Le pilier fragmenté

Chapitre 18 : La traque du Sage

5496 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/07/2021 04:02

Novembre 1716, Haïti.


Arrivé à Port-au-Prince après quelques jours en mer, nous voilà enfin foulé la colonie Française. Ça fait bizarre d’entendre du français partout, Julien ne se gêne pas de menacer un soldat dans sa langue natale après avoir eu la malchance de s’en prendre à une pauvre femme haïtienne. Il était déjà de mauvaise humeur du fait que le trajet lui a rapidement monté à la tête car l’équipage ne cessait de boire, les plus jeunes matelots ont faillit s’entretuer à cause d’une partie de cartes et... son fils lui manque.


Le soldat, en se faisant insulter ensuite par les autres habitants, de honte, s’en va en relâchant la dame qui ramasse ses courses par terre, les larmes aux yeux.

Je dépose mes affaires et l’aide à ramasser ce qu’elle a fait tombé...


  • Je ne saurais comment vous remercier... Murmure-t-elle en s’adressant à moi et Julien.
  • Ne me remerciez pas, c’est tout à fait normal que vous soyez défendu après avoir subit une telle injustice.


Elle me contemple avec émerveillement, comme si elle n’avait jamais entendu de telles paroles... 


  • Injustice ?... Elle jette soudainement son regard au sol, évitant le miens. Merci infiniment, mais je dois partir. Elle part avec un air étrange... comme si elle se forçait de ne pas comprendre mes mots.


  • Mais... Murmure-je avec incompréhension.
  • Laisse. Dit Julien en passant à côté de moi, regardant la scène au loin. C’est une esclave...
  • J’en suis consciente. 
  • Alors elle ne pourra penser comme toi.


Je la contemple au loin... Malheureusement, Julien a raison. Elle est utilisée comme un instrument et privée de liberté... Ressasser ce genre de pensée ne la fera que souffrir, elle a préféré rester dans le déni. Je comprends.


Un carrosse approche et j’entends un homme à l’intérieur qui crie “Cousin !”. Je distingue sa voix, c’est Jacques.


  • Vous voilà enfin ! Posez, posez... laissez mes majordomes s’en occuper.


Les deux majordomes prennent nos affaires de nos mains et nous montons dans le carrosse sans Jacques, qui semble toucher quelques mots à ses hommes.


  • Je déteste me faire héberger par un membre de ma famille...  Admet sombrement Julien avec un regard dégoûté.
  • Nous n’avons pas le choix... Dis-je en observant l’extérieur.


Jacques entre dans le carrosse, souriant et de bonne humeur. 


  • Sache que c’est un plaisir de vous prendre sous mon aile, cousin... malgré que tu ne sembles pas très emballé.
  • Ce n’est pas contre toi. Répond-il sèchement.


Jacques se retourne et contemple ce que Julien observe, les soldats.


