La Ligue des Grands Méchants Anonymes

Chapitre 2 : Chapitre II : Grand Méchant Machiavélique et Mégalomane cherche âme soeur

Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/12/2008 15:41

Chapitre II : Grand Méchant Machiavélique et Mégalomane cherche âme sœur pour Ligue Pan-universelle de Malfaiteurs et autres Meurtriers Méfiants, Malveillants et Méphistophéliques
 
« Mr. O ? »
Kira l’examinait avec une expression perçante, et Orochimaru réalisa qu’il n’avait pas quitté le nouveau venu du regard. Avec une nonchalance un peu tardive il transféra son attention sur la personne suivante à pénétrer dans la pièce, une grande femme bronzée dont les cheveux noirs et frisés étaient uniquement retenu par un bandeau de cuir lui ceignant le front. Le reste de sa personne était à l’avenant : moulée dans une tenue de voyage de toile et de cuir grossièrement cousu, elle portait à la hanche une lourde épée et dans le dos un arc long. “Guerrière” et “dangereuse” annonçait simultanément son langage corporel. Elle portait une étiquette annonçant “Melle K.d.V” épinglée sur la sangle de son baudrier.
Derrière elle entra un homme assez âgé aux cheveux grisonnants vêtu de manière simple mais élégante. Il s’attarda pour clore la porte et l’empêcher de claquer, et quand il se retourna posément et rejoignit à son tour son siège, Orochimaru aperçue l’étiquette indiquant Mr. H.L. sur son revers.
À cet instant se produisit un incident des plus étranges. La porte que le dernier arrivant avait pourtant soigneusement refermée s’ouvrit de nouveau et une fraction de seconde Orochimaru fut certain de voir une haute silhouette encapuchonnée dans une robe noire tenant quelque chose qui ressemblait à une faux se découper dans l’embrasure. Mais il se trompait manifestement puisque la porte se referma sans que personne n’entre, et l’impression fugitive qu’une voix grave avait murmuré  “BONJOUR” relevait sans doute de l’hallucination auditive.
Dans le cercle de chaises, l’une d’entre elles bougea légèrement comme si quelqu’un s’était assis. Orochimaru sonda prudemment la zone avec son chakra, mais il n’y avait rien. Un coup d’œil à son voisin lui apprit que Kira scrutait lui aussi la zone avec intensité, mais comme il finit par se relaxer Orochimaru en conclu qu’il n’avait rien vu non plus. Rien. C’était probablement une hallucination due au stress et à l’excitation du moment.
 
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Mr. K.J.I était un petit homme asiatique dont le léger surpoids était sanglé dans un uniforme kaki, et une paire d’épaisses lunettes posées sur son nez donnait l’impression qu’il louchait légèrement lorsqu’il regardait droit devant lui. Il arriva d’un pas pressé, s’excusant d’un signe de tête pour son retard, et se dirigea vers l’espace de chaises vides qu’Orochimaru avait cru voir remuer. Au dernier moment il dévia son but sans raison apparente et vint finalement s’asseoir sur la chaise qu’avait occupé Kira avant de bouger, à côté du rat perché sur son tas de dictionnaires.
Il laissa passer une minute pour s’assurer que tout le monde était bien là. Puis il se leva, lissa machinalement les plis de son uniforme et se racla la gorge, faisant taire le murmure de conversations qui flottait dans la salle.
« Bien, bonjour à tous et bienvenu à la réunion trimestrielle de la LGMA. Maintenant que nous sommes tous là, et avant de passer à l’ordre du jour, je voudrais saluer un nouveau venu dans notre Organisation, un Grand Méchant de classe dont je suis certain que la présence nous apportera beaucoup, j’ai nommé Mr. O. Mr. O, si vous voulez bien nous en dire un peu plus sur vous même…» D’un geste de main il désigna Orochimaru à l’assemblé et le sannin inclina poliment la tête.
Tous les visages et autres appendices faciaux étaient tournés dans sa direction, et il se sentit obligé de se lever à son tour. Il n’avait pas prévu qu’il aurait à se présenter, mais on ne devenait pas sannin sans un certain sens de l’improvisation. Il prit son temps pour se lever, attendit que les conversations s’apaisent totalement –il était très fort pour imposer le silence, et visiblement ce qui marchait sur les jounins avait également un certain impact sur les GM.
 
