BioShock Beyond – Tome 3 : Un océan de rêves

Chapitre 14 : L'étincelle

3509 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/01/2022 14:39

Chapitre 14 : L’étincelle

 

« D’après notre engin, la fille est l’étincelle qui mettra le feu au monde. A en croire mon frère, nous devons revenir en arrière et défaire ce que nous avons fait. Mais le temps ressemble plus à un océan qu’à une rivière. Pourquoi tenter de faire venir une marrée qui finira forcément par repartir ? »

Rosalind Lutèce


****


Durant mon combat contre Mandy, les autres Petites Sœurs n’avaient pas chômé. Après avoir cherché un moyen de passer à travers la plaque qui camouflait l’entrée, sans succès, elles furent contraintes de repousser les gardes restants qui affluaient depuis les étages supérieurs. Hélas, leur infériorité numérique faillit leur coûter la vie. Jusqu’à ce qu’Eleanor et d’autres membres du groupe se joignent à elles afin d’équilibrer les forces en présence. Avec les armes de Rapture, et le courage et la détermination de ces femmes, ces pauvres hommes n’avaient aucune chance.

A la suite de l’intervention qui sauva la vie de Mandy, Eleanor avait fini par détruire cette plaque, laissant le restant de notre groupe s’engouffrer dans le labo. Avec leur aide, Charles avait réussi à prendre le contrôle total du bâtiment, n’offrant dès cet instant aucune chance à nos ennemis. Toutefois, il apparaissait désormais clair que ces ennemis gardaient une forteresse à l’abandon : aucune trace des fillettes, aucune trace de la machine. Seuls quelques caisses et plusieurs énormes tubes en verre remplis d’un fond d’ADAM traînaient ça-et-là, au-dessus des néons violets qui parsemaient le plafond et les murs.   

Alors, tandis qu’Ulrike Moeller, notre jeune chirurgienne allemande à l’air morose et austère, s’occupait de soigner Mandy, nous commençâmes notre écoute en formant une ronde autour de ces souvenirs perdus, ces testaments inavoués. Quatre journaux, classés par ordre chronologique.

Le premier datait de février 1983. Après un cliquetis, la bande se mit à défiler et la voix d’Elaine s’échappa de l’appareil. Elle paraissait troublée :

« J’ai enfin mis la main sur la machine dont Suchong parlait dans l’une de ses correspondances avec ma mère. Éric l’a emporté à bord de son sous-marin jusqu’à la terre ferme. Elle est en sûreté, maintenant. Il l’a cachée dans les Alpes, là où personne ne la trouvera. Les examens sur elle ont déjà commencé. Le chemin a été long et difficile. Mais j’ai survécu. Je ne peux pas en dire autant des autres. Stan est mort, Sarah aussi. (soupir) Je pensais sincèrement pouvoir leur faire comprendre ce que je ressentais. Mais ils n’ont pas voulu comprendre. Je sais que j’ai raison ! Cependant… Sans les plans de la machine, elle est inutile. Je crois que je vais devoir me débrouiller sans eux… Ou je ne reverrai jamais mon père. »

Ce premier journal me laissait pensive. Je ne m’étais pas rendu compte qu’Elaine était sincère. Je croyais honnêtement avoir affaire à une ruse de plus de sa part, ce qui, avec le recul, n’aurait pas été si fou que cela, étant donné la fourberie du père qui l’avait mise au monde. Pourtant, elle comptait réellement nous persuader du bien-fondé de la mission qu’elle s’était donnée. Comme si elle était aveuglée par l’amour qu’elle portait pour son père.

