Neela

Chapitre 6

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:27

Neela avançait dans une coursive faiblement éclairée et songea qu’elle devait être dans une partie inactive de la station, ce qui lui convenait très bien. Elle sentait le poids de l’arme électrique dans la poche de sa tunique grise, mais n’avait aucune envie de s’en servir. Pour l'instant, elle devait trouver un vaisseau en fin de construction, si elle voulait avoir une chance de surprendre les saboteurs. Elle appuya sur le bouton de sa radio et parla contre son avant-bras.


- Vous pourriez me dire où je dois aller? demanda-t-elle.


- Deuxième pont, docks 2106 à 2179. C’est une corvette CR90 qui sera terminée d’ici à une semaine.


Neela courut légèrement, pressée par une sensation d’urgence dont elle ne connaissait pas l’origine. Elle dut se cacher à plusieurs reprises pour laisser passer des drones de surveillance et des patrouilles de la CorSec, qui devenaient de plus en plus nombreuses au fur et à mesure qu’elle approchait. Les gardes étaient d’ailleurs les seuls êtres vivants à bord de la station, avec les mécaniciens. Tout le travail était effectué par des droïdes.


La jeune fille se rapprochait de la corvette lorsqu’elle dut se cacher une nouvelle fois, dans l’encoignure d’une porte pour ne pas se faire remarquer d’une patrouille. Celle-ci croisa au même endroit un mécanicien en habit de travail, diverses pièces métalliques dans les mains.


- Garshyk! appela l’un des gardes. Montre nous ton badge un peu, on adore ta photo.


Les deux soldats eurent un rire gras. Une voix crissante leur répondit.


- J’ai pas le temps...


- Allez, sois pas timide! renchérit l’autre, hilare.


La voix se fit brusquement menaçante.


- J’ai pas le temps.


Neela vit les deux hommes reculer.


- Ça va, c’était une blague, dit l’un.


- J’ai pas le temps pour les blagues, répliqua la voix crissante.


Le mécanicien reprit sa marche et Neela le vit passer devant elle, avec son faciès d’insecte et ses ailes s’agitant dans son dos. Un Géonosien. Elle se souvint de la délégation géonosienne qui était venue un jour à la Résidence et eut une grimace de dégoût. Elle ne supportait pas ce peuple, au goût marqué pour les exécutions publiques et la barbarie. Se détournant du chemin qui menait à la corvette corellienne en cours d’assemblage, elle suivit l’insectoïde dans les coursives. D’après ce qu’elle savait sur cette espèce, les géonosiens possédant des ailes avaient toujours des postes de commandement et considéraient comme dégradant un travail manuel. Il était donc étrange que celui-ci soit mécanicien.


Neela repéra sa position et contacta l’Aile Cinglante par radio.


- Je me dirige vers les docks 2400 à 2860, les informa-t-elle. Dites moi ce qu’il y a là-bas.


Il eut un silence durant lequel elle put presque entendre les interrogations de ses compagnons sur son changement de route.


- Des pièces pour la maintenance, répondit Sal. Inintéressant pour un saboteur.


Neela réfléchit mais ne trouva rien à objecter. Elle se cacha rapidement derrière une pile de bidons vides en apercevant une sorte de barrage formé par des droïdes de sécurité.


- J’ai un accréditation, crissa le Géonosien en tendant un badge.


Un des droïdes passa son lecteur optique sur la petite carte et lui laissa le passage.


- Pourquoi est-ce que c’est autant surveillé ici? interrogea Neela. Il y a assez de droïdes pour protéger une mine de pierres précieuses d'Arkania!


- Je ne sais pas, avoua Sal. Les plans que j’ai piratés datent de cet après-midi et il n’y a rien de tout cela dessus. Tu es sûre que tu es à l’endroit que tu m’as indiqué?


Neela ne répondit pas. Elle se demandait comment elle allait faire pour passer. Elle ne pouvait pas se servir de son arme, ils étaient trop nombreux et elle risquait de se faire repérer. Pour tester leur attention, elle prit un des bidons derrière lesquels elle était cachée et le lança vers eux. Il tomba sur le sol avec un son creux.


Un des droïdes fit un pas en avant et ordonna de sa voix métallique:


- Identifiez-vous.


