Dark Claria : Dame rouge des Sith

Chapitre 11 : Chapitre 10 : Riposte avortée

3920 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2017 00:46

Note: Si vous n'aimez pas les Ewoks, ce chapitre va vous plaire ! ;-)


Chapitre 10 : Riposte avortée

 

Super-croiseur Lusankya, en approche du système Endor

 

Pendant que le Lusankya et l'imposante flotte qui avait été rassemblée voyageaient en hyperespace, Claria s'était rendue en salle d'entraînement. Son bras droit était maintenant complètement guéri et elle n'eut aucun mal à dévier les tirs des droïdes d'entraînement avec son sabre. Après une bonne heure d'exercices physiques, elle retourna dans ses quartiers pour se rafraîchir puis reprit l'étude de l'holocron Sith que Lumiya lui avait remis la veille. Elle y était toujours plongée lorsque son comlink sonna :

– Dame Claria, ici Makati. Je vous informe que nous arriverons à Endor dans dix minutes.

– Merci amiral, je vous rejoins tout de suite sur la passerelle. Que les chasseurs se tiennent prêts à décoller aussitôt que nous serons arrivés.

Elle referma l'holocron, remit sa cape noire sur ses épaules et quitta ses quartiers pour rejoindre la passerelle. Le Lusankya sortit de l'hyperespace au dessus de la lune forestière d'Endor quelques minutes plus tard, bientôt suivi du reste de la flotte impériale. Aucune activité rebelle n'était immédiatement perceptible, aucun vaisseau en vue ni sur les scanners longue portée, aucun signal de communication en provenance de la lune. Les seules traces de la bataille qui avait eu lieu une semaine auparavant étaient un anneau de débris au niveau de l'orbite stationnaire et des incendies de forêts encore actif sur la lune là où des fragments de l'Étoile de la Mort étaient retombés au sol. Claria avait lu les rapports des scientifiques expliquant que l'implosion du réacteur central à hypermatière avait ouvert un vortex dans l'hyperespace dans lequel l'essentiel de la masse de la station avait été aspirée et que seules ses couches externes avaient été dispersées dans l'espace normal. C'était la raison pour laquelle la surface de la lune était restée habitable et l'espace au dessus navigable. Quelques escadrons de chasseurs TIE dont l'escadron Sabre du colonel Fel furent déployés pour survoler la surface de la lune à la recherche de trace de présence des rebelles.

Lusankya, ici Sabre leader, appela Fel en utilisant son code de reconnaissance. Nous avons survolé la lune mais n'avons trouvé aucune trace de présence rebelle à part des baraquements qui semblent abandonnés dans une clairière à une trentaine de kilomètres du générateur de champ détruit.

– Il semble que vous ayez eu raison colonel, répondit Claria, les rebelles se sont bien repliés ailleurs. Amiral Makati, vous pouvez rappeler les escadrons de chasseurs.

Elle s'adressa ensuite au général Maximilian Veers, qui avait mené avec succès l'assaut contre la base rebelle Écho sur Hoth il y a un an et qui, affecté à une autre mission, n'était pas présent lors de la première bataille d'Endor. Il avait été réassigné au Lusankya et était monté à bord avec ses troupes peu avant le départ de Coruscant.

– Général Veers, préparez vos troupes pour un débarquement en surface. Même s'il semble n'y avoir personne, nous devons aller explorer ces baraquements pour nous assurer que les rebelles n'y ont pas laissé d'indice qui pourraient nous mener à leur base secrète.

– A vos ordres, Dame Claria.

Le général Veers quitta la passerelle pour rejoindre le hangar principal du super-croiseur tandis que les chasseurs TIE remontaient à bord. Un vaisseau de débarquement Y-85 Titan décolla ensuite avec quatre quadripodes TB-TT à son bord qu'il alla déposer à proximité de l'ancienne base rebelle. Quelques temps après, le général Veers fit son rapport par holocom.

