Arrancar

Chapitre 5 : Engeance

4868 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/12/2017 12:36

Quelques instants auparavant dans un lieu baigné de lumière


- Tu es sure que c’est prudent d’aller à sa rencontre, Engeance ?

- Il le faut. Il est plus que temps que nous nous rencontrions.

- Alors laisse nous t’accompagner.

- Non. Si j’y vais escorté, il se méfiera et je ne pourrais plus gagner sa confiance.

- Alors dans ce cas, on se tient prêts intervenir.

- Merci Renji. J’ai beaucoup de chance de vous avoir, Rukia et toi.


Dans le présent, au Hueco Mundo


    Je suis absolument stupéfait. Je croyais que le roi des esprits n’était qu’une légende et voilà qu’il apparaît devant moi ! Cette mystérieuse créature faite de lumière a une silhouette humaine, androgyne, juvénile, et répond au nom d’Engeance. J’ose parler :

- Dites-moi que je rêve… Vous ne pouvez pas être celui que vous prétendez…

     Engeance me répond. Sa voix ressemble à celles de plusieurs enfants, garçon et filles, superposées les unes sur les autres.

- Je me doute que cela doit te paraître inconcevable. Pourtant je suis bien le roi des esprits, l’entité qui assure l’équilibre dans l’univers.

- Mais c’est impossible… Vous… Vous êtes Dieu ! Pourquoi m’apparaissez-vous ? Vous voulez faire de moi votre messie ?

- Pas tout à fait. Je viens te voir car j’ai besoin de ton aide. Tu as eu l’occasion de rencontrer des arrancars ?

- Oui.

- Et tu as compris ce qu’ils te voulaient ?

- Euh… J’ai cru comprendre qu’ils servent un individu nommé Aizen et que ce dernier cherche de grosses pointures comme moi pour compléter son armée.

- Eh bien je vois que tu es parfaitement au courant de la situation. Si je viens te voir, c’est parce qu’Aizen représente une terrible menace pour moi et tout ce qui a jamais été créé.

- Je… Je ne sais même pas ce qu’il veut ? Réussir là où Black a échoué ? Faire tomber Soul Society pour y régner et devenir le nouveau maître de l’univers ?

- Oui et non. Son objectif est plus grand encore. Que sais-tu de moi, exactement ?

- Euh… Rien de plus qu’une petite légende… Un vulgaire conte pour enfants…

- Eh bien sache que tout ce que tu y as appris à mon sujet est vrai. Je suis vraiment devenu roi des esprits au pied levé après la disparition de mon prédécesseur.

- Mais alors… Le Déchu ?

- Qui Aizen peut bien servir, d’après toi ?

- Je… Je ne comprends pas… D’ailleurs je ne sais pas ce que je viens faire là-dedans ! Et puis expliquez-moi un petit peu ces histoires à votre sujet ! Elles parlent d’anomalies. Cela mérite un petit peu d’éclaircissement !

- Très bien. Tu as compris que je suis une jeune voix de la vie ?

- Oui.

- Je suis apparu entouré d’amour et de compassion. Le précédent roi des esprits m’a tout de suite aimé et m’a servi de tuteur. J’ai vu les différents mondes qu’il avait créé et il m’a enseigné son savoir. J’ai été à ses côtés pendant longtemps. J’ai vu son incompréhension devant le mauvais fonctionnement du pouvoir des Quincys ainsi que sa tristesse lors de leur disparition… Et j’ai été là jusqu’à la première défaite d’Aizen et de ses arrancars.

- Quoi ?

- Le roi des esprits m’a ensuite confié à d’autres voix de la vie pour poursuivre mon apprentissage. Je suis donc parti quelques temps, une période équivalent à un battement de cil dans la vie d’un être de lumière mais bien plus longue pour des humains. Lorsque j’ai été rappelé, le roi des esprits était mourant. Il n’a pas pris beaucoup de temps pour m’expliquer. Tout ce que j’ai compris était que les Quincys n’avaient pas complètement disparu et que l’un d’eux était venu pour le tuer et que, se sentant responsable de la tournure qu’avaient pris les événements, son altesse ne s’était pas suffisamment défendue.

