Hurt

Chapitre 1 : Quand plus rien ne va.

13533 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/04/2017 07:23

En haut d'une falaise, une jeune femme se tenait piteusement. Ses yeux rouges, ses cheveux balayés par le vent, elle avait l'air d'une folle. Son accoutrement, peu commun, composé d'une genre de tunique bleue, et d'un bonnet, renforçait cette idée d'étrange. Elle pleurait. Expirait par tressaillement, extirpant sa peine dans ces gouttes salées. Ne voyant que son malheur, et ignorant les couleurs du monde qui étaient devenues fades pour elle. Sans intérêt. Au loin, elle toisait la mer du regard. Stupide me diriez-vous, mais c'est comme si elle défiait la mort. Oui, Juvia allait bientôt rejoindre les cieux, elle l'avait décidé. Se penchant légèrement, elle vit la mer frapper les rochers, les briser, avant de repartir dans un bruit qu'elle aurait trouvé apaisant en temps normal, mais elle le trouvait agaçant. Elle trouvait tout agaçant. Elle en avait marre, et était même énervée contre elle-même. Elle voulait mourir.

 

 

Elle eut l'envie soudaine d'hurler, comme si ça allait la soulager. C'est ce qu'elle fit, et elle se rompit la voix, tant, qu'elle eut du mal à continuer. Mais elle ne baissa pas les bras et hurla, hurla tout en laissant aller ses larmes. Sentant son cœur se compresser, rongé par la douleur de ses actes qu'elle regrettait. Elle avait honte, elle voulait pleurer, mourir, hurler. D'un coup, tous les éléments se déchainèrent, et des gouttes commencèrent à tomber.

 

 

Elle avança son pied, et tout son corps bascula. Elle tombait. Sentant son corps se laisser aller. Elle sourit. Elle allait être libérée. Elle allait accueillir la fin avec bonheur.

 

 

Soudain, elle sentit qu'on la retenait, sa chute se stoppa brusquement. Elle mit un moment à se rendre compte qu'elle ne tombait plus. Sa respiration se bloqua sur le coup. Elle commença à gigoter pour tomber, se laisser aller, mais non, c'est comme si la vie ne voulait pas la quitter.

 

 

« Mais tu vas arrêter de bouger, oui !? » Grogna une voix rauque étouffée.

 

 

Juvia leva la tête faiblement. Gray la tenait par le col, tentant de la garder de la chute qu'elle allait faire. Pourtant, Juvia ne voulait pas remonter, non, mais tomber. Elle essaya de décrocher son châle, mais l'agrafe ne voulait pas partir, et la mage d'eau tentait sans résultat bien concluant, de l'ôter. Elle s'agaçait sur le petit morceau de fer qui ne bougeait pas d'un poil.

 

 

Gray, lui, tentait d'ignorer les gestes vains de la jeune femme qui se débattait toujours, et mit sa main libre (donc sa main droite) sous son épaule pour pouvoir mieux la faire remonter vers lui. Il serra les dents, la mage faisait son poids. Il s'énervait de plus en plus. Elle était butée ou quoi ? N'avait-elle pas compris qu'il n'allait pas la laisser tomber ?

 

 

Misant toute la vie de la bleue sur la force de ses bras, Gray commença à la hisser jusqu'à lui alors que le morceau de tissus appartenant au châle de Juvia se déchira. Elle faillit tomber, encore une fois. Les vagues, claquant contre la falaise lui rappelaient qu'elle allait à une mort certaine et atroce en tombant. Alors pourquoi voulait-elle faire une chose pareille ?

 

 

Ses dents serrées grincèrent méchamment alors que ses muscles se contractaient à leur maximum pour sauver la demoiselle. La peur lui nouait l'estomac. Un faux geste, et s'en était fini pour Lockser. Il attrapa la main de Juvia qui tentait de défaire la sienne, accrochée fermement à son vêtement. Ainsi, cela lui faisait un appui en plus pour haler la jeune femme jusqu'à lui.

 

 

Jetant un rapide coup d'œil derrière lui, vérifiant qu'il n'y avait rien de dangereux, il tenta le tout pour le tout, et tira d'un coup sec la mage. Elle s'écrasa derrière lui, à quelques mètres de la falaise. Un air de douleur sur le visage, elle se frotta l'arrière de la tête en grimaçant alors qu'elle s'agenouillait. Gray aussi se remettait de ses émotions. Assis douloureusement sur ses jambes, il reprenait son souffle. L'ice Maker regardait celle qui avait failli mourir il y a quelques secondes de cela. Qu'étaient ses motivations ?

 

 

« Q-qu'est-ce qu'il t'a pris ? » Haleta-t-il en la regardant d'un œil distrait. 

 

 

Pour toute réponse, Juvia lui lança un regard larmoyant, elle s'efforça de se lever, mais ses jambes refusaient de la maintenir debout. Ses larmes commençaient à affluer, et elle relatait son échec dans sa tête sans arrêt. Voyant son état piteux, le brun s'avança et essuya ses larmes tout en soufflant.

 

 

« Tu vas bien ? »

 

 

Elle repoussa violemment sa main, détournant le regard.

 

 

« Laissez Juvia ! » Ordonna-t-elle. « Ne l'approchez pas, elle est dangereuse... »

 

 

Le mage de glace marqua son visage d'une expression inquiète, et s'enquit à connaître les raisons de l'acte de la jeune fille. Il bloqua les poignets de la mage d'eau qui s'agitait, ne voulant pas regarder l'homme dans les yeux.

 

 

« Maintenant dis-moi ce qui t'a poussé à faire ça. » Grogna-t-il entre ses dents serrées par l'énervement. Il perdait patience. « Réponds ! »

 

 

Il ne savait pas pourquoi il faisait cela. Il n'était même Juvia se laissait secouer par la rage du jeune homme, et subissait sa colère. Secouant la tête de droite à gauche, elle tentait de calmer ses larmes. Mais celle-ci affluaient avec de plus en plus hargne.

 

 

« Juvia n'est qu'une meurtrière... » Souffla-t-elle entre ses sanglots.

 

 

Gray tilta. Mais ça n'était pas possible... elle ne pouvait pas s'en vouloir pour une raison aussi futile. Il caressa le visage de la jeune femme avec douceur tout en estompant ses larmes. Pourtant, le malheur de la jeune femme ne baissait pas pour autant. Elle recula en s'aidant de ses quatre membres comme elle pouvait. Elle se pensait mortelle pour tous ceux qu'elle croisait, elle voulait éviter la race humaine.

 

 

« Ne me dis pas que tu t'en veux encore pour la mort de mon père. » Suspecta le brun en se rapprochant encore de Juvia.

 

 

Il avait touché un point sensible. La gorge nouée, la bleue retenait ses sanglots. Elle tritura sa robe pour gérer son angoisse, mais rien n'y faisait. Gray sentait ses nerfs arriver à leur apogée, il allait exploser tellement il était agacé.

 

 

« Réponds... » grommela le jeune homme.

 

 

La bleue s'énerva soudainement.

 

 

« Juvia ne mérite pas de vivre ! Elle a ôté la vie au père de Gray-sama ! Elle n'en avait pas le droit ! » Glapit-elle.

 

 

Un bruit sourd s'éleva dans l'air, brisant les bruits de la douce nature. La tête retournée, Juvia réalisait peu à peu ce qui venait de se passer. Gray venait de la baffer. Sa peau lui piquait à l'endroit de l'impact, sur sa joue. Un bruit de mort s'abattait sur eux, et ils se regardaient, en silence.

 

 

« Parfois j'me demande si t'as un cerveau. » Râla-t-il, brisant le silence, « Tu as fait ça parce que l'on était en guerre. Tu n'as pas à t'en vouloir. »

 

 

Juvia insista.

 

 

« Pourtant, Juvia s'en veut. Elle a rendu Gray-sama triste. »

 

 

« Bien sûr que j'ai été triste. Mais j'ai pu revoir mon père, et c'était déjà une chance incroyable. De toute manière, il n'allait pas plus tenir très longtemps. Je te suis même reconnaissant d'avoir abrégé ses souffrances. Alors ne te blâme pas. »

 

 

Elle le regarda avec émotion. C'est fou comment cet homme, avec quelques mots avait réussi à refaire naître le sourire sur ton visage. Sa lèvre inférieure, tremblotante, tombait un peu. Et les joues de Gray s'empourprèrent. Il la trouvait terriblement sexy. Ses vêtements mouillés embrassaient parfaitement ses formes voluptueuses, et ses cheveux retombaient de manière aléatoire sur sa poitrine, devant ses yeux, ou encore sur sa clavicule. Et son expression du visage était si...irrésistible, il ne parvenait plus à s'empêcher, se retenir de l'embrasser.

 

 

Alors, il se rapprocha d'elle, et s'empara de ses lèvres avec bestialité, n'y tenant plus. Il se demandait pourquoi il faisait cela. La bleue fut surprise, et son sang se glaça dans ses veines. Elle ne pouvait plus amorcer le moindre geste, et le brun le sentit.

 

 

Bravo Gray, très bonne initiative. Alors qu'elle va se suicider, tu l'embrasses...



 

 Gray maudit sa conscience de venir l'embêter dans un moment pareil, et tenta de l'ignorer. Il remua légèrement ses lèvres contre celles de la bleue, et la pluie commença à s'amplifier, mais rien ne pouvait arrêter le brun. Juvia entrouvrit la bouche, et leurs langues s'emmêlaient, dansant une valse endiablée alors qu'il faisait basculer délicatement la mage d'eau sur le dos. Il se sentait bien, et Juvia aussi. C'était le paradis, l'un comme pour l'autre.

 

 

Il n'était pas sûr qu'il éprouvait bien des sentiments pour elle. Ce qui était sûr, c'est qu'il l'adorait, c'était peut-être une de ses camarades de guilde la plus importante. Pourtant, il l'embrassait. Mais comment allait-elle réagir ? Elle sera sûrement perdue, et il sera bombardé de questions toutes les plus farfelues que les autres, encore faut-il qu'elle soit en forme pour le faire.

