- Bonsoir messieurs ! s'exclama la voix d'une jeune femme assise autour d'une table, fumant sa deuxième cigarette de la soirée.
Deux hommes venaient la rejoindre pour discuter avec elle. Cette dernière les regarda avec un sourire allant droit dans la provocation. Elle savait pourquoi ils étaient là, elle savait qu'ils avaient besoin d'elle et elle aimait ça. Tapotant ses doigts contre l'arme qui se trouvait à sa ceinture, elle attendait patiemment que ses clients prissent place en face d'elle.
- Asseyez-vous je vous en prie, ordonna-t-elle, montrant les deux uniques chaises prévues à cet effet.
Isabella, plus exactement, profita de ce cours instant pour les analyser. L'un était grand, blond et avait une paire d'yeux bleus. Au vu de sa carrure, elle pouvait deviner que derrière sa veste en cuir et sa chemise, se trouvait de magnifique abdominaux. Le second se trouvait légèrement plus petit que son ami mais le charme qu'il dégageait n'échappa pas à la jeune femme. Sa chevelure brune et ses yeux vert ne la laissait pas indifférente. Elle n'était pas une croqueuse d'homme, elle ne travaillait pas pour vendre son corps. Elle savait qu'en observant ses clients, lorsqu'il s'agissait d'hommes, qu'ils ne résistaient pas à son physique des plus avantageux. Isabella était belle, séduisante. De sa peau blanche passant par ses cheveux bruns et ses yeux chocolat, ses formes parfaite et généreuses comme il faut, tout chez elle lui permettait de séduire la gente masculine. Dès lors la manipulation pouvait commencer.
- Je vous écoute, dit-elle, les regardant intensément, l'un après l'autre, prenant soin de mémoriser chaque trait de leur visage.
Chaque geste restait les même, dans n'importe quelle situation.
- Nous avons besoin de vous pour tuer cet homme, lui répondit le jeune brun, tendant une photo de sa prochaine cible.
Isabella ne s'intéressa pas immédiatement à la photo, ce qui l'intéressait était l'argent qu'ils étaient prêts à mettre pour qu'elle effectuât sa mission. Après tout, elle travaillait pour tuer et elle aimait tuer, elle aimait ensuite recevoir l'argent promis car de toute façon, aucun de ses clients ne pouvaient la manipuler puisque la reine dans ce domaine c'était bien elle.
- Combien ? demanda-t-elle, entrant directement dans le vif du sujet. Je vous préviens, il faudra me payer d'avance, ajouta-t-elle, les informant de l'une de ses façons de procéder.
- Cinq cent mille dollars, répondit-il, portant la petite mallette pour la poser sur la table et ainsi prouver que l'argent était bel et bien là.
- Hum…, dit-elle, observant chaque billet qui s'y trouvait à l'intérieur. Très bien, dit-elle ensuite, refermant la mallette sans pour autant s'en emparer.
Le contrat n'est pas encore signé…, pensa-t-elle, cherchant dans son sac, le bloc de feuille que ses deux clients devaient impérativement signer avant de débuter la mission.
- Signez ces contrats et gardez-en un exemplaire. Ensuite, je vous poserai des questions.
Ils s'emparèrent tous les deux des contrats et commencèrent à le lire. Pendant ce temps, elle les observa un à un, avant de s'intéresser à la photo donnée par ces derniers. Elle regarda attentivement le jeune homme qui s'y trouvait. Cheveux cuivrés, yeux vert-émeraude, nez aquilin, lèvres fines mais parfaites, une peau aussi pâle que la sienne.
Hum… dommage, il est plutôt canon…, songea-t-elle, touchant du doigt l'homme sur la photo, lui faisant déjà ses adieux.
Dans son domaine elle était la plus forte. Ses clients étaient uniquement des hommes de pouvoirs, riches ou appartenant à un clan de la mafia. Pour cela, elle avait tout prévu. Chaque contrat était adapté au type de clientèle et désormais, elle fonctionnait uniquement sur rendez-vous. Devenue populaire tout en restant discrète dans le monde du crime, elle avait désormais son propre garde du corps qui ne la lâchait pas et qui assurait sa sécurité. Elle le payait suffisamment cher pour qu'il fît son travail correctement. De plus, le fait qu'elle fût une femme rendait ses missions plus faciles à gérer. Personne ne voyait une criminelle comme elle, aussi belle, aussi gentille lorsque l'envie lui prenait. Elle connaissait les ingrédients parfaits pour une manipulation réussie.
- Comment s'appelle-t-il ?
- Edward Cullen. Il faisait partie des nôtres mais il nous a trahis. Il est donc plus judicieux pour nous de l'éliminer.
- Je vois… mais alors pourquoi ne pas le faire vous-même ?
- Je préfère laisser faire une professionnelle, répondit celui qui semblait être le chef de ce clan de mafieux.
- Vous avez bien raison, dit-elle en souriant. Que m'avez-vous apporté ? demanda-t-elle voyant qu'il tenait une autre valise dans leur main.
- Eh bien nous aimerions que vous utilisiez cette bombe.
- Une bombe ? Faites-moi voir ça.
Elle n'avait pas besoin d'ordonner pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle était entrée dans ce milieu en restant froide et autoritaire. C'est comme ça que ça marchait dans le monde du crime. Isabella inspecta la petite bombe avec attention se demandant comment elle pouvait bien fonctionner. Elle s'y connaissait en matière, pas que son tuteur eût fait les choses à moitié lorsqu'il lui avait tout appris.
- Comment fonctionne-t-elle ?
- Il suffit d'appuyer sur le bouton pour l'allumer et la petite télécommande pour qu'elle explose.
- Ça me semble parfait. Vous avez l'argent, vous avez signé les contrats et j'ai même le droit à une petite aide. Vous n'avez pas fait les choses à moitié même si je me serais débrouillée par mes propres moyens. Autre chose ?
- Non ce sera tout.
- Bien. Je vous appellerai ou suivant mon humeur, je vous enverrai des photos et ou la vidéo de mon travail. Sachez que si j'échoue, le tiers de la somme vous sera restituée mais vu que vous avez signé les contrats, je ne vois aucun inconvénient à ce que cela vous dérange, dit-elle en les regardant chacun leur tour, jaugeant leur réaction.
Ils hochèrent la tête pour confirmer leur accord ce qui ne que satisfaire Isabella. Cela faisait un petit moment qu'elle n'avait pas eu de mission aussi excitante même si son dernier meurtre datait de la veille. Elle commença alors à se lever, fermer les deux valises qu'elle prit soin de ranger dans son coffre et remercia chaleureusement ses deux clients. Elle les raccompagna à la porte de son hangar. Non pas qu'elle n'avait pas d'appartement, mais elle se servait de cet endroit comme un bureau seulement meublé d'une table et d'un coffre qu'elle vidait chaque jour en évitant d'y laisser ses empreintes.
La prudence fera ton efficacité, se rappela-t-elle, une phrase dite et redite sans cesse par son tuteur.
Parce que c'était ce qu'elle faisait qui avait fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, une tueuse à gage, une meurtrière, recherchée sans doute par la police mais sans preuve elle restait intouchable et à vrai dire elle s'en souciée guère. C'était son job désormais, loin d'être un métier qu'elle rêvait de faire depuis qu'elle était petite mais quelque chose s'était placée en travers de sa route, la blessant jusqu'à lui donner le goût de la vengeance. Et elle ne remercierait jamais assez son tuteur qui avait d'elle cette femme.
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