Martyr

_ Monsieur ?

_ Attendons. Nous ne savons pas encore en quoi cet « ange » est si spécial...

L'homme sur scène repris la parole.

_ Nous savons que certains l'appellent déjà « trompe la mort » même si nous avons préféré l'appeler « l'ange immortel » car il ne faudrait pas exclure la beauté de cette pièce de collection rarissime ! Sa peau blanche, sa chevelure blonde et ses yeux de glace rappel l'apparence d'un ange ! Mais attention ! J'en vois déjà préféré sa longue chevelure et ses yeux au reste. Sachez qu'il est impossible de la vendre en pièces détachées ! Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Le présentateur rigola gravement, pendant que la foule se demandait de quoi il voulait parler. Qu'est-ce que tout cela voulait dire ?

_ Rien ne vaut une démonstration.

Le présentateur fit un signe et l'éclairage illumina cette fois l'estrade entière montrant l'attroupement d'hommes autour de « trompe la mort » armés chacun d'une arme différente. Un premier approcha, regarda la jeune femme et donna un coup de bâte au visage. Sa tête partie sur le côté et du sang coula de ses lèvres. Un autre avança et planta une épée dans sa jambe droite, un autre tira dans la jambe gauche. Cette fois la jeune fille hurla de douleur. Ce ne fut pas le seul hurlement, car dans la foule, certains étaient stupéfait. Cela n'était pas courant qu'on abîme un article avant de l'avoir vendu. Ciel lui resta pétrifié un instant, en voyant les hommes continuer de la battre. Sa robe blanche devenait rouge, montrant la gravité des attaques encaissées. Ses jambes dénudées étaient très visées, pour plus de spectacle. Ces dernières avaient d'ailleurs pris un angle bizarre.

_ Monsieur, que fait-on ?

La fille était battue mais avait arrêté de crier. Elle devait être morte. La folie des nobles allaient-elle jusqu'à imaginer quelque chose de particulier chez une jeune fille seulement parce qu'elle était plutôt jolie ? Au point de la détruire devant tout le monde plutôt que d'en tirer profit ? Au moins sa souffrance était terminée... Ciel repris son calme et répondit stoïquement à Sebastian.

_ Arrête-moi cette farce grotesque.

_ Yes my Lord.

Les chandeliers s'éteignirent, on entendit des cris dans la foule, puis un silence. Les lumières se rallumèrent devant le ménage accomplis avec brio de Sebastian. Bientôt Scotland Yard sera prévenu pour embarquer tout ce beau monde.

Ciel laissa échapper un soupir. Ce n'était pas toujours simple de voir ce genre de scène qui faisait parfois remonter de terribles souvenirs. Il s'appuya sur son siège pour se redresser doucement. Il y avait des corps un peu partout, mais Sebastian avait fait en sorte qu'ils ne soient pas mutilés pour protéger la sensibilité de son maître. Pour autant, ce dernier se dirigea vers l'estrade, vers le cadavre de la jeune fille dont les jambes avaient été mise en lambeaux.

_ Monsieur, nous ne devrions pas rester ici trop longtemps. Il ne faudrait pas que le Compte Phantomhive soit découvert au milieu d'un tel spectacle. dit le majordome observant son maître s'éloigner de la sortie.

_ Je le sais bien ! Je veux juste jeter un coup d'œil. Je ne comprends toujours pas leur engouement pour cette fille... Il doit bien y avoir quelque chose.

Ciel commença à monter les marches de l'estrade sous le regard de son majordome. Ciel leva les yeux vers le cadavre de la jeune femme.

_ Mais... Qu'est-ce que ça signifie ?!

_ Monsieur ? Qu'y a-t-il ?

Sebastian vient retrouver son maître d'un pas presser alors que ce dernier s'approchait du corps de la fille. Sebastian une fois sur l'estrade ne put que prendre le même air surpris que son maître.

Les jambes de la jeune fille semblaient... Se mouvoir ? Quand les lumières se sont éteintes, des bouts de chaires partaient de ces membres inférieurs au point qu'on pouvait dire que c'était devenu des lambeaux... Et là, les jambes avais repris une forme reconnaissable malgré les grandes plaies ouvertes et sanglantes. Mais ces dernières semblaient, très lentement, se refermer.

Ciel abasourdis par ce qu'il était en train de voir et en même temps un peu fasciner se rapprocha un peu plus...

