Tranche de vie
Le calme régnait enfin dans la maison… du moins jusqu’à ce que TK découvre la scène du crime.
Il resta planté devant le mur du couloir, une pile de vêtements qu’il s’apprêtait à aller ranger à la main, l’air mi-consterné, mi-amusé.
— Carlos ? appela-t-il.
— Mmh ? répondit l’autre depuis la cuisine.
— Tu devrais venir voir ça. Tout de suite.
Carlos apparut dans l’embrasure de la porte, un torchon sur l’épaule.
— Qu’est-ce que… oh non.
Sur le mur, trônait une immense fresque de crayons de couleur : un soleil à cinq rayons, deux trucs qui ressemblaient à des bonshommes et une forme qui devait représenter une maison.
Une boîte de crauyon ouverts gisait sur le plancher, avec quelques bouchons laisser à l’abandon.
— C’est… détaillé, commenta Carlos, les bras croisés.
— humph…, fit TK. Sauf que ça, c’est pas du papier, c’est notre mur. Carlos, dis-moi qu’ils ont pas utilisé les marqueurs permanents.
Carlos ramassa un feutre.
— Ça devrait se nettoyer…
TK se tourna vers son mari.
— Alors monsieur l’enquêteur. On à les armes du crime, maintenant essayons de trouver notre coupable…
Il prit une grande inspiration, puis appela d’une voix ferme :
— Jonah ! Rose ! Venez ici, s’il vous plaît !
Les deux enfants arrivèrent la mine faussement détendue.
— Oui, papa ? fit Rose.
— Qu’est-ce qu’il y a ? ajouta Jonah.
Carlos désigna lentement le mur du couloir.
— Quelqu’un veut m’expliquer ça ?
Jonah écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en voyant la fresque.
— C’est pas moi !
— C’est pas moi non plus, ajouta Rose.
— Oh, intéressant, dit TK en croisant les bras. Donc… le mur s’est dessiné tout seul ?
— Non, mais… commença Jonah. C’est vrai, c’est pas moi ! C’est Rose.
— C’est pas vrai ! répliqua Rose, offusquée. Il ment ! C’est lui !
— Moi ?! C’est toi qui voulait faire des dessins tout à l’heure !
— C’est pas vrai ! cria Rose, les joues rouges.
— Stop ! intervint Carlos, levant la main. On respire, tout le monde.
TK prit le relais, plus calme.
— Écoutez, on ne va pas se fâcher, d’accord ? Mais on ne dessine pas sur les murs. On utilise du papier, compris ?
— Même pas un petit dessin ? tenta Rose, les yeux ronds.
— Même pas, confirma Carlos en essayant de garder son sérieux.
— D’accord… soupira-t-elle.
Carlos échangea un regard avec TK.
— Alors, ajouta-t-il. La prochaine fois que vous voulez dessiner, ce sera sur du papier, ok ?
— Mais moi j’ai rien fait ! protesta Jonah.
TK leva la main pour demander le silence.
— Ok, soupira Jonah.
— Promis, ajouta Rose.
— Super, dit TK. Allez, filez jouer maintenant.
Les deux enfants s’éloignèrent en courant vers leur chambre.
Un silence retomba. TK et Carlos restèrent un moment à contempler le mur décoré.
Carlos finit par souffler :
— On est d’accord que c’est Rose.
— Totalement Rose, répondit TK sans hésiter.
— Je savais que c’était elle, avant même qu’elle se trahisse toute seul… ajouta Carlos.
— Bon, essayons de nettoyer tout ça…
Carlos rigola, passa un bras autour de sa taille.
— On peut toujours repeindre si ça ne part pas…