Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Chapitre 3 : La forêt de Boimont

2448 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/08/2018 17:00

Nous arrivâmes enfin dans la forêt de Boimont, connu pour ces porgliers sauvages et des baies utilisées pour concocter des remèdes, j’eus déjà l’occasion de m’en servir pour une mission dernièrement mais nous fûmes présents aujourd’hui pour quelque chose dont je n’eus jamais l’expérience… La chasse.


-Nous y voilà, d’après ce qui est écrit sur la feuille, le boucher a besoin de 3kg de viandes de porglier. Prépare ton arme ils ont beau faire la moitié de notre taille, ils sont plutôt féroces… Dit-elle en sortant un peu la lame de son fourreau.

-C’est-à-dire que…


Elle me regarda me gratter la joue et examina mon équipement, elle fut alors surprise que je ne porte rien d’autre qu’une sacoche en cuir.

-… Dis-moi que tu possèdes une quelconque magie…

-Pas à ma connaissance haha… Dis-je avec un rire gêné

-Tu te bats avec tes poings au moins, je ne sais pas…

-Je… Non, je n’ai jamais eu besoin de me battre.


Surprise par mes propos, Alicia soupira un grand coup puis se retourna pour continuer à s’enfoncer dans la forêt.

« Elle doit surement se demander pourquoi elle traîne avec un boulet comme moi. »

-Peu importe… Sois juste prudent, séparons-nous sans trop nous éloignés et le premier qui voit un porglier le signale à l’autre. Et si tu vois des traces de pattes qui ont la même taille que nos pieds, c’est surement un porglier qui n’est pas loin.

- Comment être sûr qu’il n’est pas loin ? Il peut être passé par là il y a des heures, non ?


Alicia se mit à grogner silencieusement en posant sa main sous sa frange.

-Tu ne sais vraiment rien de rien toi… Les traces de ces bêtes restent intactes tant qu’ils sont dans un périmètre de quelques mètres à peine, dans le cas contraire ça disparait.

-Ah d’accord. Je remarquai ensuite une grande et haute rangée de buisson. Je vais de ce côté, peut-être qu’il y en a qui s’y cache.

-Ça marche, moi je continue à avancer et voir dans les alentours.


Nous allâmes chacun de notre côté, elle s’enfonçant encore dans la forêt, moi je fouillis autour des buissons accroupi.

-Petit, petit... Répétai-je silencieusement.


A part des crottins de porglier, des insectes et baies, rien ressemblant à un porglier apparut.

Me relevant ensuite pour rejoindre la deuxième rangée de buisson, je vis une fleur noire ressemblant à celle de la mission que j’eus eu le temps de prendre avant l’intervention d’Alicia dans la guilde. Je vérifiai aussitôt la description sur la feuille pour être sûr.


Description de la fleur demandée : Faisant environ 50cm, cette fleur possède de grands pétales noirs et des stigmates et étamines rouges. Une fleur assez rare car appréciée des porgliers qui s’amusent à les écrabouiller (Ces imbéciles de porc !)


-Finalement je ne perds pas mon temps en venant avec elle ici, me dis-je en avançant vers cette dernière.


Je m’agenouillai ensuite pour la récolter doucement avec sa tige mais je remarquai aussitôt un peu plus loin une géante trace de patte, ayant déjà vu un porglier je sus qu’il est impossible que ce soit la trace d’une de ces bêtes.

Lors de ma cueillette, j’entendis du de bruit venant des broussailles qui se mirent à bouger de plus en plus, intrigué par cela, je m’approchai pour voir ce qui causa cela. Je vis un gros œil en train de me fixer et un puissant grouinement venant de l’intérieur me propulsa en arrière. C’est alors que cette chose s’émergea des broussailles et se révéla être un énorme porglier en fureur.

-T-Tout doux, gentille bêbête… !


Il me regarda droit dans les yeux comme si je lui ai fait quelque chose de mal, croyant qu’il allait partir, je fus de même en le fixant à mon tour. Mais ce fut l’effet inverse, il fit un dernier grouinement avant de commencer à me prendre en chasse, je me relevai le plus vite possible et me mis à courir dans la direction qu’Alicia eut pris comme si ma vie en dépendait, « Cela a beau être un rêve, je n’ai pas envie de ressentir la douleur ! ».

-Aliciaaaaaaaaa !!! Mis-je à hurler en répétant.


 «Mais où est-elle ?! » . J’essayai de slalomer d’arbre en arbre mais cette bête ne lâcha pas l’affaire et défonça même les arbres en passant simplement tout droit.