- Et donc, sentant sa dernière heure arriver, il a organisé un vote pour faire approuver son désir de ton nommer comme successeur. Cependant, la voix que l’on nomme maintenant le Déchu s’est interposée et a suscitée plus d’approbation que toi. Le roi a désapprouvé ce résultat et a donc tenté de s’imposer par la force. C’est là que ton ennemi s’est démasqué, révélant être derrière tous ces dangers ainsi que l’anomalie concernant le pouvoir des Quincys, n’est-ce pas ?

- En effet. J’ai au départ cru que le Déchu était mort et j’étais terrorisé : me voilà roi des esprits, encore petit et inexpérimenté, et privé de ma plus grande source d’amour et de soutien… Plus tard, j’ai découvert que le Déchu était emprisonné. Quand j’ai vu l’abomination qu’il était devenu, je l’ai scellé en enfer, bien qu’il m’ait dit que cela ne l’empêcherait pas d’agir. Il m’a ensuite fallu réparer l’univers.

- L’espace fissuré avec des éclats manquants ?

- Cela avait entrainé des modifications à travers l’espace et le temps. J’ai donc réparé comme j’ai pu mais malheureusement, l’univers est comme un être vivant : s’il a une blessure, il n’attend pas l’intervention du médecin pour commencer à cicatriser. Ainsi, avant même que je n’aie le temps d’intervenir, des événements n’ont plus eu la possibilité d’avoir lieu et ont été remplacés par d’autres, comme cette invasion orchestrée par Black.

- D’ailleurs, tu sais qui c’était, ce type-là ?

- Non. Contrairement à ce que je laisse paraître, je ne vois pas tout. Je sais que Black a quelque chose à voir avec le Déchu, autrement, il n’aurait pas pu être dans mon angle mort. Je sais aussi que j’avais modifié les pensées d’Aizen et remplacé sa folie par de la compassion afin d’en faire un homme bon et empêcher son invasion, tout comme j’avais empêché un homme nommé Urahara d’avoir l’idée de créer le Hôgyoku, instrument à l’origine de la création des arrancars, et que pourtant, Black a permis sa création et depuis sa disparition, Aizen est redevenu celui qu’il était auparavant, mais est peut-être même encore plus lucide !

    Je commence à comprendre.

- Tu veux dire que nous sommes dans une réalité alternative à celle que ton prédécesseur avait créée ?

- Oui.

- Alors… Les événements qui ont lieu se sont donc déjà produits, pas vrai ?

- C’est exacte.

- Mais alors pourquoi est-ce que rien ne se passe comme avant ? Si Aizen a perdu la première fois, quelles raisons y a-t-il de s’inquiéter ?

- Parce que… La première fois, le roi des esprits avait truqué la partie en sa faveur.

- Comment ça ?

- Il ne pouvait pas manipuler les moindres faits et gestes des individus mais il pouvait faire germer des idées dans leurs esprits et ainsi les pousser à être imprudents, restreindre temporairement leurs forces ou, au contraire, les accroître au moment décisif en influençant suffisamment leurs esprits pour que ces capacités pourtant nouvelles leur apparaissent comme maitrisées depuis longtemps… Et il était aidé par un jeune garçon aux cheveux orange qui, lui, n’était pas sensible à ses pouvoirs mais qui, pourtant, était capable de modifier le cours de l’histoire. Seulement… Seulement je ne dispose d’aucun des pouvoirs du précédent roi, si ce n’est la capacité d’influencer un petit peu l’esprit des autres, et le héros aux cheveux orange a disparu.

- Je vois. Et moi ? Quel rôle avais-je joué ?

- Tu n’étais pas présent. Tu es issu de ces modifications.

- Un nouveau venu, alors ? Mais pourquoi viens-tu me voir ? Pour que je ne me joigne pas à Aizen ?

- Aizen ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas eu ce qu’il veut. Crois-moi : il ne se contentera pas d’un « non ». Je souhaite au contraire que tu infiltres ses rangs. Il sait des choses que j’ignore et j’aurais besoin que tu les découvres pour moi.

- Tu places beaucoup de confiance en moi, on dirait.

- C’est pour cette raison que je t’ai accordé l’évolution en vasto lorde.

- C’était donc ton œuvre ?!

- Oui. Je t’observais depuis longtemps et cela m‘a paru la meilleure chose à faire.

    Je réfléchis, me disant que quand bien-même Engeance avait l’air sincère et bienveillant, je n’allais pas obéir aveuglément à un individu que je ne connais pas sous prétexte qu’il est soi-disant le chef des gentils… Il doit quand-même gagner ma confiance. J’ai besoin de preuves, de temps, de…

- Hé mais une minute !