– Comme vous l'aviez prévu, Dame Claria, la base est abandonnée. Nous l'avons fouillée mais n'avons rien trouvé d'intéressant. Tout le matériel informatique a été soit emporté, soit détruit. Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit ici qui puisse nous conduire à leur base actuelle.

– Merci général, laissez sur place une garnison réduite pour reprendre possession de cette lune au nom de l'Empire et remontez à bord.

– Sauf votre respect, ma Dame, je ne pense pas prudent de ne laisser qu'une garnison réduite. Nous avons eu quelques accrochages avec des indigènes Ewoks qui ont essayé de s'en prendre à nos quadripodes avec des cordes et des pierres. Nous avons également dû en abattre plusieurs à l'intérieur des baraquements après qu'ils aient attaqués nos hommes.

– Ce sont ces mêmes primitifs qui ont aidés les rebelles à défaire les troupes d'élites qui protégeaient le générateur de champ. Vous avez raison, général, laissez deux quadripodes et la moitié de vos hommes sur place. Nous allons montrer à ces stupides boules de poils ce qu'il en coûte de défier l'Empire.

– A vos ordres, ma Dame.

– Amiral Makati, vous allez viser tous les villages Ewoks dans un rayon de cinq-cents kilomètres autour de l'ancien générateur de champ avec vos turbolasers. Je veux qu'ils soient tous réduits en cendres, que ces sauvages paient le prix pour le soutien qu'ils ont apporté aux rebelles.

– Vous m'en voyez ravi, Dame Claria ! J'ai entendu dire qu'ils avaient carrément mangés plusieurs de nos hommes, ce n'est donc que justice de les exterminer.

Les turbolasers du Lusankya entrèrent en action, les puissants rayons frappant divers points dans la forêt qui recouvrait la lune, allumant autant d'incendies. A chaque nouveau village réduit en cendres avec ses habitants, Claria ressentait un sentiment de plaisir grisant. Elle rendait la justice au nom de l'Empereur et pour les soldats morts ici même la semaine précédente. Elle sentait la puissance du Côté Obscur se renforcer en elle.

– Amiral, quand nous aurons récupéré le général Veers et la moitié de ses hommes qui ne reste pas en garnison ici, mettez le cap sur Coruscant, nous n'avons plus rien à faire ici. Je serai dans mes quartiers.

– Entendu, ma Dame.

Claria quitta la passerelle. Dans les couloirs du vaisseau, elle remarqua que les hommes d'équipage qu'elle croisait baissaient les yeux devant elle ou la regardaient avec crainte. Ce n'est qu'une fois arrivée dans ses quartiers qu'elle comprit pourquoi en voyant son visage dans le miroir : ses yeux brillaient maintenant d'une lueur jaune, elle avait des yeux de Sith. Elle reprit alors l'holocron et continua à étudier l'ancienne langue noire pendant le voyage de retour.

 

Cité impériale, Coruscant

 

De retour sur Coruscant, Claria fut soulagée de constater que ses yeux avaient repris leur couleur verte habituelle. Le changement de couleur n'était donc pas permanent, pour le moment du moins, et ne se produisait que lorsqu'elle se plongeait dans le Côté Obscur. Elle alla tout d'abord au palais impérial faire son rapport à l'Empereur. Celui-ci ne fut guère étonné d'apprendre que les rebelles avaient quitté Endor et fort satisfait qu'elle ait fait détruire un grand nombre de villages Ewoks. Il se souvint que le grand amiral Thrawn l'avait mis en garde contre ces sauvages primitifs lorsqu'Endor avait été choisie comme lieu de construction de la seconde Étoile de la Mort. Il aurait dû l'écouter alors et les faire tous exterminer. Il confia alors comme nouvelle mission à sa jeune apprentie de trouver la base secrète où s'était repliée l'Alliance rebelle et de la détruire en employant tous les moyens nécessaires.