-Il est sensé en avoir par milliers des porgliers ici, pourquoi nous avons du mal à en trouver… Pensa Alicia.


Elle sentit tout à coup des secousses du sol et entendit des hurlements derrière elle, elle se retourna et vit Karu venant dans sa direction totalement en panique poursuivit par un énorme porglier à l’arrière.

-Pourquoi il a fallu que ça tombe sur toi ! Se mit-elle à rire.

-J-J en peux plus… Dis-je avec difficulté. Fais… Quelque chose !

-T’es marrant toi comment on peut arrêter cette chose en pleine charge… Marmonna-t-elle.


Alicia regarda autour d’elle à la recherche d’une solution et vit un énorme rocher qui selon elle capable d’arrêter le poursuivant de Karu.

-Cours vers ce rocher et fais-en sorte qu’il se cogne ! Hurla-t-elle en pointant du doigt le rocher puis se mit en route.


« Mais comment tu veux que je fasse ça ?! », dis-je dans mes penses.

N’ayant plus la force de parler, j’exécutai aussitôt sa proposition. De plus en plus proche du rocher, je remarquai son imposante taille et sans réfléchir je me mis à essayer de l’escalader… Avec une grosse difficulté.

Sans broncher, le porglier continua sa charge et se cogna sur le rocher ce qui fit craqueler la moitié du rocher, du mieux que possible j’essayai de m’accrocher pour ne pas tomber. Essayant de voir l’état du porglier, j’eus l’heureux constat qu’il fut un peu désorienté suite au choc. Cependant je sentis mes forces partirent de mes bras et je commençai à glisser vers le bas.


Le porglier s’appuya sur ses pattes tout en me regardant et me visant avec sa corne entre les deux yeux. Ne me dîtes pas qu’il va sauter jusqu’à moi ?! Il n’abandonne jamais !! » Pensai-je à haute voix sous la panique, « J-Je vais mourir empaler par sa corne… ! ». Mon corps glissa chaque seconde, le rythme de mon cœur accéléra chaque seconde, de la peur, de l’excitation, plusieurs sentiments se cumulèrent en moi.

La fameuse dernière seconde arriva, ma force partit, mon corps se laissa prendre par la gravité me faisant chuter sur le porglier qui lui commença à sauter au même moment pour m’empaler. « Ce n’est qu’un rêve pourquoi ai-je aussi peur ?! Je n’ai qu’à fermer les yeux et je me réveillerai dans ma chambre… ». Ce que je fis alors en attendant mon réveil. Le temps fut soudainement lent.

-Prends ça ! Estocade !


« Cette voix… C’est Alicia ! ». J ouvris de nouveau les yeux et vit Alicia enfonçant sa lame sous le mufle du porglier qui lui eut les yeux vides, prenant conscience de mon sauvetage, le temps s’écoula de nouveau normalement et le porglier tomba sur le sol avec Alicia accrochée à lui grâce à son épée. Etant toujours en chute, j’atterris sur le sol avec quelques feuillages, la douleur fut peu supportable mais je ne pus me plaindre ceci étant mieux que de sentir une corne dans son corps.

-Alicia, je…


Essayant de me mettre sur le ventre je me mis à regarder vers le porglier, la lumière orangée du soleil se faufilant à travers les feuillages de la forêt mit en valeur une Alicia souriante, regardant vers le ciel debout sur le porglier.

-Pour répondre à ta question de tout à l’heure…Étrangement, tu me rappelles quelqu’un que j’ai détesté, une personne désorientée et faible. Je sens que tu es une très bonne personne malgré ce que tu essayes de montrer aux gens, tu vaux mieux que ça, ne reste pas dans la simplicité. Tu dois te battre pour quelque chose et ne pas te laisser faire ! Me dit-elle d’une voix vive.


L’ambiance et la sensation de puissance de ce moment aidèrent ces mots à résonner et rester graver dans la tête de Karu, ces mêmes mots venant d’une personne à qui il eut jamais l’occasion de parler jusqu’aujourd’hui, lui-même ne comprit pas pourquoi ceci eut autant d’effet en lui.

Ne s’attendant pas à une réponse de la part de Karu, Alicia alla chercher un paysan passant à côté de la forêt pour se servir de sa charrette mais ayant aucune connaissance en dépeçage, celui-ci les aide à prendre les morceaux du porglier, puis ils les chargèrent dans la charrette pour partir ensemble au village Boimont.


-Nous revoilà ! Annonça-t-elle à haute voix en entrant dans la guilde.

