Ex Necropolis

Chapitre 1 : Ex Necropolis

Chapitre final

Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/10/2009 19:55

Ex Necropolis 
 
 
Une fois par ans pendant six jours, un laboratoire secret du Fléau demande de nouveaux sujets d'expérimentations. C'est ainsi que plusieurs centaines de voyageurs et habitants de la région perdirent la vie. Voici le récit d'un des scientifiques maintenant apothicaire pour le compte des réprouvés...
 
Premier jour, 07h: le réveil. Une réunion doit avoir lieu avant l'arrivée des cobayes. Mes vieux os me font mal, mais ce que nous allons faire est important.

12h: la réunion commence. Je reconnais quelques uns des scientifiques qui étaient là l'an dernier, pour la précédente tournée. Le repas est infect et tous attendent avec patience le début de la conférence.

13h: Arrivée de l'organisateur pour dire le même discours que les fois d'avant, ça devient lassant et les nouveaux n'ont qu'à apprendre sur le tas. Après avoir finit de parler, le chef s'en va dans ses appartements et nous invite à visiter les laboratoires encore vides et donc sans grand intérêt.

15h: Les trains amenant les cobayes arrivent enfin aux portes des laboratoires. Ils sont escortés par une dizaine d'abominations jusqu'aux cellules. Des nains, des humains, des orcs, des elfes de la nuit et de sang et des trolls en grande majorité. Toute cette viande me donne faim...Sur le trajet, hommes et femmes sont séparés afin de faciliter la sélection, toutes les mères doivent abandonner leurs enfants trop jeunes aux fourneaux. Une mère résiste, une humaine - Il est très navrant de ne pas pouvoir un peu blesser les sujets avant le début des festivités, j'aurai bien mordu à pleines dents dans une bonne cuisse d'orc - son bébé lui a été retiré des mains par une abomination et lancé comme un ballon, à l'instant même où le petit touche le sol trois goules viennent le dévorer et plusieurs scientifiques dont moi-même sont dégoutés de ne pas être aussi agiles et rapides.

20h: Tous les cobayes sont dans leurs cellules et ont pu faire connaissance de leurs compagnons d'infortune. Je me prépare quant à moi à commencer...

22h: Mon tout premier cobaye entre et s'installe sur la table d'opération, manque de chance c'est un tauren: j'ai parié à un collègue que j'aurais un humain, quel dommage ! Mais il faut faire avec ce qu'on a. Je regarde le registre m'indiquant l'activité d'aujourd'hui:

 
" Buche #46
Exposition prolongée au gaz corrosif " 
 
 
 
 
Effectivement, il y a une petite bouteille non loin de l'entrée de la pièce du tauren et je remarque une vitre me séparant d'elle. A leur entrée dans les laboratoires, chaque cobaye est appelé "buche", dégradant son statut d'être vivant à celui d'objet et portant un numéro indiquant d'emblée leur ordre de mort. Mais revenons en à mon patient...J'ouvre la bouteille et la pièce où se trouve le cobaye prend une teinte verdâtre, le tauren commence à remuer, tentant par tous les moyens de retenir sa respiration. Sa peau commence à se liquéfier, laissant apparaitre des trous béants sur son corps par lesquels on pouvait apercevoir plusieurs organes. Le tauren est à présent dénué de chair et je vois plusieurs viscères commençant à se décomposer. Je ne saurais vous dire ce qu'exprimait le visage du tauren puisqu'il n'en avait plus aucun. Les yeux sortent de leurs orbites, laissant par la même occasion passer une bouillie cérébrale. Il ne reste bientôt plus que les os: tout ce qui était organique avait été réduit en une flaque de chair et de sang. Je sors à ce moment de mon observatoire sécurisé afin d'entamer ma prochaine opération.