Elle se rendit ensuite à l'ancien palais du Seigneur Vador, escortée par une escouade de stormtroopers qui formait maintenant sa garde personnelle. Le palais, qui lui appartenait à présent, était une grande tour située non loin du palais impérial. Il était d'ailleurs possible de passer d'un bâtiment à l'autre par une passerelle aérienne protégée. En chemin, elle croisa une équipe de journalistes de HNE, menée par la célèbre intervieweuse et présentatrice Kaithlin Piell qui, bien que blessée au bras lors de l'effondrement provoqué par le décollage du Lusankya, était toujours sur la brèche. Elle se permit même de l'interpeller directement.

– Dame Claria ? Kaithlin Piell pour HNE, puis-je me permettre de vous demander un point rapide de la situation à votre retour du système Endor ? Est-il vrai que les rebelles ont quitté le système ? Avez-vous une idée de l'endroit où ils ont pu se replier ?

Claria dut se retenir de faire taire cette insolente journaliste à l'aide de la Force. Le Seigneur Vador l'aurait certainement fait, mais elle avait tout intérêt à garder de bonnes relations avec la presse, sa position était encore trop fragile pour qu'elle puisse se permettre de s'aliéner une importante faiseuse d'opinion dont tout le monde louait le courage et le professionnalisme. Elle prit donc sur elle pour lui répondre de manière civilisée.

– Oui, madame Piell, je vous confirme que nous n'avons rencontré aucune résistance hormis quelques accrochages avec les indigènes primitifs locaux. Le système Endor est à nouveau sous contrôle impérial. Quant à savoir où se sont repliés les rebelles, l'Empereur vient de me confier pour tâche de le découvrir et de les anéantir une fois pour toute.

– Et que pouvez-vous dire aux millions d'habitants du quartier de la cité qui a été détruit par cet ignoble attentat et qui sont actuellement relogés dans des camps provisoires ou des cités orbitales ?

– Que l'Empire ne les oubliera pas. Le site est en train d'être déblayé par des machines autonomes de terrassement et le quartier sera reconstruit à l'identique dans les meilleurs délais. D'ici quelques mois, tous les réfugiés devraient pouvoir emménager à nouveau.

– Merci beaucoup, Dame Claria, je vous souhaite une bonne fin de journée.

– À vous aussi, ma chère.

Elle continua ensuite son chemin vers son nouveau palais. L'intérieur était aménagé de manière très sobre, la plupart du mobilier était en bois de greel et il n'y avait aucune décoration aux murs. Claria se dit qu'elle devrait tout faire refaire dans un style qui convienne mieux à une Dame Sith. Les seules curiosités étaient la chambre hyperbare de Vador, seul endroit où il pouvait retirer son armure et dont elle n'avait pas usage et sa collection personnelle d'artefacts Sith qui par contre l'intéressait au plus haut point. Elle avait donc donné ordre dès son retour qu'il lui soit aménagé une chambre à l'étage où se trouvaient rangés les objets Sith. Elle y trouva un holocron et plusieurs livres et rouleaux traitant de l'histoire et de la culture Sith et entreprit de commencer à les étudier. Elle y était toujours plongée lorsqu'en début de soirée, le sergent commandant son escorte vint l'avertir d'une visite :

– Dame Claria ? Excusez-moi de vous déranger mais dame Ismaren est ici. Elle dit que vous lui avez demandée de venir vous voir dès son retour sur Coruscant.

– Oui, c'est exact sergent, faites-là entrer.

Roganda Ismaren s'avança dans la pièce. Elle portait toujours sa robe et sa coiffure de voyage, signe qu'elle venait effectivement de rentrer.

– Bonsoir Dame Claria, on m'a dit au palais impérial que je pourrai vous trouver ici. Je viens vous faire mon rapport comme vous me l'avez demandé.

– Venez vous asseoir Roganda et racontez-moi tout.