    Je me rappel soudain un événement très particulier puis tous ceux qui ont suivi.

- Engeance ? dis-je sur un ton menaçant, Quand, exactement, as-tu commencé à modifier ma vie ?

- Pardon ?

- J’ai commis une erreur ce jour-là. Le genre d’erreur que je ne fais pas. Puis, j’ai fini la gorge tranchée ! Puis Ograne m’a trouvé, comme par hasard, juste avant qu’un shinigami n’intervienne pour me sauver. J’ai ensuite atterri pile aux côtés d’un hollow capable de m’aider, j’ai survécu à la soupe et évoluer en vasto lorde avant de me trouver devant toi, alors je te répète ma question : est-ce que c’est toi qui est à l’origine de tout ça ?!

- Mais enfin, c’est absurde… dit-il en reculant.

    Je me jette sur lui.

- Dis-moi la vérité, espèce de…

    Un flash se produit devant moi et un shinigami en surgit en me plaquant au sol.

- Je t’interdis de lever la main sur lui, tu m’entends !

- Mais, que…

    Je reconnais ces cheveux rouges. C’est ce shinigami qui s’est battu contre moi à la prison : Renji !

- ça y est ? Tu me remets ?

    Je vois une femme derrière lui. Je crois me rappeler qu’elle s’appelle Rukia. Renji me relâche une fois que je suis calmé.

- Me faire plaquer au sol par un shinigami que j’ai battu autrefois… Quelle honte.

- Rukia et moi savons parfaitement qui tu es et on se rappelle de cette baston. Après : d’une, je ne suis pas n’importe qui à la base et j’ai fait quelques progrès depuis, et de deux, après avoir affronté un adversaire comme Nnoitra, il ne fallait pas t’attendre à être capable de tout donner.

- Tu as vu mon combat ?

- Je suis le soutien moral de cette jeune pousse. Je n’allais pas le laisser tomber alors qu’il s’inquiétait pour toi.

    Je me tourne vers Engeance. Je dois reconnaître que c’était gentil de sa part.

- Je regrette, me dit le roi des esprits, mais je ne vois pas non plus l’avenir et, aussi certain qu’il n’y a pas de lutins qui volent les chaussettes, il n’y a pas de dieu qui décide du destin de chacun. Je suis vraiment désolé pour tout ce qui t’est arrivé mais les accidents, ça arrive. Je t’ai remarqué lorsque tu as attaqué le monde réel pour la première fois et j’ai semé une graine en toi. Tu avais été terrifié par cette entrevue avec Byakuya Kuchiki et je me suis chargé de l’amplifier pour générer dans ton inconscient un traumatisme qui t’empêcherait de te faire retourner dans le monde réel ou d’aller à Soul Society.

    Je comprends alors : Herb m’avait raconté très tôt que Nelliel avait évolué en dévorant un shinigami assez fort pour être capitaine de division et c’est tout de suite cette technique-là que j’ai voulu employer pourtant, depuis ma rencontre avec Byakuya Kuchiki, je n’ai jamais plus essayé de retourner dans le monde réel ou même de regarder à quoi Soul Society ressemblait… C’était donc ça : une peur qu’Engeance avait implanté en moi…

- Tu étais dangereux, dis Renji. Engeance avait cent fois raison d’intervenir.

- Mais… Mais alors pourquoi m’as-tu aidé ? Pourquoi avoir fait de moi un vasto lorde ?

- J’ai préféré garder un œil sur toi et quand j’ai vu germé en toi une profonde humanité, j’ai décidé de te récompenser, pensant que tu ferais un bon usage de ce pouvoir.

-… Pardon de m’être emporté. Mais alors que faites-vous à ces côtés, les deux shinigamis ?

- Nous sommes des naufragés, me dit Rukia. Nous avons des bribes de souvenirs de l’autre vie que nous sommes censés avoir mené et Engeance a alors fait appel à nous pour l’aider.

- Aizen et le Déchu constituent une grande menace, me dit Engeance. Acceptes-tu de nous aider ?

- Je… Je ne sais toujours pas qui je dois croire ou ce que je dois faire mais… Mais Aizen a recours à des méthodes que je désapprouve et je crois que me joindre à vous est la meilleure chose à faire.

