Si seulement tu savais à quel point tu me manques...

Chapitre 1 : Partie 1 - Karin Kurosaki

4273 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:05

Partie 1 : Karin Kurosaki

 

 

Quatre ans. Quatre ans qu'elle ne l'avait pas vu. Quatre ans qu'il ne lui avait pas donné signe de vie. Tout en lui lui manquait : ses cheveux de neige, ses yeux de glace, sa prestance, son côté grognon quand elle le taquinait... Tous les jours, elle espérait une visite mais rien. Il faisait comme si elle n'existait pas.

Karin déambulait tristement dans les rues désertes de Karakura en songeant à son meilleur ami. La jeune fille avait beaucoup changé depuis ces dernières années : ses cheveux noirs avaient poussé, lui arrivant au niveau des reins, son visage avait perdu les rondeurs de l'enfance et s'était affiné, son corps était maintenant celui d'une belle jeune femme de seize ans. Elle se demandait souvent s'il la reconnaîtrait aujourd'hui en la voyant.

Arrivée au terrain de football, les souvenirs qu'elle s'efforçait d'oublier lui explosèrent à la figure. Le premier match qu'ils avaient joué ensemble, les fois où il avait soigné ses blessures avec son pouvoir – elle ne se rappelait plus du nom, quand il la raccompagnait chez elle en discutant de tout et n'importe quoi...

_ Bordel, Karin, oublie-le !

De rage, la jeune fille tira de toutes ses forces dans un ballon qui traînait pas loin d'elle et l'envoya dans le but.

_ Il ne reviendra pas, de toute façon...

La brune sentait des larmes perler à ses paupières mais refusait obstinément de les laisser couler. Elle les essuya vivement d'un revers de sa manche de manteau puis fit demi-tour en soupirant. Le temps était à la neige, songea-t-elle en levant les yeux vers le ciel sombre. Encore une chose qui ne l'aidait pas à l'oublier...

Karin secoua la tête, afin de chasser ces pensées inopportunes. Tout en marchant, elle laissait ses pensées vagabonder vers le même terrain interdit. Lui, encore et toujours. Malgré tous ses efforts, jamais elle ne parviendrait à l'oublier, elle en était certaine. La jeune fille revoyait souvent son petit sourire en coin alors qu'il venait lui dire au revoir. C'était la dernière fois qu'elle l'avait vu. Et depuis ce jour, elle errait comme une âme en peine, elle avait perdu sa joie de vivre et sa famille ne cessait de lui demander ce qui avait bien pu lui arriver. Mais elle tenait bon, personne ne devait savoir qu'elle était tombée amoureuse de son meilleur ami. À aucun prix !

Elle se demandait souvent ce qu'il faisait, avec qui il était. Elle craignait qu'il se soit marié mais elle ne devait pas y penser.

Un vent glacial se mit à souffler tout à coup. Karin remonta son écharpe et accéléra le pas. Un mauvais pressentiment la saisit : le long frisson qui courait sur sa colonne vertébrale lui disait qu'un danger la menaçait.

_ Ce n'est pas le moment que tu viennes me chercher, sale monstre ! Fiche-moi la paix ! vociféra-t-elle à l'encontre du Hollow devant elle.

_ Tu m'as l'air vraiment appétissante, jeune âme, susurra la créature en s'approchant d'elle. Laisse-toi dévorer tranquillement, tu ne souffriras pas, tu verras.

Comme si elle allait se laisser dévorer par un monstre tel que lui. Ces machins prenaient vraiment leurs désirs pour des réalités, se dit-elle en reculant doucement.

_ Et puis quoi encore ? ne put-elle s'empêcher de le provoquer. Il faut me mériter, mon grand !

Quelle plaie ! Karin était vraiment mal embarquée et elle le savait. Comment faire pour lui échapper ? Le monstre à moitié chien et oiseau tendit sa main vers elle et la jeune fille comprit qu'elle ne pourrait pas l'éviter. Elle ne voulait pas voir ça et donc ferma ses yeux sombres dans l'attente de sa mort.

Alors que le Hollow allait l'attraper, elle fut sauvée in extremis par un shinigami qui l'anéantit sans le moindre effort.

_ Tu aimes toujours te mettre en danger, se moqua une voix qu'elle ne reconnaissait que trop bien.

