Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357

Chapitre 6 : Une mission solo ?

3240 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/10/2021 14:07


Kaori se réveilla difficilement le lendemain matin. Elle avait eu un mal fou à trouver le sommeil, elle doutait même avoir vraiment réussi à dormir, flottant toujours à la surface, l'esprit en ébullition.


Elle était déçue. Tellement déçue. Elle s'était attendue à trouver un dîner sur la table et un Ryo, si ce n'est élégant mais au moins habillé de propre.


Mais rien de tout ça. Non rien. Toujours rien.


Elle l'avait trouvé, très certainement ivre, à en juger par les taches de bière sur son t-shirt et son tablier, avachi sur le canapé, le cerveau en mode "off", le mokkori en mode "on", son rictus de pervers sur le visage, avec une de ses petites culottes sur le nez ...


Quelle honte !


Et puis, bien sûr, pas d'avancée. Elle avait pensé à un moment qu'une petite parenthèse dans leur partenariat aurait peut-être fait réfléchir Ryo : la voir partir tous les jours, bien habillée, féminine ... Tout ça lui aurait peut-être ouvert les yeux sur sa véritable nature ! Par sa tenue et ses gestes, elle essayait de lui crier tous les matins : Tu as vu ? Je suis une femme ! Une femme ! Et je peux être sexy et féminine, moi aussi !

Mais non.


Tous ces efforts pour rien. Il stagnait même dans son immobilisme, quitte à y moisir. Toujours le même pervers incurable.


Bonjour la soirée, romantique ! Nan mais, franchement, tu t'attendais à quoi, ma grande ?!? songeait-elle, rongeant sa colère, sa déception, sa frustration.


Elle se leva donc, l'esprit encore tourmenté et tourné vers son imbécile de partenaire. Elle aurait eu besoin de lui parler et pas seulement de leur relation. Son employeur, Monsieur Norishige Sugimoto l'avait chargée d'une mission un peu particulière. Pas vraiment un XYZ, puisque ce monsieur ne connaissait pas la nature exacte de son activité principale et régulière, mais une mission spéciale et même un peu étrange quand elle y réfléchissait bien.


La veille, elle était arrivée discrètement dans le bureau de Monsieur Sugimoto et l'avait trouvé devant la baie vitrée du trente-deuxième étage, les yeux perdus dans les lueurs du soleil couchant, une ancienne photographie en noir et blanc sur les genoux. Il avait sursauté quand elle était arrivée près de lui, preuve que son esprit était parti voyager très très loin.

- "Tout va bien, Monsieur Sugimoto ?" avait-elle murmuré, inquiète.

- "Oui, oui, Mademoiselle Makimura." avait-il répondu d'une voix légèrement éraillée. "Ne vous inquiétez pas. Tout va bien. Un peu de nostalgie, c'est tout. Vous savez, un vieil homme comme moi a plus de souvenirs que de projets d'avenir et mon esprit aime bien remonter le temps pour retrouver les personnes du passé."

- "Je comprends."


Il avait souri tristement en se tournant vers elle pour le regarder, légèrement surpris :

- "Une jeune personne comme vous ?"

- "Oui. Moi aussi j'aime retourner dans le passé..." Son regard s'était également porté sur les immeubles de Tokyo qui étaient en train de se parer de teintes rouges, oranges et violacées pendant que petit à petit, les lumières électriques reprenaient vie ça et là.

- "Je suis navré pour vous, Mademoiselle Makimura. Vraiment navré. Je peux vous demander qui vous rejoignez dans ces moments-là ?"


Kaori s'était éclairci un peu la gorge pour ne pas se laisser gagner par l'émotion, regardant toujours droit devant elle :

- "Mon frère. Il a été abattu il y a bientôt huit ans. Et ... Je pense à lui tous les jours et même si la douleur s'estompe avec le temps, il me manque toujours terriblement."


Monsieur Sugimoto avait gardé un moment le silence avant d'ajouter d'une voix douce :

- "Abattu ? C'est affreux. Que s'est-il passé ? Sans vouloir être indiscret, Mademoiselle Makimura. Je ne voudrais pas vous blesser."