Le deuxième journal était daté de mai 1983. Cette fois, une pointe d’espoir se cachait au creux de sa voix :

« Il y a quelques jours, deux personnes étranges m’ont approché pour me parler de leurs recherches sur la physique quantique. Des jumeaux. Leurs vêtements étaient pratiquement les mêmes, à quelques détails près ; un peu old-school, mais assez chics. Ils ont dit qu’ils me connaissaient depuis l’époque où je dirigeais le centre Gorland pour la recherche. Ils ont aussi dit qu’ils venaient me voir car ils savaient que j’avais fait une… découverte importante. Je ne sais pas comment ils l’ont su, mais je dois avouer que je suis assez inquiète : si d’autres personnes découvrent que la machine est en ma possession, alors je risque gros. Les scientifiques que j’ai engagés travaillent toujours sur la machine, tout comme moi, mais impossible de la faire fonctionner correctement. (silence) Je crois que je vais demander à ces deux excentriques de passer me voir demain. Ils pourront peut-être m’apprendre deux ou trois trucs. »

Nos regards préoccupés se croisèrent dès que les roues à poulie du magnétophone s’arrêtèrent. Les choses devenaient en effet de plus en plus étranges.  

« Vous avez une idée de qu’il peut s’agir ? » demandai-je à mes amies, n’espérant en mon for intérieur aucune réponse de leur part. Pendant un instant, je craignais que ce fût le cas.

Mais une voix finit par s’élever parmi les murmures. Celle d’Elena Rodriguez, le véritable soldat de notre groupe.

Après son retour de Rapture, Elena avait réussi à retrouver sa maison, à La Bocca. Mais les choses avaient bien trop changé pour elle : son père avait sombré dans l’alcool depuis sa disparition, tandis que sa mère n’avait pas supporté le supplice de ne jamais revoir sa fille et avait mis fin à ses jours quelques mois après sa disparition, sans savoir que sa progéniture reviendrait un jour au bercail. Dès lors, Elena n’avait eu de cesse de vouloir quitter cette vie étriquée et difficile. Elle avait fui son Espagne natale pour rejoindre le Mexique afin d’y débuter une nouvelle vie et peut-être y fonder une famille. C’était sans compter sur les aléas de la vie, qui l’avaient poussé à laisser de côté les amitiés qu’elle avait tissées là-bas pour intégrer l’armée et enfin donner un sens à sa vie.

Pourtant, quand elle avait reçu l’appel de Jack qui la sommait de le retrouver chez lui, au Kansas, elle n’avait pas hésité une seconde et avait tout quitté pour nous rejoindre. Sans doute se savait-elle plus utile avec nous. Et, à l’instant où son timbre de voix se démarquait dans ce mutisme général, j’eus l’intime conviction que c’était le cas.

« Je crois que je sais de qui elle parle », expliqua-t-elle, d’une élocution claire et posée enveloppée d’un accent espagnol plutôt charmant.

Avec les fesses posées sur le bord de l’un de ces énormes ordinateurs et les mains à côté du clavier, on aurait pu croire qu’elle prenait la pose pour un magazine d’informatique. Mais ses mouvements d’yeux incessants démontraient à quel point cette histoire la troublait.

« J’ai fait… beaucoup de rêves depuis que j’ai intégré l’armée. Pour être honnête avec vous, ce sont plutôt des cauchemars, en fait, mais peu importe. Le fait est que ces rêves se passaient toujours à Rapture. Excepté une fois. Dans l’un de ces fichus rêves, j’étais dans une autre ville bizarre, qui volait au-dessus des nuages. Sans vraiment que je sache pourquoi, je me retrouvais dans un asile de fous parsemé de neige et troué de toute part. Les gardiens étaient des enfants affublés de masques ridicules, comme si on avait collé deux trompettes au niveau de leurs oreilles. Je me souviens que je traversais cet asile, en sachant que je devais éviter les lumières que produisaient ces gamins, parce que leurs cris stridents réveilleraient les autres résidents si leurs rayons croisaient mon chemin. Une fois arrivée dans la partie la plus sombre de ce bâtiment, je me souviens maintenant qu’il y avait… ces deux étrangers qui me fixaient. Ils se tenaient dans l’encablure d’une porte. C’étaient des faux jumeaux. Ils me disaient qu’une fille viendrait pour nous sauver. Que ce n’était plus une enfant. Je ne savais pas vraiment quoi en penser jusqu’à aujourd’hui. »

Pour moi, ce fut le choc. Avant ce moment, je pensais être la seule à souffrir de ces songes récurrents, alors que nous étions toutes dans le même bateau depuis le début. Si seulement j’en avais parlé aux autres un peu plus tôt…

« Une femme, finis-je par corriger, d’un ton las.