 

 

Il osa s'aventurer sous le t-shirt de la bleue en y passant une main baladeuse, et celle-ci frémit à ce contact. Leur baiser devint plus ardent, tellement, qu'ils crurent en perdre la tête.

 

 

Soudain, Juvia repoussa l'Ice Maker qui tomba des nues en fixant la jeune femme. La pluie tomba plus abondamment. Elle devint rouge, et semblait suffoquer. Gray pensa d'abord que c'était à cause de leurs précédents actes, mais il vit directement que c'était différent. Elle commença à tousser, jusqu'à manquer d'air. Plaçant une main sur son cou, elle espérait y faire quelque chose, mais rien à faire, et bientôt, elle cracha du sang.

 

 

« Juvia ! JUVIA ! » Paniqua Gray. « Qu'est-ce qui t'arrive ? »

 

 

Tout d'un coup, elle tomba sur le sol, inerte. Une expression de douleur sur le visage, elle était inconsciente. Gray s'alarma et commença à gesticuler, ne savant quoi faire. Que se passait-il ? Qu'avait-elle ?

 

 

Il la saisit dans ses bras, maladroitement, certes, mais il la tenait. Il la ramena jusqu'à lui, et la porta jusqu'à chez lui. Une fois arrivé, il la posa sur son lit avec précipitation et cria.

 

 

« Juvia ! Réponds-moi ! » Fit-il totalement affolé.

 

 

Il déboutonna précautieusement la robe de la demoiselle, et colla son oreille contre sa poitrine. Son cœur battait très faiblement. Il aspira un grand bol d'air et tenta de lui transmettre par le biais de leurs bouches, mais cela n'avait aucun effet. Elle restait inconsciente, et par moment, crachait du sang.

 

 

« Allez ! Il faut que tu te réveilles ! » L'encouragea-t-il, s'alarmant de plus en plus.

 

 

Il finit par totalement enlever le haut de la bleue, quelque peu gêné. Il aurait aimé que ça soit dans d'autres circonstances.

 

 

« Juvia ! »

 

 

Ses cris n'étaient que des appels à l'aide désespérés. Ils étaient vains, et il voyait bien qu'elle n'allait pas se réveiller en un claquement de doigt. Il l'habilla vite fait d'un blouson à lui, et l'emmena à la guilde, il devait faire vite. Il courait à en perdre l'haleine, quand il aperçut la guilde. Il entra en trombe, et hurla.

 

 

« Mirajane ! Wendy ! Venez vite ! Juvia est blessée ! »

 

 

Wendy se tenait non loin, et accourut vers le corps de la mage d'eau. Il positionna ses mains sur elle et activa sa magie. Elle semblait se concentrer à son maximum, et l'état de la bleue ne semblait pas s'améliorer pour autant. Gray était dans le doute le plus total qui soit. Il était au bord de la crise de panique.

 

 

« Je ne peux rien faire, » avoua Wendy navrée.

 

 

Mirajane arriva à ce moment-là, suivie de près par Luxus et Gajeel.

 

 

« Qu'est-ce qui se passe ? » Fit-elle alarmée.

 

 

« J'étais avec Juvia, et d'un coup elle a commencé à tousser, puis à suffoquer en crachant du sang ! Maintenant, elle est inconsciente, » expliqua le brun en baissant les yeux.

 

 

Mirajane palpa le corps de la bleue à plusieurs endroits.

 

 

« C'est bien ce que je pensais... Luxus, emmène-là à l'infirmerie, tu serviras de défibrillateur en cas d'arrêt cardiaque. Wendy, suis-le, tu m'aideras à lui prodiguer les premiers soins pendant que Natsu, Lucy et Gray iront chercher Pollyussica dans la forêt. Dépêchez-vous, il y a urgence ! » Ordonna-t-elle en un souffle.

 

 

Gray hésita un instant. Il aurait aimé rester à son chevet, mais il n'eut pas le temps de protester que Natsu et Lucy l'entraînèrent à l'extérieur. Il perçut faiblement les cris de la guilde qui s'activait pour soigner la blessée, puis il fut bientôt trop loin.

 

 

Mirajane installa Juvia dans un lit blanc immaculé. Elle ne pouvait pas faire grand-chose. Elle se devait juste de la maintenir en vie jusqu'à l'arrivée bénie de Pollyussica. Elle appuya légèrement sur la poitrine de la mage d'eau avant de crier.

 

 

« Luxus ! »

 

 

Celui-ci comprit immédiatement son appel à l'aide, et s'exécuta. Il posa ses mains sur la cage thoracique de la bleue et envoya une décharge. Non très violente, bien entendu, mais pas des moindre. Le corps de la pauvre mage d'eau fut balayé d'un violent soubresaut, et elle inspira une grande bouffée d'air.

 

 

« Allez Juvia ! Courage ! »

 

 

Mirajane peinait à garder son sang-froid. Elle tentait de garder la mage en vie, mais ses efforts avaient un impact minime sur l'état de santé de la néréide. Celle-ci haletait faiblement, et sans soins précis et radicaux, elle allait mourir.

 

 

Pollyussica déboula enfin dans la chambre après plus qu'une demi-heure. Juvia gémissait de douleur, et se cambrait parfois à cause de ça. La vieille femme ordonna qu'on lui apporte quelques ingrédients, et elle prépara une potion sous les regards dubitatifs de Luxus et Mirajane.

 

 

« Mirajane, aide-moi à lui faire boire. » Demanda la soigneuse.

 

 

La blanche se rapprocha doucement, et prit soin de soulever un peu la mage d'eau. L'apothicaire lui fit avaler lentement le breuvage, et Juvia sembla se calmer, elle la coucha sur le lit et demanda à toutes les personnes présentes de sortir.

 

 

 

 

Mirajane venait de franchir le pas de la porte avec Luxus. Natsu, Lucy et Gray attendaient patiemment. Non sans inquiétude, certes. Mira leur annonça que l'état de Juvia était à peu près stable, et que la vieille femme ne savait pas encore véritablement ce qu'elle avait, ou du moins, elle ne voulait pas l'avouer.

 

 

La démone s'approcha de Gray. Il la regarda avec méfiance alors qu'elle le saisissait par l'oreille. Il poussa plusieurs cris de douleur plaintifs, pourtant, la Strauss ne le lâcha pas. Une fois qu'ils furent à l'écart, Mirajane libéra l'oreille douloureuse du brun, et se mit en face de lui. Elle avait une expression sévère sur le visage.

 

 

« Dis-moi Gray. Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Juvia ? » Sa voix agacée en disait long sur le doute qu'elle mettait sur le mage de glace.

 

 

« Mais rien ! » Se défendit l'Ice Maker.

 

 

Mirajane se rapprocha encore plus de lui.

 

 

« On ne me la fait pas à moi. Juvia serait tombée, comme ça, sans aucune raison ? Et bizarrement tu serais avec elle... » Dit-elle.

 

 

Gray baissa les yeux et s'assit en tailleur. Il sentait la sueur perler sur sa peau. Il ne voulait pas avouer qu'il avait cédé, et qu'il l'avait embrassée.

 

 

« Elle... elle s'en veut encore pour la mort de mon père... » Avoua-t-il.

 

 

Mirajane fut surprise, elle ne s'y attendait pas.

 

 

« Et elle a fait une tentative de suicide. »

 

 

Gros blanc. Gray n'avait pas conscience de ce qu'il venait de révéler à la blanche. Mirajane tremblait et n'osait plus rien dire.

 

 

« Moi, je l'avais suivie... enfin non, ce n'est pas ça que je voulais dire ! » Se rattrapa l'Ice Maker. « Je passais par-là, et j'ai pu la sauver. »

 

 

« Elle a vraiment fait ça ? »

 

 

Mira avait l'air paniquée. Des gouttes de sueur perlaient de la base de son front jusqu'à son cou.

 

 

« Oui. » Avoua Gray.

 

 

Elle se leva soudainement, un fracas s'éleva alors dans la guilde. Elle partait en courant vers l'infirmerie. Gray l'interpella. Qu'avait Juvia ? Il était dans le doute et elle le laissait en plant ? Mirajane se retourna alors, pour faire face à Gray avec un air grave.

 

 

« Dame Pollyussica pense que Juvia est atteinte des spores démoniaques dues à son affrontement avec Keys. Elle est en danger de mort. Le taux de spores dans ses veines serait supérieur à celui de Luxus. » Fit-elle gravement.

 

 

Gray ouvrit grand les yeux, et bafouilla un laïus inaudible. Jamais de toute sa vie il n'avait appris une nouvelle aussi fulgurante que celle-ci. Il ne parvenait pas à piper mot, et fixait la jeune femme en tremblant. Il la regarda s'en aller sans rien faire. Le mage baissa la tête, sentant ses yeux s'humidifier.

 

 

 

 

Trois coups répétitifs retentirent.

 

 

« Entrez. »

 

 

Gray pénétra dans la pièce immaculée, et s'y aventura prudemment. Pollyussica se tourna vers lui. Son visage était marqué par la fatigue, et l'inquiétude qu'elle se faisait pour la mage d'eau depuis maintenant trois longues semaines. Elle lui proposa de s'avancer jusqu'au lit, et le mage s'exécuta, prenant place sur un tabouret usé.

 

 

« Elle va mal »

        

 

La vieille dame avait prononcé cette phrase automatiquement. Elle avait l'habitude que le mage de glace, ou tous les membres de Fairy tail lui posent la question quand ils venaient voir la bleue. Gray affronta l'immonde vue du corps malade de l'ondine, et posa les yeux sur elle. D'innombrables machines la maintenaient en vie. Elle pouvait mourir à tout moment.

 

 

« Pourrais-je te laisser avec elle quelques minutes ? Je vais me reposer un peu... » Demanda la femme.