    Les shinigamis m’adressent un regard satisfait. Avant de repartir avec eux, Engeance me dit.

- Sache que tu as accompli de nombreuses choses sans mon aide. Garde à l’esprit que celui que tu es aujourd’hui, tu le dois principalement à toi et c’est pour cette raison que tu ne dois pas raisonner avec le simple fait que tu es un vasto lorde.

- Merci Engeance. Eh mais attends ! Tu veux dire que tu connais ma véritable identité ?

- Bien sûr. Quelle question.

    Puis il disparait. « Mais… » pensais-je, « Mais je ne voulais pas un « oui » ou un « non »… Je voulais qu’il me redonne accès à mon passé… » C’est alors que les environs s’obscurcissent, me faisant réaliser que lorsqu’Engeance est venu s’entretenir avec moi, il a créé une zone sécurisée, coupé de l’espace et du temps, dans laquelle je ne pouvais voir personne et où personne ne pouvait me voir.

    Soudain, alors que je venais juste de revenir dans le monde réel, j’aperçois Baba blessée, adossée contre le gros rocher d’Herb, avec Criquet à son chevet.

- Boss ? s’exclama-t-il en m’apercevant.

    Je viens à leur rencontre et m’accroupi pour les examiner. Baba a les épaules trouées et a visiblement été battue. Criquet, lui, n’a rien mais il est terrorisé.

- Que s’est-il passé ?

- Ils… Ils sont venus, Boss, me répond Criquet. Ils ont emmené Nell et tous les autres.

    Baba ouvre les yeux et me dévisage.

- Boss ? C’est toi ? Mais où étais-tu ? Nous sommes arrivés ici il y a environ une heure sans te trouver et toi, tu surgis de nulle part…

    Baba est capable d’évaluer le temps qui passe de manière approximative.

- Ce serait trop long à expliquer. Parlez-moi plutôt…

- Mais tu es rayonnant ! D’où cela vient-il ? dit-elle en réussissant à lever le bras.

    C’est alors que je constate qu’une sorte d’énergie émane de moi sous la forme d’une légère fumée baignant dans une lumière blanche. Il s’agit de celle qu’Engeance a dégagée et dans laquelle j’ai baigné. Cette énergie positive et apaisante m’a non seulement rendu mes forces, mais je réalise que les résidus que j’ai sur moi calment mes amis en plus de les soigner.

- Attendez un instant.

    Usant de mon sixième sens, j’identifie l’énergie et la rassemble entre mes paumes. Je me concentre… Me concentre… C’est bon : l’énergie a été contenue et cristallisée. Je regarde et vois que j’ai maintenant trois petits cristaux que je pourrais croquer pour me recharger quand j’en aurais à nouveau besoin.

- Bien. Comme ça, rien ne sera gaspillé, dis-je.

    Je dois néanmoins reconnaitre que je suis stupéfait par les pouvoirs d’Engeance : d’accord, il est composé d’une énergie pure chargée de donner la vie, mais elle m’a remis sur pied en un rien de temps… C’est bien plus attirant que ce que peut faire Aizen.

- Reprenons. Que s’est-il passé pendant mon absence.

- Après que tu sois parti, me répond Criquet, nous avons suivi tes instructions, c’est pourquoi Nell, Pesche, Bawa-Bawa et moi sommes allés nous réfugier aux terres brillantes.

    Je me suis rendu aux terres brillantes pour la première fois lorsqu’Herb m’a fait don d’une partie de ses souvenirs après mon évolution en Gillian. En plus de souvenirs concernant un mystérieux individu disant s’appeler « Negro Pesadilla Black », j’ai vu ce territoire couvert de rochers brillants et de cristaux étincelants et quand j’y suis allé, je me suis rendu compte que cette lumière était un puissant répulsif. C’est pour cette raison que, lorsque je suis devenu un Vasto Lorde, j’ai décidé de m’établir tout près d’elles car ainsi, nous pouvions profiter d’un territoire très peu fréquenté et proche d’un autre où nous pouvions nous abriter.

- Ensuite ?

- Ensuite Avirama est venu nous retrouver, selon tes ordres, et nous nous sommes mis à l’abri. Baba et Dondochakka ont ensuite surgi depuis une brèche et nous ont avertis que les arrancars arrivaient et qu’ils en avaient après Nell. On s’est alors tenu prêts.

