Primore's Games

Je cours à en perdre haleine. Cela fait au moins dix minutes que je ne me suis pas arrêté. Après le coup de canon, j'ai sauté de ma plateforme et j'ai ramassé le sac à dos, plutôt lourd. C'était bon signe, j'ai aussi raflé une corde en passant. Je n'ai pas pu ramasser d'armes, elles étaient au fond de la Corne d'Abondance. Les carrières avaient commencé le massacre. On comptait déjà plusieurs morts.

L'arène de cette année était assez simple : une grande forêt assez dense. Au loin, il y avait des collines et un grand plan d'eau était situé vers la Corne. Alors que je cherchais Gales du regard, je tombai sur la carrière aux couteaux. Elle en avait déjà raflé une bonne dizaine. Elle me vit et se précipita dans ma direction. Je vis de la haine dans son regard, elle voulait m'éliminer ici et maintenant. Je me retournai et m'enfonçai dans la forêt à toute vitesse. Je ne regardais même pas où j'allais. Je priais intérieurement pour un miracle. J'entendais la carrière approcher. Elle était plus rapide que moi. J'allais mourir ici, devant les caméras et les yeux de Katniss.

J'entendis un sifflement et une douleur aigüe me cloua au sol. Elle avait lancé son couteau et m'avait touché à l'épaule. La douleur m'empêchait de me relever mais je sentais qu'elle se rapprochait.

-Petite conne, siffla-t-elle.

Ca y est. C'était la fin. J'essayais de bouger mais elle appuya sur le couteau de mon épaule avec son pied. J'eu si mal que je perdis connaissance. J'eu juste le temps de voir la fille s'effondrer à côté de moi, deux flèches plantées dans le dos.

***********************

Je me réveillai doucement. Aussitôt, une douleur me lança terriblement l'épaule droite. Je portai la main ma blessure que je retrouvai nettoyée et bandée. Je me souvins alors de la carrière. Elle était morte mais je n'avais pas pu voir mon sauveur...

-Tu te réveilles enfin, petite imprudente.

Gale ! Il était à côté de moi, adossé à un arbre, son arc à la main. C'était donc lui qui m'avait sauvé !

Malgré la douleur persistante, je me jetai dans ses bras. Sans lui, je ne pourrais pas survivre et nous le savions tous les deux.

-Ton sac m'a été très utile, j'y ai trouvé des bandages et un peu d'alcool.

Ah oui, le sac. Il était ouvert à côté de Gale.

-C'est tout ce qu'il y avait ? demandai-je.

-Non, il y a une toile en plastique, une boussole, un paquet de viande séchée, un sac de couchage, deux gourdes de 2 litres chacune et il y'a aussi la corde.

-C'est déjà bien. Mais je n'ai pas de quoi me défendre...

-Oh tu crois ? répondit-il avec un sourire en coin.

Il sortit de son dos la ceinture de la carrière, où étaient accrochés à une dizaine de couteaux.

-Mais oui ! Merci Gale !

Je n'aurais jamais cru être heureuse d'avoir des couteaux. Surtout pour ce que je devais en faire.

-Combien sont morts pour l'instant ? soupirai-je.

-J'ai compté huit coups de canon.

Un coup de canon sonnait la mort d'un tribut. Nous n'étions plus que seize dans l'arène.

-Elle n'avait rien d'autre sur elle ? demandai-je.

-Non, que des couteaux. Et quand les carrières verront qu'elle ne revient pas, ils comprendront.

Génial. Ils vont tout de suite deviner que c'est Gale ou moi qui l'ai tué.

-Ton bras va bien ? questionna Gale.

-Ca pourrait aller mieux. Dis moi, j'ai dormir longtemps ?

-Deux petites heures. Je suis resté à tes côtés et je n'ai pas pu chasser. On ne devrait pas en rester là. On pourrait se faire attaquer et on risque de mourir de faim.

J'étais bien d'accord. Nous décidâmes d'économiser les lamelles de boeufs, notre seule ressource pour l'instant. Gale décida de porter le sac pour ne pas fatiguer mon épaule et nous nous mîmes en tête de chercher du gibier.

*********************

Cela fait maintenant une heure que nous marchons. A croire que les juges ont décidé de ne pas mettre de gibier dans l'arène. Je suis épuisée, je ne sais pas si je pourrais tenir longtemps. Soudain, je vois un mouvement sur ma gauche. Je n'hésite pas et lance un couteau dans cette direction. La flèche de Gale partit en même temps et il me regarda avec un air surpris. Je m'approchai de ma "victime", un énorme lapin.

Gale s'en approche et retire sa flèche. Mon couteau n'a pas atteint sa cible.

-Il faut faire un feu, dis-je.

-Et se faire repérer par les autres tributs ? La fumée signerai notre arrêt de mort.

-Oui, c'est vrai, je suis désolée...

-Pas grave, cru, c'est encore mieux, fit-il alors que j'affichai une mine de dégout.

********************

Après m'être acharnée sur ce pauvre lapin, je rangeais mes affaires. Le problème, c'est que nous avions soif maintenant. Horriblement soif. Partir s'approvisionner au lac était trop dangereux. Nous devions trouver un point d'eau et vite.

Alors que Gale rangeait ses flèches, je surveillai les environs. A gauche, rien a signaler. A droite, personne. En haut...

-Rue ! m'exclamai-je sans m'en apercevoir.

Elle était là, perchée sur un arbre et semblait nous surveiller. Gale leva les yeux et fronça les sourcils.

-Si elle voulait nous tuer, elle l'aurait fait depuis longtemps, soulignai-je discrètement.

Gale haussa les épaules. Nous levions la tête en même temps mais elle avait disparu.

-Je suis là, fit une petite voix derrière nous.

Je me retournai brusquement. Elle nous faisait face et souriait.

-Je peux vous aider. Il y a un ruisseau à 100 mètres vers le nord, continua-t-elle.

-Merci, dis-je en souriant. Tu as faim ?

Après le regard approbateur de Gale, je lui donnai quelques lamelles de viande séchée qu'elle dévora.

Nous nous rendîmes au ruisseau indiqué où je m'empressai de boire pendant que Gale remplissait les gourdes.

Nous formions un groupe étrange. Deux filles de 12 ans et un garçon de 17 ans. Si au moins Tresh était avec nous...

-Tu sais où est parti Tresh ? questionnai-je

-Non, répondit Rue, je ne l'ai pas vu depuis ce matin. Il est parti vers les collines.

Ensemble, nous nous mirent en quête d'un abri pour la nuit mais combien de temps. survivrons-nous avec si peu de ressources ?

______________________________________________

Et voilà pour ce chapitre ! La suite sera là lundi !

Merci de lire et de commenter, ça fait toujours plaisir