En s'approchant pour s'asseoir, Roganda ne put s'empêcher de remarquer les objets que Claria étudiait :

– Oh, je vois que vous étudiez des artefacts Sith, ma Dame ?

– Oui, en effet, une Dame Sith se doit de connaître l'ancienne langue et la culture millénaire de l'ordre du Côté Obscur. Cela vous intéresse-t-il, Roganda ?

– Oh oui, ma Dame, je suis bien consciente que je ne serai jamais assez puissante dans la Force pour devenir une Dame Sith comme vous, mais la langue, l'histoire et la culture des Sith me fascinent. Savez-vous qu'une des plus puissantes Dames Sith ayant jamais existé fut une Theelin nommée Dark Phobos qui vécut il y a plusieurs milliers d'années et qui fut vénérée comme une déesse longtemps après sa mort ?

– J'ai effectivement entendu son nom dans les chroniques mais je ne savais pas qu'elle avait fait l'objet d'un tel culte. Mais parlez-moi plutôt de votre mission auprès du seigneur Zsinj.

– Vous aviez raison de ne pas lui faire confiance, Dame Claria. Il a assemblé une grande armée de mercenaires en armures noires et rouges qu'il appelle les rapaces et qui lui sont entièrement dévoués. Je ne pense pas qu'il tentera quoi que ce soit tant que l'Empereur Palpatine sera en vie, mais il était au courant de la prophétie de Kadann et se préparait à se positionner comme seigneur de guerre indépendant au cas où elle se serait réalisée. Et son bras droit, le général Melvar, est une ordure de la pire espèce : fanatique, escroc, meurtrier et pervers sadique. Il m'a donné des sueurs froides dès que je l'ai vu, c'est un homme très dangereux.

– Merci Roganda, puis-je me permettre de vous poser une question plus personnelle ?

– Bien sûr, ma Dame, que désirez-vous savoir ?

– Lors du dernier jour de l'Empire, vous avez essayé de me séduire, vous vous en souvenez ? Agissiez-vous sur ordre de la directrice Isard ?

– Puis-je vous répondre franchement, Dame Claria ?

– Oui, dites-moi la vérité, je ne vous ferai aucun mal.

– Vous me plaisez, ma Dame, vous êtes très belle. J'ai toujours été autant attirée par les femmes que par les hommes. Mais il est vrai aussi qu'Ysanne Isard m'avait demandée de vous séduire et d'essayer d'obtenir des renseignements sur votre passé. Comme vous ne sembliez manifester aucun intérêt pour ses meilleurs agents de charmes masculins, elle a pensé, et moi aussi, que vous étiez peut-être lesbienne.

– Sur ce point vous vous êtes toutes deux lourdement trompées, j'ai simplement senti avec la Force dans quel but ses agents me courtisaient et j'ai décidé de les éconduire. J'aime les hommes, Roganda, mais seulement s'ils me plaisent, s'intéressent à moi sans arrière pensée et sans rechercher le grand amour. Ceux qui répondent à ces critères sont fort peu nombreux, je crois que je peux compter mes nuits d'amour sur les doigts d'une seule main. Comme le dit le credo Sith, « la passion est une force, mais l'attachement est une faiblesse ». Je dois accepter que ma vie soit essentiellement faite de solitude.

– Je comprends, ma Dame, et je vous prie de m'excuser pour vous avoir offensée.

– Oublions cela, voulez-vous ? Cela ne doit pas nous empêcher de travailler ensemble dans l'intérêt de l'Empire. Mais j'aurais encore une autre question à vous poser. Vous avez longtemps été la favorite de mon maître et vous continuez à le servir en tant que Main et même occasionnellement en tant que maîtresse, n'est-ce pas ? Et pourtant je sais que vous ne l'aimez pas. Qu'est-ce qui vous pousse alors à continuer à le servir ? La peur ?