  • Jacques ricane. Ah... je vois. En plus, ceux là cherchent plus de noises que ceux de la métropole. Si tu le souhaites, nous pouvons refaire le même piège que nous avions tendu autrefois à nos camarades. Finit-il avec un clin d’œil.
  • Ah... Il ricane gravement... oui. Le bon vieux temps.
  • Pouvez-vous me raconter vos anecdotes quand vous étiez soldats tous les deux ? Demandais-je avec un sourire aux lèvres, curieuse.
  • Julien ne vous à pas raconté?
  • Hum... disons que... j’en connais quelques unes mais vous allez sûrement lui rafraîchir la mémoire.
  • Ne me dis pas que tu en as oublié ! S’écrie Jacques.
  • Argh... oui. Après tout, je retiens tellement de choses... Dit-il gêné en se frottant la nuque.
  • Ce n’est pas une excuse. Ces moments là sont inoubliables. Bon... te souviens-tu de Roland ?
  • Roland... il se frotte légèrement le menton en pensant. Ça ne me dit rien.
  • Mais si ! Lorsqu’on lui a fait croire qu’il avait une admiratrice en secret, le soir on lui a déposé une lettre lui demandant de nous rejoindre près de la colline du camp des Espagnols, ils allaient régulièrement se réunir à cet endroit pour boire, jouer et faire des jeux de combats... 
  • Ah oui. Ça me revient. Finit Julien en ricanant.
  • Et donc ? Demandais-je curieuse.
  • Je doute que tu te rappelles de son visage mais c’était tellement marrant de le voir sourire et sautillé de joie. Il a suivi ce qu’on lui a demandé de faire puis il s’est rendu à cet endroit, complètement étranger malgré que nous étions alliés, il s’est introduit mais s’est fait prendre par un de ses gars. 
  • Me dites pas que vous l’aviez laissé sur ce triste sort ?!
  • Non, non... Le gars l’a entraîné vers un combattant qui avait la taille d’un ours. En voyant cela au loin dans les feuillages aux côtés de Julien, j’ai eu pitié pour lui et j’ai décidé d’aller le secourir contrairement à... cet homme sans cœur... Dit-il en le scrutant. Je me suis tenu devant cet homme gigantesque mais devinez héhé, je lui ai botté les fesses.
  • Nous étions tous les deux contre lui, j’ai fini par vous rejoindre... ajoute Julien.
  • Ah bien sûr que ça, il s’en rappelle bien. Oui en réalité... je ne l’ai pas battu seul, Julien m’a aidé.
  • Vous vous êtes battus à mains nues ??
  • Évidemment, dans le combat, j’étais le combattant rusé, pas assez fort mais suffisamment malin pour gagner. Et Julien était un talentueux combattant, compétent et fort. Nous formions le duo parfait, nous en avons fais qu’une bouchée malgré sa taille, qui ne lui a servit à rien au final.
  • Ils vous ont laissés partir ??
  • Oui nous sommes reparti avec notre butin de victoire : un tonneau de rhum et notre ami sain et sauf. Il nous a ensuite maudit... en guise d’excuses, évitant de ce faire corriger par notre lieutenant, Julien lui a nonchalamment offert le tonneau pour qu’il ferme son clapet. Il a accepté sans broncher mais bon... Nous avons finis par bien se fendre la poire au final.


Je rie sans retenue, m’imaginant Julien dans cette situation... Il me contemple en même temps, il semble aimer me voir ainsi. Pendant tout le trajet, Julien semble plus à l’aise et ils n’ont pas arrêtés de m’amuser avec leurs anecdotes croustillantes du temps quand ils servaient pour la France et l’Espagne pendant la guerre de Succession... Ils n’oublient pas non plus les horreurs qu’ils ont malheureusement assistés...


Jacques nous demande ensuite la raison de notre séjour ici, comment le lui dire sans forcément la révéler ? Il n’est évidemment pas au courant du statut de Templier de Julien donc nous avons finis par lui faire comprendre qu’il a une cible importante à éliminer pour Torres. Il semble avoir une bonne mémoire lui demandant si c’était toujours la même personne qu’il recherchait l’année dernière, Julien acquiesce et ne manque pas de se faire critiquer pour ne pas avoir pu l’attraper plus tôt, il glousse et lui explique que cette personne est maline et que ce n’était pas lui qui était à la charge de sa recherche mais ses collègues anciens traqueurs : Burgess et Cockram, des pirates infiltrés qui ont malheureusement succombés par les mains de ce dernier après les avoir démasqués. Leurs corps démembrés ont été retrouvés à l’entrée de l’île de Nassau... La tâche lui en ait donc immédiatement revenue.


Le carrosse s’arrête et Jacques lève le rideau pour regarder à l’extérieur.