La brune ouvrit les yeux et ce qu'elle vit devant elle fit naître un sourire mouillé de larmes sur son beau visage. Dire qu'elle s'était promis de ne pas pleurer pour lui, elle était pathétique. Mais sa joie de le revoir était plus forte que le reste.

_ Toshiro...

_ Bonjour, Kurosaki.

 

La sœur d'Ichigo se réveilla en sursaut dans son lit. Ainsi donc, elle rêvait... Cela lui avait semblé si réel, pourtant. Un sanglot lui montait dans la gorge mais elle l'étouffa dans ses couvertures pour ne pas que sa jumelle puisse l'entendre.

Le manque qu'elle ressentit était en train de détruire son cœur à petit feu. Ces quatre dernières années avaient été vraiment difficiles : ses notes avaient chuté, elle était souvent dans la lune, ses prunelles sombres reflétaient sa souffrance. Elle ne savait combien de fois Yuzu avait tenté de la faire parler, mais elle n'avait pas cédé.

Seul le football et son équipe lui permettait de ne pas sombrer totalement. Combien de fois n'étaient-ils pas restés plus tard pour s'entraîner ? Combien de fois se rendait-elle sur le terrain pour tirer au but pour tout oublier ? La jeune fille ne les comptait plus.

D'ailleurs en parlant de sa sœur, Karin la vit assise dans son lit en train de la fixer de ses yeux noisettes.

_ Qu'est-ce qui se passe, Karin ? demanda Yuzu en venant s'installer à côté d'elle. Je vois bien que tu souffres mais tu ne dis jamais rien.

L'accusation qui transparaissait dans la voix de sa sœur lui brisait le cœur. Karin ne voulait pas l'inquiéter mais c'était exactement le contraire qui se produisait. Parfois la brune se demandait si Yuzu ne le savait pas déjà. Et la suite allait lui donner raison, sans qu'elle s'en doute.

_ C'est ton beau capitaine, c'est ça ?

Oui, Yuzu était maintenant au courant de l'existence de la Soul Society, Ichigo et leur père lui avait tout expliqué. Mais l'affirmation de son aînée lui coupa le souffle pendant un bref instant.

_ Quoi ? s'exclama Karin en mettant aussitôt ses deux mains devant sa bouche.

Elle avait complètement oublié que le soleil n'était pas prêt de se lever et que son père et son frère dormait encore. La question de sa sœur l'avait toute retournée, elle ne savait que dire.

_ C'est tellement flagrant, s'expliqua sa jumelle. Quand tu étais à ses côtés, tu rayonnais et tu étais si belle... Mais depuis son départ, il y a quatre ans, tu as changé du tout au tout : tu es devenue silencieuse, toujours triste... Tu ne souris presque plus et la douleur que je vois dans tes yeux me brise le cœur...

Les larmes coulaient sur les joues de Yuzu sans qu'elle ne cherche à les arrêter.

_ Je sais que tu es amoureuse de lui, Karin...

Sa sœur était bien plus perspicace qu'elle ne le pensait... Elle aurait dû s'en douter, après tout Yuzu était celle qui la connaissait le mieux.

_ N'importe quoi, arrête ton délire, se moqua amèrement la brune.

Karin se leva et se dirigea vers la fenêtre de leur chambre qu'elle ouvrit afin de laisser passer l'air frais. Le froid lui rappelait sans cesse Toshiro, il maîtrisait la neige et la glace... Comment ne pas faire le lien avec lui ? Alors qu'elle laissait le vent glacial lui caresser la peau, c'était comme s'il était toujours près d'elle, qu'il ne l'avait pas abandonnée.

_ Karin, tu vas tomber malade et tu ne pourras pas aller au lycée, demain, fit Yuzu en lui posant une couverture sur ses épaules tremblantes.

_ A quoi ça sert, de toute façon ?

L'amertume contenue dans la voix de sa sœur jumelle fit frissonner Yuzu. Depuis quand était-elle aussi tranchante ? Bien sûr, elle connaissait la réponse. « Où es-tu, Toshiro-kun ? J'ai vraiment besoin de ton aide. Je ne sais plus quoi faire pour aider Karin et je sais que toi, tu pourrais l'aider ! » Sur cette triste pensée, la jeune fille retourna se coucher et ferma les yeux, tout en souhaitant une bonne nuit à Karin.