Second jour, 01h: La prochaine salle est plus petite que la précédente, plusieurs autres scientifiques sont là et me regardent. Je comprend immédiatement que ce sont tous des nouveaux, quelle poisse !
Je remarque que la table d'opération est munie de sangles avec à coté plusieurs outils. Quand j'ai pris le scalpel dans mes mains, une sensation d'extase m'avait envahi. J'ai hâte de connaitre l'intérieur de mon prochain sujet. Un elfe de la nuit? Hum très bien, je jette un œil au registre:
 
 
" Buche #120
Dissection " 
 
 
 
 
Le terme exact aurait dû être vivisection puisque le cobaye est encore vivant. Mes collègues déshabillent l'elfe et l'attachent par les sangles à la table. Je me tourne à présent vers le patient. La vue du scalpel a l'air de lui faire de l'effet: son regard reste braqué sur l'objet métallique. Je me penche plus en avant afin que la lame touche la peau au niveau du sternum et je débute l'incision. Les cris de douleur commencent, étouffés par les rires des scientifiques autour de la table. D'une précision chirurgicale, je découpe lentement l'elfe du sternum jusqu'au nombril; les rires s'arrêtent et les autres médecins se mettent au boulot: prenant la chair, glissant leurs mains dans la plaie et l'écartant jusqu'à voir l'intérieur du sujet. Le visage de l'elfe se crispe de douleur par convulsions, il crie(des hurlements atroces qui s'entendait je pense, à l'extérieur des laboratoires). Je plonge ma main le premier et empoigne le foie, le retirant délicatement et cisaillant correctement les nerfs et veines qui le maintiens. Les cris se sont arrêtés, le patient s'est évanoui, la suite est facile: un par un je retire les organes. Le cœur battant dans mes mains durant plusieurs minutes après l'extraction me donne un léger malaise.

02h: Fin des activités, je repars vers ma chambre.

14h: Reprise, je me réveille au son des alarmes retentissant dans tous les locaux. D'un bond, j'enfile ma tenue réglementaire et je file vers la prochaine étape.

14h30: La salle est spacieuse, de nombreux boutons servant à contrôler une sorte de machine sont disposés devant nous. Un peu en dessous est écrit:
 
 
" Buche #149
Décompression "
  
 
 
Je suis avec quelques autres scientifiques et un ingénieur. Quelques minutes plus tard, la victime entre dans la pièce où la machine se trouve, séparée de la nôtre par une vitre massive. C'est un troll, ayant l'air apeuré par l'imposante structure se dressant devant lui. L'ingénieur s'avance vers le panneau de contrôle et nous suggère de rester attentifs au troll, il actionne un interrupteur qui fait baisser la pression dans la salle du sujet. Il semble perturbé par la mise en marche du dispositif et recule dans un coin opposé à nous. L'ingénieur pousse un peu plus le levier, ce qui à pour effet que le troll se prend la tête dans ses mains comme pour se boucher les oreilles. L'ingénieur intensifie encore le mécanisme: en proie à ce qui parait être un violent mal de crâne, le patient se met à pousser des petits couinements, en gardant la tête entre ses mains crispées par la douleur. Alors l'ingénieur pousse le mécanisme à son maximum, la machine se met à faire un bruit infernal et en quelques secondes, les intestins du cobaye sortent par son orifice anal, serpentant dans la pièce comme un asticot géant. Il est important de noter que la silhouette de la bûche a le double de volume à la fin.

15h: Petite pause, je passe voir les cellules afin de connaitre mon prochain patient. Je m'arrête souvent pour voir leurs expressions sur leurs visages: souffrance et désespoir. A la vue de mon prochain cobaye un sourire me vient aux lèvres: au beau draenei -c'est tellement rare d'en avoir qu'on arrive à apprécier et voir la beauté là où il n'y en a pas-. Mais cela importe peu, la beauté d'un cobaye n'est pas un motif pour le laisser en vie...et il faut avouer qu'ils sont bien plus appréciables à la vue une fois atteints d'une quelconque infection. Je retourne à mes appartements le temps de manger un peu de restes...

18h: Pour la première fois à mon entrée dans la salle, le cobaye est déjà installé. On me dit que je ne suis pas en retard, ce qui me rassure, le draenei est à l'intérieur d'une centrifugeuse de trois mètres de hauteur, comme précédemment, un ingénieur est là pour actionner l'engin. Je prend mon cahier de notes et observe avec attention le draenei, la machine commence à tourner à vitesse lente et soutenue. Le cobaye, paniqué, se met à quatre pattes et ferme les yeux. Il m'a semblé qu'il etait en train de prier. Quoi qu'il en soit, son sort est déjà scellé. Pour faire durer le supplice, l'ingénieur passe par étapes (il est très décevant que le sujet n'ait pas bougé pendant toute l'expérience). A la vitesse maximale -et bien avant à vrai dire- les vitres sont tachées de sang et il est impossible de voir ce qui reste à l'intérieur et tous les scientifiques ainsi que l'ingénieur plongent dans ce bain de substances organiques (nous n'avons pas vraiment l'occasion de nous laver, alors quand la chance se présente, nous nous baignons la tête la première dedans).