— Pardon ?

— Une femme, pas une fille. »

Soudain, elle comprit. Ses yeux couleur noisette complètement écarquillés ne pouvaient nier l’évidence.

« Alors, à toi aussi, ils te l’ont dit ?

— Pas vraiment, non. Dans mon rêve, c’est à Eleanor que revenait ce plaisir. »

D’un geste anodin, je la désignai. C’est alors que Jack posa ses mains sur ses hanches, fronça les sourcils et se tourna vers Eleanor.

« Tu aurais pu nous en parler !

— Non, ce n’était pas… notre Eleanor, amendai-je. Elle était différente.

— Elle portait une nuisette en satin, rappela Eleanor, d’un ton irrité. Et je ne porte jamais de nuisette. Surtout pas en satin !

— Peu importe, coupa Jack d’un ton sec, nous voilà bien avancés. Nous ne savons toujours pas qui est cette femme.

— Il nous faut continuer à écouter ses journaux, conseillai-je. Peut-être qu’on en apprendra un peu plus. »

Le troisième journal datait de juin 1983. En un mois, Elaine semblait avoir fait de gros progrès. De très gros progrès, même.

« Aujourd’hui, j’ai enfin réussi à ramener mon père à la vie, avec l’aide des deux scientifiques que j’ai ajouté au projet. (rire étouffé) Je ne pensais plus y arriver un jour. Il est… assez proche de ce que j’imaginais, en réalité. Charmeur, élégant, la main sur le cœur. Tout ce que ma mère n’est pas, en somme. Il m’a raconté sa vie à Rapture, et elle est très différente de ce que mon père a vécu. Il semble en effet que les divergences ne s’arrêtent pas qu’à une simple couleur de chemise, comme me l’ont pourtant assuré les Lutèce avant l’expérience. Il a vécu… beaucoup d’évènements traumatiques là-bas, et ça a l’air de beaucoup l’affecter, que ce soit physiquement ou mentalement. (silence) Mais en dépit de tout ce qu’il a pu vivre, il reste mon père. Et je ne le laisserai jamais tomber. »

« Les Lutèce, lâcha Jack à haute voix dans un soupir. Est-ce que ce sont ceux que tu as vu en rêve, Elena ? »

Elle se mordit la lèvre en exhalant.

« Je n’en sais rien. C’est possible, oui. »

Il ne restait plus qu’un seul journal, et j’espérais sincèrement qu’il nous aiderait à comprendre où aller. Jusqu’à maintenant, tous ses journaux m’avaient aidé à cerner un peu plus la vision d’Elaine. Et même si beaucoup d’éléments restaient en suspens, il était clair que le Fontaine auquel nous avions affaire n’était pas le même que celui que nous avions affronté des années auparavant aux côtés de Jack. Mais jusqu’où ce Fontaine était-il prêt à aller pour prendre le contrôle de notre monde ?

Pour terminer, d’un geste mal assuré, je pressai le bouton du dernier journal, enregistré au mois d’octobre 1983. 4 mois avaient passé, et l’avis d’Elaine sur son père semblait avoir opéré un tournant radical :