– Non, ma Dame, je ne l'aime pas. Au contraire, je le hais pour ce qui est arrivé à ma famille et à ma planète natale. Mais si je continue à le servir, ce n'est pas par peur, c'est par admiration, pour sa puissance dans le Côté Obscur. J'aime cette puissance, mais je n'ai pas assez de pouvoir dans la Force pour la ressentir pleinement par moi-même. Quand il est satisfait de mes services, il me permet, par une union physique ou mentale, de partager un peu de son pouvoir. C'est une expérience unique que de sentir la puissance du Côté Obscur dans son esprit ou dans son corps, une extase à nulle autre pareille. Pour cela, je suis prête à faire tout ce qu'il exigera de moi. Comme le dit le code Sith, « la puissance me confère le pouvoir, le pouvoir me confère la victoire et la victoire me libère de mes chaînes. »

– Oui, je sais à quel point le Côté Obscur peut être grisant. Mais lorsque vous échouez à le satisfaire, que se passe-t-il ?

– Dans ce cas, je suis punie pour mon échec.

Roganda abaissa le côté droit de sa robe, dévoilant son épaule. Sur sa peau d'albâtre, Claria vit de fines cicatrices qu'elle reconnut sans peine : c'étaient les marques laissées par des éclairs de Force. Elle avait elle-même été punie de la sorte à quelques occasions durant son apprentissage de Main et elle savait à quel point c'était douloureux. A l'époque, elle avait été convaincue que son maître agissait ainsi pour son bien et n'y prenait aucun plaisir. Elle n'en était plus aussi sûre à présent qu'elle avait vu son vrai visage.

– Oui, notre maître peut se montrer cruel, j'en ai moi-même fait l'expérience. Mais pourquoi vous mettez-vous maintenant à mon service ? Vous savez que je ne vous récompenserai pas en vous offrant de partager mon lit, alors qu'attendez-vous de moi en retour ? Que je vous enseigne les voies du Côté Obscur ? Que je fasse de vous ma future apprentie ?

– Non, ma Dame, pas moi, je sais que je n'en suis pas digne. Mais mon fils est fort dans la Force, bien plus que je ne le serai jamais. J'espère qu'un jour il puisse devenir un Seigneur Sith.

– Et bien, je suis encore bien loin de pouvoir songer à prendre moi-même un apprenti, mais je vous promet que je garderai un œil sur votre fils et que je suivrai ses progrès dans la Force.

– Merci, ma Dame. Je vais vous laisser maintenant et aller le retrouver. Bonne nuit, Dame Claria.

– Bonne nuit à vous aussi, Roganda.

Cette nuit là, le sommeil de Claria fut agité. Elle rêva et se vit au balcon du palais impérial. La Pliada di am Imperium et l'esplanade Glitannaï étaient noires de monde. Elle était vêtue d'une longue robe rouge sombre avec une traîne tenue par deux dames d'honneur derrière elle. Cette robe était brodée de fils d'or et d'argent qui dessinaient des symboles Sith. Ses cheveux était attachés en chignon par une broche en or et son front était ceint d'un magnifique diadème d'or et d'argent orné de pierres précieuses dont un très beau cristal Kaiburr de couleur verte. Son visage semblait sans âge et ses yeux brillaient d'un éclat jaune envoûtant. La foule immense l'acclamait en scandant : « Longue vie à l'Impératrice Claria ».

Sa vision se modifia et une femme aux cheveux châtain-blonds vêtue de la robe noire des Sith et tenant un sabre à double lame rouge lui apparut. Elle reconnut Dark Zannah qu'elle avait vue en étudiant l'holocron historique de Vador, l'apprentie du Seigneur Dark Bane et première Dame de l'ordre Sith réformé qui vécut mille ans auparavant. Elle lui parla dans son rêve :

Claria ! Dark Claria ! Je suis Zannah, première Dame de la Règle des Deux. Le Côté Obscur t'a choisie, Claria, pour assurer la continuité de notre ordre. Tu régneras sur la Galaxie et ta fille portera mon nom.