Neela lança un deuxième bidon. Le droïde s’avança encore plus.


- Identifiez-vous, répéta-t-il.


Un deuxième droïde vint le rejoindre et ils observèrent ensemble le cube de plastique. Neela s’approcha tout doucement et lança un troisième bidon du côté opposé. Cette fois-ci, quatre droïdes firent un cercle perplexe autour de l’objet. Il en restait encore trois. Elle prit deux nouveaux bidons, se concentra, et les jeta en même temps, des deux côtés du couloir. Le quatre droïdes en cercle se tournèrent vers le nouvel objet et les trois qui restaient se réunirent près de celui qu’elle avait lancé de l’autre côté. La voie était libre. Elle s’élança et entendit :


- Dernier avertissement : identifiez-vous.


Une odeur de brûlé emplit ses narines lorsque les droïdes détruirent méthodiquement les bidons de plastique. Elle était passée.


- Je suis dans le dock 2 503, chuchota-t-elle dans sa radio.


- Il n’y a rien là-bas, répondit Sal dans un grésillement.


Les yeux de la jeune fille s’habituèrent à la pénombre et elle sourit.


- Au contraire, répliqua-t-elle. C’est le plus gros croiseur que j’aie jamais vu. Il est au moins dix fois plus grand que le vaisseau qu’on a pris pour venir sur Corellia. Et il y a un Géonosien quelque part à l’intérieur, qui n’a sûrement pas les intentions les plus louables.


- Trouve le mais ne te fais pas remarquer, lui ordonna Obi-Wan. Récolte le maximum d’informations que tu pourras, le matériel qu’il utilise, si possible son nom. Il faut qu’on puisse le retrouver et le suivre sans qu’il s’en aperçoive.


- Compris, répondit Neela.


Elle leva les yeux vers le géant de métal, qui était entravé par des câbles magnétiques tendus du sol et du plafond jusqu'à ses flancs. Quelques uns de ses hublots étaient allumés et donnaient une idée encore plus impressionnante de sa taille. Elle s’approcha du croiseur, se sentant plus minuscule que jamais.



Dans le cockpit de l’Aile Cinglante, un petit point vert clignota sur des écrans et un bip régulier retentit. Sal fouilla l’espace du regard et pianota sur ses instruments.


- Ordinateur, ordonna-t-il. Identification du véhicule en approche.


- Identification impossible, répondit l’ordinateur.


- Qu’est-ce qu’il se passe? demanda Obi-Wan.


- On a de la visite, grogna le pilote. La meilleure chose à faire serait de se cacher quelque part, mais il n’y a pas le moindre caillou digne de ce nom ici!


- Gus Talon? proposa Obi-Wan.


- Tu n’auras plus la communication avec la fille si je vais aussi loin. Ça y est je le vois! s’écria-t-il.


Un petit vaisseau approchait rapidement, ses contours se faisant de plus en plus distincts.


- Ce n’est pas la CorSec, murmura Obi-Wan.


- Non, c’est évident. Je pencherai plutôt pour mon ami le Nikto... Je ne peux pas activer mes boucliers, sinon je vais me faire repérer en deux secondes.


- Si on se fait descendre, ce ne sera plus un problème! répliqua le Jedi.


- Je peux le semer, proposa Sal. Ou je peux essayer de le dégommer. Mais dans les deux cas, je ne peux plus récupérer la fille sur la station.


Obi-Wan grogna.


- Parce que tu avais un plan pour retourner la chercher?


Il activa la radio.


- Neela?


Le chuchotement de la jeune fille se fit entendre dans le cockpit.


- Oui?


- Peux-tu te débrouiller toute seule pour retourner à Corellia?


Neela fut stupéfaite par la question, mais réfléchit rapidement.


- Il y a des vaisseaux avec des passagers qui font la navette entre la planète et le chantier?


- Oui, confirma le Jedi, qui avait songé à la même chose.


- Alors je peux me glisser à leur bord sans qu’on me voie et partir d’ici.


- Fais-le dès que tu pourras.


- Obi-Wan? demanda Neela inquiète. Est-ce que tout va bien?


