Assassin's Creed Syndicate - Rapture

Chapitre 2 : Chapitre 2 - Damn Evie Frye

1869 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/03/2018 00:05

Les personnages d'Assassin's Creed appartiennent à Ubisoft.

La famille Keller est mon invention.

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La nuit a enveloppé Londres de son manteau noir quand la porte d'entrée grince à nouveau. Hazel Grace dépose la chemise presque réparée sur le lit avant de secouer sa sœur qui dort déjà profondément.


« Mais quoi ? » Gémit cette dernière en essuyant un petit filet de bave de son menton.


« Papa est rentré. » Lui souffla Hazel tout en dégageant ses grosses boucles désordonnées de son visage.


Helen et son père avaient toujours été très proches. Bien plus proches que la majorité des filles et leur géniteur à cette époque. Ils partageaient l'amour des travaux manuels, du travail bien fait, et des chaussures vernies. Pour rien au monde, la jeune femme ne manquait une occasion de discuter un peu avec lui, bien que cela implique de dormir moins.


Les deux sœurs se rendirent jusqu'au salon pauvrement meublé et enlacèrent le quinquagénaire avec tendresse.


« Mes filles ! » Lança Harry Keller en esquissant un sourire, illuminant un peu son visage fatigué.


« Je vais faire du thé. » Chanta Hazel tout en s'éloignant de cette douce routine.


« Fais donc, Madame parfaite. » Rétorqua Helen avec un clin d'œil.


Harry se laissa mollement tomber dans le vieux fauteuil en cuir à côté de la cheminée, et se massa les tempes de ses mains calleuses d'ouvrier. Il travaillait énormément, et sa vie ne se résumait désormais plus qu'à réparer à vitesse grand V toutes les machines défaillantes de l'usine à laquelle il appartenait. Un métier difficile qui l'avait fait vieillir prématurément.


« Alors mes princesse ? Cette journée ? » Demanda-t-il en prenant dans les mains la tasse qu'Hazel lui tendait, laissant une douce chaleur se diffuser sur sa peau.


Elles se regardèrent, toutes les deux n'ayant qu'un seul nom en tête : Frye. Mais le prononcer risquerait de révéler l'activité d'Helen, ce que cette dernière refusait obstinément de faire en présence de son cher père. S'il avait la moindre idée de ce dans quoi sa petite fille s'était enrôlée, il en tomberait malade. De plus, Harry avait plusieurs fois sous-entendu que l'arrivée des jumeaux Frye n'était pas une mauvaise chose, et qu'ils arriveraient peut-être à rendre la vie meilleure dans la Capitale.


Apparemment, Evie était une femme splendide et très intelligente. Jacob quant à lui… Inutile d'en faire un dessin puisqu'Helen l'avait vu de très près, et qu'il avait tout d'une brute.


Enfin ce n'étaient pas eux qui lui avaient donné sa chance, et un travail. Seuls les Blighters avait eu pitié d'elle – de lui, peu importe – et l'avaient engagée sans poser de question. C'était grâce à Roth qu'Helen réussissait à alléger les épaules de son père, et c'était bien trop facile de se proclamer grand seigneur en créant les Rooks pour « libérer » une ville moisie jusqu'à la moelle. Trop facile d'arriver sur un château branlant et de n'avoir qu'à foutre un coup de pied dedans pour que tout s'écroule.


Helen sursauta quand Hazel lui envoya un coup de coude. « J'ai réparé les chaussures d'un grand avocat ! » Lança-t-elle sans réfléchir avant de fusiller son ainée du regard.


Officiellement, Helen travaillait comme apprentie chez un cordonnier. C'était tout ce qu'elle avait trouvé avec des horaires suffisamment pauvres pour que son paternel ne puisse jamais lui rendre visite.


Le vieil homme sourit et caressa ses enfants du regard avant de s'endormir doucement dans son fauteuil.


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Jamais ô grand JAMAIS Harry Keller ne devait se douter de quoi que ce soit. Songea Helen en étouffant un gémissement tandis que sa sœur serrait son bandeau au maximum contre sa poitrine. Quand Hazel Grace lui tendit sa chemise, elle ouvrit de grand yeux émerveillés : comme neuve.


« Pourquoi tu ne quittes pas les Blighters ? » Demanda la belle blonde en s'emparant d'un ruban pour chignon.


« Pour faire quoi ? » S'agaça Helen qui essayait tant bien que mal de dissimuler ses énormes cernes en les frottant vigoureusement avec ses doigts.


Hazel soupira d'impatience. « Pour rejoindre les Rooks espèce de pomme ! »


« Tu plaisantes ?! »


« Pas avec ça non. » Répliqua l'ainée en contraignant sa sœur à la regarder droit dans les yeux. « Tu te rends bien compte que les Rooks sont de plus en plus nombreux. Et ta bande de charlots là… » Elle fronça les sourcils et sentit son estomac se nouer. « Vous allez droit dans le mur. Si ce n'est pas un rook qui aura raison de toi, alors l'un des jumeaux s'en chargera. »


Helen se libéra de l'emprise d'Hazel et recula d'un pas, visiblement exaspérée. « Tu ne comprends pas. Y'a un an, j'ai sonné partout pour trouver un travail. Il n'y a que les portes des usines qui étaient grandes ouvertes. Personne ne voulait nous aider, comment tu peux avoir oublié ça ? Les regards des voisins après la mort de maman, les rumeurs… » Elle boutonna sa veste et attrapa son béret. « Toi tu t'es fait renvoyer comme une malpropre parce que tu as une santé fragile. Qui s'est soucié de papa, ouvrier pauvre avec deux filles sans la moindre dot sur les bras ? »


Un silence pesant s'installa dans la petite chambre. La réponse, Hazel l'avait entendue des centaines de fois : Les Blighters par-ci, les Blighters par-là. Ce maudit Roth qui savait où trouver les âmes les plus fragiles et corruptibles. Ce qui lui sautait aux yeux néanmoins, mais qu'Helen n'avouerait jamais, c'est que sa petit sœur se servait de ses nouvelles fonctions pour se venger des gens en général. Ces mêmes gens qui ne leur avaient pas tendu la main au bord du gouffre.


