[Nathaniel] Le déménagement

La journée avait été rude. Su s’étirait en regardant par la fenêtre de son nouvel appartement la vue qui s’offrait à elle. La ville qui revêtait sa parure de nuit était magnifique vue d’ici. Il faut dire que du haut de son douzième étage, elle pouvait voir loin. Elle n’avait d’ailleurs pas encore osé mettre un pied sur le balcon, la sensation de vide était déjà bien assez présente pour qu’elle s’aventure à aller plus loin. La fenêtre grande ouverte laissait pénétrer une brise douce qui parcourait la peau nue de ses bras recouverts de gouttelettes de sueur. Un frisson hérissa sa peau de chair de poule, après un travail aussi intense, elle se sentait vidée.

-Tiens.

Elle sursauta, Nathaniel venait d’apparaitre comme par magie à ses côtés et lui tendait une bouteille d’eau. Elle la prit, détachant difficilement son regard de ce torse nu recouvert de sueur puis bu une longue rasade d’eau fraiche.Ça avait pris toute la journée. Depuis ce matin, ils n’avaient fait que bouger des meubles, monter les nouveaux, embarquer des cartons, nettoyer l’ancien studio désormais trop petit. Les amis et la famille avaient été nombreux à lui venir en aide en fonction de leur emploi du temps, Castiel avait même aidé Nathaniel à porter une armoire un peu lourde et ce sous le regard ébahie des autres copains. Sa mère lui avait d’ailleurs reprochée à mi-voix d’être encore célibataire alors qu’elle était entourée de temps de jeunes gens à croquer. Au final, seul Nathaniel était resté l’aider pour fignoler l’installation, l’aidant à fixer des cadres au mur, passer les rideaux sur les tringles ou encore empiler les cartons à un seul endroit pour pouvoir circuler.

-Merci.Dit-elle en lui rendant la bouteille

Il avait fait une chaleur torride aujourd’hui. Su n’aurais pas été contre une petite pluie rafraichissante mais le ciel en avait décidé autrement. Il faisait encore terriblement chaud malgré ce léger vent et la tombée de la nuit. Maintenant que tout était fini et qu’il ne restait plus que les cartons à déballer ainsi que deux ou trois autres trucs à mettre en place, elle se dit que finalement, un temps pareil n’était pas pour lui déplaire. Surtout lorsqu’elle posait les yeux sur l’élu de son cœur.Celui-ci d’ailleurs franchis la baie vitré, posant les pieds sur le balcon et prenant appuis sur la balustrade. Elle ne pouvait pas rester plantée là comme une idiote et prit donc son courage à deux mains, mettant un pied devant l’autre tout doucement, avançant précautionneusement. Son petit manège n’avait pas échappé au regard perçant du beau blond.

-Qu’est-ce qu’il y a Su ?

-Je…J’ai un peu peur du vide…

Il éclata d’un rire cristallin et chantant, bon enfant. Su frissonna en l’entendant rire ainsi, il était si beau lorsqu’il riait !

-Il n’y a que toi pour prendre un appartement au 12ème en ayant le vertige.

-Te moque pas Nathaniel… J’ai craqué sur le salon et son parquet ancien.

-C’est vrai qu’il est magnifique… Dit-il en reprenant son sérieux. Allez, viens ! Tu verras comme on est bien ici.

Il lui tendait maintenant la main, l’incitant à le rejoindre. Une main tendue bien plus que tentante qui balayait ses peurs et lui faisait vibrer le cœur. Elle s’approcha et attrapa la main tendue, savourant avec délice le contact de sa peau contre la sienne.

-Tu vois, ce n’était pas si difficile.

Elle se positionna à côté de lui sur le balcon, profitant encore une fois de la vue qui s’offrait à elle. Elle ferma les yeux, inspirant une grande bouffée d’air pur puis les rouvrit pour contempler le soleil couchant.

-C’est magnifique !

-Oui… Magnifique…

Elle tourna la tête vers Nathaniel, dont le ton était étrange puis écarquilla les yeux alors que ces lèvres entrèrent en contact avec celle du jeune homme qui s’était penché à sa rencontre. Bien vite, elle oublia la surprise qui l’avait saisie pour profiter pleinement du moment. Sa main n’avait pas lâchée la sienne, la seconde vint se placer derrière sa nuque, glissant les doigts entre ses cheveux et orientant son visage pour rendre le baiser plus intense, plus profond.Elle prit appuie de sa main libre sur son torse, sentant les muscles puissant jouer sous la peau nue.