« Nous avons fait évacuer les locaux du centre Gorland pour la recherche il y a trois mois et déplacé la machine ici, à New York. Etant donné ce qu’elle nous a appris, il est préférable de la changer régulièrement de place. Apparemment, Sarah est toujours vivante et s’est accoquinée avec ma chère mère et une femme nommée Eleanor Lamb. Elles cherchent à retrouver la machine pour la détruire. Mais elles n’y arriveront pas. Mandy, quant à elle, poursuit ses propres intérêts et veut retrouver ma machine pour s’en servir afin de ramener sa petite-amie à la vie. Je sais que nous avons passé un marché, mais je ne la laisserai pas aller jusqu’au bout. La machine est inestimable, et je ne peux pas me permettre de la laisser entre n’importe quelle main. Fontaine… (soupir) mon père, est prêt à tout pour satisfaire sa soif de pouvoir. Il a déjà commencé à enlever les filles des anciennes Petites Sœurs à travers tout le pays. Il sait que l’EDEN est sa seule chance de conquérir ce monde et tous les autres. Il ne s’arrêtera que lorsqu’il sera satisfait. Et, pour être franche, je ne sais pas si ça arrivera un jour. Parfois, quand je le regarde, et que je vois l’expression de sa rage contenue en lui, j’ai l’impression de ne pas le connaître du tout. Et cela m’effraie. »

La voix d’Elaine expira dans un sanglot poignant, qui réduisit l’enthousiasme de mes compagnons à néant. Tout le monde baissa le regard, moi y compris, sans vraiment comprendre pourquoi. Peut-être à cause de la détresse dans la voix d’Elaine, peut-être à cause du fait que nous n’étions pas plus avancés. En vérité, nous avions seulement un nom : l’EDEN. Mais aucune indication sur ce que cela signifiait.

Parmi nos corps voutés, seule Jennifer décida de garder la tête haute.

« C’est elle qui a choisi cette voie, pas nous. Elle a enlevé nos enfants, pour l’amour de Dieu !

— Et elle paiera pour ça, la rassurai-je. Mais pour l’instant, nous devons rassembler nos affaires et chercher des indices sur l’EDEN. »

Tandis que nous remettions nos armures et nos casques en place, Eleanor émit une idée intéressante, qui, je l’admets, ne m’avait même pas traversé l’esprit.

« On peut peut-être commencer à chercher ici, non ?

— Qu’est-ce que tu veux dire ? lui demanda Leta, d’un ton grave, alors qu’elle empaquetait sa mitraillette dans un sac.

— Fontaine devait bien avoir une base de données informatique hébergée dans l’immeuble quelque part, non ? Il suffit de demander à Charles ! Peut-être qu’il pourra trouver quelque chose grâce au Penseur. »

Une pause bienvenue s’opéra dans notre préparation. Nous échangeâmes une série de regards circonspects, avant que tout le monde hoche la tête en harmonie.

« Ça peut marcher, argua Masha.

— Parfait », conclut Eleanor.

Elle utilisa la radio dans son casque et contacta Charles, resté au sous-sol pour s’assurer que personne ne reprenne le contrôle.

« Charles ? Charles, vous m’entendez ? On a besoin de vous. »

Personne ne répondit. Un grésillement désagréable ne faisait que vrombir dans nos oreilles inlassablement, comme une chanson démodée.

« Charles ? » tenta à nouveau Eleanor, d’une voix plus ténue.

Soudain, la voix de Charles résonna enfin dans le laboratoire. Nous étions toutes rassérénées. Jusqu’à ce que l’on se rende compte que la voix ne provenait pas de la radio. Tout simplement car Charles était dans la pièce, avec nous. Nous nous retournâmes juste à temps pour le voir débarquer par l’ouverture.

Mais il n’était pas seul.

 

*

*            *

« Je suis là », lâcha-t-il, dans une panique absolue que je comprenais totalement, étant donné les circonstances : le canon d’un pistolet était pointé sur sa tempe.

Les renforts appelés par Fontaine venaient de pénétrer dans le bâtiment. Des dizaines et des dizaines d’hommes armés pointaient maintenant leurs armes vers nous, dans un calme olympien. Des gardes, des chrosômes, toute son armée était réunie entre ces murs. Nous étions encerclées, prises au piège ; et nous n’avions rien vu venir. Les soldats nous analysaient avec un sérieux déconcertant qui faisait froid dans le dos. En revanche, les chrosômes et leur hideuse physionomie semblaient nous dévisager comme des morceaux de viandes. Pourtant, dans les deux cas, nous étions déjà mortes à leurs yeux.