 

 

Gray acquiesça d'un hochement de tête, et la porte se ferma sur l'apothicaire.

 

 

Le taciturne reporta son regard sur les prunelles pâles de Juvia. Déjà qu'à la base elles étaient blanches, c'était maintenant pire. Elle semblait plus morte que vivante. Elle qui était si vivante, et pleine de vie...

 

Il glissa la main sous la couverture et chercha à tâtons celle de Juvia. Il entrelaça leurs doigts quand ceci fut fait. Gray grogna. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Il agissait comme s'ils étaient un couple, mais ils n'en étaient pas un. Un petit gémissement lui parvint aux oreilles. C'était la bleue. Sûrement à cause de la douleur des spores démoniaques qui la hantaient. Il eut un regard désolé. Cela devait bien être la première fois que son regard de glace s'adoucissait.

 

 

« Tu peux partir, Gray. »

 

 

Pollyussica venait de le rejoindre. Sa pause avait été de courte durée, bien trop courte pour Gray qui aurait voulu rester là encore longtemps, mais il ne râla pas. Et sortit de la pièce sans un bruit.

 

Une fois dehors, il profita de la douceur de l'air frais du soir – ou du matin vu l'heure tardive. Il alluma une cigarette et en prit quelques bouchées. Gray se sentait bien. Arrosé par l'air glacé, il avait l'impression de revivre. Il s'humecta les lèvres, et repris une bouchée de la drogue. Lucy lui avait souvent recommandé d'arrêter, mais c'était plus fort que lui. Dès qu'il se sentait frustré, ou agacé, il prenait un peu de cette drogue, et pof ! Tout allait mieux... Erza aussi le lui avait recommandé.

 

 

Juvia aussi. Et d'innombrables fois. Arguments foireux comme : 'La beauté de Gray-sama va être affectée au même titre que sa santé avec ces bêtises !' Abordant son air boudeur, ou bien grondeur, il en avait souvent ri. Et ne l'avait jamais écoutée, ce qu'il regrettait aujourd'hui.

 

 

Il allait pour en reprendre une bouffée quand il se stoppa dans son geste. Il inspectait la cigarette. Si aujourd'hui Juvia n'était pas loin de la mort, ne faudrait-il pas l'honorer, et arrêter ces conneries ?

 

 

Mais à quoi pensait-il ?

 

 

Il se gifla mentalement de penser à des choses aussi funestes, et balança la clope à terre avant de l'écraser sans aucun scrupule. Il était devant sa maison. En y pénétrant, il eut un réflexe étrange de regarder par-dessus la clôture jouxtant son logis pour voir si une paire d'yeux bleus ne le toisait pas d'un regard.... Bleu. Et transi d'amour. Bien sûr que non elle n'y était pas, Juvia était hospitalisée.

 

 

Il lança un regard plein de mépris et de reproche à cette partie de son jardin. Même si cela n'eut aucun effet, car si les fougères s'offusquaient, on le saurait. Et, il entra une fois pour toutes dans sa maison.

 

Gray rangea ses clés dans une boite prévue à cet effet, et la posa sur le buffet. Il s'étira, et se rendit dans la salle de bain. Le jeune homme fut d'ailleurs surpris quand il remarqua qu'il n'avait pas besoin d'ôter sa chemise qui n'était déjà plus sur lui. Il soupira d'exaspération, et une fois qu'il fut totalement nu, il entra dans la cabine de douche.

 

 

Il laissait l'eau marteler son corps à sa guise, et balança sa tête en arrière. Tous les traits de son corps étaient retracés par le liquide transparent. Et, ses cheveux furent bientôt trop alourdis pour pouvoir tenir 'normalement', ils s'aplatirent presque tous sur le crâne du brun, sauf quelques rebelles qui persistaient à rester dressés. Il appliqua du savon sur tout le corps tout en restant concentré sur l'eau, qui lui faisait bien trop penser à de la pluie à son gout.

 

 

Il sortit, serviette à la taille. Et remarqua en se regardant dans la glace que cela devait bien faire deux, trois jours qu'il ne s'était pas rasé, il le fit donc.

 

 

« Putain ! »

 

 

Gray pesta en se coupant la joue droite. D'habitude il le faisait vite et efficacement, mais en ce moment, rien n'allait. Il faisait des gaffes tout le temps, cassait la vaisselle parce qu'il se prenait les pieds dans le tapis du salon, et il perdait toutes ses affaires – et pas seulement ses habits. Bref, ça n'était pas une période très joyeuse. Il était tout le temps distrait en mission, et cela lui avait valu une nouvelle cicatrice à l'épaule gauche. En gros, c'était la merde.

 

 

Le mage de glace quitta enfin sa salle de bain après plus d'une demi-heure, vêtu uniquement d'un caleçon. Il se dirigea vers sa chambre, et s'enfonça dans les draps chauds. Il détestait la chaleur, et mit une bonne heure à s'endormir à cause de ça.

 

 

 

 

Les paupières du brun furent agressées par les raillons du soleil, bien matinaux. Il dut se résoudre à les ouvrir définitivement lorsque son téléphone commença à vibrer. Il leva la main et désactiva l'alarme, la maudissant au passage. Son lit était trempé quand il y passa sa main. Preuve que les draps étaient trop chauds la veille. Il avait transpiré à en détremper ses draps. Il était bon pour faire une machine de linge...

 

 

Gray se leva, ôta son caleçon, et se changea pour un pantalon et une chemise bleue. Il ne fit pas attention, mais il enleva sa chemise aussitôt après l'avoir mise. Il attrapa ses draps et les fourra dans sa machine à laver. Soudain, il tâta sa clavicule et remarqua qu'il ne portait pas son collier habituel. Gray se releva alors et alla dans sa chambre pour retrouver son bijou qu'il trouva sur son oreiller. Avait-il eu si chaud que ça ? Il lui était déjà arrivé d'enlever tous ses vêtements inconsciemment à cause de la chaleur, mais il n'avait jamais enlevé son collier. C'était une première.

 

 

Le jeune homme, alla prendre un petit déjeuner. Ou plutôt, son café, il n'aimait pas manger le matin.

 

Dès qu'il fut dix heures, le mage de glace se décida à aller à la guilde. Il espérait de tout son cœur que la vieille dame lui annoncerait une bonne nouvelle. Il n'osait même pas songer à l'hypothèse d'en avoir une mauvaise.

 

 

Une fois qu'il fut à l'intérieur du bâtiment, il vit qu'un silence de mort régnait dans la guilde. Le brun passa une main nerveuse dans ses cheveux ébènes, et chancela difficilement jusqu'à l'infirmerie. Ses jambes tremblaient, il avait peur. Peur qu'elle ait succombé au virus. Pullyussica sortit en courant de l'infirmerie et s'arrêta devant Gray. Elle reprit son souffle, et adressa un timide sourire eu brun.

 

 

« Ca y est, Juvia est hors de danger. » Annonça-t-elle.

 

 

L'Ice Maker étendit un large sourire au fur et à mesure que son cerveau assimilait l'information.

 

 

« Vraiment ? » Osa-t-il demander.

 

 

« Oui. » Acquiesça la vieille femme. « Mais les spores vont lui laisser des séquelles... Je ne vais pas vous mentir, il va peut-être lui réapprendre à marcher. Voir à parler. »

 

 

« Elle a perdu la mémoire ? » Demanda Gray interloqué.

 

 

« Non, mais les spores se sont inculqués dans tous ses muscles, et dans son cerveau. Elle a perdu des réflexes. Il va falloir l'aider pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. » Expliqua-t-elle.

 

 

Gray ne savait pas vraiment quoi penser. En même temps elle était hors de danger, et allait bientôt se réveiller, mais il allait falloir tout lui réapprendre. Ca n'était pas une vie à dix-neuf ans... pensait-il. Pollyussica pénétra une nouvelle fois dans la pièce et incita Gray à prendre place sur une chaise tandis qu'elle allait chercher le reste de la guilde.

 

 

Le mage de glace profita de l'absence de ses camarades pour caresser le visage de Juvia qui dormait maintenant paisiblement. Du bout des doigts, il arpenta la chair si douce de la jeune femme, en la contemplant. Il essaya de mettre de côté la relation très étroite qu'il entretenait avec elle et profita de la fraicheur que lui apportait la peau de bébé de la mage d'eau. C'est vrai qu'elle était très douce, sa peau.

 

 

Mais arrête Gray, à quoi tu penses là ?



 

Gray s'indigna d'avoir des pensées aussi perverses sur l'endormie. Il se gifla mentalement et enleva sa main de son visage. Certes Juvia était une fille très jolie, et très bien.... Formée, mais il était mal honnête de penser à cela alors qu'elle était en mauvaise posture. Il se contenta d'essayer d'imaginer ce qu'il pourrait lui dire une fois qu'elle serait réveillée. C'est sûr qu'elle se souviendrait de l'épisode du baiser.

 

Elle frissonnait, et gémissait. Tous les sens de Gray se mirent en alerte, elle s'éveillait. Elle ouvrit un œil faiblement, puis deux, et la guilde déboula dans la chambre.

 

 

« Chut ! » Cracha le brun aux indiscrets.

 

 

Tous les membres de Fairy Tail se turent et se firent les plus discrets possibles. Et, s'approchèrent du lit. Juvia bougea un peu sa main, et chercha une chaleur réconfortante. Elle ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. Elle parvint finalement à attraper la main de Gray sous les regards surpris de leurs camarades.

 

 

« On s'en va, allez ! » Ordonna doucement Mirajane en poussant tout le monde dehors.

 

 

Gray pesta dans sa barbe inexistante, et resserra sa prise sur la main de l'azurée. Celle-ci avait l'air totalement perdue et peinait à ouvrir les yeux.

 

 

« Je suis là. » Susurra Gray à l'oreille de la bleue pour la calmer.