- "Il a été tué par des malfaiteurs. Il avait refusé de travailler pour eux et de se laisser corrompre."

- "Il était policier ?"

- "Avant, oui. Mais il avait déjà laissé tomber. Enfin ... pas vraiment. Il était devenu détective privé, en quelque sorte."

- "Les coupables ont-ils été jugés ?"

- "Condamnés, oui. Et, à la peine maximale ..." avait-elle ajouté, songeuse. 


Ryo et elle s'étaient liés dans leur quête de vengeance. Et les coupables avaient payé. Mais Hideyuki était toujours mort et le vide de son absence n'avait jamais été comblé. Elle soupira :

- "Et vous ? Qui rejoignez-vous dans le passé ?"

- "Mon fils, Sasuke, sa femme et leur fils." avait-il dit en rangeant la photographie dans la poche intérieure de sa veste.

- "Oh, Mon Dieu." murmura Kaori en portant la main à son cœur. 


Elle avait failli lui dire quelque chose, repensant à la feuille de résultats que Kazue lui avait remis mais se reprit. Ce n'était vraiment pas le bon moment. Elle ne l'avait encore jamais trouvé d'ailleurs.


Monsieur Sugimoto avait poursuivi :

- "C'était il y a plus de trente ans maintenant mais, comme vous l'avez dit, même si la douleur s'estompe, le manque et le vide sont toujours là ... Je ..." Norishige Sugimoto s’était tourné vers elle, des larmes au coin des yeux. "Je me demanderai toujours quel homme serait devenu ce petit garçon."


Kaori avait posé une main réconfortante sur l'épaule du vieil homme qui lui avait paru bien plus rabougri et bien plus vieux que les autres jours.


Une relation de confiance s'était rapidement établie entre eux. Si les deux premiers jours, il l'avait appelé "Ma jolie" et s'il avait pris de gentilles tapes sur les doigts quand il avait tenté de lui pincer les fesses, le troisième jour, Kaori l'avait traité comme tous les pervers qui croisaient son chemin : à grand coups de massues. Qu'importe qu'il soit son employeur, son ami, son partenaire ou qui que soit d'autre, un pervers restait un pervers et recevait son dû : massues, kompeitos et autres armes d'aplatissage masculin, sans oublier les saucissonnages et roulages en maki. Monsieur Norishige Sugimoto avait eu son compte.


Au bout de deux jours de ce traitement systématique, Monsieur Norishige Sugimoto appelait Kaori "Mademoiselle Makimura" et n'avait plus jamais eu un geste déplacé. Des pensées peut-être ou quelques mots mais rien de plus. 


Elle avait surtout gagné son respect quand elle avait signalé au chef de la sécurité une faille importante dans le protocole en place depuis des années. L'homme avait d'abord nié mais, mis devant le fait accompli, il avait été forcé de reconnaître qu'il avait omis quelques aspects. Finalement, elle se débrouillait plutôt pas mal dans ce nouvel emploi ... Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle se plaisait bien mais c'était moins compliqué et éprouvant qu'elle ne l'avait escompté.


Alors voir maintenant ce vieil homme d'habitude si jovial et enjoué, un peu fou sur les bords, Kaori devait bien le reconnaître, aussi triste et perdu ... Elle n'avait pas pu retenir ses larmes.

- "Ne pleurez pas, Mademoiselle Makimura."

- "Vous pouvez m'appeler Kaori, vous savez."


Il l'avait regardée, l'air intrigué avec un peu de défi dans ses yeux qui retrouvaient peu à peu leur jovialité pétillante habituelle.

- "Ne pleurez pas. Kaori. J'ai encore une famille. Une fille qui s'est mariée et qui m'a donné deux autres petits enfants adorables : Harune et Nobuaki. Harune a vingt-cinq ans. Elle vient de terminer sa thèse en biologie et elle rejoindra bientôt notre entreprise en tant que chercheuse. Elle a déjà quelques projets intéressants. Nobuaki est plus âgé ... et ... il devrait bientôt reprendre les rênes de l'entreprise ..."


Curieusement, le regard de Norishige Sugimoto s'était voilé à ce moment et sa voix s'était brisée.

- "Monsieur Sugimoto ? Monsieur Sugimoto ?"