La brune pensait réellement ce qu'elle venait de dire à sa sœur. Plus rien n'avait d'importance pour elle hormis sa famille et le capitaine aux cheveux de neige. Les études ne lui apportaient plus rien.

Elle regardait sans vraiment le voir le ciel nocturne couvert de nuages. La nuit était le seul moment où elle pouvait réfléchir sans être dérangée. Sauf bien sûr quand sa sœur jumelle se réveillait, songea-t-elle attendrie. Elle soupira profondément et referma la fenêtre derrière elle, non sans difficulté.

Pourquoi l'attendait-elle encore ? Chaque jour qui commençait, l'espoir de le revoir envahissait son cœur et lorsque la nuit tombait, son cœur se brisait toujours un peu plus. Certes, Karin savait qu'il avait de nombreuses obligations mais cela ne l'avait jamais empêché de venir la voir, auparavant. Son beau capitaine la faisait souffrir et il ne le savait même pas. Elle se faisait vraiment pitié, si ce n'était pas triste ça...

Bien sûr, Ichigo lui donnait parfois des nouvelles de lui et elle s'en contentait. Son frère avait la chance de pouvoir se rendre dans la Soul Society quand il le voulait, alors qu'elle devait rester ici à se morfondre. Que ne donnerait-elle pas pour pouvoir y aller à son tour ? Mais c'était impossible, elle n'était pas shinigami.

Les larmes menaçaient de couler à nouveau sur ses joues et cette fois, Karin ne les retint pas. Elle en avait assez d'être forte et de faire comme si de rien n'était. Il fallait que ça sorte sinon elle deviendrait folle. Tout en pleurant silencieusement, la jeune fille se recoucha et fixa le plafond comme si il pouvait lui apporter des réponses.

_ Toshiro, si seulement tu savais à quel point tu me manques, murmura-t-elle si bas que personne ne pouvait l'entendre.

 

Le lendemain matin, Yuzu s'éveilla la première et la première chose qu'elle vit en se redressant était le visage mouillé de Karin. Ainsi donc, elle avait pleuré, songea-t-elle en retenant un soupir d'impuissance. Elle sortit sans un bruit de leur chambre et se dirigea dans la cuisine où elle se mit en devoir de préparer le petit déjeuner pour son père et son frère.

_ Salut Yuzu !

_ Bonjour, Onii-chan, lui sourit-elle. Ton petit déjeuner est bientôt prêt.

_ Ok.

Ichigo prit place autour de la table et attendit tranquillement que sa sœur termine ce qu'elle faisait. Puis il fronça les sourcils : Karin n'était pas levée.

_ Dis Yuzu, tu sais où est Karin ?

_ Elle dort, je n'ai pas voulu la réveiller, lui répondit l'adolescente distraitement.

La jeune fille posa au même moment un bol de riz accompagné d’œuf sur le plat devant lui. Ichigo trouvait sa sœur différente, comme si quelque chose la tracassait. Il se doutait qu'elle s'inquiétait pour Karin, comme eux tous depuis quelques temps.

D'ailleurs en parlant d'elle, il vit la plus jeune de ses sœurs pénétrer dans la cuisine les yeux encore endormis. Une lueur d'inquiétude naquit dans ses prunelles noisettes quand il remarqua les traces sur les joues de la brune. Elle avait pleuré...

_ Bonjour, Karin, fit-il en mettant sa fourchette à la bouche.

_ Bonjour, Ichi-nii...

Décidément, Karin avait vraiment changé en seulement quelques années. Il avait beaucoup de mal à reconnaître dans cette jeune fille qui lui faisait face la gamine bagarreuse et qui ne se faisait pas marcher sur les pieds. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et il ne savait pas pour quelle raison. Jamais elle n'avait voulu le lui dire.

_ Tu vas au lycée aujourd'hui ?

Karin posa ses prunelles de nuit sur son frère aîné et les rabaissa aussitôt. La jeune fille n'était même plus sûre de ce qu'elle voulait vraiment. Alors comment savoir si elle allait au lycée ?

_ Pourquoi tu me demandes ça ?

_ Je parie que tu n'as presque pas dormi, cette nuit, supposa justement le shinigami remplaçant. Reste ici aujourd'hui et essaie de te reposer.

_ Mais Papa ne sera pas d'accord, protesta faiblement Karin.

_ Il n'est pas là donc c'est moi qui décide, dit Ichigo d'un ton sans appel. Je me charge de d'appeler le lycée et de prévenir le vieux, vas te reposer.

