Etoiles et chaos

Chapitre 4 : Chapitre trois

1724 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:48

TITRE : Étoiles & Chaos

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

CHAPITRE TROIS

— Pourquoi ça ne m'étonne pas de lui ? murmura le Chevalier du Dragon.

— Comment ça, qu'est-ce qu'il a fait ? voulut savoir Seiya.

Ce fut Milo qui répondit :

— Je crois qu'il ne supportait pas qu'une étrangère à la Chevalerie soit autorisée à fréquenter le Zodiaque d'Or. Les premières semaines, pour ne pas dire les premiers mois, il s'est montré odieux avec elle : il n'arrêtait pas de la rabrouer et de lui asséner des remarques blessantes. C'est pour cela que je suis surpris quand j'apprends qu'elle traversait sa Maison sans lui demander la permission, comme elle avait l'habitude de le faire avec nous.

— Elle voulait éviter de le croiser, c'est compréhensible, supposa Hyoga.

Le Saint du Scorpion secoua la tête, peu convaincu :

— Chaque Chevalier d'Or sait parfaitement quand quelqu'un traverse son Temple. Connaissant DeathMask, il est étrange qu'il l'ait laissée passer sans rien dire. D'accord, il était obligé de lui céder le passage. Cependant, solliciter notre accord étant une marque de déférence, je l'imagine mal passer outre ce qui devait être pour lui un témoignage d'irrespect. Surtout si on considère la façon dont il la traitait.

— Il devait vraiment avoir une pince contre elle, fit Seiya.

Sa tentative d'humour tomba à plat.

— C'est encore pire que ça, déclara Aiolia.

Il jeta un regard à ses frères d'armes et continua :

— On savait tous qu'il avait fait d'elle son souffre-douleur. Et il ne se contentait pas de la brutaliser verbalement. En fait, il n'a jamais hésité à lever la main sur elle.

— Frapper une femme qui n'est même pas Chevalier ? s'indigna Seiya. Comment avez-vous pu le laissez faire ?

— Crois-moi, c'est avec plaisir que je lui aurais demandé des comptes, riposta le Lion. J'en avais d'ailleurs parlé à Saga et il m'a simplement prié de me mêler de ce qui me regardait ! Pour dire la vérité… Cinnamon elle-même ne s'est jamais plainte. Pas une seule fois elle n'a réclamé notre protection, ou demandé à être accompagné lorsqu'elle devait passer par son Temple, et il faut dire qu'elle en sortait indemne… habituellement.. Un jour, pourtant, j'ai bien failli engager un combat de mille jours…

Devant les mines interrogatives des Bronzes, Aiolia poursuivit :

— Une fois n'étant pas coutume, elle essayait de franchir ma Maison sans se faire remarquer. Évidemment, son attitude inhabituelle m'a alerté et en la voyant, j'ai compris la raison de cette discrétion. Elle avait une énorme ecchymose au visage et elle saignait du nez. Elle a prétendu avoir trébuché et s'être cognée à une colonne, mais je sais reconnaître une trace de coup si j'en vois une… Je voulais me rendre dans le Temple du Cancer pour expliquer à ce fou furieux ma façon de penser. Cependant Cinnamon s'y est farouchement opposée. Elle ne démordait pas de sa version et a même menacé de ne plus m'adresser la parole si je faisais quoi que ce soit.

— La pauvre, compatit Shiriyu, elle était soit très courageuse, soit complètement terrorisée.

— Je ne doute pas de son courage pour supporter tout cela mais je pencherais plutôt pour la peur, indiqua Milo. Elle dégageait des ondes de frayeur lorsqu'il se trouvait dans les parages.

— C'est peut-être pour ça qu'elle osait traverser sa Maison toute seule.

Tous les regards convergèrent vers le Chevalier d'Andromède.

— Oui, il se peut que ce ne soit pas lui qu'elle ait cherché à défier mais elle-même…

— Ce n'est pas idiot, admit Hyoga. Mais toi, Aldébaran, Aphrodite ne t'a pas dit pourquoi elle faisait ça ?

— Oh tu sais, Aphrodite n'est… n'était pas du genre à trahir les confidences que l'on pouvait lui faire. Quand je lui ai posé la question, il m'a seulement répondu que c'était une histoire entre Cinnamon et DeathMask, une sorte d'arrangement qui n'avait rien à voir avec les ordres du Pope. Et il a ajouté qu'elle avait du mérite.