Un cri ! Ciel effrayé et surpris tomba en arrière avec Sebastian non loin pour le rattraper. La blonde venait de reprendre une inspiration comme après avoir été plongé en apnée trop longtemps. Sa respiration c'était mélanger à un cri de souffrance à cause de la douleur probable dans ses jambes. Sa respiration se fit plus calme mais sifflante, comme quelqu'un en train d'agoniser... Comme quelqu'un qui allait mourir, mais elle venait de mourir et semblait rebrousser chemin.

_ Je n'avais encore jamais vu cela... Monsieur, il semblerait qu'elle soit toujours en vie.

_ Je vois bien Sebastian !

Des bruits très lointain...

_ Monsieur, il semblerait des personnes arrivent par ici. Que fait-on ?

Ciel afficha une grimace, mélange de contrariété et de réflexion...

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C'est froid... Même... Sombre ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que je ressens ? C'est hideux... Monstrueux... Pourtant je sens que je ne dois pas en avoir peur... Je sens la mort, la solitude...

Mais quelle est cette présence qui m'enveloppe ?

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Pendant ce temps dans les cuisines du manoir Phantomhive...

_ Hé Bard ! Y a Sebastian il a ramené une demoiselle avec Monsieur le Compte !

_ BORDEL FINNY ! T'as encore défoncé la porte !

_ Mais il y a une demoiselle qui a pris une chambre d'invité !

_ Attend attend... Qu'est-ce que tu racontes à la fin ?

_ Quand Sebastian est rentré avec Monsieur, il portait une demoiselle inconsciente qu'il a installée dans une des chambres.

_ Se-Sebastian a porté une demoiselle ?!?!

May Linn devient cramoisie et perdit l'équilibre, heureusement Bard la rattrapa de justesse pendant que la curiosité de Finny le faisait trépigner dans tous les sens.

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_ Avez-vous pris la bonne solution Monsieur ? Une personne avec des capacités étranges en plus autour de vous, cela commence à faire beaucoup.

_ Tais-toi... Je dois savoir ce qu'elle a ou ce qu'elle est, alors surveille-la de près !

Ciel était très agacé de devoir loger à titre gracieux une parfaite étrangère. Il n'avait toujours pas saisi l'enjeu des enchères et cela l'embêtait énormément. Il jeta un coup d'œil à son majordome.

_ Ils ont parlé « d'ange immortel »...

_ Je peux vous assurer que cette femme n'est pas un ange. J'ignore comme vous, d'où lui vient cette capacité de régénération.

_ Tu ne serres vraiment à rien !

Sebastian fit un grand sourire malgré le pique que venait de lui lancer son maître. Il avait fini par en avoir l'habitude, du comportement de ce sale gamin.

Il ne savait peut-être pas grand-chose sur ce coup-là, mais lui aussi était intriguer par la femme qu'il avait couchée dans une chambre non loin de son bureau.

Le majordome regarda sa montre à gousset.

_ Monsieur devrait dormir, il est tard.

_ Oui tu as raison, et cette soirée m'a fatiguée.

Ciel se dirigeait vers sa chambre, suivi de près par son gardien pour l'aider à se mettre au lit. Malgré son air arrogant et sa nonchalance, Sebastian senti que son maître avait effectivement bien besoin de dormir. Une fois le jeune maître endormi, Sebastian arpenta les couloirs en direction de son bureau.

Le diable déposa son chandelier sur le bureau recouvert de paperasse dont il devait s'occuper, et sorti de la pièce, après tout il n'avait pas besoin de lumière pour voir dans le noir. Il arriva donc rapidement à la chambre de leur « invitée ». Il ouvrit la porte avec précaution et regarda à l'intérieur. Il avait installé à peine quelques heures plutôt la jeune femme dans un lit relativement grand bien que trop petit pour deux personnes. À son chevet se trouvait une bassine d'eau avec une serviette humide que Sebastian avait posé sur le front de la blonde tout à l'heure. Cette dernière avait eu une montée de fièvre. La serviette glissa sur l'oreiller quand la blonde tourna légèrement la tête. Elle semblait encore bien endormie et cela était plutôt logique (pour une fois). Sebastian s'avança pour passer de nouveau un coup la serviette dans l'eau et la remettre sur le front de la jeune fille. La fièvre semblait avoir baissé. Il l'observa quelques instants. Elle semblait respirer avec difficulté.

Mais qui es-tu ?

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Je sens encore cette présence. Elle est sombre et imposante, j'en étoufferais presque. Mais je ne ressens plus l'autre présence de tout à l'heure... Je le sens il y a plusieurs choses autour de moi qui se passe... Cette présence pesante... Et cette force étrange qui me rend triste sans que je ne sache pourquoi... Je la sens qui s'approche, c'est si pesant...

Mais qu'est-ce que tu es ?