Cours de sport (Eruri)

"Souvent tu veux disparaitre, mais ce que tu veux vraiment c'est d'être retrouvé."

J’ai 27 ans, je viens d’avoir mon diplôme de professeur dont je suis très fier. J’ai sacrifié beaucoup d’années d’études et d’entrainement pour y arriver et me voila. Le temps passe vite. C’est la rentrée aujourd’hui et je ne dois pas être en retard. Ce sera mon premier cours mais je n’ai pas peur, car j’ai déjà fait plusieurs stages et j’ai un peu l’habitude. J’ai juste peur de ne pas pouvoir retenir tous les prénoms. Je me prépare rapidement, monte dans ma voiture et en route pour le lycée. Il est à 15 minutes en voiture. Je ne connais aucun collègue donc j’entame une nouvelle vie comme on dit. Je passe directement en salle des professeurs pour me présenter. Il y a déjà beaucoup de professeurs. Je sers la main d’un certain Mike, prof de maths, il a l’air sympathique, il m’a directement demandé la marque de mon parfum au lieu de me poser des questions basiques.. J’ai rencontré une certaine Hanji, prof de sciences, qui était d’excellente humeur de si bon matin, elle m’a proposé de me faire visiter et m’a aussi indiqué ou étaient les gymnases. J’eu tout juste le temps de boire un café que me voila dans le gymnase numéro A à attendre mes élèves. Je regarde la fiche d’appel avec leur photo : Les terminales 2. Ils ont l’air assez sympathique, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Une photo m’interpelle un certain “Levi Ackerman” il a l’air plutôt beau pour un gamin de son âge. 8h02, ils rentrent tous dans le gymnase, je leur demande de se mettre assis par terre devant moi.

• Bonjour à tous, comme vous vous en doutez, je suis votre professeur d’EPS pour l’année. Je m’appelle Erwin Smith. Je vais d’abord procéder à l’appel et je vous laisse aller au vestiaire. Cette année nous allons faire plusieurs activités, le basketball, la course d’orientation dans une forêt non loin, piscine et volleyball s’il nous reste du temps. Des questions ?

Pas de question. 

Je commence l’appel, ils ont juste à lever l’appel en disant Présent. Certains ont l’air ravis tels que Sacha, Connie, Eren, Jean et Marco qui n’arrêtaient pas de sourire. On pouvait bien voir qu’il y avait des groupes d’amis déjà formés (ils devaient se connaitre des années précédentes). Pourtant j’ai aperçu le petit Ackerman replié sur lui-même, seul, personne ne s’occupait de lui, lorsque c’était son tour, il a simplement levé sa main, sans dire un mot. Une fois l’appel finit, ils partirent tous se changer. Aujourd’hui c’était basket. J’étais en train de préparer le terrain et les maillots que les élèves allaient endosser. Tout le monde étaient déjà revenu au bout de 10 minutes mais je ne voyais pas Ackerman. J’énonçai alors quelques consignes au reste de la classe, et je finis par toquer à la porte du vestiaire et je rentrais. Il était assis par terre, contre le mur, toujours pas changé, il avait pourtant son jogging sur les genoux. Je m’agenouille près de lui.

• Hey Levi, tu avais le temps de te changer, pourquoi tu n’as rien fait ?
• J’attend juste que les autres terminent avant de me changer. Je n’aime pas le faire devant tout le monde. Excusez-moi monsieur. 
• Ce n’est rien, je te laisse 5 minutes de plus.
• Merci beaucoup.

A ces mots je partais pour rejoindre les élèves qui étaient en train de s’échauffer. Je les surveillais en veillant à ce qu’il ne fasse pas de faux mouvements, Levi apparut quelques minutes après, il se mit au fond de la classe et continuait l’échauffement. Le cours se déroulait bien, les élèves faisaient quelques exercices, certains étaient très bon et d’autres essayaient. Mais tout le monde faisait de son mieux. Même Levi se débrouillait plutôt pas mal. 

• Maintenant passons aux choses sérieuses. Il reste vingt minutes et je veux que vous essayiez de faire un match. Faites deux équipes. 

Tout le monde sautait partout pour pouvoir être avec ses amis. J’entends Eren crier pour que Jean aille dans l’équipe adversaire et ils se chamaillait comme ça pendant au moins deux minutes.

• Eren et Jean vous serez remplaçants mettez vous assis sur les bancs et loin de l’autre si c’est pour se disputer comme ça. 

Ils soufflèrent mais ils ont obéis c’est l’essentiel. Levi n’avait pas bouger, il regardait le sol, ne sachant pas ou se mettre à mon avis. Les équipes étaient presque prêtes. Je me raclais la gorge :

• Levi va dans l’équipe de droite. 