Karin remercia son frère du regard et retourna dans sa chambre d'un pas lent et vacillant. En chemin, elle croisa Rukia qui lui sourit. La cadette du roux lui sourit faiblement en retour et la shinigami remarqua aussitôt que quelque chose n'allait pas. Ichigo avait raison, Karin n'était pas elle-même et elle se jura de tout faire pour découvrir ce qu'elle cachait.

Sans se douter des pensées qui assaillaient une des meilleures amies de son frère, Karin ouvrit la porte de sa chambre et, sans cérémonie, s'affala dans son lit de tout son long. « Karin, tu me fais pitié, arrête de te lamenter sur ton sort comme une idiote en mal d'amour ! Ressaisis-toi, bon sang ! » La brune cacha son visage dans la taie d'oreiller et se fustigea durement. Vraiment, elle était pathétique...

Elle se redressa d'un seul coup et frappa son oreiller de toutes ses forces avec ses poings.

_ Pourquoi ? Pourquoi je n'arrive pas à me faire à son absence ? Pourquoi il me manque toujours autant ? Pourquoi, bon sang ?

Karin répétait cette question comme une litanie sans remarquer que quelqu'un l'observait depuis le seuil de la pièce.

_ J'avais raison, il se passe bien quelque chose, fit Rukia en pénétrant dans la pièce.

À l'entente de cette voix pleine de sous-entendus, Karin se figea instantanément. Depuis quand était-elle là ? Avait-elle tout entendu ? La jeune fille espérait bien que non. Elle ne se retourna pas vers elle mais elle sentit que la shinigami s'installait à ses côtés.

_ Pourquoi es-tu si bouleversée ?

_ Pour rien, Rukia, laisse-moi, murmura Karin à bout de force.

La Kuchiki prit le visage de la jeune fille entre ses mains et la força à la regarder dans les yeux. Ce qu'elle y vit lui brisa le cœur : le visage naguère souriant de Karin était ravagé par la souffrance et les larmes. Elle considérait les sœurs d'Ichigo comme les siennes et la voir dans cet état était plus qu'elle ne pouvait en supporter.

_ Tu vas me dire que c'est rien ça, peut-être ? s'indigna Rukia en désignant ses larmes. Ta famille s'inquiète et moi aussi, pourquoi ne nous dis-tu pas ce qui se passe ?

La sœur d'Ichigo secoua la tête, elle ne se sentait pas capable d'en parler maintenant.

_ C'est à propos d'un garçon, c'est ça ?

Karin écarquilla les yeux, elle ne savait pas l'amie de son frère si perspicace.

_ Qu'est-ce qui te fait dire ça ? s'étonna la jeune fille.

_ Seul un garçon peut amener une telle souffrance sur le visage d'une fille, sourit la noble.

L'adolescente soupira de résignation, elle était trop forte pour elle et dans son état actuel, elle n'avait pas la force de lui résister plus que ça. Karin se résolut donc à tout lui dire – ou presque. La jeune fille s'installa confortablement contre le mur et fit signe à Rukia d'en faire de même.

_ Tu as raison, Rukia, soupira-t-elle en gardant sa tête baissée. C'est bien un garçon le responsable.

La vice-capitaine de la Treizième Division leva ses beaux yeux violets sur sa voisine. La lueur intéressée qui y brillait fit doucement sourire Karin qui ne savait pas par où commencer son récit. Mais elle n'eut pas besoin d'y réfléchir longtemps car elle entendit Rukia lui demander, avec un brin de curiosité dans sa voix :

_ Et qui est ce garçon qui te met dans tous tes états ?

Karin ne savait pas si elle pouvait en parler, surtout à elle. Après tout, l'amour entre shinigami – qui plus est capitaine – et humain était supposé être interdit. Mais Rukia était une femme d'expérience, elle pourrait lui dire ce qu'elle devait faire.

_ C'est Toshiro, souffla-t-elle tout bas, espérant ne pas être entendue.

Cependant, la noble avait parfaitement entendu la réponse de la jeune fille. Elle en restait statufiée par la surprise.

_ Le capitaine Hitsugaya ? s'écria-t-elle après quelques instants de silence. Mais enfin, Karin...

_ Je sais, la coupa la sœur de son ami. C'est un capitaine shinigami et moi une humaine, donc je ne peux pas l'aimer mais mon cœur – ce traître – n'en fait qu'à sa tête.