- Un léger problème qui sera vite réglé, la rassura le Jedi. On se retrouve chez Madame Brag. N’essaie pas de me contacter par radio: la portée n’est pas assez grande.


- D’accord.


Elle hésita puis ajouta:


- Que la Force soit avec vous.


Elle devina le sourire d’Obi-Wan à travers la radio.


- Que la Force soit avec toi, répondit-il.


Il relâcha le bouton.


- Alors, qu’est-ce qu’on fait? demanda Trandil Sal, poussant les moteurs à fond et se dirigeant vers les étoiles.


- Va doucement, dit Obi-Wan, pour voir s’il cherche à nous tirer dessus. S’il a des intentions belliqueuses alors c’est nous qui le prendrons en chasse.


- J’aime ce plan, décréta Sal.



Neela était entrée sans difficulté dans l’immense vaisseau qui semblait avoir subi de graves avaries. Il était en pleines réparations. Des droïdes s’activaient contre le duracier de la coque et des étincelles jaillissaient de leurs outils. Ils ne lui prêtaient aucune attention, et elle avait cessé de s’en cacher. Elle s'était d'abord guidée grâce aux lumières qui avaient été allumées dans certaine coursives mais n'y avait trouvé personne. Elle commençait à désespérer de trouver le Géonosien dans ce dédale de ponts et de coursives lorsqu’elle entendit sa voix crissante au dessus d’elle. Elle mit du temps avant de comprendre qu’il chantait en travaillant. Pour ses oreilles humaines, cela ressemblait plutôt à des stridulations sans harmonie. Elle monta lentement un étage en tentant de se repérer à travers les couloirs qui se ressemblaient tous, en se guidant à l'oreille. Enfin, elle le trouva.


Le Géonosien était accroupi sur le sol, ses ailes frémissant dans son dos, émettant une stridulation au rythme compliqué. Neela s'approcha lentement, essayant de faire le vide dans son esprit. Elle se souvenait de ce que lui avait dit Obi-Wan au Temple Jedi : lorsqu'elle s'agitait, elle devenait perceptible. Elle apaisa donc la moindre parcelle de son corps et son souffle devint imperceptible. Son coeur ralentit dans sa poitrine et son sang sembla se refroidir dans ses veines.  Elle disparut au monde.



Trandil Sal maintenait une bonne vitesse, pourtant encore bien loin des performances que pouvait offrir son vaisseau. L'autre appareil les talonnait, mais sans aucune agressivité. Après quelques minutes où un silence tendu régna dans le cockpit, l'ordinateur de bord se manifesta.


- Identification du véhicule : Rapwing CY500. Commandant de bord : Gelash Mas'ser. Autorisation de contact demandée.


Trandil et Obi-Wan se regardèrent, perplexes.


- Contact accepté, dit finalement Sal.


Un écran s'alluma devant eux et le visage gris et lisse d'un gluss'ssa Nikto apparut. Sa voix plate emplit l'habitacle comme une vibration unique. Elle semblait glisser dans l'air.


- Je vous salue Trandil Sal, fils d'Erel Sal et de Thusia Maleodd.


Sal fronça les sourcils.


- Vous êtes bien renseigné, je vois, répliqua-t-il. Que voulez-vous?


- Je souhaite seulement discuter. Mais vous disparaissez à chaque fois que j'essaie de vous contacter. Mon employeur a une offre pour vous, concernant la cargaison que vous transportez.


Obi-Wan haussa un sourcil, croyant pendant un bref instant qu'on parlait de lui, puis se rappela que le Nikto n'avait aucun moyen de savoir qui était à bord avec le pilote. Il faisait donc allusion à ce qui se trouvait dans les soutes de l'Aile Cinglante.


- Que savez-vous à propos de cette cargaison? demanda Sal avec méfiance.


- Assez pour savoir que vous ne pourrez ni la garder longtemps, ni la vendre facilement.


Trandil resta silencieux, évaluant les risques de la situation et les bénéfices qu'il pourrait en tirer. Si le Nikto l'avait suivi sans relâche, même jusque dans l'espace, c'est que son maître voulait absolument ce qu'il cachait depuis une semaine dans ses soutes. Il pourrait sans aucun problèmes faire monter le prix. Mais d'un autre côté, il ne savait quelle confiance accorder aux paroles du Nikto. Ceux-ci n'étaient pas réputés très honnêtes.