  • Nous voilà arrivés plus tôt que prévu. Allez-y, descendez. Madame du Casse, votre mari vous fera le tour du manoir. J’espère qu’il vous plaira. Dit-il d’un ton très poli.
  • À première vue, je pense qu’il me plaira. Dis-je honnêtement, en regardant ce manoir si grand et charmant.
  • Hmhm... À tout à l’heure ! Il s’en va avec son cheval.


Le jardin est sublime et très bien entretenu. Pendant que je m’éloignais un peu, je m’assois sur un banc, profitant de la vue, cette belle fontaine aspergeant de l’eau sur une petite flaque fleurie, et 

cette tranquillité... Après qu’ils aient finis de transporter nos affaires, ce qui m’a valut une dizaine de minutes de repos, je me dirige vers le manoir où Julien m’attend à l’entrée.


La décoration d’intérieur purement française, c’est beau à voir, on dirait un mini Versailles. Julien me fait la visite des pièces : dans le salon à l’est, un grand portrait d’un vieil homme en armure avec une longue perruque grise, au dessus de la cheminée. 


  • Qui est-ce ? Demandais-je.
  • Le père de Jacques, mon défunt oncle. Jean du Casse. Répond-il avec amertume.
  • C’est donc lui... Dis-je en scrutant son visage.
  • Cet endroit... me fait ressentir de la nostalgie... mauvaise... Admet-il, l’air pensif et un visage triste.
  • Qu’est-ce qui était mauvais ? Dites-moi. Murmure-je en posant ma main sur la sienne.
  • D’abord mon oncle... qui résidait ici... Jadis, il m’acceptait dans cette demeure mais je n’en ressortais pas heureux.
  • Pourquoi ?
  • Tu le sais... au sujet de ma désertion et à cause de cela, j’ai été privé de ma famille. N’empêche, je n’ai aucun regret et je n’aime pas qu’on me fasse regretter. Dit-il agressivement en tapant la table du poing.
  • Calmez-vous... Je sais que vous étiez très en colère contre lui, vous semblez toujours l’être mais il faut tourner la page et faire en sorte à ce que votre avenir sera bien meilleur. Il est mort et vous avez fondé une nouvelle famille. Dis-je avec douceur en l’épaulant..
  • J’ai malheureusement voulu prendre exemple sur lui, j’ai finis par m’en détacher si rapidement.
  • Remerciez le Seigneur qui vous a épargné la vie.


Il hoche la tête en fixant le sol.


  • Allons... ce n’est plus le moment de peiner, vous devez enterrer le passé et vous concentrer sur l’instant présent et le futur. Continuer d’y penser ne vous fera que du mal... allez, montrez moi les autres pièces.
  • Tu as raison ma belle, suis moi.


Nous faisons presque le tour du manoir, il y’a plus de bureaux et de bibliothèques que de chambres, ils devaient beaucoup aimer la littérature chez la famille de Jean du Casse. J’ai détendu l’atmosphère en essayant de blaguer avec lui, et ça a marché, Julien rit facilement parfois et c’est bon signe.


Arrivés dans une pièce détente, de jolies petits oiseaux bleus et verts en cage qui chantonnent merveilleusement, on a l’impression d’être dans un jardin.


  • Je sens que je vais en abuser de cette pièce, ahhh... je soupire en me jetant sur un canapé moelleux. Quelque chose ne va pas ? Demandais-je en revoyant son visage crispé.
  • Cet endroit ne me rappelle pas seulement mon oncle.
  • C’est-à-dire ? 
  • Quand je venais ici, je venais avec mon ancienne compagne, Carmen.
  • Oh... vous ne m’avez jamais parlé d’elle.
  • Oui car c’était... une erreur...
  • Vous étiez resté combien de temps avec elle ?
  • 1 an et demie ? Voire deux... Pas plus.
  • Et comment vous êtes vous séparés ?
  • Nous nous sommes pas séparés. Je l’ai tué. Assume-t-il avec un ton sombre.


J’étais au courant mais l’entendre le dire, m’a affligé.