 

 

Celle-ci stoppa tout mouvement et tourna légèrement la tête sur le côté avec une difficulté non négligeable. Elle aperçut Gray, et le brun eut un mouvement de recul quand il vit son visage. Des veines violettes ressortaient clairement de sa peau, et elles étaient grandement visibles. Ses yeux étaient vides, sans vie, elle regardait dans le vague. Pourtant, même si on aurait dit que sa vision était grandement réduite, elle parvint tout de même à caresser la joue de Gray, et s'attarda sur la fente vers son menton.

 

 

« Que...qu...Gray-sa..sama ? » Elle ne parvenait pas à formulait de phrase et cela l'affolait.

 

 

« Calme-toi. Tout va bien.... » Chuchota-t-il pour la calmer. « Je me suis juste coupé quand je me rasais. »

 

 

Une larme coulait en silence sur la joue de la malade. La gouttelette fit tout son visage et passa dans la commissure de ses lèvres. Et le brun profita que le visage de la néréide soit penché pour s'emparer tendrement de ses lèvres. Il perçut bien l'envie de Juvia pour lui répondre, mais la jeune femme étant très faible, ça n'eut pas de grand effet sur le baiser et Gray se retrouvait un peu seul. C'était plus un baiser du bout des lèvres qu'un baiser passionné comme ils avaient eu sur la falaise.

 

 

Il se recula un peu. Juvia était au bord de l'endormissement. Elle était fatiguée et n'en pouvait plus.

 

 

« Tu peux dormir. » Souffla-t-il.

 

 

Juvia laissa donc sa tête tomber sur le côté, elle était soulagée. Et Gray l'était aussi.

 

 

Mais t'es con ou t'es con à encore l'embrasser ?



 

Charmante conscience. Gray s'agaçait de plus en plus. Il était dans le flou, et ne comprenait pas trop ce qu'il éprouvait pour Juvia. Il dompta quelques mèches rebelles de la demoiselle, et sortit de la pièce.

 

 

« Elle va bien » Annonça-t-il à ses camarades. 

 

 

Tous les mages présents crièrent leur joie, et l'alcool commença à couler pour fêter le réveil de Juvia. Gray sourit. Il était heureux.

 

 

« Gray ? »

 

 

Le maître appelait le mage depuis le comptoir où il était confortablement assis. Le brun le rejoignit pour savoir ce qu'il voulait.

 

 

« Tu sais, » Commença-t-il « Juvia aura besoin que l'on se charge d'elle pendant quelques temps. Tu pourrais t'en charger ? »

 

 

« Pourquoi moi ? » Demanda le brun en arquant un sourcil.

 

 

Mirajane qui essuyait un verre juste à côté d'eux bondit sur l'occasion.

 

 

« Je pense que tu es le mieux qualifié pour, non ? » Sourit-elle.

 

 

Elle plaça son index sur ses opulentes lèvres, faisant comprendre à Gray qu'elle avait vu l'épisode du baiser dans l'infirmerie, et le brun prit des couleurs vermeilles à grande vitesse.

 

 

« C-c'est d'accord... Je m'occuperais d'elle. » Déclara-t-il.

 

 

« Très bien, je pense que vous feriez mieux de rentrer chez vous dès maintenant. » Proposa Mirajane plus sérieuse. « Elle sera mieux dans la quiétude d'une maison qu'à l'infirmerie. Je passerais dans la soirée, voir si tout va bien. »

 

 

Gray acquiesça, et Mirajane l'informa qu'elle allait chercher Juvia dans l'infirmerie. Celle-ci revint en fauteuil roulant, le regard vide. Mirajane tendit les commandes de l'appareil au brun qui s'en empara. Il n'était pas très à l'aise, et en plus, Juvia n'osait pas le regarder, elle détournait le regard. Ces prochaines semaines promettaient d'être très longues...

 

 

Sur le chemin, aucun mot de fut échangé, pas même un regard. Gray se contentait de pousser le fauteuil.

 

Une fois qu'ils furent chez le brun, Juvia le regarda distraitement de son œil noir, et celui-ci le remarqua.

 

 

« Mais qu'ai-je fait pour que tu m'en veuilles autant ? » S'offusqua-t-il.

 

 

« Rien. » Répondit sèchement la bleue en tournant la tête.

 

 

Gray se dirigea vers l'avant de la chaise et s'agenouilla pour être à sa hauteur. Il attrapa délicatement le menton de Juvia pour arriver à capter son regard azuré. Il plaça le visage de Juvia en face du sien, et en faisant cela, il avait fait ressortir les petites joues appétissantes de la bleutée. S'il s'était écouté, il l'aurait encore embrassé.

 

 

« Je suis sûr qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Aurais-je fait quelque chose de mal ? » Osa-t-il demander.

 

 

« Il...il se pourrait bien que oui. »

 

 

Gray fut étonné de la voir si bien parler alors que Pollyussica leur avait dit qu'il faudrait un moment pour qu'elle retrouve la parole. Il se pourrait qu'elle fût plus résistante qu'ils la croyaient.

 

 

« Dis-moi, s'il te plait... » Supplia-t-il en prenant les mains de la blessée.

 

 

« C'est très simple. » Dit-elle en affrontant enfin le regard de Gray. « Pourquoi embrasser Juvia alors que vous dites ne pas l'aimer ? »

 

 

Question piège.

 

 

Gray ne savait que répondre, et il n'avait aucun échappatoire, il était à deux centimètres du visage de l'azurée, et par conséquent, ne pouvait pas s'enfuir.

 

 

« Vous me faites souffrir... » Continua-t-elle les larmes aux yeux.

 

 

Il s'en voulait terriblement, et il ne pouvait pas lui donner de réponse précise encore.

 

 

« Ecoute Juvia... » Commença-t-il.

 

 

« Comment ça 'écoute Juvia...' ? Vous allez encore me dire que vous de m'aimez pas, et que l'on ne pourra jamais être ensemble ? » Sanglota-t-elle.

 

 

Apparemment, ses nerfs semblaient être à vif. Elle était fatiguée en plus de ça, et elle tremblait.

 

 

« Il faut que tu ailles te reposer. » Ordonna le brun en commençant à pousser le fauteuil.

 

 

« Non ! » Cria Juvia. « Juvia veut une réponse, maintenant ! » Ordonna-t-elle.

 

 

Le brun commençait sérieusement à s'agacer. Il alla encore une fois vers le devant de la chaise, et la regarda d'un œil froid.

 

 

« Juvia, il faut que tu comprennes que je suis perdu. Je ne sais pas encore ce que j'éprouve pour toi. Il se pourrait même que j'ai un peu peur... » Avoua-t-il.

 

 

« Peur de quoi ? » Fit Juvia intriguée.

 

 

Mon dieu, qu'est-ce qu'il redoutait ce moment. Oui, ça y est, il était quasiment sûr qu'il...

 

 

« De t'aimer. »

 

 

L'annonce eut l'effet d'une bombe dans la tête de Juvia. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle s'efforça de les contenir, et caressa le visage de Gray, du regard. Elle tritura sa robe pour se calmer.

 

 

« Bon, il faut que tu ailles te reposer. » Ordonna le brun, cette fois-ci plus ferme dans ses paroles.

 

 

A son gout, il en avait déjà trop dit. Il pensait bien l'aimer, mais il avait des appréhensions qu'il ne savait calmer par rapport à la mage d'eau, et cela lui faisait perdre ses moyens en sa présence. Il devenait alors le Gray froid qu'elle connaissait tant.

 

 

Juvia ne résista pas, elle était perdue dans ses pensées. Et elle se laissa faire. Gray l'amena jusqu'à sa chambre, et la déposa dans son lit.

 

 

« Juvia va partager le même lit que Gray-sama ? » S'étonna-t-elle.

 

 

« Bien sûr. Il faut que je garde un œil sur toi 24 heures sur 24. Et tu ne peux pas bouger j'te rappelle. » Expliqua le mage de glace.

 

 

Il prit soin de couvrir la mage d'un édredon bien chaud, sinon elle pourrait attraper froid en cet hiver glacial. D'ailleurs, cela l'étonnait qu'il n'y ait pas encore de la neige.

 

 

« Tu veux quelque chose de chaud ? » Lui demanda-t-il.

 

 

« Juvia ne sait pas. » Répondit la bleue.

 

 

« Tant pis, je vais devoir décider pour toi. » Renchérit l'Ice Maker en s'éclipsant de la pièce.

 

 

Juvia se perdit dans ses pensées qui s'emmêlaient dans sa tête. Elle eut bientôt un terrible mal de tête, et se coucha sur le côté pour pouvoir dormir. Bientôt, elle fut au pays des songes.

 

 

« Juvia ? » Gray venait d'entrer dans la chambre, et voulait lui offrir son chocolat chaud.

 

 

La mage d'eau dormait à poings fermés. Son souffle était régulier, et son visage pur. Il posa la boisson sur la table de chevet, et s'agenouilla pour pouvoir la regarder. Les traits violets, ou ses veines, parcouraient toujours son visage, et on les voyait toujours autant. Il rangea une des mèches indisciplinées de la jeune femme derrière son oreille, et elle frissonna. Il écarta sa main. Elle ouvrait les yeux. Elle rougit en voyant le visage de Gray à quelques centimètres du sien.

 

 

« Pardon... Je ne voulais pas te réveiller... » Bafouilla le brun.

 

 

« Juvia ne dormait pas vraiment. » Souffla-t-elle.

 

 

Gray arqua un sourcil.

 

 

« Tu profitais ? » Suspecta-t-il.

 

 

« Cela se pourrait, oui. » Avoua-t-elle. « Au moins, nous sommes à égalité. »

 

 

Gray soupira et lui tendit la tasse. La bleue s'en saisit et manqua de la faire tomber. Gray l'aida à l'apporter à ses lèvres. Après cela, l'Ice Maker reposa le récipient sur la table de chevet, et alla pour s'en aller, quand il sentit la frêle main de Juvia agripper son poignet.

 

 

« Restez avec moi, un peu... » Demanda la jeune femme.