Deux nouveaux bip sur l'écran contrôle radar interrompirent ses réflexions.


- Qu'est-ce que c'est encore? grogna-t-il.


- Cette fois c'est la CorSec, j'en ai bien peur, dit Obi-Wan en observant le ciel.


- Je n'y suis pour rien, précisa le Nikto.


- Séparons-nous, décréta Sal.


- Allez-vous considérer ma proposition?


- On verra. De toute façon, vous semblez avoir un certain talent pour me retrouver où que je sois.


Le visage pâle disparut de l'écran.


Trandil poussa les moteurs à leur maximum en souriant.  Cette dernière semaine avait été trop calme.


- La tourelle, indiqua-t-il à Obi-Wan.


- Tu me demandes de tirer sur des membres de la sécurité Corellienne?


Sal fit un geste agacé de la main tout en activant les boucliers.


- Eux n'auront aucune hésitation.


Le Jedi grimpa les barreaux qui menaient à la tourelle et s'assit dans le siège pivotant. Éteignant le guidage automatique, il se concentra et laissa la Force guider ses mains.


- Ils vont vite, cria-t-il à Sal depuis son perchoir. Comment comptes-tu les semer?


- J'ai ma petite idée, répondit Sal avec un sourire.


Il effectua un virage serré et fila en direction de la station. Les canons laser de leur poursuivant mirent le bouclier à rude épreuve mais celui-ci résista. Obi-Wan riposta avec une précision inhumaine.


Le pilote mena avec adresse l'Aile Cinglante le long des constructions spatiales de la CTC, si près qu'il aurait pu rayer le métal. Le chasseur de la CorSec n'osait plus tirer, de peur d'endommager la station. Sal l'entraîna dans une course poursuite effrénée entre les docks pour le désorienter, puis s'engouffra d'un mouvement adroit dans une fissure sombre de la construction et s'accrocha à la paroi avec des grappins magnétiques. Rapidement, il éteignit les moteurs et tous les appareils consommant de l'énergie dans le vaisseau, même le générateur artificiel de gravité. Les objets qui n'étaient pas attachés s'élevèrent doucement et flottèrent dans l'air, animés d'un mouvement presque imperceptible. Obi-Wan descendit de sa tourelle en s'aidant de la seule poussée de ses mains et rejoignit Sal qui se maintenait sur son siège en scrutant attentivement l'espace.


- Tu crois que ça va marcher? demanda le Jedi.


- La CorSec équipe ses engins de tous les gadgets dernier cri pour suivre la trace énergétique de la plus petite des capsules de survie, mais il ne savent pas ce qu'est un phare. Ils ne nous trouveront pas dans le noir, assura le pilote.


Dans le vaisseau silencieux, l'air se refroidissait lentement. Ils ne pourraient pas rester éternellement ainsi, accrochés au flanc du chantier naval comme un coquillage sur un gigantesque animal marin.


- Veux-tu me dire ce qu'est cette mystérieuse cargaison? interrogea Obi-Wan.


- Il ne vaut mieux pas, soupira Sal.


- Je suppose que tu sais que les Niktos sont généralement associés avec les Hutts, reprit le Jedi. Vas-tu vraiment faire affaire avec eux?


- Je n'ai pas le choix, répondit le contrebandier. Cette marchandise est presque invendable. Je ne sais pas ce qui m'a pris de voler ce truc.


- Et tu ne peux évidemment pas le remettre où tu l'as pris.


- Pas vraiment non, grimaça Sal. Je leur ai malencontreusement laissé ma carte de visite.



Neela s'était approchée si près du Géonosien qu'elle pouvait voir toutes les rides parcourant son étrange peau d'insecte. Il avait ouvert un panneau dans la paroi de la coursive et s'affairait avec dextérité, dénudant des fils et les raccordant entre eux, parmi le fouillis de câbles qui couraient sous les murs comme des nerfs sous la peau. Neela pouvait voir son nom inscrit sur son badge : Garshyk Nellso. Elle se demanda si cela aurait beaucoup d'utilité. Si elle avait été à la place du saboteur, elle n'aurait pas utilisé son vrai nom pour couvrir ses activités. Mais peut-être que la CorSec était assez méfiante pour s'informer sur chacun de ses employés ; dans ce cas il utilisait son identité réelle et le retrouver serait facile.