  • Vous... l’aviez tué ?
  • Oui je l’ai tué par jalousie, elle m’a humilié.
  • Que vous a-t-elle fait ?!
  • Elle a été infidèle... avec un jeune matelot de mon équipage, dans mon lit. Je n’ai pas hésité à les emmener à bord de mon navire et les exécuter.


Je reste silencieuse... à tant de violence. Il est mercenaire, il torture et il tue, il est dans un chemin bien dangereux mais... je conçois plus ses victimes de ses contrats que elle. Je ne pense vraiment pas qu’elle méritait de mourir... même si c’est degueulasse ce qu’elle a commis.


  • Meryem... comprends moi. J’étais hors de moi, fou de rage. Je ne pouvais tolérer son comportement déjà et ça, c’était la goutte de trop. Elle a payé et je l’avais bien prévenue, elle savait de quoi j’étais capable.
  • Comment pourrais-je me sentir en sécurité maintenant que je le sais ?
  • Vous êtes très différentes. Tu n’es pas ce genre de femme qui aime batifoler à tout va, du moins... je l’espère...


Je suis toujours abasourdi sur sa confidence du meurtre de son ancienne compagne... Je ne dis pas un mot et je m’éloigne de lui, cherchant la salle de bain pour me laver après des jours passé en mer. Je trouve une chambre équipée d’une baignoire et y entre, le moment où je ferme la porte, Julien la retiens avec sa main.


  • Que voulez-vous ? Dis-je d’un ton froid.
  • Me laver avec mon épouse. Murmure-t-il en entrant et fermant la porte derrière lui.
  • Je souhaite me laver seule. Dis-je en attrapant la poignée.


Il m’attrape ma main de sa main droite et m’attrape le menton de sa main gauche en me fixant des yeux. Je ressens comme... une sorte d’attendrissement de sa part, il a chassé tout son côté noir pour cet instant précis, pour me faire changer d’avis à son propos...


  • Permets moi de te montrer qu’en ta compagnie, je ne suis qu’un homme faible de mes sentiments... Murmure-t-il en détachant délicatement mon chemisier sur ma poitrine.


Il tente de me réconforter de cette façon... je sens son souffle chaud sur mon cou, en plus de cette chaleur tropicale, il l’embrasse passionnément et descend progressivement en ouvrant le col de mon chemisier, il embrasse tendrement le haut de ma poitrine, légèrement tailladée par des vergetures et encore gorgée de lait, j’entends sa respiration saccadée s’augmenter, il respire fort. Je l’arrête dans sa démarche et relève son regard sur le miens... son regard terriblement attirant mais terriblement dangereux à la fois, je compte bien le lui demander, franchement.


  • Julien, de quoi êtes-vous capable avec moi ? Demandais-je d’une voix faible et tremblotante.
  • Je te connais assez pour savoir que le sort qu’à connue cette putain ne t’atteindra point. Il reprend ses embrassements...
  • Elle ne méritait pas de mourir... 
  • Peut-être bien, mais je ne concevrais jamais qu’on puisse bafouer mon honneur ainsi. Dit-il fermement.


Et puis pourquoi suis-je entrain de culpabiliser sur un pareil acte alors qu’en m’engageant avec lui, avec un homme comme lui, je savais à quoi m’attendre. Je n’ai pas à être surprise. Pendant que je me confrontais avec moi même, je n’ai pas remarqué que Julien était entrain de me téter. Je le fixe, surprise, ce grand homme fort qui boit mon lait comme un bébé réservé à notre enfant.


  • Ton lait à un goût particulier ma chérie... Admet-il avec une goutte qui coule près de sa lèvre inférieur droite.
  • Ce n’est pas destiné à vous !
  • Hmhm... tu m’appartiens entièrement, ton lait aussi. Murmure-t-il sombrement d’un air prédateur.


Il m’a complètement déshabillé et me dépose dans la baignoire remplie d’eau, il se déshabille avec un regard perçant, sa cicatrice sur son torse... ne se voit presque plus. Il plonge avec moi et me dévore...