 

 

Le brun leva les yeux au ciel, et s'assit finalement aux côtés de Juvia.

 

 

« T'veux qu'on fasse quoi ? » Demanda-t-il.

 

 

« Juvia ne sait pas trop... »

 

 

La mage d'eau bailla et somnola. Ses yeux se fermaient lentement. Le mage de glace s'agaçait un peu de devoir jouer les nounous, mais l'installa quand même confortablement, ainsi, la mage d'eau s'endormit, et vraiment cette fois.

 

 

Ses iris noirs détaillaient le corps de Juvia, et ses joues tournèrent bientôt au vermillon. C'est vrai qu'elle était vraiment très jolie, la petite Lockser. En même temps ça le gonflait de devoir s'occuper d'elle mais il était aussi content que ça soit lui qui prenne soin d'elle et pas quelqu'un d'autre. Dans le cas contraire, il aurait sûrement été jaloux.

 

 

Son cœur se serra. Il n'arrivait pas à discerner ce sentiment qu'il ressentait, comme si il n'en voyait pas les contours clairement. C'était quelque chose de flou. Il secoua la tête ; il devait arrêter de penser à cela, et faire quelque chose de distrayant. C'est pourquoi qu'il quitta la chambre.

 

 

Dans le salon, il ne trouva rien à faire, et il n'y avait rien à la télé non plus. Gray se dirigea donc vers la cuisine, et se mit tout naturellement, à cuisiner. Trouvant les ustensiles et ingrédients sans grand problème, il s'attela vite à la préparation d'un fondant au chocolat. Gray adorait cuisiner. C'était une facette de lui que peu de ses amis connaissait.

 

 

Ses mains savaient où s'activer, et ça se voyait. Si on ne le connaissait pas, on aurait pu croire que c'était un professionnel, pourtant, il ne faisait rien d'exceptionnel. Bientôt, il put goûter la pâte du bout des doigts pour vérifier si elle était correcte – et surtout pour satisfaire son côté gourmand. Il eut de la chance, elle était géniale. Excellente.

 

 

« Gray-sama... ? »

 

 

La voix venait de la chambre. Elle n'avait pas dormi bien longtemps ! Sauf si c'était lui qui avait cuisiné pendant longtemps. Il opta pour la deuxième possibilité quand il vit qu'il avait cuisiné plus d'une heure et demie. Il était deux heures de l'après-midi, et son ventre criait famine. Il enfourna le gâteau, et se dirigea vers la chambre.

 

 

« Désolé, je cuisinais... » S'excusa-t-il en s'asseyant sur le lit.

 

 

Juvia le regarda bizarrement. Il se demanda pourquoi elle faisait cela. La bleue se redressa sur les genoux, en tremblant, et Gray dût la tenir pour qu'elle ne tombe pas. Il crut qu'elle allait l'embrasser mais au lieu de ça, elle se dirigea vers la joue du jeune homme et la lécha. Gray frissonna à ce contact et se demanda ce qu'elle faisait.

 

 

« J...Juvia ? Que... »

 

 

« Gray-sama avait du chocolat sur la joue. » Se justifia-t-elle en retombant mollement sur le matelas.

 

Gray sentait son cœur battre avec vivacité dans ses tempes, et il transpirait un peu. Il devait être aussi rouge qu'une tomate. Juvia, elle se léchait les lèvres tout en regardant le brun.

 

 

« Bref... » Fit le brun tout en essayant de se ressaisir. « Pourquoi est-ce que tu m'as appelée ? »

 

 

« Hum... » Hésita Juvia. « Ça sentait le chocolat ! » S'exclama-t-elle.

 

 

Gray rigola de bon cœur devant la mine enfantine de son amie.

 

 

« J'ai fait un fondant. » Annonça-t-il. « Tu veux le manger ? Ça te fera du bien en plus... »

 

 

Juvia fronça les sourcils.

 

 

«  A une seule condition ! » Clama la bleue.

 

 

« Laquelle ? » S'enquit le cuisinier.

 

 

« Que Gray-sama le partage avec Juvia. » Dit-elle avec un sourire.

 

 

« Si tu veux... » Accepta le mage avec un soupir désespéré et en même temps, un sourire bienveillant.

 

Il positionna une main sous ses genoux, et l'autre dans son dos pour la soulever, il la colla contre son torse.

 

 

« Aie ! » Gémit la bleue.

 

 

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? » s'inquiéta l'Ice Maker en relâchant un peu sa prise.

 

 

« Ju... Juvia a mal... sous la poitrine... » Se plaignit-elle en relevant un peu son t-shirt.

 

 

Une plaie était ouverte, et saignait abondement. Comment n'avaient-ils pu ne pas la voir ? En plus, elle avait l'air de s'être infectée. Gray tenta de garder son calme devant une Juvia qui s'affolait devant tout le sang. Il la déposa délicatement sur le lit, lui ordonnant de se calmer, et il partit trouver de quoi désinfecter.

 

 

Quand il revint dans la chambre, Juvia n'avait pas bougé, et elle pleurait. Elle avait l'air totalement paniquée. Il fallait absolument que le mage de glace garde ses moyens, sinon, si ils s'affolaient tous les deux, la blessure de l'azurée risquait de s'aggraver.

 

 

« Calme-toi... » Soupira le brun.

 

 

« Ju..Juvia..a... Juvia n'y arrive pas... » Sanglotait la néréide. Elle n'arrivait plus à reprendre son souffle, et était totalement paniquée.

 

 

Elle n'était plus là, elle avait bien trop peur. La panique avait prit le dessus.

 

 

« Oh ! Calme-toi, c'est rien ! » Cria Gray.

 

 

Mais la jeune femme ne se calmait pas pour autant. Il se demandait si cette blessure ne lui rappelait pas quelque chose. Il l'attrapa par les poignets et la plaqua contre l'oreiller. Elle cessa de geindre mais pleurait toujours. Gray la regarda fixement.

 

 

« Arrête Juvia. Je vais te soigner. Reste allongée si tu as peur de voir, compris ? » Proposa-t-il d'un ton très sérieux.

 

 

Juvia balança sa tête en arrière, comme pour lui montrer qu'il avait son accord, mais comme par reflexe, elle mit ses mains sur la plaie. Celles-ci furent d'ailleurs bientôt imbibées du liquide rouge.

 

 

« Juvia... » Menaça Gray.

 

 

Mais rien à faire. La jeune fille était en pleine crise de panique. Elle tremblait dangereusement, avait les mains moites, pleurait sans s'arrêter. Ses muscles étaient comme pétrifiés, elle ne pouvait plus bouger, de frayeur.

 

 

« JUVIA ! Ça suffit ! » Gronda le brun, plus fort cette fois. Il commençait à avoir peur pour la jeune femme.

 

 

Juvia se détendit un peu, et Gray enleva les mains de la jeune fille. Elle serrait le drap comme elle le pouvait, et celui-ci était tâché de son sang. Gray releva le t-shirt de son amie jusqu'au-dessus de sa poitrine, essayant de dompter ses pulsions masculines, il commença à éponger le sang. Juvia gémissait et pleurait de plus belle. Il s'en voulait, et était attristé par sa peur si grande.

 

 

« C'est presque fini... » Souffla-t-il pour la rassurer et la calmer.

 

 

Après avoir appliqué le désinfectant, il entoura le ventre de Juvia d'un bandage blanc qui protégera la plaie d'une quelconque aggravation. Après cela, et parce que la respiration de la bleue était encore assez agitée, il l'enlaça en se couchant sur le lit avec elle. Juvia s'accrocha au brun comme elle le pouvait, et elle commença à se calmer.

 

 

« Je suis désolé, je n'aurais pas dû crier, mais je commençais un peu à perdre mes moyens... » Souffla-t-il à l'oreille de la bleue.

 

 

Juvia tremblait. Sa respiration était haletante et elle avait du mal à retrouver ses esprits, de plus, le taciturne la tenait bien fortement contre lui. Il commença à l'embrasser dans le cou, il ne trouvait que ça pour la calmer.

 

 

« Gray-sama... Juvia va mieux, c'est bon. » Susurra-t-elle.

 

 

Gray se détacha un peu de la mage d'eau. Celle-ci lui adressait un sourire crispé.

 

 

« Je pense que tu t'es fait ça quand on était sur la falaise. » Proposa le brun en se relevant.

 

 

« Non... » Fit la bleue en hochant la tête négativement. « C... c'est une blessure que Juvia a depuis qu'elle est toute petite. »

 

 

Juste à prononcer ces paroles, Juvia se renfrogna et laissa échapper de faibles larmes qui dévalèrent ses joues sans un bruit. Alors c'était une séquelle de son enfance, cette blessure ? Il devait le savoir, il voulait savoir. Il la reprit dans ses bras et l'amena jusqu'à son canapé où il la déposa délicatement.

 

 

« Tu... veux m'en parler ? » Demanda l'Ice Maker.

 

 

« Hum... Juvia a honte... » Avoua-t-elle.

 

 

« Honte ? Tu as fait quelque chose de mal ? » Demanda Gray intrigué.

 

 

« Pas vraiment... Mais Juvia a honte de s'être laissé faire... Enfin, Juvia va vous expliquer... » Dit-elle.

 

 

Elle touchait nerveusement ses cheveux et regardait Gray en rougissant. Juvia tenait son ventre à l'endroit de sa blessure quand elle commença à conter son histoire.

 

 

« Quand Juvia était petite, elle n'a connu que l'orphelinat. Tous les enfants la détestaient, se moquaient d'elle. Au début, ça n'était qu'oral. Puis, c'est devenu de l'harcèlement purement physique, Juvia enchainait les menaces et les heures entières où elle se faisait taper. Les surveillants ne faisaient gère attention à Juvia car elle leur faisait peur. Et un jour, mes camarades m'ont agressée à coup d'opinel. J'ai évité tous les coups sauf un. » Fit-elle en montrant son ventre. « Après cela, quand ils ont vu que Juvia était blessée, ils sont repartis, satisfaits. Depuis, Juvia a 'peur' de cette cicatrice qui n'a jamais vraiment cicatrisé. C'est bête. »

 

 

Gray se remettait lentement de la révélation que venait de lui faire la bleue. Il était bouleversé, et plus qu'énervé contre ceux qui avaient fait subir ça à sa petite Juvia. Elle qui était si belle, si pure, qui n'avait rien demandé.