« Relâchez-le », ordonna Eleanor, en mettant bien les mains en l’air. La seringue sur son bras la trahissait, mais elle ne pouvait faire autrement. Nous étions des armes, après tout.

« Pas question », répliqua l’un des gardes personnels de Fontaine, d’une voix presque trop grave pour être humaine. Il avait l’air d’être leur chef ; ou du moins, c’est que sa tenue suggérait. « Le boss sait que vous avez été en contact avec un certain Alan DeWitt. Où est-il ? »

Alan avait raison, pensai-je. Fontaine a découvert le pot-aux-roses.

« Je ne sais pas de qui vous parler, rétorquai-je, avec toute l’assurance que je pouvais mettre dans ma voix, en essayant de faire abstraction de la peur qui m’avait envahi.

— Ah oui ? répondit le garde, avec un air suffisant gravé sur le visage. Dans ce cas, vous pouvez peut-être nous dire où se trouve la fille ? »

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Une goutte de sueur coulait lentement le long de ma nuque. Ils savaient tout. Toute l’avance que nous avions prise semblait annihilée d’un seul coup. Chaque pas en avant ne faisait que nous rapprocher de notre inévitable fin. Et cette fois, nous n’avions aucun moyen de nous en sortir.

Alors qu’Eleanor s’apprêtait à répondre pour se défendre, une explosion sourde retentit dans la salle, nous obligeant à masquer nos yeux. Pendant un instant, je ne compris pas ce qui se passait. Jusqu’à ce que je lève les yeux : le mur au-dessus de l’ouverture venait d’être détruit, forçant les hommes en-dessous à éviter les débris qui dégringolaient.

« Elle est là ! crièrent les soldats, comme si le croquemitaine leur faisait face. C’est elle ! »

A travers l’épaisse fumée, une silhouette encapuchonnée émergea au milieu du trou causé par la déflagration. Une ombre effrayante, aussi noire que la fumée elle-même. Plusieurs sifflements aigus suivirent l’explosion, accompagnés de tintements métalliques étouffés. En suivant du regard les mouvements des projectiles tirés par la silhouette, je réalisai rapidement d’où provenait ce bruit : des carreaux d’arbalètes fichés dans le métal. Tout à coup, un nuage verdâtre poisseux et brillant se répandit dans la pièce depuis les pointes des flèches plantées dans le sol. Les hommes tentèrent de fuir, mais le nuage les enveloppa totalement, ne leur laissant aucune chance. Ils luttèrent pendant plusieurs secondes, mais en dépit de leurs efforts, ils finirent par s’effondrer au sol, inconscients.

Lorsque je remarquai que Charles avait fait de même, j’accourus à son secours. Je vérifiai d’abord son pouls ; il était lent, mais stable. Le nuage ne semblait pas être mortel, simplement soporifique. Heureusement pour nous, nos masques et nos casques nous avaient protégées des particules.

Néanmoins, rien qu’à voir la réaction des soldats, je sus qu’il ne fallait définitivement pas sous-estimer celle qui nous avait sauvé la vie. Alors, dès qu’elle descendit de son perchoir, je fis quelques pas en arrière, pour faire front commun avec mes amies. Elle atterrit sur le métal dans un fracas en posant un genou à terre. Elle observa les alentours avant de se relever. Son visage était toujours masqué par l’ombre de sa capuche. Entre ses mains, elle tenait une arbalète dont le carreau luisait d’un curieux éclat orangé.  

« Qui êtes-vous ? » l’interrogea Eleanor, avec une intonation presque enfantine.

Lorsque la femme retira enfin sa capuche d’un geste de la main, révélant ses cheveux d’un noir profond parsemés de mèches blanches, Sally et Jack faillirent s’étouffer.

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