Aucun repos
Caserne 126 — 6 h 42
La 126 venait d’arriver pour leur garde de 24 heures. Le café fumait à peine dans les tasses quand la sirène hurla, perçant la tranquillité matinale comme un coup de tonnerre.
— Ça commence, grogna Judd, résigné, en reposant sa toast à moitié beurrée sur l’assiette, le regard déjà fixé sur le garage.
— Même pas eu le temps de goûter au café… râla Paul, les sourcils froncés, la tasse toujours à la main, tremblant légèrement de frustration et de sommeil.
Du fond du vestiaire, TK et Mateo déboulèrent au pas de course, les bottes résonnant sur le carrelage humide. TK luttait nerveusement sur sa chemise pour la faire rentrer dans son pantalon et tira la sangle de sa ceinture. Mateo, tentait tant bien que mal de boutonner son uniforme, un pan de tissu volant derrière lui comme une cape improvisée, tandis qu’il grimpait déjà dans le camion.
La radio grésilla, crachotante et pressante :
— Feu de véhicule avec risque de propagation. Coin 8th et Lamar.
Les moteurs rugirent, vibrant sous leurs pieds, et les portes du garage s’ouvrirent avec un claquement sec qui fit sursauter même les plus endormis. Les gyrophares s’allumèrent, projetant des éclats bleus et rouges sur les murs de la caserne. En quelques secondes à peine, la 126 s’élança dans les rues encore grises du petit matin, laissant derrière elle la chaleur de la cuisine et le parfum du café.