21h: La tournée journalière continue et finit avec une dernière expérience: une chambre froide, un seau d'eau chauffée à 50°C et une charmante cobaye: une humaine. Escortée par deux gardes, elle entre dans la chambre, on ferme la porte derrière. La température est de -10°C. Même si je sais ce qu'il va se passer, je lis le registre une nouvelle fois:
 
 
"Buche #315
Résistance aux changements de températures extrêmes"
   
 
 
Après cinq minutes dans la chambre froide, les gardes vont chercher la buche, elle met ses mains dans l'eau chaude et semble ne rien éprouver.  On la remet dans la chambre froide cette fois à -20°C. Quelques minutes après, réitérant l'opération, c'est le même résultat décevant: rien n'a changé si ce n'est que l'humaine semble avoir très froid (ce qui peut s'expliquer aisément). On l'a remet une troisième fois dans la chambre refroidie à -30°C et pour être certains d'avoir du résultat on la laisse une dizaine de minutes. Quand les gardes me l'amènent après ce laps de temps, je constate l'état intense d'hypothermie du sujet: elle est morte.
Très décevant, malheureusement c'est les risques du métier.

22h: Une nouvelle fois, pour ne pas rester sur un échec et pour avoir des résultats satisfaisants, une autre humaine a été sélectionnée afin de passer les tests de résistance aux changements de températures extrêmes dans des conditions légèrement différentes de la précédente expérience.
L'humaine entre, on lui indique de mettre ses mains jusqu'aux coudes dans une machine: une sorte de chambre froide améliorée, d'une certaine façon. On met en route le gaz froid et la réaction est immédiate: le cobaye se débat et veut retirer ses avant-bras des fentes, mais des gardes maintiennent fermement la femme dans une position un peu près stable. Quelques secondes suffisent pour que les bras de l'humaine soient complètement gelés. Elle est conduite devant un bac d'eau bouillante où elle trempe ses bras presque avec espoir. Ses bras sont devenus blanchâtres. Je m'avance vers elle, prend une des mains et tire un coup dessus: toute la peau s'arrache et reste dans mes mains, il ne reste que les os. L'humaine hurle et, continuant pour le spectacle, j'empoigne son autre main et tire de même avec entrain. Elle s'évanouit alors...petite nature !

3ème jour, 00h: Fin des activités, ça va surement être la journée la plus excitante de ce voyage. En attendant, je me repose un peu.

09h: En lève-tôt que je suis, je repasse voir les cellules, étrangement, les ordres du Roi-Liche me paraissent de plus en plus confus...

11h: Reprise des expérimentations! Avec cette fois des conditions très somptueuses, délicieuse agonie !

11h30: La petite salle est très instable, les murs font un boucan insupportable, comme si des milliers de créatures grouillent dedans. Au centre de la pièce dépourvue de matériel git un orc. Apparemment il n'est pas mort. Pour la première fois, je ne sais pas du tout ce qui va se produire...sur le registre est écrit:
 
 
" Buche #387
Larva Organis " 
  
 

