Yes or No ?

Chapitre 23 : "C'est à ce moment que je suis devenu Mick Angel"

3773 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/04/2022 13:44


(Petit mot de l'auteur : Les deux précédents chapitres ont été classés MA, Chapitre 21 et 22. Je l'avais fait également pour le chapitre 20 mais je me suis rendue compte que c'était un traitement un peu excessif, du coup, il est revenu en M ... Mais trop tard pour apparaître sur le tableau principal. Peut-être certains d'entre vous les auront loupés. Je vous invite à vous connecter à votre compte pour les lire. Ils ne contiennent pas seulement des scènes d'amour mais aussi des infos sur le passé de Mick qui, peu à peu se dévoile. Bonne lecture ^^ et à bientôt j'espère !)




Avant que je pose la main sur la poignée pour ouvrir, une silhouette sombre surgit devant moi et je ne pus retenir un cri de surprise, puis j'éclatai de rire en découvrant Mick, accroupi sur le rebord de la fenêtre.


J'ouvris les battants et il sauta souplement à l'intérieur :

- "Tu n'entends pas quand on lance des cailloux à ta fenêtre ?"

- "Je faisais couler un bain ..."


Les yeux de Mick pétillèrent :

- "Un bain ? Quelle merveilleuse idée ! Tu prends quelle place ? "

- "Mais, qu'est-ce que tu fais là ?"

- "Madame Sakamoto est en train de boire son thé devant le journal télévisé du matin ... Je pense qu'elle ne m'a pas vu : je suis passé par la porte arrière du jardin. J'espère que les voisines curieuses ne sont pas déjà à leur poste !"


Je ne pus me retenir de rire encore une fois. Il regarda autour de lui tout en époussetant son costume :

- "Effectivement, tu avais raison, c'est petit mais fonctionnel ... Oh, les huit-cent cinquante disques, c'est ça ?"

- "Heuu, oui. Mais, Mick ... Je croyais que je devais me reposer et que tu allais à ton entraînement ?"

- "J'ai dit ça pour rassurer Madame Sakamoto." dit-il en se tournant vers moi, avec cette pointe d'espièglerie que j'aimais tant dans son regard. "Et j'ai dit que j'allais faire mon sport. Pas mon entraînement."


Je souris avant d'ajouter en m'avançant vers lui :

- "Et Madame Sakamoto ? Tu lui avais promis de ne pas me rendre visite ici, non ?" Demandai-je, à la fois agréablement surprise de sa présence et en même temps gênée qu'il entre ainsi dans mon petit chez-moi tout en bazar.


Il se tourna vers moi, fier de lui :

- "Si ma mémoire est bonne, j'avais promis de ne pas venir passer la nuit, nuance ... Et, il fait déjà jour, non ?" Dit-il en faisant le tour de ma petite pièce de trente mètres carrés ou j'avais entassé ma vie.

- "Tu vas avoir des problèmes ..."

- "M'en fiche. Je n'avais pas le cœur de rentrer sans toi à la Clinique." La sincérité du regard qui avait accompagné ses mots me fit chavirer le cœur et je me sentis flotter pendant quelques secondes.


Soudain, je sursautai à nouveau quand j'entendis toquer. Mick se précipita pour se dissimuler juste derrière la porte et je lui lançai un regard accusateur, pointant mon index vers lui avant d'ouvrir. Je savais bien qui se trouvait sur mon palier :

- "Madame Sakamoto ? Tout va bien ?"


Elle me regarda en fronçant les sourcils :

- "C'est plutôt à moi de vous demander ça ! J'ai entendu crier et je suis sûre que ça venait de chez vous !"

- "C'est que ... heu ..." Dis-je en me penchant par la porte entrebâillée pour ne pas montrer à ma logeuse que j'étais juste enroulée dans une serviette de bain, relativement petite. "Ah bon ? Vous avez entendu un cri ?"


