corps, répondit en lançant son poing vers la créature. L'énergie déployée par ce coup aurait pu suffire à briser un arbre en deux. Mais celui à qui elle était destinée parut s'évaporer, comme de la fumée. Fumée qui revint progressivement à sa forme humanoïde.

— Tss, c'est tout ? se moqua-t-il. Moi, l'Ankou, je vais te faire comprendre ta douleur !

— Athéna, Artémis, ne restez pas là ! s'écria le Saint.

— Courage Chevalier ! prononça Athéna.

Les deux déesses reculèrent d'un pas, puis tournèrent les talons. Artémis ne savait pas si ce Jamian était capable de battre cet Ankou, la personnification de la mort chez les Celtes, mais qu'à cela ne tienne. Elle qui était une Olympienne, s'il échouait elle saurait se débarrasser de la créature. En attendant elle suivait Athéna qui se plaça en retrait de la bataille, mais de manière à pouvoir l'observer.

— Peu importe, une fois que je t'aurais éliminé, je n'aurai plus qu'à récupérer la déesse de la Lune pour l'emmener dans l'Anwvyn. Quant à l'autre, bah, un simple dommage collatéral !

À ces mots, Jamian se raidit. Comme lui... Comme lui qui jadis avait tenté d'enlever sa déesse sans savoir qui elle était vraiment. Cette fois, il savait. Cette fois il se battait pour la bonne cause.

"Athéna, vous serez fière de moi !" songea-t-il.

— Nibbling Shade !

À ce cri, l'ombre qui entourait l'Ankou se mit à virevolter, comme animée d'une vie propre. En la voyant s'approcher de lui, le Saint du Corbeau fit appel à sa cosmo-énergie dans l'espoir de la repousser.

Seulement, au lieu que son aura détruise cette brume sombre, cette dernière parut gagner en intensité.

— Mais que...

Jamian ne comprenait pas. Non seulement son aura n'était pas parvenue à le débarrasser de cette chose, mais elle lui semblait moins forte, comme affaiblie.

— Le Nibbling Shade a la particularité d'absorber et de se nourrir de l'énergie vitale, autrement dit, de ton cosmos, petit Chevalier de pacotille.

Là il était mal. Mais Jamian n'avait pas dit son dernier mot, il lui restait une carte à jouer.

Sans plus attendre il siffla entre ses dents.

Anwvyn

Le Chêne – Duir

Incroyable. Algethi n'en revenait pas : l'intérieur de l'arbre était immense. Les parois étaient constituées de racines de chêne entremêlées. Le plafond n'en était pas un, en fait, il n'y avait rien au-dessus de sa tête, juste un vide infini. Le sol était fait de terre battue.

Et, devant lui, se dressait un véritable géant. Dans les deux mètres vingt, une tignasse rousse et de longues moustaches assorties, une protection sacrée d'un noir de jais. Derrière lui, le Chevalier pouvait apercevoir, suspendue à trois mètres au-dessus du sol, une gigantesque massue.

"La massue de Dagda !"

Il lui suffisait de vaincre ce type pour s'en emparer.

Le type en question déclara :

— Alors c'est toi qui vas essayer de me faire mordre la poussière ? Moi, Fergus Mac Roeg de Duir, je vais te faire ravaler cette insolence et c'est toi qui mourra aujourd'hui !

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