Je sors de la baignoire enfin propre et me sèche le corps et les cheveux, j’enfile mon kimono de chambre et m’allonge sur notre lit, épuisé. Julien se rhabille après s’être séché et me demande si je compte faire une sieste, mes paupières se ferment et oublie de lui répondre, son ricanement résonne pendant mon sommeil.


Je me réveille lentement et remarque que j’ai beaucoup dormi, le soleil s’apprête à se coucher. Je me lève en frottant mon œil, Une de mes robes est étendue sur le canapé dans le coin de la chambre, ah oui, c’est vrai... nos affaires sont encore en bas. J’enfile la robe et descends. En descendant les escaliers, j’entends les cousins Du Casse se marrer et parler fort dans le salon d’à côté. Je me ressource en me servant un café au lait dans cette gigantesque cuisine au fond du couloir du premier étage, le cuisinier et les servantes me saluent, occupés à préparer le dîner, une délicieuse odeur qui provient du fourneau vient délicatement chatouiller mon nez, je sens que nous nous régalerons ce soir. Pendant que je me dirigeais vers le salon pour les rejoindre, je m’aperçois qu’il se trame une discussion plutôt secrète en prenant en considération leur voix basses, je me tiens discrètement près de la porte en les espionnant.


  • Certes elle a l’air bien docile... cependant à ta place, je n’aurais seulement profité de son physique avantageux, rien de plus. Elles sont toutes pareilles, Carmen était tout aussi intelligente mais voilà qu’elle t’a sordidement trahie. Il jette son regard au sol, réfléchissant. Ce n’est même pas une femme de chez nous, c’est une barbare et encore pire qu’elle soit mahométane, je comprends le fait que tu sois plutôt attiré par l’exotisme mais saches que je dis cela pour ton bien cousin. Ajoute-il d’un air faussement solidaire.
  • Ne la compare pas à Carmen, elle la surpasse grandement et je n’en ai que faire de tes conseils sur ma vie privée, surtout venant d’un débauché de ton genre. Réplique-t-il agressivement.
  • Mes putains elles au moins, ne pourront me trahir car elles ne sont intéressées que par mon or et mon aigle. Débecte-il d’un air salace.


Mon Dieu comme il me dégoûte profondément.


  • Tu es pathétique, tu me fais de la peine Jacques, regarde toi, regarde comment tu dépenses ton héritage dans des dépravations comme un chien galeux. Ton défunt père t’aurais sûrement privé de tout patrimoine s’il apprenait que tu étais dépendant à la luxure. Crache-t-il.
  • Ne parle pas de mon père. Regrette Jacques.
  • Ta dépendance ne reflète pas un manque particulier ? Dont ce manque te fais jalouser sur ma relation avec Merye-
  • Assez ! Il prend son manteau et sort, il me remarque, ne dis pas un mot et s’en va comme un enfant capricieux.


J’entre dans le salon, estomaqué par cette conversation. Julien en me voyant, compris que j’ai tout entendu.


  • Ah... il dépose la pipe qu’il fumait. Pardonne moi d’avoir assisté à cette embarrassante discussion, c’était déjà un homme perdu auparavant mais depuis le décès de son père, il s’est davantage égaré.
  • Oui ce fut embarrassant... je ne le pensais pas comme ça. Avouais-je en jetant mon regard au sol pudiquement.
  • Ça m’est bien égal qu’il soit faible à ce point là... il se lève du canapé et fourre son épée dans son logement et son pistolet dans son manche. Tout ce qui m’importe, c’est de capturer le Sage et rentrer à la maison revoir notre fils.
  • C’est étrange mais... vous rigolez ensemble puis d’un coup il ne représente plus rien pour vous.


Il reste immobile et observe la fenêtre.