Maison des Poissons

Comme il l'avait deviné, elle était là, dans la roseraie qui jouxtait le Temple. Agenouillée près d'un parterre de fleurs, elle fredonnait ce qui ressemblait à une comptine où il était question d'une fontaine. Soudain, elle tourna la tête vers lui.

— Il faudrait les débarrasser des mauvaises herbes, dit-elle. Tu veux bien m'aider ?

Heureux de pouvoir établir un contact avec elle, Shun acquiesça. Bien sûr, il se sentait un peu gêné : après tout il allait aider à soigner ce qui avait servi d'arme à son adversaire ! Mais le Saint des Poissons était mort et ces roses… n'étaient que des roses, n'est-ce pas ? A présent que le cosmos d'Aphrodite ne régnait plus en ces lieux, ce jardin était tout ce qu'il y avait d'ordinaire, avec des fleurs normales.

Obéissant à un signe de Cinnamon, il s'accroupit et entreprit, comme elle, d'arracher la végétation indésirable. Tout en l'aidant, il entama la conversation :

— Tu as l'air à l'aise dans ce jardin, constata-t-il.

Le visage de la jeune fille s'éclaira. Elle lui répondit d'une voix si douce que Shun ne comprit pas tout de suite. Comme son cerveau lui transmettait l'information, son propre sourire se figea et disparut.

— Je sais que c'est toi qui as tué messire Aphrodite. Je l'aimais beaucoup.

— Je suis désolé, il ne m'a pas laissé le choix… J'ai toujours eu horreur des combats mais…

— Arrête de pleurer, le coupa-t-elle d'un ton plus dur. Personne ne te reproche de t'être battu pour tes convictions. A moins que tu regrettes d'avoir contribué à sauver ta déesse…

— Bien sûr que non ! Ce que je regrette, ce sont toutes ces morts dues à la folie d'un seul homme. Des luttes fratricides qui ont opposé ceux qui devraient travailler ensemble à la protection d'Athéna et la sauvegarde de la paix sur Terre ! De plus, Aphrodite a assassiné mon maître Albior… Mon premier mouvement a été de le venger mais j'ai compris qu'il valait mieux cesser toute cette violence. Seulement, il ne m'a pas entendu…

Cinnamon l'avait écouté jusqu'au bout. Elle paraissait sincèrement peinée.

— Je suis navrée pour ton maître. C'était sûrement quelqu'un de bien.

— C'est le cas.

Quelques minutes s'écoulèrent en silence. Lorsque le désherbage fut bien avancé, l'adolescente cueillit une rose rouge et s'approcha d'Andromède.

— Je t'aime bien, Shun, déclara-t-elle en lui tendant la fleur. Tu as un cœur pur…

Shun ne put s'empêcher de regarder la corolle écarlate avec méfiance. Cinnamon éclata de rire, visiblement très amusée.

— Pas la peine d'être parano ! Elle n'est pas empoisonnée celle-là.

— Parce que tu sais lesquelles le sont ?

Pour toute réponse, elle sourit et huma le parfum de la rose avec délices. Puis elle se la coinça derrière l'oreille.

— Si je suis aussi à l'aise ici, c'est parce que messire Aphrodite m'a appris à soigner ses roses, dit-elle enfin. C'est moi qui m'occupais de son jardin quand il était envoyé en mission.

Le mauve de ses yeux avait viré au violet foncé et elle fit un pas vers Shun, qui recula. Elle ne souriait plus du tout.

— Je veux que tu quittes cet endroit immédiatement, proféra-t-elle d'une voix sourde.

— D'accord, je m'en vais, mais je crois que tu as tort de rester seule.

Sur ces mots, Andromède se retourna et quitta la roseraie. Il ne voulait pas risquer de braquer cette fille et espérait qu'elle finirait par faire confiance à quelqu'un, si ce n'était à lui…

Une fois qu'il fut parti, Cinnamon s'approcha d'un massif de fleurs et leva une main près des pétales. Un splendide papillon qui se trouvait là se mit à voleter autour de ses doigts. A peine eut-il effleuré sa peau qu'il chuta à terre, les ailes recroquevillées.

— Oups… fit-elle sur un ton faussement ennuyé.

Ses pupilles étaient d'un noire d'encre et c'était une rose entièrement flétrie qui ornait à présent sa chevelure.

  

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