Je sentis les doigts de Mick jouer sur la peau de ma nuque et de mes épaules et je dus me concentrer pour ne rien laisser paraître.

- "Ah, j'en suis sûre ! Je suis âgée mais je n'ai pas d'hallucinations auditives, Docteur Natori ..."

- "Ce n'est pas ce que je voulais dire, Madame Sakamoto." Dis-je, soulagée que Mick ait arrêté de frôler mon épaule gauche, celle qui restait dissimulée derrière la porte.


Puis, soudain, la cafetière émit un petit gargouillis signifiant qu'elle avait bientôt terminé sa mission et je m'exclamai :

- "Ah, c'est quand j'ai mis le café en route, Madame Sakamoto ! J'ai vu une énorme araignée sur ma fenêtre et j'ai eu peur."

- "Une araignée ?"

- "Bah oui, une très grosse araignée ..."

- "Ça serait pas une grosse araignée avec des poils blonds, des fois ?"

- "Beurk ! Mon Dieu ! Vous en avez déjà vues de cette couleur !!! Ne me dites pas qu'il y en a ici, j'ai les araignées en horreur !" Et je fis mine de regarder derrière mon épaule comme si j'allais bientôt paniquer.


Elle me sonda encore pendant quelques secondes et je sursautai presque quand je sentis quelque chose me chatouiller la jambe et remonter lentement le long de ma cuisse.

- "Quelque chose ne va pas, Docteur Natori ?"

- "Heuuu, non, non, non, tout va bien ..."

- "Pourtant, vous me semblez nerveuse ... Une araignée peut-être ?" Glissa Madame Sakamoto, suspicieuse.

- "C'est que ... J'ai envie d'aller faire pipi, si vous voulez tout savoir..." Je me mis alors bien droite tout en me glissant dans l'embrasure de la porte, échappant ainsi aux mains de Mick et montrant à tous les yeux qui auraient pu se tourner vers moi que j'étais simplement enroulée dans une serviette. "Et j'allai prendre un bain avant d'aller dormir. Donc, si vous ne voulez pas que vos voisines racontent que vous rendez visite à vos résidentes quand elles sont en petite tenue, je vous propose de retourner tranquillement chez vous. Bonne journée."


Madame Sakamoto me regarda, effarée et prononça : 

- "Bonne journée, Docteur Natori. Reposez-vous bien." Et elle tourna les talons en maugréant.


J'avais à peine refermé la porte que je sentis des bras me prendre par la taille et Mick se colla contre mon dos, m'embrassant dans le cou et jouant avec l'extrémité de la serviette que j'avais repliée pour la faire tenir. Il me murmura :

- "Jolie tenue ... Tu portes ça magnifiquement, la serviette. Mais, je te préfère sans."


Il fit tomber le tissu au sol et je me retournai, ravie et impatiente, défaisant rapidement les boutons de sa chemise et la boucle de sa ceinture pour le déshabiller et l'entraîner vers la baignoire.


Deux heures plus tard, Mick était allongé dans mon lit et je ne me lassai pas de le regarder dormir alors qu'il était sur le ventre, le drap à peine remonté sur sa taille et je cédai à l'envie de caresser délicatement son dos, suivant les traits délicats de son tatouage jusqu'à ses fesses.


Il gémit doucement et sans ouvrir les yeux me murmura :

- "Tu dors jamais, Docteur Natori ?"


Je ris doucement, tout en continuant mes caresses du bout des doigts sur sa peau. 

- "J'ai appris à me passer de sommeil en enchaînant plus de trente heures de garde quand j'ai fait mes études. Et parfois, quand il y a des règlements de comptes entre clans, ça nous arrive, au Doc et moi, de rester éveillés très longtemps ..."


Je me rapprochai un peu plus de lui pour coller mon corps contre le sien.

- "Et je préfère profiter de la vue ... Quelque chose me dit que tu ne seras pas souvent ici avec moi, alors je savoure. Et ..."