  • En tant qu’invité, je me dois d’être courtois. Cependant, la rancoeur que j’ai pour sa personne m’empêchera de me relier à lui. Admet-il honnêtement.
  • Je vois...
  • Je compte rester ici le moins longtemps possible et surtout en mon absence, fais très attention à lui. N’hésite surtout pas à m’informer s’il tente quelque chose ou quoi que ce soit. Je n’ai aucune confiance.
  • Très bien, comptez sur moi.


Il hoche de la tête et s’apprête à sortir.


  • Vous ne dînez pas ?
  • Je reviens bientôt, je vais m’entretenir avec une personne qui a des renseignements sur le Sage.
  • Faites attention à vous.


Je me dirige vers le coin détente et prend un livre de Molière, Le Malade Imaginaire.

J’entame ma lecture et en lisant, je ne pouvais ignorer la tristesse que je ressens... mon fils. Ma chair. Il me manque terriblement. Je suis sûr que Nadia s’occupe très bien de lui, en contemplant le ciel s’assombrir à travers ses grandes vitres, je me demande ce que mon petit chaton est bien entrain de faire à cet instant. Je replonge dans ma lecture et j’entends quelqu’un entrer, ce doit être Jacques qui a fini de bouder. 


2 heures plus tard, Julien rentre à son tour et les servantes entament la pose des couverts et du dîner. Nous dînons dans le silence puis Jacques, tourmenté, présente ses excuses. En effet, nous les acceptions. Les cousins se remirent à reparler comme si rien ne s’était passé et nous terminons cette soirée dans la paix.


Décembre 1716, Haïti 


Presqu’un mois s’est écoulé et voilà enfin que nous avions quelques pistes au sujet du Sage. J’en avais assez de rester à la maison à rien faire alors j’ai proposé mon aide à Julien, il a d’abord refusé mais en lui montrant ma détermination, il a finit par céder. Il a été vu plusieurs fois dans les rues de Saint-Marc par un pêcheur intrigué par ses yeux atypiques, entre le bassin de l’Artibonite et le golfe de la Gonâve. Du Casse reste bien évidemment en contact avec ce pêcheur, il sait aussi qu’à chaque fois pour quitter la baie, il emprunte toujours la même ruelle qui l’emmène au sud. Je me suis donc servie de cette information là pour scruter la ville d’en dessous, j’ai fais la rencontre d’une pirate sympathique du nom de Rhona dinsmore dans une taverne au sud de Saint-Marc, elle résidait autrefois à La Havane en tant que maîtresse d’un « club secret » décimé par son bien-aimé disait-elle, je pense fortement qu’elle soit une Assassin et que leur QG s’est fait terrassé par son amoureux qui est un Templier, Julien et tous les autres pendant la bataille qui les confrontaient. Elle disait aussi lorsqu’elle était soûl, qu’elle cherchait une personne importante pour faire honneur à son « club », elle recherche aussi le Sage. En me faisant passer pour une femme veuve sans enfants, je lui ai proposé mon aide plaisantant sur le fait que je n’avais rien à faire de mes journées. Elle gloussa de rire, compatissant à ma situation et ne dédaigna pas mon offre - Trop facile.

Il y’avait une pièce à l’étage d’au dessus de la taverne qui était isolée du brouhaha, on a donc entamé nos recherches la bas avec la carte dessinée de l’île qu’elle emportait toujours avec elle. Les jours passent et le cercle de recherche se rapetissait, on a su grâce à son statut de pirate et ses contacts que Barbe Noire était de mèche avec le Sage, qu’ils se sont ralliés après la disparition d’un de leur semblable du nom de Edward Kenway... la faille que j’ai tué et qui a assassiné Du Casse, il s’appelait donc ainsi. En apprenant cette nouvelle, je fis en sorte de cacher mon étonnement, Rhona n’est pas une femme calculatrice donc elle n’a pu percevoir ma gène. Cette fois cela ne fait aucun doute, il est localisé dans les environs de la ville de Jacmel. Nous ne perdons pas de temps et nous nous préparons pour, espérons, la dernière recherche, nous galopons avec chacune nos propres chevaux elle s’arrête un instant en pleine forêt pour je ne sais quelle raison et m’arrête aussi.