Le vieil homme avait détourné les yeux, les mâchoires crispées, les poings serrés.

- "Monsieur Sugimoto ? Que se passe-t-il ?"

- "Rien ... Je ..."


Kaori s'était agenouillée devant son fauteuil roulant et avait posé délicatement les deux mains sur les épaules du PDG d'une des plus grandes entreprises japonaises et l'avait forcé à la regarder dans les yeux.

- "C'est votre petit fils ? Que lui arrive-t-il ?"


Et puis, Monsieur Sugimoto lui avait expliqué que Nobuaki était un jeune homme plutôt dissipé, appréciant les belles femmes, tombant amoureux toutes les semaines, s’engageant dans de nouvelles fiançailles une fois par mois … voire deux.

- "Voyez le genre ?" Avait glissé Monsieur Sugimoto avec une moue désapprobatrice.

- "Mouais ..." avait soufflé Kaori, le nez en l'air. "J'ai une vague idée ..." 


Et puis, elle songea : "Heureusement qu'il ne se fiance pas à chaque fois qu'il tombe amoureux, le Mokkori sur pattes, sinon, j'aurais pas fini ..."

- "Je ne peux pas vraiment lui en vouloir" avait continué Monsieur Sugimoto. "Les femmes sont tellement jolies ..."


Elle avait éclaté de rire en voyant ses vieux doigts légèrement arthrosés danser vers la fermeture éclair de sa jupe. Elle les avait stoppé avec une petite claque, presque affectueuse, tout en disant d'une voix faussement fâchée :

- "Pas touche, papi. Vous savez ce qu'il en coûte !"

- "Roooo ! Rabat-joie !"

- "Obsédé !"

- "Tentatrice !"

- "Vieux scoubidou !"

- "Quand on est jeune, jolie et gentille comme vous, faut assumer ! Mademoiselle !"


Ils s'étaient regardés, complices, partageant le réconfort d'un sourire et puis Monsieur Sugimoto avait soupiré.

- "Le problème est qu'il est aussi très généreux ..."

- "Il couvre ses fiancées de cadeaux ?"

- "Plutôt deux fois qu'une ..."

- "Il dilapide la fortune familiale ?"

- "Oh, non ... Pour ça, il y a encore de la marge ..." avait-il répliqué en riant ouvertement. "Non... Seulement ... Il a offert un bijou à sa dernière fiancée et ..."

- "Et ?"

- "Il lui a offert un vieux bijou de famille et je l'ai sommé de le restituer. Il a refusé. Nous nous sommes violemment disputés car il affirmait vouloir se fiancer pour de bon, être passionnément amoureux ..."

- "Affirmait ? Vous parlez au passé ?"

- "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux exactement ... Toujours est-il que Nobuaki est parti se réfugier dans notre résidence dans les Alpes Japonaises et refuse de parler à qui que ce soit. Elle, moi, ses parents, sa sœur, ses amis ..."

- "Vous vous inquiétez pour lui ?"

- "Un peu ... Quoique ... Il s'en remettra, vous savez ! Il nous joue souvent la même comédie ! Pour reparaître quelques semaines plus tard au bras d'une créature encore plus fabuleuse que la précédente et voilà ..."

- "Quel enfoiré !"


Monsieur Sugimoto l'avait détaillée de la tête aux pieds et avait éclaté de rire.

- "Oui, je dois reconnaître que d'un certain point de vue, il peut passer pour un enfoiré. Mais je pense qu'être l'un des plus beaux partis de ce pays ne rend pas les choses faciles, vous savez. Beaucoup de jeunes femmes sont aveuglées par sa situation et, à force, c'est facile de passer d'un amour à l'autre ... Surtout qu'il est beau garçon et donc, très sollicité ... Je pense surtout qu'il n'a pas encore rencontré le grand amour. J'espère qu'il le trouvera ..."

- "Qu'est-ce qui vous chagrine tant, alors ?" avait demandé Kaori d'une voix douce, remarquant que le regard du vieil homme était encore baigné d'inquiétude.