 

 

« Ils étaient jaloux. Jaloux de la superbe fille que tu es. » Cracha le mage de glace en regardant Juvia.

 

Juvia était touchée. Jamais personne ne s'était montré aussi gentil avec elle. C'était vrai, la guilde était très gentille avec elle, mais là avec Gray, elle sentait que c'était autre chose. Jamais on ne lui avait fait de compliments aussi directs.

 

 

« Merci, Gray-sama... » Souffla-t-elle.

 

 

Elle pleurait encore. Mais elle souriait. Son sourire illuminait son visage, et ses yeux pétillaient. Il aimait la voir comme ça, ça le rassurait.

 

 

« Je le pense vraiment... » Renchérit-il en essuyant les larmes du doux visage de Juvia.

 

 

Leurs regards restèrent emmêlés durant de longues minutes avant que Gray en vienne encore une fois à sceller leurs lèvres. Il mit ses mains sur na nuque de la jeune fille alors que ses pouces vinrent se placer sur ses pommettes rosées. La bleue positionna ses mains sur celles du garçon et approfondis le baiser comme elle put.

 

 

Lorsqu'ils se séparèrent, le brun marmonna.

 

 

« Je te dois vraiment des 'explications', non ? »

 

 

« Juvia le pense... » Acquiesça la jeune femme.

 

 

Il se leva, et alla sortir le moelleux au chocolat du four pour le poser sur la table. Il alla chercher Juvia qu'il porta en faisant attention à sa blessure au ventre, et l'installa confortablement sur la chaise, face à son magnifique goûter.

 

 

« Merci, Gray-sama ! » S'exclama-t-elle en le gratifiant d'un grand sourire.

 

 

Il lui rendit son sourire en s'installant en face d'elle. Ils commencèrent à déguster le gâteau qui fut délicieux. La gorge du brun se nouait, il avait peur de devoir tout lui dire et cela l'angoissait. Cependant, il était hors de question qu'il montre quoi que ce soit.

 

 

« Bon, qu'est-ce que tu veux savoir ? » Dit le brun d'un ton joueur.

 

 

« Juvia a le droit à combien de questions ? » Demanda Juvia, se prêtant au jeu.

 

 

« Autant que tu voudras. » Répondit Gray.

 

 

Juvia fit mine de réfléchir tout en continuant de manger son gâteau. Elle commença à fortement rougir et Gray se demandait si elle n'avait pas des questions ou des pensées bien perverses, ce qui eut le don de lui faire prendre une légère couleur vermeille lui aussi.

 

 

« Est-ce que Gray-sama aime bien embrasser Juvia ? » Osa-t-elle dire.

 

 

Première question qui n'était pas des moindres. Le brun se mordait la lèvre avec ardeur et détournait le regard.

 

 

« Il... il se pourrait bien que oui... » Avoua-t-il en un souffle.

 

 

La bleue afficha un rictus victorieux alors qu'elle préparait sa prochaine question. Soudain, on toqua à la porte. Gray laissa Juvia et alla ouvrir ; c'était Mirajane qui venait apporter le nécessaire à la jolie bleue. Elle avait son air évangélique au visage quand elle souffla à Gray.

 

 

« Vous ne faites pas de 'bêtises', hein ? » Avec un petit sourire en coin.

 

 

« Mira ! » Rouspéta le mage de glace, aussi rouge que les cheveux de leur amie à l'armure.

 

 

La démone entra dans la maison, suivie de Gray, et alla voir Juvia, attablée à la table du salon. Elle regarda son amie arriver, et lui dit bonjour en souriant. Mirajane s'agenouilla et vérifia quelques blessures de Juvia dues aux spores. Elle lui appliqua de la crème à certains endroits, ainsi que des pansements.

 

 

« Fais voir ton visage. » Dit Mirajane.

 

 

Juvia laissa la jeune femme l'ausculter.

 

 

« C'est bon, tes veines sont moins visibles, l'effet des spores s'anille. » Annonça-t-elle avec un sourire.

 

Le visage de Juvia s'illumina.

 

 

« Tu peux marcher ? » Demanda la blanche.

 

 

Juvia répondit par un non de la tête. La démone l'initia à se lever, ce que la bleue tenta de faire, mais le sol se déroba sous ses pieds, et elle entama une chute inévitable. Heureusement, Gray la rattrapa. Ils se fixèrent pendant plusieurs secondes et rougirent suite à ce contact visuel. Le brun la repositionna sur la chaise et Mirajane préféra en rester là pour aujourd'hui.

 

 

« Bon, je vais rentrer. » Elle adressa un sourire pétillant aux deux mages, et s'empara de son sac.

 

 

« Je pense que je reviendrais demain. » Continua-t-elle en cherchant ses clés.

 

 

« Très bien. » Acquiesça le brun.

 

 

Et Mirajane ferma la porte derrière elle. La mage d'eau finit sa part de fondant alors que celle de Gray était quasiment intacte. Juvia la regardait avec envie, alors, le mage de glace l'autorisa à la manger également. La bleue était aux anges.

 

 

« Gray-sama cuisine vraiment très bien ! » S'exclama-t-elle.

 

 

« C'est grâce à Ul ». Expliqua-t-il. « Elle s'absentait parfois et nous montrait comment cuisiner tout seul avec Lyon »

 

 

« Juvia voit... » Dit-elle en finissant la part du gâteau. Il n'en restait plus rien.

 

 

Gray regardait ce petit bout de femme avec attention. Il devait prendre une décision. Celle qui changerait toute sa vie, et c'est bien pour ça qu'il hésitait encore un peu. Le brun devint très vite rouge. Bon sang, même juste pour y réfléchir, il n'était pas à l'aise. Il enfouit ses mains dans ses poches et tourna la tête.

 

« Qu'a Gray-sama ? »

 

 

La petite voix de la bleue montrait son inquiétude.

 

 

« Rien Juvia, absolument rien » Répondit-il au tac-au-tac.

 

 

Il se mit à sa hauteur, et la regarda dans les yeux. Elle avait l'air très gênée et n'osait plus faire aucun geste. Il prit les mains de la bleutée avec délicatesse, se hissa sur ses genoux, pour finalement l'embrasser. Il attrapa les bouts de chair roses de Juvia avec ses lèvres pour leur offrir de tendres caresses. La mage d'eau répondait timidement en mettant ses mains derrière la nuque du brun.

 

 

Leurs respirations devinrent discontinues, balayées en permanences de soubresauts. Ils gémissaient, faisant grimper la température de la pièce encore plus rapidement. Les deux jeunes adultes découvraient des sensations qui leur étaient encore inconnues jusqu'ici, et cela les mettaient dans tous leurs états.

 

Gray rompit le baiser en s'éloignant un peu des douces lèvres de Juvia au bout d'une petite minute. Tous les deux étaient gênés, et n'osaient plus dire un mot.

 

 

Gray jeta un coup d'œil rapide à l'horloge du salon. Dix-neuf heures. Il regarda Juvia qui sanglotait lentement. Oui, il ressentait une véritable attirance pour elle. Mais était-ce réellement une simple attirance ? Pourquoi son cœur déciderait de tambouriner ainsi et ses joues de se colorer en écarlate si c'était le cas ? Il était amoureux.

 

 

La bleue le toisa d'un regard plus que noir et décida de se lever pour partir mais ses jambes ne tinrent pas et elle tomba sur les genoux. Gray se précipita pour voir si elle allait bien, mais elle le repoussa tout en essuyant les larmes qui dévalaient ses joues. Il expira une grande bouchée d'air, et se mit aussi à genoux, dos à la néréide.

 

 

« Pourquoi... » Sanglotait-elle. «  Pourquoi alors que vous n'aimez pas Juvia vous la faites autant souffrir... ?»  

 

 

Gray était désemparé. Il enlaça doucement la bleue par l'arrière, et elle se laissa faire. Il la câlina en la serrant contre son torse nu.

 

 

« Je ne me fiche pas de toi... Je crois que je suis tombé amoureux de toi. » Soupira-t-il.

 

 

Il sentit la respiration de Juvia brusquement se stopper. Elle se raidit, et ne fit plus un seul geste. Elle n'osait plus bouger. Son cœur tapait contre sa poitrine avec une vivacité hallucinante. Ses pupilles se dilatèrent, elle ne pouvait pas croire ce qu'elle venait d'entendre. A part si elle était définitivement folle, l'homme qu'elle aimait éperdument venait de lui faire une déclaration ? Inimaginable.

 

 

« Que...Gray-sama... ? » Bégaya-t-elle en tremblant.

 

 

Il desserra son étreinte, se leva, et la prit dans ses bras. Il la transporta jusqu'à 'leur' lit, et l'y déposa. Elle frotta ses yeux pour chasser les quelques larmes qui y apparaissaient, et lui adressa un faible sourire. Ses doigts jouaient ensemble pour chasser sa nervosité, mais ça n'eut pas vraiment d'effet.

 

Au bout d'un moment, elle osa affronter son regard et susurra.

 

 

« Comment un homme aussi parfait que Gray-sama pourrait aimer une femme aussi misérable que Juvia... ? »

 

 

Le brun dévisagea Juvia et souffla d'exaspération. Il s'assit à côté d'elle.

 

 

« Tu sais, je ne suis pas aussi 'parfait', comme tu le dis. Je suis même loin de l'être. J'ai des défauts. Beaucoup de défauts. »

 

 

Il essuya le visage de Juvia qui commençait à s'emplir d'eau. Elle pleurait à chaudes larmes, son esprit était perdu.