Il se mit sur le côté, m'ouvrit les bras et je me glissai avec plaisir contre lui, sentant sa chaleur dans mon dos alors qu'il se serrait contre moi.

- "Et ? Quoi d'autre ..."

- "Et ? Et je repensais à ce que tu m'as raconté sur ce dessin ..."

- "Ah ... Oui, c'est vrai. J’avais une histoire à terminer, n’est-ce pas ?" Il me serra encore un peu plus contre lui, posant son front contre mon épaule. "Shadow ..."


Il soupira :

- "Bon, je t'ai dit que nous étions codétenus ... et qu'il m'a tout enseigné ?"

- "Oui ..." Murmurai-je et je le laissai commencer son récit.

- "Shadow m'a fait bosser comme un fou mais j'ai adoré ça. Il m'a appris à lire correctement, à rédiger sans faire de faute, à m'exprimer poliment. Il m'a fait lire des pavés écrits par des philosophes et des théoriciens de l'art. J'ai beaucoup travaillé sur l'histoire européenne aussi et, ensuite, il m'a appris à dessiner : les proportions, la perspective, les reliefs, la lumière, les ombres ... Finalement, il m'a donné la chance de pouvoir penser autrement. Sa présence m'a aidé à tenir le coup. A grandir. A faire ma place en tant qu'homme.


"Je suis sorti quelques mois après lui et je l'ai retrouvé comme nous l'avions convenu. Il avait ouvert une petite boutique de tatoueur qui lui assurait quelques revenus réguliers et aussi lui servait de couverture pour fournir des faux papiers. C'est là que j'ai passé les meilleures années de ma vie."

- "Tu es resté combien de temps avec lui ?"

- "Un peu plus de six ans."


Il se mit sur le dos et passa un bras derrière sa nuque :

- "Six années durant lesquelles il m'a formé. Il m'avait déjà appris à dessiner en prison et là, j'ai pu le mettre en pratique et j'ai fait quelques tatouages pendant qu'il me guidait."

- "Oh, tu sais tatouer ?"


J'étais surprise car il n'avait encore jamais abordé le sujet.

- "Pas aussi bien que lui, malheureusement, mais oui, je sais tatouer. Enfin, je savais ... J'adorais faire des rattrapages pour être tout à fait exact. Transformer ce qui a été fait en quelque chose d'autre, remanier un dessin raté ou daté en quelque chose de nouveau. Souvent, les hommes se font tatouer le nom de leur fiancée ... et changent d'amoureuse entre-temps mais ... le tatouage reste, ce qui contrarie fortement une éventuelle nouvelle demoiselle ! Enfin, bref, tu vois le genre ?"


Il rit doucement :

- "Tu n'imagines pas le nombre "Daisy For Ever" ou de "Mary" dans des cœurs transpercés de flèches que j'ai rattrapé ! Petit à petit, j'ai appris aussi à faire des faux papiers car, en fait, il faut avoir les mêmes compétences que pour le tatouage : observation, méticulosité, précision, patience."


Je me redressai sur mon coude et lui demandai en désignant ses mains:

- "Tu as essayé de dessiner depuis ton ... accident ?"

- "Non. Pour le moment, le Doc m'a surtout fait écrire, comme tu le sais. Et, il faut avoir l'esprit libre pour dessiner. C'est comme ... Comment t'expliquer ? Il faut se mettre dans une bulle où plus rien d'autre ne compte que la feuille blanche et le noir que tu ajoutes ... Et il faut aussi être heureux et aimer ce qu'on dessine. Avec de la haine ou de la rage dans le cœur, rien de bon ne sort d'un coup de crayon. Donc, non, je n'ai pas dessiné depuis ... depuis ..." Il prit une profonde inspiration et soupira :  "Depuis que Shadow est mort."