« Bonjour à tous, » se lança-t-il, « Je suis Mr. O. »
Dans un concert à peu près unanime de chuintements et de voix plus ou moins humaines, les GM saluèrent en choeur.
« Bonjour Mr. Ooo... »
« Je suis ravi et honoré de me trouver aujourd’hui parmi vous, » continua-t-il, mentant avec l’aisance de l’habitude. 
« Je… Je suis un Grand Méchant. Depuis tout petit j’ai su que j’étais différent. À l’Académie déjà, je manipulais les autres élèves pour qu’ils me donnent leur bento… En grandissant ce n’étaient pas les kunoichi qui m’intéressaient, mais les mots de pouvoir contenus dans les rouleaux. (Il s’autorisa quelques seconde de souvenir presque nostalgique pour ce pervers Jiraiya qui n’avait apprécié les rouleaux que quand ils contenaient des dessins de kunoichi dans leur plus simple appareil…) 
« Aujourd’hui je suis considéré comme un danger pour la société, je détourne les jeunes garçons du droit chemin en leur offrant du pouvoir. Je domine les serpents et je suis un renégat dans toutes les nations. Cela… Cela seul pourrait me donner droit au titre de Grand Méchant, que je partage avec vous tous ici présents… » Il fit une pose, laissant les mots mourir juste le temps nécessaire pour leur donner du poids avant de poursuivre.
« Mais ce n’est pas la raison fondamentale qui fait de moi en Grand Méchant. Ce ne sont là que des symptômes… La raison réelle qui fait de nous tous des Grand Méchants, au-delà des apparences physiques, des habitudes de vie, c’est notre vision du monde. Nous faisons ce qui doit être fait pour atteindre notre but, quelqu’il soit, sans nous soucier de leurs lois, de leur vue étroite du monde, de leurs craintes. Nous ne suivons aucun autre code que le nôtre, nous nous donnons les moyens de nos ambitions, et si nous sommes des Grands Méchants c’est qu’en vérité, ils ont peur de nous.
Et ils ont bien raison. »
Il se rassit sous un tonnerre d’applaudissements, assez satisfait de lui-même. Pour un discours de présentation improvisé il s’en était plutôt bien tiré, et en prime il n’avait pas révélé grand chose sur lui-même à part l’information délibérée de ses affinités reptiliennes.
 
« Vous êtes un orateur brillant, » murmura Kira à ses côtés. Le jeune homme jouait de nouveau avec une boulette de papier qu’il pliait et dépliait machinalement tandis qu’il observait les personnes présentes. « Et votre vue de ce qui fait un Grand Méchant est assez juste… Après tout c’est effectivement la société et les esprits trop timorés qui n’acceptent pas ce que nous sommes et faisons... Mais la Vraie Justice et la main de Dieu reconnaissent les leurs, n’est-ce pas ? »
« Haa… sans doute, » répondit-il sans se compromettre. Il était assez surpris, le jeune homme ne l’avait pas frappé comme étant du genre à se soumettre au joug d’une quelconque divinité…
Mr. KJL se leva de nouveau pour prendre la parole.
« Mr.O je vous remercie pour ce discours éclairé, qui n’est d’ailleurs pas si éloigné du propos de notre premier ordre du jour. En effet nous allons commencer la réunion d’aujourd’hui par une réflexion sur notre nature même, après une intervention intitulée : “Grand Méchant : un seul titre pour des buts très divers. Devons-nous tous chercher à conquérir le monde ?”  Notre spécialiste, le Kommandant Kador, (il désigna un homme grand et maigre à l’air sérieux sanglé dans un uniforme noir –décidément la voie militaire semblait être en vogue ici-) nous fera ensuite part de son expertise sur ce sujet très pointu qu’est “Le Rire Machiavélique : un Art indispensable mais difficile à maîtriser,” et ses différentes variations.
Nous terminerons enfin par la réflexion suivante sur un sujet qui nous concerne tous et sur lequel nous pourrons échanger nos expériences : “De l’impact de la Loi Murphy sur l’élaboration des Plans Machiavéliques et pourquoi les Gentils n’ont pas ce genre de problèmes.”  J’espère que cette séance nous sera profitable à tous...
Je déclare à présent ouverte la Quinzième réunion de la LGMA. »
 
« HUM, » intervint une voix, « C’EST UN PROGRAMME QUI SEMBLE PROMETTEUR, MAIS JE ME DEMANDAIS… J’AURAIS UN SUJET À PROPOSER… JE NE SUIS PAS MOI MÊME UN GRAND MÉCHANT À PROPREMENT PARLER, MAIS LES MORTELS ONT TENDANCE À M’Y ASSIMILER, ET J’AI DONC UN PEU RÉFLÉCHI AU SUJET… IL ME SEMBLERAIT INTÉRESSANT DE MÉDITER SUR LE THÉME SUIVANT : “LA GRAND MÉCHANCETÉ EST-ELLE UNE NOTION SUBJECTIVE INHÉRENTE ET LIMITÉE À L’EXISTENCE DES HÉROS, OU POSSÈDE-T-ELLE UNE EXISTENCE INTRINSÈQUE DISTINCTE ?” »
 