Lorsqu'il eut terminé sa tâche, le Géonosien se rendit à l'étage supérieur, Neela sur ses talons et recommença son travail à un autre endroit, puis encore un autre. La jeune fille le suivit ainsi tout le long du croiseur, jusqu'au poste de pilotage. Là il s'arrêta et ses ailes vibrèrent de satisfaction. Derrière lui, Neela s'immobilisa et resta bouche bée.


Le diamètre de la salle faisait plus d'une trentaine de mètres. Au centre trônait une table de projection holographique, capable de donner  une carte de la galaxie avec la plus grande précision possible, des Mondes du Noyau à la Bordure Extérieure. Garshyk passa avec amour ses doigts griffus sur les sièges et sur les écrans du tableau de bord. Il rêvait visiblement d'une  promotion.


Neela observa plus attentivement la table holographique et déchiffra les lettres calligraphiées sur le métal. C'était le nom du vaisseau : le Majestic.


Soudain le Géonosien suspendit sa main en l'air, ses ailes brusquement immobiles. Neela crut qu'il s'était aperçu de sa présence et se précipita vers une encoignure sombre où elle se fit la plus petite possible. Mais ce n'était pas elle que l'insecte avait entendu. Il se retourna lentement. Un Hrakien à la peau couleur sable, habillé de l'uniforme vert de la CorSec le considérait d'un air méfiant.


- Que faites-vous ici? demanda-t-il d'un ton sec.


- J'ai une accréditation, crissa le Géonosien, tentant de paraître aimable en s'inclinant devant le garde.


- Je me fiche de votre accréditation, je veux savoir pourquoi vous êtes ici.


- Réparer droïdes, répondit Garshyk en s'inclinant de nouveau.


- Dans la salle de commandement? ironisa le Hrakien.


Neela sortit doucement de sa cachette pour mieux voir la scène et distingua le mouvement imperceptible du bras du Géonosien vers sa ceinture. Le garde l'avait également repéré. Il pointa son blaster vers l'espace situé entre les deux yeux à facettes.


- Ne fais pas le malin! le menaça-t-il. Ça fait déjà plusieurs jours que je te surveille. Je sais ce que tu manigances.


- Pas grave, répondit le Géonosien calmement. Majestic était dernière mission.


- En effet! Parce que tu vas devoir répondre de tes sabotages devant la CorSec, dit le Hrakien sans voir venir le danger.


Neela comprit ce qui allait se passer et fut déchirée devant la décision qu'elle avait à prendre. Soit elle assistait au meurtre du garde sans intervenir et elle avait une chance de suivre le Géonosien dans sa fuite, soit elle l'empêchait de tuer et elle était découverte. Mais elle n'avait pas le temps de réfléchir et fit ce que son instinct lui criait de faire.


Le Géonosien effectua un mouvement si rapide que ses ailes firent comme un cercle vibrant autour de lui. Sa main tenait déjà son blaster et était prête à tirer alors que le Hrakien n'arrivait pas encore à discerner sa véritable position. Neela s'était propulsée en avant au moment même où il avait commencé à bouger. Elle lança son bras vers la silhouette mouvante et les éclairs violets de son bâton à droïdes brûlèrent les ailes transparentes. L'insecte retomba à terre avec un crissement déchirant. Le Hrakien resta figé, un air d'incompréhension totale plaqué sur le visage. Il regardait avec perplexité le Géonosien qui se relevait en gémissant. Il ne l'avait pas encore remarquée et elle en profita pour se plaquer contre les parois de la salle comme si elle voulait s'y fondre. Elle ferma les yeux et amena devant ses paupières le souvenir du tableau peint sur le mur de la chambre d'Obi-Wan. Son esprit se perdit avec paresse dans les volutes bleues. Elle se détacha de la conscience qu'elle avait de son environnement. Elle ne percevait plus rien d'autre que les harmonies du monochrome qui semblaient être le seul univers. Elle n'avait plus conscience de son corps, ni de sa propre existence. Elle faisait partie du bleu mouvant.

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