Bientôt, il lâcha sa main pour pouvoir glisser ses doigts le long de son dos, la serrant contre lui à l’étouffer. Ses lèvres se séparèrent ensuite des siennes alors qu’elle-même cherchait à retrouver ses esprits, il glissa son visage le long du sien, sa joue contre la sienne, les lèvres à quelques centimètres de son oreille.

-Il y a tellement longtemps que j’attendais ça.

Il avait la voie rauque, Su tremblait maintenant comme une feuille alors qu’elle sentait son corps pressé contre celui de l’homme qu’elle aimait, son parfum puissant mêlé à l’odeur de sa sueur lui donnait un côté viril et irrésistible.Elle gémit alors que ses lèvres commencèrent à picorer son cou, que ses dents taquinèrent le lobe de son oreille. Sans qu’elle sache trop comment c’était arrivé, elle se retrouva plaquée contre la baie vitrée qui donnait sur le balcon. Le froid de la vitre était saisissant de contraste par rapport à la chaleur du corps qui se pressait contre le sien.Elle gémit en murmurant son nom avant de se retrouver muette, la bouche scellée par celle de l’homme.

Inconsciemment, ses mains s’agrippèrent à son cou alors que celles de Nathaniel se glissèrent sous ses fesses pour la porter collé-serré jusque dans le salon. Il guida leur chute sur le sol, maintenant le corps de Su plaqué contre le sien d’une main dans le dos alors que l’autre prenait appuis sur les lames du parquet.

Vorace, il la parcourait de baiser, glissant ses mains sous son débardeur, effleurant le tissus de ses sous-vêtements. N’y tenant plus, Su se cabra en enlevant son débardeur alors que Nathaniel luttait contre l’attache récalcitrante de son short en jean. Elle l’aida à la déshabiller, puis l’attira à elle laissant au passage sur le dos du jeune homme des traces de griffures écarlates, symboles de son désir et de son impatience. Elle se moquait de la dureté du sol dans son dos, ressentant plus intensément encore la douceur de la peau contre la sienne.Elle glissa ses doigts sous l’élastique du caleçon puis sous celui du boxer en dessous, frôlant au passage la douceur si particulière la peau à cet endroit. Nath gémit et lui mordit le cou alors qu’elle saisissait le membre érigé.Elle désirait cet homme comme elle n’avait jamais rien désiré d’autre, elle ne voulait faire plus qu’un avec lui.

-at.. attends… Arrête !

Elle leva des yeux perdus vers l’élu de son cœur, il la désirait pourtant, il l’avait assez fait comprendre.

-On ne peut pas, je n’ai pas de protections…Elle sourit en se dandinant pour se dégager de sous lui.

-J’en ai moi.

Nue comme au premier jour de sa vie, légèrement rougissante à cause de la situation, elle se releva et entraina Nathaniel vers sa chambre se penchant vers sa table de chevet en fouillant pour trouver l’objet salvateur.Nathaniel aussi avait les joues écarlates, il avait dut profiter du spectacle de la belle, penchée en avant pour fouiller dans sa table de chevet. Le préservatif en main, elle rejoignit le jeune homme, passant ses bras autour de son cou et l’embrassant, réveillant de nouveau l’ardeur qui les consumait quelques secondes auparavant.Elle n’avait pas encore eu le temps de faire son lit et le matelas lui semblait rêche alors qu’ils s’allongèrent dessus, se découvrant réciproquement l’un l’autre dans des caresses de plus en plus poussées.Allongée sur le dos, Su gémissait de plus en plus alors que les caresses de Nathaniel se faisaient plus précises. Il plongea un doigt dans son intimité alors que sa langue laissait une trace humide sur l’un de ses mamelons érigés. Ni tenant plus, elle cria son nom, l’attirant en elle, le guidant pour en finir avec ce jeu qui n’avait que trop duré.

Quand dans un dernier mouvement de bassin il se libéra en elle, elle frissonna d’un plaisir qui allait bien au-delà de ses rêves les plus fous.