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La réunion qui s’en suivit fut objectivement assez intéressante.
Ils ne discutèrent finalement pas de La Grand Méchanceté en tant que notion subjective inhérente à l’existence des Héros comme l’avait proposé quelqu’un (mais qui ?) avec un manque de tact certain –franchement, émettre l’idée qu’ils n’existaient que parce qu’il y avait des Gentils dans une salle pleine de Grands Méchants n’était pas l’idée du siècle… Tsss…
 
L’intervention sur les buts des GM se révéla assez ennuyeuse, mais permit à Orochimaru d’en apprendre plus sur ses coreligionnaires en Grand Méchanceté. Il s’avéra que l’ambition du rat (Mr.C), de l’armure géante (Mr. S), d’un certain Dr. M qu’il n’avait pas vu en entrant la première fois car son siège tournait le dos au cercle, d’un vieux débris dont le visage ridé disparaissait presque totalement sous sa capuche noire et qui occupait sa chaise comme si elle avait été un trône, et de l’homme au serpent (Lord. V) était bel et bien de conquérir le monde. En outre de nombreux autres avaient plus ou moins le même but dans des proportions plus modestes et additionné avec la recherche du plus de pouvoir possible. (C’était le cas de l’homme d’affaire (Mr. LL), de leur président honoraire Mr. KJL, du basané Mr. BL avec lequel ce dernier semblait bien s’entendre, du lion, de l’amazone brune (Melle K.d.V.), de la blonde et gracieuse M.d.W … )
D’autres avaient des buts plus… ésotériques. La femme trop maquillée, C.d’E, visait apparemment le massacre de chiens pour faire des manteaux de fourrure (il comprenait soudain beaucoup mieux le dédain de Kira). Mr. G était un rebouteux de seconde zone qui voulait apparemment synthétiser la pierre philosophale à partir de créatures bleues appelées Chtroumf ( ?), et plutôt que de conquérir le monde, l’être vert (Mr. C) semblait d’après ce qu’avait compris Orochimaru plus enclin à le détruire entièrement.
Enfin, l’homme élégant, H.L, avait répondu qu’il ne souhaitait rien tant qu’on le laissait en paix et libre de cuisiner comme il l’entendait. Hum…
La créature sombre et osseuse (A.) n’avait quant à elle rien dit, mais au vu des ondes de voracité qu’elle émettait et à la manière dont elle avait gobé quelques malheureuses mouches elle était principalement animale et n’aspirait qu’à se nourrir, et éventuellement se reproduire –ce qui vu sa taille pouvait effectivement poser problème et justifier l’appellation de Grand Méchant…
Kira quant à lui en avait dit le moins possible et avait habilement contourné la question, mais Orochimaru avait la nette impression qu’il en avait lui aussi, à sa manière particulière, après le monde, et qu’il était là pour la même raison que lui : rassembler le maximum d’informations sur les GM participants.
 
Orochimaru n’ayant après tout aucunement besoin d’informations sur le Rire Machiavélique, l’intervention du militaire en noir, le Kommandant Kador, fut moyennement utile. Il était tout de même un Maître incontesté en ricanement suffisant et auto satisfait, tout aussi chevronné dans le domaine du rire psychotique visant à terroriser l’adversaire ou ses subordonnés, et versé dans l’art antique du rire triomphant à utiliser en cas de victoire : il n’avait rien à apprendre de l’homme.
L’exposé s’avéra toutefois divertissant et ma foi plutôt exhaustif.
Au même titre que le “Ho, ho, ho” du père Noël, de la crécelle des lépreux ou que le Monologue, le Rire Machiavélique était une partie intrinsèque de ce qui faisait un Grand Méchant. Un GM qui ne riait pas au moins une fois de temps en temps en faisant une crise de mégalomanie n’était pas vraiment un Méchant. À ce titre, maîtriser le Rire était tout à fait indispensable.
Mais il fallait savoir l’utiliser avec discernement. Passer son temps à ricaner bêtement faisait perdre son impact psychologique et sa valeur à l’exercice… De même une différence de deux octaves et un rythme différent faisait toute la différence entre un ricanement sourd et satisfait prometteur de souffrances et un rire forcé visant à cacher un malaise… Tout était dans le détail et l’à propos et chaque GM avait sa panoplie préférentielle de Rires… Le Kommandant imita d’ailleurs avec un talent certain différents types de rires, un rire hystérique de GM survolté, un “MUHAHAHAHAHA” triomphant, un ricanement bas et rauque d’amusement morbide, certains rires particulièrement ridicules dans lesquelles le GM perdait le contrôle de sa respiration et donnait presque l’impression de braire… Il lui faudrait être prudent à l’avenir d’éviter ce genre de perte de contrôle, c’était véritablement pathétique… de quoi détruire totalement une Image soigneusement construite en l’espace de quelques secondes.
 