- "Ce bijou ... Je ... J'y tiens beaucoup. En fait, je l'avais offert à ma femme quand l'entreprise a été cotée en bourse. L'argent a commencé à couler à flots et ... J'ai fait une petite folie et lui ai offert une rivière de diamants ..." Le vieil homme baissa le nez, gêné. "J'avoue que j'aimerai assez le récupérer mais la demoiselle en question refuse catégoriquement de me parler, ni à moi, ni à un membre de la famille ou un employé de confiance ..."

- "Vous croyez qu'elle accepterait de me parler ?" avait glissé spontanément Kaori alors qu'elle retenait son envie de se pincer elle-même ou de s'assommer avec une massue en songeant : Mais d'où te vient cet éternel besoin d'aider les autres ? C'est fou, ça ! Tu peux pas te mêler de ce qui te regarde, non ? Comme tout le monde ?

- "Vous feriez ça, Mademoiselle Makimura ?" avait demandé le vieil homme, les yeux pleins de reconnaissance.

- "Je peux toujours essayer ..." avait répliqué Kaori.

- "En fait ... Est-ce que vous pourriez récupérer ce bijou ?" avait demandé humblement Monsieur Sugimoto. "Il y a d'autres raisons mais je ne peux pas en parler pour l'instant."

- "Je peux vous aider, vous savez ? Même si, pour l'instant, j'avoue que j'aurais plutôt tendance à soutenir cette jeune femme. Elle doit certainement avoir le cœur brisé ..."


Monsieur Sugimoto avait brusquement tourné son fauteuil vers Kaori :

- "Est-ce que je peux vous faire confiance, Mademoiselle Makimura ?"

- "Vous savez bien que oui, Monsieur Sugimoto." avait assuré Kaori. "Tant que vous ne donnez pas dans les affaires illégales, je serai de votre côté."


Il avait soupiré, parfaitement désespéré :

- "En plus de la valeur sentimentale de ce bijou, il est vital pour moi de le récupérer ..."


Kaori s'était assise sur le bord du bureau de son patron, croisant les jambes comme Saeko :

- "Je vous écoute ..."

- "J'ai caché à l'intérieur de ce bijou une sauvegarde informatique contenant la formule de fabrication d'une nouvelle molécule. Une nouvelle molécule qui permettra à la SinCo de déposer un brevet pour un nouveau médicament qui va changer la face du monde ..."

Il avait levé la main devant la question qui allait franchir les lèvres de Kaori : "Je ne vous en dirai pas plus. Cette sauvegarde est datée. Elle est devenue indispensable car deux concurrents de la SinCo envisagent de mettre cette molécule sur le marché. Cela représente des centaines de millions de dollars de bénéfice sur les deux prochaines années. La seule façon de les contrer et de prouver que les chercheurs de la SinCo sont les créateurs de cette molécule est gravée dans cette sauvegarde. Et cette sauvegarde ..."

- "Et je parie qu'il s'agit de la seule et unique sauvegarde !" avait soufflé Kaori, pinçant la racine de son nez, geste qui signifiait qu'elle tentait de maîtriser au mieux ses nerfs. "Non, mais quelle idée !"

- C'est la meilleure cachette qui soit, ma jolie !" avait répliqué Monsieur Sugimoto, les mains vers le ciel. "Ecoutez, les bijoux sont tous gardés dans un coffre-fort, à la banque. Seuls les membres de ma famille proche y ont accès ... Alors ... C'était l'endroit le plus sûr !"


Kaori garda le silence.

- "Comment est-ce que je pouvais deviner que mon Don Juan de petit fils allait offrir le bijou le plus important à sa nouvelle fiancée ?"

- "Mouiiii ..." avait concédé Kaori. "Mais pourquoi ne pas simplement demander à cette jeune femme de vous rendre le collier ?"

- "Je lui ai demandé ... Mais elle prétend qu'un cadeau reste un cadeau et qu'elle ne veut pas le rendre."

- "Reprenez juste la sauvegarde. Dites que vous voulez voir le bijou une dernière fois ... Je ne sais pas moi, trouvez une excuse ..."


Monsieur Sugimoto baissa la tête, déviant son regard gris vers le sol. Intriguée, Kaori lui avait alors demandé :

- "Que me cachez vous, Monsieur Sugimoto ?"