La vision changea à nouveau. Claria se vit étendue sur un lit au centre médical du palais, entourée de droïdes médecins, en train de donner la vie. Elle se réveilla brutalement, porta instinctivement la main à son ventre.

– Une fille, murmura-t-elle, princesse Zannah Jade !

Était-ce un simple rêve ou une vision de l'avenir que lui envoyait la Force ? Et si ce n'était pas un rêve, qui serait le père de sa fille ? Elle était une Sith et si la sexualité ne lui était pas interdite, s'attacher à quelqu'un et fonder une famille serait une faiblesse inexcusable. Il faudra qu'elle essaye de trouver des réponses. Devrait-elle parler de ce rêve à son maître ? Non, surtout pas, s'il savait qu'elle risquait de l'évincer, il se débarrasserait d'elle au plus vite ; elle devait le lui cacher, à tout prix.

 

Dans son nouvel appartement du palais impérial, Lumiya eut elle aussi le sommeil agité. Elle rêva tout d'abord d'évènements passés : le baiser échangé avec Luke, le froid glacé de l'espace qui avait failli l'emporter, son baptême Sith secret par Dark Vador, son duel perdu contre Dark Claria, sa nuit d'amour avec Jix.

Puis ces simples souvenirs s'estompèrent et furent remplacés par une vision beaucoup plus troublante : une femme lui apparut, jeune, athlétique, à la peau halée et aux longs cheveux noirs. Elle portait un tatouage noir sur le front, des anneaux d'or aux oreilles, une cape rouge et tenait à la main un fouet laser allumé dont l'unique filament rouge ondulait autour d'elle. Elle semblait la regarder avec un sourire charmeur avant de s'adresser à elle :

Lumiya, écoute-moi ! Je suis Dame Githany, morte depuis plus de mille ans pour n'avoir pas voulu voir que la folie du Seigneur Kaan menait la confrérie des Sith à sa perte. Aujourd'hui, à nouveau, les Sith sont conduits par un Seigneur noir dont la soif de pouvoir confine à la folie et à la démesure. L'obsession de Sidious à éliminer le dernier des Jedi a failli conduire à l'extinction des Sith, seule l'intervention de Claria a permis d'éviter le pire. Tu dois t'allier à elle, Lumiya, temporairement du moins, jusqu'à ce que vous ayez une occasion d'éliminer Sidious. Si tu joues bien, tu auras peut-être l'occasion de prendre ta revanche et de devenir la nouvelle maîtresse des Sith !

Avec ces derniers mots, elle lui adressa un clin d'œil et la vision disparut. Lumiya se réveilla en sursaut. Ce que venait de lui dire Githany en rêve lui laissait un profond sentiment de malaise, réveillant ses peurs et ses angoisses. Les premières lueurs de l'aube commençaient à éclaircir le ciel de Coruscant et elle sut qu'elle ne pourrait pas se rendormir. Elle se leva, enfila une combinaison d'intérieur et se rendit dans le salon. Elle prit une bouteille de whisky corellien, s'assit sur le canapé et commença à se servir un premier verre.

Elle pensa à Luke. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de lui ? Si seulement il avait répondu à son baiser au lieu de rester là bouche-bée. S'il le lui avait demandé, elle serai partie avec lui loin de tout ça, ils se seraient installés quelque part sur une planète lointaine pour fonder une famille. Mais le destin s'était montré cruel avec elle et la Force l'avait abandonnée. Il ne lui restait plus que sa haine et sa douleur. Tandis que les larmes coulaient le long de ses joues, elle commença à noyer son chagrin dans l'alcool.

 

Note: Les anciennes Sith Zannah et Githany que nos héroïnes voient en rêve apparaissent dans la trilogie Dark Bane de Drew Karpyshyn.

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