 

 

« Je ne suis pas plus parfait que toi. Tu as tes défauts, Juvia. Mais il ne faut pas qu'ils empêchent la superbe femme que tu es de s'accomplir. Accepte-toi comme tu es. »

 

 

Juvia évita à nouveau le regard de Gray. Elle se replia sur elle-même.

 

 

« Quand Juvia était petite, les autres lui ont suffisamment fait comprendre qu'elle n'était pas normale. Depuis, elle ne cherche plus à l'être. » Expliqua-t-elle simplement.

 

 

Le brun esquissa un léger sourire.

 

 

« Mais est-ce qu'il y a une définition de la normalité ? »

 

 

Juvia réfléchit quelques secondes. Mais elle avait beaux se creuser les méninges, elle n'en trouvait pas, et arriva à une seule conclusion.

 

 

« Non. »

 

 

« Bien. » Dit le brun, satisfait. « Est-ce qu'il y a une définition de la jalousie, par contre ? »

 

 

La bleue était surprise des questions de Gray, et encore une fois, elle fut l'effort de réfléchir.

 

 

« Oui. » Conclu-t-elle avec un sourire timide.

 

 

Le magicien des glaces attrapa délicatement Juvia qu'il installa entre ses jambes. Lui-même s'installa au fond du lit pour la câliner tendrement. Il s'amusa distraitement avec les fils turquins de sa camarade. Celle-ci enfouit la tête dans le coup de Gray, collant ainsi un peu plus leurs deux corps.

 

 

« Les autres traitaient souvent Juvia de sorcière, et elle avait le droit à des menaces au sujet de la pluie. » Dit-elle, avec une petite pointe de tristesse dans la voix.

 

 

« Tu étais dans un orphelinat avec des enfants non-magiciens ? » S'étonna le brun en arquant un sourcil.

 

 

« Exactement. » Acquiesça Juvia. « Mes parents n'étaient pas magiciens, je n'étais pas sensée l'être à la base. »

 

 

Gray l'embrassa sur le front et laissa reposer sa tête sur celle de Juvia. Celle-ci continua à parler. ;

 

 

« Juvia suppose que c'était pour se défendre, qu'elle a développé un pouvoir » Songea la bleutée.

 

« C'est fort possible. » Acquiesça Gray.

 

 

Ils se regardèrent durant plusieurs minutes. Les yeux dans les yeux. Essayant de connaître avec précision les pupilles de l'autre. Ils étaient absorbés par leurs tâches. Puis, comme si c'était devenu une habitude, Juvia embrassa le mage qui répondit tout de suite. C'était eux deux à ce moment, et il n'y avait plus rien d'autre. Juste le gout frais de leurs lèvres, leur faisant partager un moment unique.

 

 

Juvia décolla ses lèvres de celles de Gray. Elle le trouvait terriblement craquant. Ses lèvres gonflées, et rougies par leurs derniers actes, l'inférieure légèrement tombante. Surplombées par ses magnifiques yeux persans qui la regardaient fixement. Juvia l'enlaça encore plus. Elle était folle de cet homme.

 

 

« Gray aime vraiment Juvia ? » Osa-t-elle demander.

 

 

Le concerné émit un grognement rauque alors que la bleue fuyait maintenant son regard. Elle n'en revenait pas, elle avait osé le lui demander. Ses joues prirent une teinte rosée, et elle les camoufla. Le mage de glace avait la gorge nouée. Sa cage thoracique était compressée d'un sentiment étrange. Il avait chaud. Très chaud, et uniquement au visage. Il se racla la gorge, et dans un sifflement à peine audible, il parvint à dire.

 

 

« Oui. » C'était le grand maximum de ce qu'il pouvait prononcer. Le reste ne pouvait pas sortir de sa gorge.

 

 

Juvia souffla de satisfaction, et dans un élan de force (si on prenait compte de son état faible), elle se hissa sur les jambes, et regarda ainsi l'élu de son cœur dans les yeux.

 

 

« Dites-le à Juvia. » Demanda-t-elle.

 

 

« Quoi ? » S'étonna Gray.

 

 

« Dites-lui que vous l'aimez »

 

 

Le taciturne se figea sur le coup : Juvia n'avait jamais osé demander une chose pareille avec tant d'assurance, et, d'ailleurs, elle en faisait preuve. La jeune femme lui faisait face en le regardant avec insistance, sans osciller un sourcil, elle était sûre d'elle, et d'un côté, le mage aimait ça. Joueur, il commença à arquer un sourcil, et Juvia put deviner qu'il souriait.

 

 

« Allez... » S'impatientait-elle. 

 

 

Gray la laissa mijoter encore un peu. Conscient qu'elle n'en pouvait plus et qu'elle n'attendait plus qu'il ne prononce ces trois mots, Gray ne pouvait pas s'empêcher de la faire languir. Cependant, lui non plus n'en pouvait plus. Il s'approcha de son oreille pour lui susurrer.

 

 

« Je t'aime. »

 

 

Le petit rire cristallin de Juvia si agréable aux oreilles de l'Ice Maker souleva une atmosphère apaisante dans la pièce. Et celui-ci l'embrassa avec douceur.

 

 

Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre pendant plusieurs minutes. Se chuchotant des mots doux à l'oreille, appréciant la chaleur de la proximité entre leurs deux corps. Ils se sentaient bien.

 

Plus tard, dans la nuit, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre.

 

 

 

 

Le soleil était déjà haut alors que Juvia s'éveillait. Elle fut surprise d'être enlacée par deux grands bras musclés. En regardant mieux, elle aperçut la marque de la guilde de Fairy Tail sur le torse musclé qui la tenait fermement. C'est là qu'elle se souvint.

 

 

Gray lui avait annoncé qu'il l'aimait la veille. Ce fut alors la plus belle soirée de toute sa vie. Jamais elle ne s'était sentie aussi bien, et épanouie. Elle se blottit encore plus contre le brun, le réveillant au passage.

 

Un grognement rauque se fit entendre, et Gray bougea légèrement sous la couette. Il regarda Juvia de ses iris ébènes et susurra.

 

 

« Bonjour... »

 

 

« Bonjour, Gray-sama. » Fit la bleue en souriant.

 

 

Le taciturne embrassa sa compagne sur les épaules et dans le cou en la câlinant. C'était un merveilleux réveil. Tous deux étaient avec la personne qui leur était la plus chère au monde, et c'était un pur bonheur.

 

 

« Bien dormi ? » S'enquit le mage de glace.

 

 

« Très bien. Et vous ? »

 

 

« Je n'ai jamais aussi bien dormi. » Affirma Gray avec une voix enjouée.

 

 

Ils s'éveillèrent lentement, prenant le temps de se câliner. Puis, le brun se leva, laissant Juvia qui ne pouvait pas encore se lever seule. Elle regarda son amour se préparer avec admiration.

 

 

« Gray-sama aidera Juvia à réapprendre à marcher ? » Demanda-t-elle timidement.

 

 

Gray acquiesça en souriant.

 

 

« Bien sûr. Je t'aiderais. » Affirma-t-il.

 

 

Il prit Juvia dans ses bras et la mena jusqu'à la salle à manger. Pour qu'elle se sente bien, il l'assit sur un coussin avant de rapidement l'embrasser. Avec attention, il lui prépara un copieux déjeuner, pour lui faire plaisir. Lui ne prenait que son café habituel.

 

 

Dehors, le ciel était dégagé, et ne laissait entrevoir presque aucun nuage. Cela présageait d'une excellente journée. Néanmoins, le brun n'avait pas encore décidé de ce qu'ils allaient faire. C'est ce qu'il demanda à la mage d'eau.

 

 

« Juvia suivra Gray-sama où il ira. » Se contenta-t-elle de dire.

 

 

Voilà qui ne l'aidait pas trop. Il passa une main distraite dans ses cheveux corbeaux comme il avait l'habitude de le faire et se leva pour débarrasser le petit déjeuner.

 

 

« On ira à la guilde, alors. » Déclara-t-il lorsqu'il eut fini de tout ranger.

 

 

Juvia approuva en un sourire et le brun l'embrassa encore une fois. Ils ne voulaient plus se quitter, maintenant qu'ils étaient ensemble. C'était le bonheur.

 

 

Juvia regarda ses jambes, et afficha un air préoccupé. Elles lui semblaient comme mortes, impossible de savoir si elle pourrait marcher. Une larme menaça de couler de son œil gauche, et elle s'empressa de l'essuyer ; il ne fallait pas qu'elle se laisse aller.

 

 

D'un coup, elle monta le regard, pour tomber nez à nez avec Gray qui la regardait avec attention. Il lui tendit les bras, le regard déterminé.

 

 

« Lève-toi. Prends appuis sur mes bras. » Ordonna-t-il.

 

 

« Mais... »

 

 

« Il n'y a pas de 'mais'. Tu veux remarcher ? Fais-moi confiance. » Insista Gray, le regard sévère.

 

 

La bleue dut réprimander une larme. Elle ne reconnaissait plus vraiment le mage de glace et avait peur de le décevoir. Elle s'appuya sur les bras de ce dernier, et misa sur toute la force de ses bras pour se lever, puisque ses jambes ne la portaient que très peu. Dès qu'elle y fut parvenue, elle dut s'empêcher de tomber tant ses jambes tremblaient.

 

 

« Allez, fais un pas vers moi. » Demanda Gray en se reculant un peu.

 

 

Juvia lança un regard offusqué au brun ; comment pouvait-elle faire une telle chose ? Elle n'arrivait même pas à tenir debout.

 

 

Elle tenta donc d'amorcer un pas, mais dès que son pied toucha le sol, elle entama une chute. Elle fut retenue de justesse par Gray qui la prit dans ses bras avant de la poser de nouveau devant elle.

 

 

« Recommence. » Ordonna-t-il.

 

 

Et Juvia s'exécuta. Avant de retomber. Mais sous la direction de Gray, elle recommença, et cela pendant plus d'une heure.