Il se mit dans la file, le match avait débuté depuis quelques minutes. Au final Eren et Jean étaient déterminés pour encourager son équipe respective. C’était beau à voir comme ambiance. Le score montait peu à peu, je laissais quand même Eren et Jean jouer car ils étaient beaucoup trop surexcités. Il restait deux minutes de jeu, les scores étaient serrés. Je voyais Levi courir dans tous les sens mais peu de gens lui donnaient le ballon, il n’avait pas marqué, pourtant il était souvent près du panier et démarqué. Je sifflais pour signifier la fin du match. 

• Merci pour avoir participer aujourd’hui, posez vos maillots et aller vous changer dans les vestiaires. La semaine pro on se retrouve pour faire du basket encore, je vous attend au tournant. 

Tous les élèves me remerciaient, ça me faisait chaud au coeur. Je me mis devant Levi pour lui dire quelques mots.

• Peux-tu m’aider à ranger le materiel ? Comme ça tu pourras te changer plus tard. 
• Bien sur.

Il ne parle pas beaucoup comme gamin. Il m’aidait à ranger et je l’observais un peu. Il était petit de taille, et avait les cheveux noirs avec le teint pâle. Ce n’était pas forcement mon style de mec mais je le trouvais beau. J’aimerai qu’il s’intègre plus au sein de la classe. 

• J’ai terminé monsieur, je peux y aller ?
• Oui bien sûr, merci pour ton aide. Si tu veux tu pourrais m’aider la semaine prochaine pour installer et ranger le matériel, comme ça tu seras tranquille pour te changer ?

Il a simplement hocher la tête pour répondre à ma proposition. Il partit dans les vestiaires et partit vers la cour de récréation. Je n’aime vraiment pas voir des gamins mis de côté de la sorte. 

La semaine suivante, j’eu une brillante idée. Levi m’avait aidé à installer les différents terrains, il était parti se changer et tout le monde l’attendait. J’entendais certains chuchoter :

• Il fout quoi le nain ? On attend sur lui, c’est vraiment un boulet. 

Une fois changé, il arriva et s’installa au fond.

• Aujourd’hui l’entrainement est le suivant : vous allez vous mettre par équipe de quatre et vous devez tenter de marquer, les autres seront défenseurs. J’ai déjà fait les équipes.

J’énonçais les équipes, impossible de mettre Eren et Jean ensemble. J’avais mis Levi avec Mikasa, Eren et Sacha. Les exercices se sont bien débrouillés et je fu surpris de voir Levi marquer plusieurs fois. Je cru voir un demi sourire de sa part. Tout le monde étaient à fond dans le jeu. A la fin du cours, je faisais un match comme à mon habitude. J’avais fait les équipes au préalable, je ne voulais pas que Levi se sente bête d’être tout seul. Le match battait son plein, Levi avait marqué deux fois et Jean qui était dans son équipe l’avait félicité ! J’étais assez content de moi car le cours se déroulait sans encombre. Ce fut sans compter sur Reiner qui était dans l’équipe adversaire, il avait sous estimé sa force surement et le ballon atterrit en plein sur le visage de Levi. J’avais sifflé, personne n’avait bougé. J’accourais pour voir si Levi pouvait se lever, je l’aidais à marcher pour le poser sur le banc. Reiner était venu s’excuser plusieurs fois en affirmant qu’il ne l’avait pas vu. A croire qu’il fait moins de mètre de haut, non mais je rêve, sale gamin. J’avais annoncé la fin du cours, tout le monde se dirigeait vers le vestiaire. J’avais dis à Levi de ne pas bouger. Je couru chercher la trousse de secours et je m’agenouilla devant lui. Il allait avoir un énorme bleu sur le front, aïe. 

• Excuse-moi Levi, j’aurai du faire attention. Je vais te mettre un peu de crème sur ton bleu.

Il ne disait rien, il n’avait pas parlé depuis le coup d’ailleurs. Il du être choqué. Je le soignais en faisant attention à ne pas le brusquer. Il me regardait droit dans les yeux comme pour lire en moi. Une fois finit, je demandais.

• Tu as mal autre part ?
• N-non. Merci beaucoup.

J’avais bien vu qu’il avait regardé son bras, mais je ne dis rien. Je ne pouvais pas le forcer. 

• Au revoir Monsieur Smith, à la semaine prochaine.

Il partit se changer, et je rangeais la salle avant de partir à mon tour. Une fois chez moi, j’étais assis sur mon canapé en train de siroter un café, ma chienne Nanaba dormait à côté de moi. Je réfléchissais à ce gosse, j’espère vraiment que son bleu va partir vite. Quand j’y pense il n’avait même pas broncher face à la douleur. Pourtant vu le bruit il avait du avoir très mal. 

Ce qu’Erwin ne savait pas c’est que cette nuit là, comme tant d’autres, Levi tenait sa lame de rasoir dans la main, seul, assis dans la salle de bain, et marquait une fois de plus son corps à cause de cette douleur émotionnelle trop importante.