Par contre, le dernier exposé, “De l’impact de la Loi Murphy sur l’élaboration des Plans Machiavéliques et pourquoi les Gentils n’ont pas ce genre de problèmes.”, fut un choc, une révélation.
C’était d’une simplicité enfantine, et d’une clarté mathématique. Il ne comprenait pas pourquoi –comment ?- il ne l’avait pas vu plus tôt…
Bien entendu il arrivait aux plans plus infaillibles, les mieux affinés, aussi préparés, chronométrés et géniaux soient-ils de se déliter soudainement à partir d’un ridicule détail, d’une phase qui tournait de la manière la plus improbable soit-il. Cela se produisait tout le temps, avec un acharnement confondant parfois, alors que les Gentils finissaient toujours par s’en sortir miraculeusement malgré un manque de préparation le plus souvent abyssal et parfois même une incompétence crasse.
A ce point de la démonstration, tous les GM présents avaient hoché la tête, se reconnaissant un minimum dans cette description fort lucide de la réalité, et un coyote brun assis sur une chaise un peu en retrait avait glapi avec colère tandis que le rat de laboratoire murmurait « Tous les soirs, tous les soirs… »
Même Kira avait acquiescé imperceptiblement.
 
La réponse –l’explication- tenait en deux mots : Loi Murphy.
La Loi de l’Emmerdement Maximum voulait que si quelque chose était susceptible de mal tourner, de capoter, alors il tournait mal, et capotait de manière ou d’une autre, quasi systématiquement. Les Plans étaient du pain béni pour la Loi Murphy.
De l’autre côté, la plupart des Gentils ne planifiaient pas. Ils gambadaient dans les champs avec inconscience, chantaient avec les petits zoiseaux et croyaient fermement en la bonté de la nature humaine. Ils n’offraient pas de prise à la Loi Murphy.
La conclusion était aussi terrible qu’inévitable.
 
« Dans de telles conditions on ne peut espérer l’emporter, » fit gravement la femme blonde, exprimant tout haut ce que tous pensaient tous bas. « Dès lors que l’on a un but, que l’on désire quelque chose et que l’on met en œuvre les moyens nécessaires pour l’obtenir, on offre prise à… à cette loi ! »
« Non, non, soyons rationnels, murmura l’homme d’affaire chauve en croisant les mains devant lui. Ce ne peut être à ce point. Il y a des exceptions, des Plans réussissent et des Gentils meurent… »
« Mais en même temps, voyez Mr. I par exemple, » intervint l’un d’entre eux avec un regard à la ronde avant de se rendre compte que ledit Mr. I était visiblement absent.
« Ses plans sont souvent brillants, ils ont souvent une forte chance de réussite. Et pourtant ils échouent. Tous. À CHAQUE FOIS. Cela fait des années et des années qu’il essaye, jamais il n’est parvenu à devenir Calife à la place du Calife. À chaque fois il est victime de la Loi Murphy.»
Orochimaru ne savait pas ce qu’était un calife –probablement un poste de pouvoir-, mais à voir la manière dont le rat et le coyote avaient l’air frappé par la foudre, ils étaient dans le même cas d’échec perpétuel.
Ils avaient l’air d’hommes –enfin d’animaux- qui auraient passé leur vie à essayer de voler en agitant leurs bras et en sautant en l’air, et qui viendraient tout juste de découvrir l’existence de la gravité et de l’attraction terrestre qui rendaient leurs tentatives vouées à l’échec avant même qu’ils aient essayé.
 