Dans la maison Keller, tout le monde se sacrifiait pour tenter de retrouver un ersatz de bonheur. Hazel Grace par exemple, avait reçu un bon nombre de demandes en mariage. Mais chaque fois, cela impliquait de laisser Harry et Helen seuls avec toutes les tâches qu'elle s'était attribuées : ménage, lessives, courses, cuisine, courrier, couture, etc…


« A plus tard, Hazel Grace. » Lança la cadette en enfonçant son pistolet dans sa ceinture.


La belle regarda la fichue tête de mule qui lui servait de petite sœur s'en aller, mais n'en démordit pas. Il était temps que sa colère laisse place à d'avantage de raison. Qu'elle murisse et cesse d'en vouloir à la terre entière.


« A ce soir, idiote. » Souffla-t-elle, déjà agrippée par la crainte quotidienne de ne pas la voir réapparaître.


/


« Perdu ! » S'exclama le Blighter en tapant du pied sur le sol.


Helen fronça du nez en jetant un deuxième coup d'œil à la carte que venait de poser son adversaire. Ça pour avoir perdu, elle l'avait bien dans l'os. Mimant l'indifférence, elle avança l'argent parié et fit la moue. « La chance du débutant, Oliver. » Soupira-t-elle de cette voix grave qu'elle avait l'habitude d'user.


« Par ici la money ! »


Perdre aux jeux n'est pas agréable. Mais perdre de précieuses pièces à cause d'un foutu hasard était encore plus frustrant. Finalement, Helen en vint à se demander pourquoi est-ce qu'elle avait relevé le défi. Elle se savait poissarde et le hasard – le destin, appelez ça comme vous voulez – n'était pas son grand copain. Elle avait plutôt le sentiment que quelqu'un là-haut se foutait ouvertement de sa gueule.


Il n'y avait qu'à voir comment les gênes avaient été répartit entre elle et sa sœur. Mêmes parents et pourtant, l'une était une beauté fragile tandis qu'elle était la définition même de la robustesse, avec une tête de crapaud.


Un sifflement dans l'air, suivit d'une ombre. Helen leva les yeux pour y trouver la silhouette d'une grande femme. « L'autre Frye ?! » Elle se leva si brusquement qu'elle en fit tomber son tabouret et pointa l'assassin du doigt. « Mec ! Bouges-toi ! Elle va… »


Un coup de poing dans l'estomac lui coupa le souffle et la rouquine recula instinctivement sans comprendre. « Qu'est-ce qui te prend ?! » souffla-t-elle en fusillant son camarade du regard.


« Je… J'en sais rien bordel ! » Gémit la grande brute en se frottant la nuque, arrachant la fléchette qui y était plantée.


Helen sentit son cœur se serrer et la peur lui piquer le bout des doigts. Quand son camarade empoigna son pistolet pour le pointer en direction de son visage, elle n'obéit plus qu'à son instinct et se jeta sur le côté au moment où le premier coup de feu claqua dans l'air.


Incapable de savoir si elle était blessée ou non, elle courut jusque derrière une vieille palissade et eut un hoquet de terreur en voyant le bois exploser à quelques centimètres de son flanc.


« Nom d'un… » Elle fit plusieurs roulades en avant et se retrouva face à une autre palissade qu'elle escalada d'un bond.


A peine avait-elle touché pied à terre qu'elle entendit un autre coup de feu, puis le bois craquer sous le poids du Blighter à sa poursuite. Helen grimaça et se maudit elle-même dans toutes les langues lorsqu'elle se retrouva face à un cul-de-sac. « Je suis la plus grosse bourrique que cette Terre ait portée. » Soupira-t-elle avant de décrocher à son tour son pistolet de sa ceinture et de le pointer en direction de son compagnon vêtu de rouge.


« Oliver ? »


Le Blighter ne semblait plus répondre à son nom, ni même faire preuve de la moindre humanité. Le regard d'Helen se durcit mais sa main tremblait. Tuer Oliver reviendrait à supprimer l'une des personnes qu'elle connaissait le mieux au sein des Blighters. Un colosse qui n'avait pas vraiment eu de chance dans la vie et avec qui elle avait pris l'habitude de descendre quelques pintes plus ou moins n'importe quel soir.


Un nouveau coup de poing lui arracha quelques remords et son sang ne fit qu'un tour. Quand son dos heurta le sol et qu'elle vit le bras d'Oliver dressé en l'air, Helen pressa machinalement sur la détente, yeux fermés.


Un liquide poisseux et chaud éclaboussa un côté du visage pâle de la rouquine. Une idée alors saugrenue lui vint en tête : est-ce que le sang des Rooks coulait vert ? Elle secoua la tête énergiquement pour ne pas devenir folle mais fut incapable de se redresser. Le poids de la culpabilité la clouait au sol… A moins que ce ne soit celui d'Oliver, étalé sur elle.


Helen poussa un long gémissement lorsqu'elle parvint enfin à se libérer. Son corps tout entier était douloureux. Comble de cette belle journée de merde : son flingue était resté quelque part sous Oliver.


« C'était quoi cette putain de connerie de bordel de merde de FAIS CHIER, OLIVER ! »


Vomir un tas d'insultes lui fit un bien fou. Donner un coup de pied dans un mur de brique par contre…


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Pas facile de rester une femme distinguée quand on a le visage plein d'hémoglobine.



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