 

 

« Ca suffira pour aujourd'hui. » Annonça Gray en réinstallant Juvia sur une chaise.

 

 

Celle-ci était essoufflée, et reprenait difficilement son souffle. Elle était beaucoup moins endurante qu'avant, et avait du mal à tenir un effort physique, aussi court qu'il soit. Le brun l'embrassa, peut-être pour la récompenser, et la prit dans ses bras. Il afficha un sourire satisfait.

 

 

« Tu as vu, tu as presque réussi à faire un pas, c'est un début ! » S'exclama-t-il.

 

 

Juvia sourit : le brun était redevenu comme avant. Peut-être était-ce l'angoisse qu'il se faisait pour elle qui lui donnait ce côté froid. C'était sans doute cela, et Juvia s'en réjouissait. Elle le câlina longuement, profitant de la chaleur de ses bras imposants.

 

 

Juvia caressa doucement la joue fraichement rasée de son amour et s'attarda, plus haut, sur sa cicatrice. Elle surplombait son arcade et elle offrait une petite fente agréable au toucher de la bleue. Cette-dernière posa ses frêles lèvres sur celles du mage de glace.

 

 

Puis, celui-ci décida de se lever. Il mit Juvia dans son fauteuil après l'avoir recouverte d'un blouson assez chaud. Le temps, en cet hiver se rafraichissait grandement. Puis, ils sortirent.

 

 

Juvia eut un frisson quand sa peau fut en contact avec la brise hivernale, mais elle tenta de ne rien laisser paraître. Elle afficha même un grand sourire. Elle était heureuse de pouvoir mettre le pied dehors malgré son handicap. C'était une chance, et elle le savait.

 

 

La jeune femme lança un regard par-dessus son épaule, et aperçut Gray qui sifflotait gaiement. Elle lui adressa un sourire bienveillant, et le brun lui rendit en lui caressant furtivement la joue du bout des doigts.

 

Au bout d'un moment, ils arrivèrent devant le bâtiment de leur guilde et y rentrèrent. Certains membres se tournèrent vers eux alors que d'autres étaient plongés dans des discutions animées. Lucy ne tarda pas à sauter sur la mage d'eau qui la réceptionna en l'enlaçant. Les deux jeunes femmes s'enfermèrent dans une étreinte bienveillante, et la blonde demanda des nouvelles de son amie.

 

 

« Juvia va mieux. Gray-sama s'occupe bien d'elle. » Affirma la néréide dans un hochement de tête positif.

 

 

« Tant mieux ! » S'exclama la mage des étoiles.

 

 

Lucy se redirigea vers le bar laissant les deux amants ensemble.

 

 

« Bon. » Commença le brun. « On va se boire quelque chose ? »

 

 

« Oui ! » Acquiesça la bleue en souriant.

 

 

Gray installa la bleue à une table et alla chercher deux verres de sirop de menthe. Après cela, la journée se passa sans encombre. Gray se battait avec Natsu alors que Lucy et Juvia, dépitées, les regardaient de leur place.

 

 

Vers dix-neuf heures, les jeunes gens furent rentrés chez eux. Juvia contemplait toujours ses jambes qui ne voulaient pas obéir à ses ordres alors que le brun s'afférait à préparer le repas. La mage d'eau s'ennuyait ferme, et attendait patiemment l'arrivée de Gray avec le plat.

 

 

Justement, dès qu'il arriva, la bleue se jeta comme une affamée sur le bon gratin-dauphinois qu'avait concocté le mage constructeur. Ce dernier fut amusé, et se mit lui aussi à table. C'était une jolie soirée d'hiver, et les flocons commencèrent à tomber. Juvia était émerveillée, et dès qu'elle eut fini de manger, elle demanda à Gray de se rendre dans leur chambre pour les observer. Il le fit sans hésiter.

 

 

La Lockser était comme une enfant devant le spectacle blanc. Elle suivait tous les flocons des yeux, jusqu'à ce qu'ils rejoignent la couverture blanche qui se rependait déjà sur le sol. Elle s'accouda au rebord de la fenêtre qui se trouvait derrière le lit, et regarda.

 

 

Le brun, lui, était amusé par l'attitude de son amour qu'il regardait en rigolant, mais d'une manière bienveillante. Au bout d'un moment, il posa doucement ses lèvres sur l'épaule de la jeune femme qui eut un tressaillement de surprise. Elle se recula un peu pour tomber entièrement dans les bras protecteurs du brun qui l'enlaça. Gray l'embrassa langoureusement et la coucha sur le lit.

 

 

La mage d'eau approfondit le baiser, mais ses jambes restaient immobiles, elle ne pouvait rien faire d'autre. L'ice Maker la regarda, les lèvres rougies par leur précédent baiser, et les yeux emplis d'envie, de désir. Cependant, il se coucha sur le côté. Surprenant la mage d'eau qui bascula elle aussi sur le côté.

 

 

« Gray-sama... ? » Demanda-t-elle surprise.

 

 

Il tourna la tête vers elle.

 

 

« Tu es encore trop faible. Je te ferais mal à coup sûr. » Expliqua-t-il, quelques rougeurs sur les joues.

 

La bleue acquiesça en souriant. Elle se colla au torse musclé du brun, et nicha la tête dans son cou. Ils passèrent la nuit ainsi.

 

 

 

 

Nous étions déjà l'après-midi quand Juvia ouvrit enfin les yeux. L'horloge affichait trois-heures trente et la bleue ne put contenir un hoquet de surprise. Jamais de sa vie elle n'avait dormi aussi tard. Le brun, lui, était toujours avec elle, l'entourant de ses grands bras musclés. Elle sourit, et déposa un faible baiser humide sur les lèvres du jeune homme qui grogna.

 

 

« Juvia... »

 

 

La concernée fut étonnée quand il lui fit signe, toujours les yeux fermés, de venir contre lui encore plus. Elle s'exécuta et embrassa avec affection le signe de la guilde bleu nuit. Gray frémit.

 

 

« Gray-sama... ? » Souffla la bleue pour un peu plus le réveiller.

 

 

Le concerné enroula ses mains dans les fils céruléens de la demoiselle avant de jouer avec un instant. Il commença doucement –et maladroitement- à tresser les cheveux de Juvia. Ce fut au bout de quelques minutes qu'il daigna enfin ouvrir les yeux, avant de les poser dans ceux de la bleue.

 

 

« B'jour. » Murmura-t-il.

 

 

« Bonjour, Gray-sama. » Répondit la bleue.

 

 

Il laissa son amour pendant quelques secondes pour s'étirer et se leva du lit. Juvia fit de même, mais ne quitta pas le matelas. Ses jambes étaient toujours aussi mortes.

 

 

Quand Gray fut habillé, il prit Juvia dans ses bras et l'installa sur une chaise de la salle à manger.

 

 

« Tu veux manger ? » S'enquit-il.

 

 

« Juvia n'a pas vraiment faim... » Avoua la mage. « Mais elle prendrait bien volontiers un verre d'eau. »

 

 

Gray s'exécuta, et quelques secondes après, Juvia buvait l'eau fraiche qui parcourut son gosier, lui faisant un bien fou.

 

 

« Merci. » Souffla-t-elle.

 

 

Un sourire s'afficha sur le visage du Fullbuster qui rangea la carafe d'eau.

 

 

« Je te propose que nous restions là aujourd'hui. » Proposa-t-il. « Il est déjà tard. »

 

 

« Oui » Acquiesça la bleue en souriant.

 

 

Ils s'installèrent alors sur le canapé, Juvia étant entre les jambes du Fullbuster. Elle laissa reposer sa tête sur son épaule, et le brun en profita pour embrasser son cou avec tendresse. Un petit rire cristallin s'échappa de la gorge de la bleue.

 

 

« Juvia aime Gray-sama. » Annonça-t-elle d'une voix suave alors que le brun commençait à la coucher sur le canapé.

 

 

Il fit doucement remonter la légère nuisette qui composait la seule tenue de la Lockser et commença à embrasser la naissance de sa poitrine. Juvia laissait échapper quelques gémissements, et le brun en était très satisfait.

 

 

« Moi aussi, Juvia. » Souffla-t-il contre son oreille.

 

 

Doucement, il enleva le vêtement, le corps de la bleue étant à sa merci. Il caressa avec tendresse la blessure de la mage qu'il avait pour optique d'épargner –il devait y faire attention. Et, il titilla un de ses seins. La bleue, devenant de plus en plus folle. Elle était au paradis.

 

 

Les jambes de Juvia ne pouvaient peut-être plus la porter pour le moment, mais sans le vouloir, elles l'avaient aidée à aller vers son avenir. Vers son futur avec Gray.


 

J'ai enfin fini cet os qui fait plus de 10100 mots ! Vous vous rendez compte ! J'ai finiiii ! Bref. Gros pétage de câble. #on a perdu Juvia. J'aime bien cet os, même si il y a des moments que je voyais autrement et dont je suis un peu déçue, mais il y en a relativement peu. Vous aurez remarqué qu'il y a des petites ébauches de lemon dans mon écrit. Certaines personnes me demandent d'en écrire des entiers, mais j'ai encore un peu de mal, je l'avoue. Déjà, ça, j'ai honte, alors un lemon entier ! Mais n'hésitez pas à me dire en commentaire si vous trouvez que c'est une bonne idée. A ce moment, j'aurais pas mal d'idées d'écrits uniquement avec des lemons qui seraient assez.... chauds. C'est le cas de le dire.

 

Sinon, j'espère que vous aurez aimé mes descriptions que j'ai particulièrement soigné, ainsi que le caractère de Gray et les questions qu'il se pose que j'ai essayé de faire durer le plus possible même si au final il lui a tout dit super tôt x)

 

→ Je remercie très spécialement Erza et Cana pour la petite bêta-lecture, qui m'a bien aidée à continuer, même si elle était très légère.



Bref, j'attends vos avis avec impatience. A plus !

Juvia


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