  • Qu’y a-t-il ? Demandais-je sur mon cheval.
  • J’ai eu mal à l’estomac un bref instant mais ça va... 
  • Cela est sûrement dû à ta forte consommation d’alcool. Dis-je en me retournant.


Quand je m’apprêtais à ordonner mon cheval de galoper, je sentis quelque chose de dur et froid pointer mon dos qui me glaça instantanément.


  • Retournes toi. M’ordonne-t-elle.


Je me retourne sans rechigner ni quoi que ce soit, je ne dois pas paraître suspecte à moins qu’elle sait déjà qui je suis.


  • Ne serais-tu pas... l’épouse d’un Templier français, par hasard ?


Eh merde. Je l’avais sous-estimé.


  • De quoi parles-tu Rhona, nous n’avons pas le temps de nous dire des bêtises.
  • Réponds moi par oui ou par non. M’ordonne-t-elle d’un ton menaçant.
  • Mon mari est mort ! M’écriais-je en paraissant émotive.
  • Cesses tes mensonges vipère, tu as essayé de dissimuler ta véritable nature en vain, je suis une assassin donc j’ai pu te suivre sans même que tu pouvais t’en apercevoir.


C’est moi qui a baissé ma garde sur ce coup là, en même temps depuis que j’ai perdu mon pouvoir... je n’arrive plus à sentir le danger.


  • Te voir embrasser ce maudit chien de français sans cœur qui a été le responsable de la décimation de ma cellule d’Assassins à La Havane.. Elle se mets dans tous ses états avec un accent fortement écossais.


C’est évident que le silence régna de mon côté, elle sait tout...


  • En plus de cela, tu n’es ni britannique, ni irlandaise, ni française, ni espagnole ni même portugaise. Logiquement les seuls gens de ton espèce dans les Caraïbes sont les descendants de la famille protégée de Colomb à La Havane et la femme de l’homme de main du Gouverneur Torres. Crache-t-elle.
  • Alors tues moi. Tu m’as débusqué et je suis complice de ce qui est arrivé aux Assassins. Fais le si tu le souhaites. Dis-je sans émotion en levant les bras.


Elle est émotive, lui faire ce genre de proposition la déstabilisera, j’en suis sûr à 100% qu’elle ne le fera pas.


Elle hésite énormément, je remarque que ses yeux sont imbibés de larmes.


  • À quoi bon, si j’avais assez de force, je vous aurai tous tués... je n’en ai plus et la vengeance ne me mènera nulle part. Admet-elle sans retenue en lâchant prise de son pistolet.


Je baisse mes bras, compatissant au mal qu’elle ressent...


  • Je te le donne le Sage. Il ne me servira pas, vas à Jacmel tu trouveras Barbe Noire en personne avec le Sage près du port. Dit-elle avec détachement.


Elle tente de me jeter son pistolet mais je l’en empêche en lui montrant le miens.


  • Allez dépêche toi tu risques d’être en retard. Me presse-t-elle en faisant signe de m’en aller.


  • Prenez soin de vous Rhona. Avouais-je avec sincérité.


Elle me lance un dernier regard long, et triste. Puis s’en va rebrousser le chemin.


J’ordonne mon cheval de galoper à une vitesse folle, je ne peux pas perdre une seconde. Après quelques heures au galop, j’arrive enfin au port de Jacmel, je sens mon visage rougir et mon voile a faillit s’envoler plusieurs fois quant à mes cheveux, ils se sont détachés en cours de route, dépassant même la longueur de mon voile. Je bois une grosse gorgée d’eau et en buvant, je remarque le Sage au loin près d’une boutique de vente d’armes, ils rentrent dans cette boutique et me mît à galoper pour les rattraper, je descends de mon cheval, tiens fermement mon pistolet de ma paume et ouvre fortement la porte - Je n’avais pas pratiqué ce genre d’action il y’a longtemps...