Devant moi se tient un petit levier, ouvrant certainement de toutes petites portes un peu partout sur les murs, au sol et au plafond. Je reste un long moment à contempler la salle...l'orc...et le levier. Et j'hésite longuement...le cobaye se relève avec peine et semble tout comme moi être atteint d'une profonde confusion. Il sait qu'il est observé et a dû me repérer. Le sujet charge dans ma direction et je baisse d'un geste instinctif le levier au maximum; l'orc s'arrête net. Une vingtaine si ce n'est plus de petites portes métalliques coulissent, s'ouvrant les unes après les autres en formant des alvéoles, et des milliers de larves tombent du plafond, sortent des murs et du sol en se dirigeant vers le cobaye. Il se débat avec rage, courant dans la pièce comme une bête féroce, mais les minuscules asticots grimpent le long de ses jambes en marquant sa peau de centaines de morsures. Plusieurs autres creusent dans sa chair. L'orc tombe à genoux: les asticots continuent à le dévorer de l'intérieur dans un grouillement infect. Ils se regroupent dans certaines organes qui doublent de volume, parsemés de trous formant des tunnels, ils entrent dans les yeux, les oreilles et tout autre passage facile conduisant au cerveau. Le sujet s'effondre et l'essaim de larves recouvre entièrement son cadavre. Bientôt, il ne reste plus rien du corps, entièrement avalé par les insectes carnivores. Je sors de la pièce à vive allure. Affligé d'un mal de tête, une douleur jamais ressentie auparavant. Je ne repars pas vers la prochaine salle d'expérimentation, préférant prendre un peu de repos avant d'enchainer...

15h: La souffrance est insupportable, mon crâne va imploser ! En me dirigeant vers la dernière expérience, je repense à toutes ces victimes en me demandant si ma douleur était égale à la leur...
Le prochain patient est un elfe de sang, allongé sur une table entre deux imposantes machines, remplie de sang pour une, l'autre étant vide.
 
 
" Buche #516
Transfusion de sang "
   
 

Deux grosses seringues sont devant la table d'opération, je prend la moins impressionnante dans mes mains devenues moites. Je ne sais plus ce que je dois faire, la voix résonnant dans ma tête a cessée. Je m'approche du sujet, il me supplie de ne rien lui faire, ses yeux brillent d'un vert intense. Je détourne le regard de son visage et pénètre profondément l'artère de la cuisse avec l'aiguille, le sang s'écoule le long du tuyau et s'engouffre dans la machine vide. Je prend à la hâte la seconde piqure que je plante dans le bras opposé à la cuisse et active machinalement l'énorme moteur qui se met a propulser un liquide noirâtre dans les veines de l'elfe. C'est du sang de zhévra. Le sujet crache abondamment de sang en continuant ses supplications, le bruit du moteur masque ses gémissements. Je reste les yeux fixés sur la première aiguille ne pouvant me résoudre à croiser son regard. Deux minutes passent, dans une impulsion de courage -ou de folie- j'éteins tout le système, enlève les deux aiguilles de son corps et met des garrots afin qu'il ne se vide pas davantage de sa vitalité. Je détache les liens qui le retiennent à la table et lui dit de s'échapper...mais il ne bouge pas. Je répète mon conseil sur un ton plus autoritaire mais il n'a toujours aucune réaction. Alors je lève les yeux vers les siens et je remarque que le vert est bien plus sombre qu'au début: il est faible et ne peut plus bouger. Je le soulève de la table en espérant qu'il trouve assez de force pour se mouvoir de lui-même mais il retombe lourdement sur le sol froid. L'elfe me sourit et me demande combien j'ai déjà tué de personnes avant lui. Encore aujourd'hui, je n'ai pas trouvé de réponse à sa question. Il se remet sur le dos. Ne sachant plus quoi faire je m'assieds à coté de lui. "Tues moi", ses mots résonnent dans ma tête, "Oses finir ce que tu as commencé". Cinq minutes passent, cinq longues minutes à me demander pourquoi suis-je ici, la respiration de l'elfe ainsi que ses volontés de mourir me paraissent lointaines. "Si tu ne me tue pas, c'est moi qui te tuerai ! ". Dans un dernier effort, il se leve et me fait tomber en arrière en se jetant sur moi maladroitement. Son visage collé au mien, il me chuchote à l'oreille: "Lâche" . Sa tête retombe, il est mort. Perturbé, je sors de la pièce en allant directement à mes appartements.

18h: Mes bagages sont prêts, j'attends la nuit pour sortir de mon caveau, n'assistant pas à une expérience, je prétexte une violente fatigue.
 
19h: Ils commencent à avoir des soupçons, le cadavre de l'elfe de sang n'est pas à sa place sur la table et je n'ai rien noté...
 
19h30: Je m'enfuis maintenant, je ne supporte pas un instant de plus cet endroit. Je vais rejoindre Dame Sylvanas à Tirisfal, elle saura surement tirer profit de ce carnet..
 
*Le reste est illisible, une page a été arrachée et les autres sont tachées de sang...*

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