Tout cela était plus compliqué que Rukia ne l'avait pensé, au premier abord. Il avait fallu qu'elle choisisse un shinigami et pas n'importe lequel : un capitaine ! Elle n'était pas assez proche du capitaine de la Dixième Division pour savoir ce que lui ressentait mais elle pourrait demander à Rangiku si il ne lui paraissait pas étrange, ou autre chose du genre.

_ Franchement, Karin, soupira la Kuchiki en secouant la tête avec un air affligé sur son visage. Je ne sais pas trop quoi te dire, là.

La jeune fille garda le silence, non sans soupirer de frustration. Discuter avec Rukia lui avait fait du bien, ses larmes avaient cessé. Karin leva ses pupilles sombres vers le ciel couvert de nuages sombres. « Comme mon moral... » songea-t-elle en baissant la tête vers ses mains liées.

_ Ichigo s'inquiète énormément à ton sujet, tu sais...

_ Tu ne m'apprends rien, Rukia, fit la cadette des jumelles en la regardant du coin de l'oeil. Je l'ai parfaitement remarqué... Mais ne lui dis rien de ce que je t'ai dit, s'il te plaît, la pria Karin. Sinon il va vouloir tuer Toshiro et il ne faut pas qu'il le sache.

_ Entendu, je ne dirai rien, accepta la noble en se levant. Bon, je vais te laisser, mon capitaine m'attend à la Soul Society. À plus tard !

_ Merci Rukia.

Celle-ci sourit avant de partir à toute vitesse vers une destination inconnue de Karin. De nouveau seule, la jeune fille s'allongea dans son lit et essaya de suivre le conseil que son frère lui avait donné avant son départ : se reposer. En vain. Son esprit ne voulait pas lâcher prise et elle pensait encore à lui.

Pourquoi ne pouvait-elle pas l'oublier, même durant quelques minutes ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle s'entiche d'un homme qui n'était pas pour elle ?

Des questions comme celles-là, Karin en avait encore en réserve. Si seulement elle rencontrait un autre garçon qui parviendrait à lui faire oublier Toshiro... Mais personne n'arrivait à sa cheville. Ses prunelles turquoises hypnotiques et ses cheveux de neiges si étranges faisait de lui un homme à part. Le petit sourire qu'il esquissait de temps à autre la faisait fondre et le contact de sa main sur elle – quand il la soignait – faisait accélérer son cœur au point de le faire exploser.

Non, elle en était sûre : jamais un autre homme ne saurait remplacer Toshiro Hitsugaya dans son cœur brisé par le manque.

Karin sourit tristement à cette pensée. Il fallait qu'elle vive avec, elle n'avait pas d'autre choix à l'heure actuelle. Elle se leva et regardait la photo qui trônait sur sa table de chevet. Dessus y figuraient toute son équipe et Toshiro, après un match qu'ils avaient gagné ensemble. Le dernier... Ses prunelles la captivaient toujours autant, même sur une simple photo. Elle fixait son visage dénué d'expression, mise à part une lueur taquine au fond de ses yeux.

La jeune fille détourna son regard de ce souvenir heureux et se rendit dans la cuisine afin de se servir un verre de lait. Il fallait vraiment qu'elle se reprenne et arrête d'inquiéter son entourage.

Soudain, elle entendit un bruit sourd venant de la chambre d'Ichigo. Bizarre car elle était seule dans la maison, en ce moment. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Karin prit alors la direction de la chambre de son frère et s'arrêta devant la porte. Elle posa sa tête contre le battant mais rien. Le silence total. La jeune fille se dit qu'elle avait dû rêver et repartit dans sa chambre comme si de rien était.

Karin ouvrit la porte et la referma derrière elle, ne voulant qu'une chose : dormir et qu'on lui fiche la paix. Mais alors qu'elle se retournait pour aller se coucher, une ombre se tenait devant elle. À cette vue, la brune écarquilla les yeux et faillit s'évanouir de saisissement.

_ Toshiro ! Mais que fais-tu ici ? s'écria-t-elle sous le choc de cette visite imprévue.

_ Bonjour Kurosaki, fit le capitaine en posant Hyorinmaru dans un coin de la pièce. Tu ne changeras donc jamais : c'est ainsi que tu accueilles un ami après une longue absence ?

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