L'Eclosion du Mal

Chapitre 8 : Epilogue

Chapitre final

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:50

9

Style

9

Scenario

9

Note globale

450 point(s)

Première review après un long silence. Et quelle review! Quand on s'attaque à un écrit de Code 44, on sait d'avance que la lecture va être longue et que la qualité est au rendez-vous.
Voyons si cette nouvelle histoire répond à ces critères.

Style/Orthographe

Code 44 maîtrise parfaitement le Français. On pourra relever quelques coquilles malheureuses, en début de texte notamment, mais le rapport quantité/qualité est largement bon. Pour 175 pages A4, ces quelques petites erreurs de frappes sont pardonnables. On a aussi le droit de tiquer mais ça arrive à tout le monde.

Au niveau du style, c'est bien la reconnaissable plume de Code 44 qui est là. Lisible, claire tout en ayant quand même une certaine recherche dans la description, le cheminement du scénario. L'auteur sait mener son histoire et embarque aisément le lecteur. Je n'ai pas relevé de lourdeurs particulières. C'est agréable à lire. Le récit à la première personne est loin d'être le plus simple. Il faut vraiment faire le deuil de l'omniscience pour se concentrer que sur la vision d'un personnage. Code 44 y arrive bien. Cependant, comme je le dirais plus tard, le personnage narrateur est tellement complexe que d'avoir sa vision de l'histoire est intéressant.
J'ai bien aimé aussi les petites citations en début de texte, bien choisies.
J'ajouterais que Code 44 s'est même encore amélioré par rapport à L'Homme choisit, l'esclave obéit.

Seul bémol (au vu de la quantité de texte, cela peut se réveler vraiment génant), c'est l'effet "gros pavé de texte". Pas de paragraphes séparés, juste des retours à la ligne. C'est assez fatiguant. Pour ma part, l'ayant lu sur une liseuse électronique, je n'ai pas particulièrement été gênée mais une lecture sur le site peut être poussive voire dégoûter le lecteur qui ne poursuivra pas, rebuté par tant de texte aussi compressé.

Code 44 a aussi cette habitude étrange d'utiliser l'underscore pour ses dialogue au lieu du cadarin dédié à cette utilisation. Je pense toutefois que c'est peine perdue pour qu'il change sa manière de faire.

Scénario/Personnages.

L'éclosion du Mal, c'est l'histoire d'Alsh Nexhrn, un jeune avocat dont le rôle au sein du COMPORN grandira au fur et à mesure de l'histoire jusqu'à en faire un de ses pivots tout en restant restant un peu dans l'ombre. C'est aussi l'histoire d'un "homme ordinaire" dont Code 44 aime à écrire le quotidien. Le scénario suit une ligne très directe, on suit l'ascension du jeune avocat fraichement sorti de l'Université au sein du Comité qui soutient l'Empereur Palpatine. Complots, trahisons, dessous de table, retournement de situation, manipulation, tous les ingrédients de l'intrigue politique sont réunis et maîtrisés. Code 44 montre encore une fois qu'il sait mener une histoire compliquée de bout en bout sans fausses notes. Il y a de quoi rencontrer un public amateur de récits de cet acabit. L'épilogue est vraiment agréablement surprenant par sa teneur. C'est captivant.

L'histoire d'Alsh est aussi un moyen de voir, à travers le récit de la vie d'un homme, ce qu'il se passe entre les deux trilogies. On n'y rencontrera pas les héros connus certes, mais ce n'est pas pour cela que ce n'est pas intéressant de voir comment l'empire de Palpatine s'est construit de l'intérieur et comment il a assis sa puissance. On a aussi un autre regard plus lointain des événements de la seconde (ou première selon que l'on parle de la chronologie ou non) trilogie où on sent que l'Alliance Rebelle est une mouche embêtante que l'Empire ne prend pas vraiment au  sérieux au début. Le procédé qu'utilise Code 44  pour amener la victoire des Rebelles sur l'Empire le montre bien. C'est un autre point de vue sur l'histoire qui vaut le détour pour regarder d'un autre oeil la saga.

 

Je ne suis pas très fine connaisseuse de l'Univers Etendu de Star Wars mais sachant que l'on ne voit pas vraiment d'éléments majeurs de la saga (escepté Darth Vader et Palpatine), on peut lire ce récit sans trop se perdre. Un petit rappel des différentes races est suffisant, histoire de bien situer le physique des individus croisés dans l'histoire. Toutefois, Code 44 a une très bonne connaissance du fandom et ça se sent dans son récit. Il incorpore pas mal d'éléments de l'Univers étendu ce qui donne une épaisseur à son histoire et en fait un écrit de qualité. Ainsi, Alsh interagira avec nombre de personnages connus des plus puristes et se promènera sur des planètes dont le spectateur des deux trilogies n'aura jamais entendu parler mais qu'importe, c'est écrit d'une telle manière que la méconnaissance de tous ces détails ne perturbe pas la lecture. On comprend qu'on est dans un univers travaillé en profondeur. C'est un peu ce qu'on ressent quand on est plongé dans un livre parlant d'un univers inventé. On en a les clés principales mais pas tous les détails mais qu'importe, l'univers est suffisamment fouillé pour porter le récit. Le fandom est respecté au vu du travail de rassemblement de données qu'il y a dû avoir en amont de l'écriture.

L'histoire tourne autour du personnage principal Alsh Nexhrn, jeune avocat tout fraîchement sorti de son école d'avocat avec ses illusions et sa vision toute gentillette du monde, sa petite copine alien... Le jour de la remise des diplômes va changer sa vision des choses et c'est le point de départ d'une sorte de spirale dans laquelle le héros n'aura de cesse de s'enfoncer.
Code 44 a vraiment bien travaillé son personnage principal. C'est un antihéros. Il n'a rien d'extraordinaire si ce n'est son talent d'orateur mais rien de moins banal pour un avocat. C'est le genre de personnage qu'on aimerait détester parce que c'est un salaud manipulateur mais en même temps on ne peut s'empêcher de dire qu'il subit un peu tout ce qui lui arrive. Le récit d'Alsh est assez paradoxal, il n'aime pas ce qu'il fait mais il fait quand même parce qu'il faut le faire. Il arrive à garder l'illusion d'avoir le contrôle des choses mais ce n'est pas forcément le cas. En fait, ce qui est franchement le point positif de ce personnage, c'est que Code 44 l'ait laissé être humain. C'est juste un homme ordinaire et on suit son cheminement dans la vie avec ses doutes et ses certitudes. Il est loin d'être parfait, il fait des erreurs, il peut être cruel, il est juste humain. Un peu comme Andrew Ryan dans L'Homme choisit, l'esclave obéit du même auteur.
Code 44 montre ici une maîtrise dans l'écriture des personnages qu'il serait franchement être agréable de voir un peu plus souvent.

En résumé

Une histoire très intéressante pour quiconque aime ce genre de récit politique ou se mêlent complot et manipulation. Les amateurs de Jedi et de baston n'y trouveront pas leur compte, c'est clair, mais si le lecteur veut une vision différente de la chute de l'Empire dans Star Wars, il peut se faire plaisir.  Le lecteur curieux mais peu connaisseur de l'Univers Etendu peut lire sans crainte d'être perdu s'il est un minimum attentif.
L'éclosion du mal montre un niveau d'écriture qu'il serait vraiment agréable de retrouver plus souvent. C'est un autre petit bijou que nous offre là Code 44.



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