    A défaut de pouvoir combattre, Criquet est capable d’observer. Nous avons alors, en cas d’affrontement, établi un code de musique : en fonction de la note que Criquet joue en frottant ses pattes, l’instruction est différente (manœuvre d’évitement 1, enchainement 2, arrivée de renforts ennemis…). Quant à Baba, grâce aux failles dimensionnelles qu’elle peut ouvrir, elle couvre un champ d’action très large. Avirama est un rapace géant, ce qui signifie qu’il est très grand, très rapide, très agile, a une très bonne vue, des serres acérées et la capacité de tirer des plumes aiguisées. Bawa-Bawa a une puissante morsure, Pesche cache un liquide qui peut être glissant, collant ou corrosif et Dondochakka dispose d’une gande force physique.

- Les ennemis sont arrivés, poursuit Baba. Le sorcier a refusé de s’aventurer sur les terres brillantes, détestant la lumière. L’autre, Ulquiorra, a au contraire été profondément émerveillé par cet endroit et il s’est lancé à notre recherche. Nous avons protégé Nell et fait tout ce que nous pouvions pour le repousser mais il n’y avait rien à faire : cet ennemi était invulnérable. Quelle qu’était l’attaque que nous lui lancions, il se régénérait instantanément. Nous combattre ne l’intéressait pas. Il ne se donnait même pas la peine d’esquiver les attaques…

- Aucune d’entre elles ?

- Non, aucune. Lorsqu’il a enfin attrapé Nell, Pesche lui a craché un liquide corrosif au visage et Dondochakka lui a empoigné le bras en lui disant de relâcher la petite. Ulquiorra s’est ensuite tourné vers lui, l’air désintéressé, et son visage s’était déjà remis de l’acide reçus, comme si rien ne s’était passé… Dondochakka lui a alors dit qu’il ne comprenait pas et l’arrancar lui a répondu : « Comme j’ai pitié de vous. Vous êtes condamnés à vivre à jamais encombrés de toutes ces perceptions inutiles… Je ne ressens rien. Ni peur, ni hésitation, ni aucun sentiment d’aucune sorte. Je ne sens ni le chaud, ni le froid. Je ne sens ni la douceur, ni la douleur. De plus, ma capacité à me régénérer est sans limites. Vous aurez beau m’attaquer, vous ne pouvez pas m’atteindre. »

- Il est invincible, Boss ! me dit Criquet.

    « Invincible », pense-t-il ? En apparence, peut-être, mais en vrai, surement pas. Ce hollow en est peut-être lui-même convaincu mais j’ai eu l’occasion de réaliser que l’invincibilité était quelque chose que l’on n’atteignait jamais vraiment et Ulquiorra est au contraire bien plus désavantagé qu’il ne le croit : puisqu’il ne ressent rien, pas même de l’intérêt, et qu’il a à ce point confiance en sa capacité de régénération, son corps ne dispose d’aucun système d’alerte en cas de disfonctionnement et il se retrouvera sans défense une fois que j’aurais trouvé son point faible, ce qui très embêtant lorsqu’on a l’habitude de ne pas esquiver.

- Il a emporté Nell ! s’écria Criquet. Une fois retourné auprès de Moghur, il lui a dit qu’ils pouvaient y aller. Les autres ont surgis hors des terres brillantes et Moghur les a tous repoussés avec son bâton magique, les mettant au tapis d’un seul coup. Il nous a alors remarqués, Baba et moi, et dit : « Tiens ? Mais cette petite vieille là-bas et le gros hollow par terre étaient avec le Vasto Lorde ! Pourquoi sont-ils ici et pas lui ? », « On ne va pas tarder à le savoir ! », s’est exclamé son compère.

- Ulquiorra m’a attrapé et conduite au sorcier. Il m’a planté l’épaule avec son doigt et a goûté à mon sang pour savoir où tu étais. Il a ensuite voulu m’obliger à ouvrir un portail pour me conduire jusqu’à toi mais j’ai refusé. Ils m’ont battu et finalement, Moghur a dit qu’il en avait assez pour aujourd’hui, qu’ils amenaient déjà une pêche fructueuse à Aizen et il m’a dit où tu devais aller pour récupérer les autres.

- « Les autres » ? Qui a-t-il pris ?