-Vous en avez pris du temps ! S’exclama Alexandre. Pendant votre absence on a pu taper quelques monstres avec July et se reposer sous un arbre !

-Ah ! Désolé, on est tombé sur un gros porglier. Répondit Alicia en s’accoudant contre le bar. Pas vrai, Karu ?


Avançant lentement dans leur direction, je restai à côté de la table où se situèrent July et Alexandre, tous deux se tournèrent vers moi.

-Mh…Oui, plutôt énorme ce porglier, ce n’était pas facile… Haha. Dis-je maladroitement.

-Dis plutôt que c’était Alicia qui n’était pas facile à gérer, hm ? Me susurra July.


Gêner par cette intimité soudaine, je fis simplement un sourire sur le côté pour répondre. July se mit à glousser silencieusement à son tour ayant sûrement compris mon expression faciale. « Je n’avais pas remarqué les oreilles de chat au-dessus de ses cheveux, c’est une femme chat ! »

- Tiens, il n’est pas là Tom ? Demanda Alicia en regardant chaque table.

-Tu devrais le connaître à force, monsieur le solitaire qui s’en va toujours faire quelque chose d’important gnagnagna… Alexandre se mit à limiter en prenant une posture sérieuse, relevant son écharpe et en raclant sa gorge. Je dois aller quelque part. Je reviens.


Alicia se mit à rire en reconnaissant limitation de Tom, July fit un simple sourire.

-Bon et bien tant pis pour lui ! Je vais vous raconter ce qui s’est passé !


Alicia commença à raconter son épopée avec Karu dans la forêt mais ce dernier profita de l’attention des autres pour sortir discrètement de la guilde, July l’eut remarqué mais ne dit rien. Puis peu de temps après…

-Et voilà ! Raconter tout ça m’a donnée soif… Tournée générale ! Hurla Alicia.


Tous les membres de la guilde présentent acclamèrent aussitôt Alicia, pas pour son histoire qu’ils n’ont pas écoutée mais pour la tournée générale qu’elle offre à tout le monde. Le barman lui fit une tête exaspérée tout en grognant.

-Ça se voit que ce n’est pas toi qui fais la vaisselle… Soupira-t-il. Je devrais en parler à ton père, le maître.

-Nooon, Simooon ! C’est très rare que je fasse ça ! Dit-elle en attrapant son choppe rempli de lait.


Simon utilisa son pouvoir pour faire léviter toutes les chopes vides et les remplir une par une de bière, limonade et toute boisson qu’il y a en réserve. Une gorgée de bu, Alicia remarqua enfin la disparition de Karu.

-Mais ?! Où est-ce qu’il est passé ?!

-Je ne sais pas, il était là à l’instant… July regarda en direction de la sortie, baissa la tête puis remarqua sur son banc une fleur ainsi qu’une feuille de mission. Tiens donc ? Il semblerait qu’il ait laissé quelque chose.


Alicia se hâta à côté de July et récupéra ce qui semblerait être laissé par Karu. « Mais… C’est la quête que Karu a pris au moment où je suis venu le voir… la récompense est de 5.000 PO pour cette fleur ! », pensa-t-elle. « Et cette fleur serait… ». Comprenant l’intention de ce geste, elle fit alors un sourire en regardant la sortie de la guilde.

-Tu ne fais que confirmer mes pensées… Tu possèdes un grand cœur, Karu.


S’étant appuyé contre le même arbre lors de son arrivée dans le rêve, Karu sentit au début le tronc dur de celui-ci contre son dos et soudainement cette sensation se changea en quelque chose de moelleux. Son corps lui faisant plus mal du tout, il ouvra doucement les yeux et vit son réveil affiché 5h47.

-J’ai préféré arrêter ce rêve mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si tôt… Ça devenait trop pour moi… Dit-il en marmonnant.


Ruka se rendormit peu à peu mais reçut un message l’empêchant de continuer son sommeil. « Mais qui peut envoyer un message à cette heure-là ?! », Pensa-t-il en attrapant son téléphone.


Harry : Ceci est un message automatique pour rappeler qu’on est sensé se voir au FastBurger ce midi ! Je ne doute pas que tu n’ais pas oublié Linda, c’est surtout pour @Ruka !

Ruka : Tu savais que j’ai mis en silence le groupe, donc tu m’as notifié… Tu viens de me réveiller et toi tu dors actuellement !


« Pour être honnête j’avais oublié… Harry et Linda sont les seules personnes que je considère comme des « amis » et encore… »

Sur ses pensées, Ruka s’assoupit une bonne fois pour toute.

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