Le silence tomba autour de la table, et Orochimaru devina que chacun repassait son passé dans sa tête, identifiant les moments auxquels la Loi Murphy avait interféré, avait tout fait capoter.
« Hin hin… » ricana soudain l’antiquité encapuchonnée dans sa bure noire et dont le haut du visage était toujours invisible, avec un bel usage du Ricanement Méprisant. «  Pourtant certains d’entre nous réussissent. Peut-être l’échec ne vient-il pas d’une quelconque loi, mais de vous même…»
Cette remarque lui attira une vague de regards noirs et quelques GM se tendirent vers l’avant avec colère.
« Empereur P… » souffla Mr. BL d’un ton menaçant. « Peut-être devriez-vous surveiller vos paroles. »
« Mes paroles jeune freluquet ? Qui es-tu pour me reprendre ? La Force est avec moi, et contrairement à d’autres j’ai réussi là où vous avez échoué. Je suis Empereur et vous n’êtes que terroriste. J’ai réussit vous avez échoué. N’est-ce point là tout ce qu’il y a à savoir ? »
« Retiens tes mots…-» siffla Lord. V avant de passer dans sa colère froide à une autre langue, chuintante et sifflante, celle qu’il avait déjà utilisée pour communiquer avec le serpent. « Tu es peut-être Empereur, mais certes pas au-dessus de la mort… »
Ha… Au-dessus de la mort ?  Intéressant, songea très brièvement Orochimaru en se tendant, prêt à réagir si les choses dégénéraient.
« NUL N’EST AU DESSUS DE MOI, TOM, QUELQUES SOIENT SES EFFORTS. »
Lord. V secoua légèrement la tête, comme s’il chassait une mouche imaginaire, et au même moment qu’il dégainait un bâton court de bois sombre et lustré des plis de sa robe, le vieil Empereur tendait les mains vers lui.
« Messieurs, calmez-vous », intervint KJL, « Empereur, s’il vous plait… »
« Il est interdit de se battre ici, » martela l’homme chauve, « chacun d’entre nous l’a accepté en pénétrant dans cette salle… »
« C’est à cause des Gentils. »
« Quoi ? »
 
La voix neutre de Kira interrompit la dispute naissante, diffusant la tension et attirant toute l’attention sur lui.
« C’est à cause des Gentils si les plans ratent ou réussissent au final. Cela dépend de leur intelligence, de leur compétence. Ceux d’entre vous dont les adversaires sont faibles, stupides, incompétents ou non avertis sont ceux qui échouent systématiquement, car leurs Gentils ne planifient pas, et les Méchants sont donc les seuls à subir la Loi Murphy.
Mais certains adversaires sont… compétents, capables. Ils réfléchissent, échafaudent, planifient aussi, et donc deviennent des cibles pour la Loi Murphy. Et les scores d’interférence s’équilibrent puisque les choses sont susceptibles de mal tourner pour eux également… Et alors ne reste effectivement que l’intelligence ou la force de chacun, et la solidité des Plans pour faire la différence… Mais nous partons avec un handicap de base. Il dépend de notre adversaire de le combler inconsciemment ou non…  Ne voyez vous pas ?  »
« C’EST UNE ANALYSE DES PLUS BRILLANTES. »
« C’est brillant, » murmura Orochimaru avec une vague impression d’écho. « Evidemment, c’est logique… » Il replia ses longue mains blanches et osseuses contre sa tunique et se frotta pensivement le menton d’un geste machinal. Les ninjas étaient par nature formés à la paranoïa et la planification, ils étaient tout autant que lui soumis aux imprévus et aux dérapages incontrôlés… Ce Kira était définitivement un homme extrêmement intelligent pour construire une telle déduction en si peu de temps… Et il avait probablement un adversaire de valeur.
« Heureusement pour vous que votre Gentil soit apparemment fort doué Kira, » sourit-il mielleusement en direction de son voisin.
« L n’est pas un ‘Gentil’, » rectifia ce dernier avec un haussement d’épaule. Autour d’eux la conversation avait repris de plus belle et chacun analysait fiévreusement la qualité de ses adversaires. « Il a des méthodes que vous ne renieriez certainement pas. S’il est qualifié de Gentil c’est seulement parce que les esprits bornés voient en moi le Grand Méchant.»
Ho ? Et si toi-même tu ne te considères pas comme le Grand Méchant, que fais-tu là Kira ?
 
Au final les discutions liées au débat finir par mourir, mais comme le brouhaha perdurait Mr. KJL dissolvit l’assemblée après avoir annoncé les idées principales qui dirigeraient la discussion la prochaine fois et informé les GM que le prochain Président serait un certain Comte. D.
Après s’être excusé auprès de Kira, Orochimaru se redressa de toute sa taille, lissa machinalement sa tunique, et se dirigea vers Lord.V qui se dirigeait vers la sortie avec son serpent.
Ils avaient à parler.

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