- Tout le monde. Il n’a épargné que Criquet en moi.

- Il disait que moi, j’étais inutile et que Baba pouvait te faire arriver jusqu’à eux plus rapidement que si tu venais à pied. De plus, il fallait quelqu’un pour te mettre au courant de la situation.

- Je vois. Ils gardent ma famille en otage pour m’obliger à leur obéir sans pour autant me promettre de les épargner si je tiens parole…

- Moghur les a fait disparaitre comme il a fait pour Loz et ils sont partis. Je me suis rendu auprès de Baba et lui ai dit qu’il fallait retourner à tes côtés. Nous sommes venus ici, en ce lieu si important à tes yeux, mais nous ne t’y avons pas trouvé…

- Nous t’avons attendu et, alors que je pensais ne pas m‘en sortir, tu es arrivé et cette énergie qui émane de toi m’a soignée.

- Je comprends.

    Je m’éloigne pour réfléchir. S’il y a quelque chose dont je suis sûr, c’est que je commence sérieusement à en avoir ras-le-bol d’être pris pour un con ! Aizen me prend vraiment pour sa propriété et ça va lui en coûter !

- Boss… Qu’est-ce qu’on fait ?

- On va sur le territoire des potiches. Tout de suite !

    N’osant pas me contrarier, Baba ouvre un portail vers la forêt des Gillians, un territoire couvert d’arbres grands et droits et peuplé d’individus eux aussi grands et droits. Bref, la terre des potiches. Nous passons le portail tous les trois et, une fois devant la forêt, je me sers de mon sixième sens pour repérer des Gillians, puis j’active un pouvoir très utile dont j’ai hérité en évoluant.

- Boss ?

- J’en perçois une centaine dans le périmètre. Ça fera l’affaire.

    Mes yeux deviennent rouges et je pousse un hurlement d’une puissance incroyable que tous les Gillians des environs entendent.

   Herb m’a appris qu’à partir de l’évolution en menos grande, un hollow obtenait la capacité de commander plus faibles que lui et que c’était pour cette raison que les Adjuchas commandaient aux Gillians.

    Il s’avère qu’Herb avait une variante surdéveloppée de ce pouvoir : grâce à ces yeux qui lui permettaient de tout voir, il pouvait entrer dans la tête de n’importe quel hollow et, grâce à sa voix, il pouvait leur donner des ordres en hurlant. Il accompagnait ses hurlements de grands gestes et bon sang, qu’est-ce que c’était efficace ! Quand il a servi l’arrancar qui voulait détruire les shinigamis, Herb manipulait des hordes de hollows comme un chef d’orchestre.

    Les abrutis de Gillians qui ont entendu mon cri arrivent. Ils marchent comme s’ils étaient hypnotisés. Ils ont bien compris mon ordre : mon cri voulait dire « venez ! »

- Boss ? Qu’est-ce qui se passe ?

    Herb, je suis tellement désolé pour ce qui t’es arrivé : le dernier shinigami que tu as affronté t’a brulé les rétines avec une lumière éblouissante. Tu as appelé une horde de hollows pour t’aider et une fois qu’ils étaient dans les environs, le shinigami t’a aspergé d’une version très concentrée de leurs appâts, constituée d’une phéromone qui attire les hollows. Ce produit modifié les a mis dans un état d’excitation extrême et a fait qu’ils t’ont identifié comme une proie. Dès lors, ils ne pensaient plus qu’à une seule chose : te manger. Ta voix ne pouvait plus les atteindre et tu es parvenu à les détruire mais au prix de tes terribles mutilations et l’un d’eux avait pour animal de compagnie un ver de sable qui, lui, a échappé à ton attaque. Il a ensuite mangé les dépouilles pendant que tu t’abritais et te reposais, et cette grande quantité de nourriture lui a permis de devenir immense.

    Tu m’as fait don de ce pouvoir au moment de mourir et maintenant, il est temps pour moi de m’en servir.

- Baba, Criquet, j’ai pris une décision : je vais secourir les autres mais aller affronter Aizen comme ça, ce serait simplement se jeter dans la gueule du loup. C’est pourquoi, vous et moi, on va ensuite passer aux sables mortels, là où vit tout une colonie de vers de sables, puis on ramassera tous les hollows présents sur la route et une fois qu’on aura levé une armée, j’irai voir Aizen et lui montrerai à qui il a affaire !


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