Le teneur de la boutique est apeuré, Roberts pointe son pistolet sur sa tempe et pointe le miens immédiatement vers lui.


  • Oú est l’écossaise ? Me demande-t-il d’un ton condescendant.
  • Rends-toi ! Ne lui fais pas de mal ! Hurlais-je.


Roberts appuie sur la détente subitement et le tue sans pitié, il tente de me tirer dessus avec un autre pistolet mais la roulade au sol s’est effectuée bien plus tôt, son tir brise la vitre de la fenêtre derrière moi et je le vois s’approcher de moi avec hargne, je tir en visant vers sa tête mais oubliant comment tenir un pistolet à silex pendant un tir, le tir a dévié vers son oreille, il fit abstraction de la douleur et m’assène un coup violent à ma main droite, lâchant prise de mon pistolet puis au visage me faisant presque perdre la raison, il me tient violemment par les cheveux et me pointe son pistolet sur la joue droite. Je souffre du nez, me rendant compte que je saigne considérablement à cet endroit là. Je suis devenue trop faible, sans mon pouvoir, Carter, chef de la CIA, avait raison. Je ne suis et ne vaut rien sans. Quelqu’un entre de force dans la boutique.


  • Relâche la immédiatement. Ordonne... Rhona ?


Que fait Rhona ici ? Pourquoi m’a-t-elle suivit ?


  • Te voilà enfin... Possèdes-tu le cube que tu m’avais promis ?


Rhona sort le cube de sa poche et le lui montre, un cube en cristal contenant une goutte de sang à l’intérieur.


  • Je te le donne seulement si tu la relâche.
  • J’aimerais recevoir le cube, d’abordFinit-il d’un ton dangereux.


Rhona se crispe, se mit à me regarder et s’approche pour lui donner le cube tout en tendant son autre bras pour me recevoir. Le moment où elle allait lui donner, ils se font interrompre.


  • Ne lui donne pas. Ordonne Julien, sortant de la pièce en fond de la boutique et prenant en otage Barbe Noire.


Julien ? Comment est-il au courant...


Je sens Roberts bouillir de colère derrière mon cou.


  • Rhona... Ne lui donne pas... S’étouffe Barbe Noire.
  • Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ?! Hurle-t-il sur moi en me tirant les cheveux de plus en plus fort.
  • Ne la touche pas !! S’écrie Julien.
  • Si tu ne veux pas qu’elle meurt, il faudra qu’on me donne ce cube ! 


Rhona semble énormément hésité, ne sachant plus qui écouter. 


Je... 


ne veux pas... 


mourir.


Ça y’est ! Il ne s’est pas rendu compte que ma main s’approchait de ma hanche gauche, je sors mon poignard rapidement, le mord et le poignarde près de son ventre, il crie de douleur et au moment ou je crû que j’allai me recevoir une balle dans le crâne, Rhona réplique et tire une balle sur son omoplate. Julien perdit son emprise, voulant tirer sur le Sage pour l’immobiliser, il se fait attaquer par Barbe Noire, libéré.

En courant, essayant de chercher de l’aide dehors, un d’entre eux tire ou a manqué ce tir, ce qui fait que la balle a troué le plafond et de la, la boutique explose violemment. Mon corps se fait balayer par l’impact, tout ceci s’est passé en une fraction de seconde.


Julien !! Rhona !” Criais-je, effrayé.


J’entends un vif écho de mon oreille touché par le bruit de l’explosion, je me relève, complètement faible et vit l’immeuble de la boutique à moitié effondré, je cours sans réfléchir chercher de l’aide, des soldats dans une autre rue priant que ni mon homme ni mon amie ne ce soit fait tués par cette explosion.


À suivre...






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