- "Mon petit fils n'est pas dans notre résidence à la montagne pour se remettre d'un chagrin d'amour ..."


Kaori avait tout de suite compris :

- "Il se cache c'est ça ? Vous avez reçu des menaces et on vous demande la sauvegarde ?"

- "Oui."

- "Contactez la police."

- "Non. Déjà, parce que l'existence de cette molécule doit impérativement rester secrète. Il en va de la survie de cette entreprise. Des milliers de salariés à travers le monde, Mademoiselle Makimura. Ensuite ... Ensuite, parce que, ils ont promis de s'en prendre à Nobuaki si les autorités s'en mêlent mais aussi parce que je ne veux pas que l'inconscience de mon petit-fils soit révélée au grand jour ... Ni sa désinvolture envers la gente féminine et la fortune familiale, d'ailleurs ..."

- Hummmm, sauver sa réputation, quoi ..." avait murmuré Kaori, visiblement contrariée. Elle était restée silencieuse un petit moment, les bras croisés, jusqu'à ce qu’elle soit interpellée :

- "Vous connaissez bien cette ville, Mademoiselle Makimura ?"

- "J'y ai grandi, oui ..."

- "Il parait qu'il existe quelqu'un ..."


Elle avait suspendu son souffle. Sugimoto avait poursuivi :

- "Quelqu'un qui aide les personnes qui en ont besoin ... En dernier recours ..."

- "Quoi ?"

- "Oui, c'est bien ce que je pensais ... C'est une légende urbaine, n'est-ce pas ? Je n'ai pas grandi à Tokyo, vous savez ... Oh, pardonnez-moi, j'ai été trop naïf, ça ne peut pas exister ce genre de personne."

- "Une aide de dernier recours ? Une personne à contacter quand tout vous semble perdu ? C’est ça ?" Avait demandé Kaori d’une voix légèrement tendue.


Monsieur Sugimoto avait alors levé son regard vers elle. Un regard plein d'espoir.


Comment résister à l'espoir ?


On aurait dit un gamin de dix ans à qui on promettait d'aller voir un film avec son superhéros préféré.

- "Alors, c'est vrai ? Le tableau à messages, la gare de Shinjuku, le XYZ, c'est vrai ?" avait demandé Monsieur Sugimoto, les yeux remplis d'étoiles. 


Kaori n’avait pu s'empêcher de rougir de fierté mais Monsieur Sugimoto n’avait rien remarqué, heureusement. 

- "Oui. Tout est vrai. Par contre, on a juste un problème."

- "Lequel ? Si c'est une question d'argent, son prix sera le mien !"

- "Non …” Elle croisa les bras. “Le problème est qu'il ne travaille que pour les femmes. Les jolies femmes. Les très jolies femmes..."

- "Oh .. Je vois ..." Monsieur Sugimoto leva des yeux interrogateurs et amusés vers son assistante. "Je suppose que je ne serai pas vraiment à son goût pour une compensation en nature ?"


Elle éclata de rire.

Il deviendra vert, ça c'est sûr et certain …


Elle avait gardé les bras croisés, réfléchissant comment elle pourrait réussir à faire plier son partenaire.

- "Il a bien une marge de négociation ?" avait rétorqué Sugimoto tout en la regardant avec insistance.

- "Pas vraiment ..."


Même une somme énorme ne parviendrait pas à le faire travailler pour un homme. Sauf si elle demandait à Saeko ...


Oui, mais Sugimoto avait dit : pas de forces de l'ordre. 

Reika, alors ?


- "Et si c'était une jolie femme qui lui lançait cet appel au secours ?"

- "Ah, là, il accourait en bavant, les oreilles au vent ... Et le reste aussi !"

- "Je vous demande pardon ?"

- "Non, rien, ne faites pas attention ..." avait-elle éludé.

- "Et si c'était une jolie femme qui lui lançait cet appel au secours ?" Avait insisté le vieil homme.


Kaori l’avait regardé, interloquée. Sugimoto avait ajouté, un peu excédé :

- "Dites, vous le faites exprès de pas comprendre, Mademoiselle Makimura ? Qui nous deux ressemble le plus à une jeune femme sexy ? Moi ? Ou vous, ma jolie ?"



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