Je restai sans voix et je vis son regard se voiler puis il fixa un point au plafond :

- "Une bande de petits malfrats débiles tentaient de faire la loi dans le quartier. Ils se contentaient de petits larcins jusqu'à ce qu'ils se fassent recruter par un groupe mafieux local. Ils ont alors commencé à racketter les commerçants. Shadow et moi avons refusé de céder et nous n'avons jamais donné un cent pour bénéficier de leur protection. Question de principes. Et un peu d'orgueil aussi, je l'avoue. J'étais persuadé que je pouvais nous protéger tout seul. Et puis ..."


Il attrapa mes doigts, joua un peu avec puis garda ma main dans la sienne, la posant sur son torse.

- "J'ai joué des poings, comme d'habitude, sans réfléchir plus loin que le bout de mon nez. Ca nous a laissé un peu de tranquillité mais quand les types sont sortis de l'hôpital, ils ont décidé de se venger."


Sa voix changea un peu, prenant un ton plus grave et son accent s'accentua.

- "Ils ont profité que j'étais sorti ... Désolé, ma douce, mais j'étais encore en train de draguer … et pendant mon absence, ils sont entrés en brisant toutes les vitres avec des battes de baseball. Ils ont tabassé Shadow à mort avant de mettre le feu à notre boutique et notre appartement attenant."

- "Oh, mon Dieu ..."

- "Dieu n'a rien à voir là-dedans, ma Douce. Rien du tout. Ce jour-là, il était aux abonnés absents. J'ai tout perdu d'un coup, à part mon pendentif : ma maison, mes affaires, mon job, mon père spirituel, ma nouvelle famille, mes projets d'avenir ... Quand les pompiers ont eu enfin éteint l'incendie, j'ai pu récupérer quelques papiers et les économies qui étaient dans le coffre-fort de la boutique et j'ai disparu de la circulation sans demander mon reste."

- "Tu ne t'es pas vengé ?"

- "Si. Mais seulement un mois plus tard, quand j'ai eu tout planifié et aucun n'en a réchappé. Mon fait d'armes a fini par se savoir dans les différentes familles mafieuses et ma réputation s'est construite là-dessus. C'est à ce moment que je suis devenu Mick Angel. En hommage au surnom que Shadow me donnait, Miguel Angelo. Je suis ensuite parti pour Los Angeles et j'ai fait payer mes services."


Je pensai qu'il avait terminé son récit mais il poursuivit :

- "Ça a été une sale période pour moi puis j'ai rencontré Ryo alors qu'il arrivait en ville. Il venait de perdre son partenaire et il cherchait un type, un certain Kaïbara qui l'avait trahi alors qu'il l'avait considéré comme son père. Nous avons mis à mal son organisation de l'époque mais le fameux Kaïbara lui a échappé. Petit à petit, nous avons uni nos capacités à nous battre et à tuer. Nous avions beaucoup de points communs et finalement, nous nous sommes un peu reconstruits en nous appuyant l'un sur l'autre sans nous le dire vraiment. Et puis ..."


Il soupira et je poursuivis à sa place :

- "Et puis ? Une affaire avec une blonde incendiaire pour le gouvernement fédéral ?"


Il se tourna vers moi :

- "Comment tu sais, ça, toi ?"

- "Ryo m'en a parlé ..."

- "Oh ... Alors voilà, tu sais pourquoi je suis allé une deuxième fois en prison et comment Ryo est parti s'installer au Japon."


Je restai silencieuse un instant puis j'osai demander :

- "Kaïbara ? C'est celui que Ryo a tué sur le bateau ?"

- "Oui. Et aussi celui qui m'a repêché en mer et qui m'a drogué à l'Angel-Dust pour que je tue Ryo, Kaori et Falcon sur ce maudit rafiot ... Mais c'est une autre histoire tout ça. Ça sera pour une prochaine fois, si tu le veux bien ?" Il me regarda tristement : "Désolé, ma douce, j'aimerai beaucoup changer certaines parties de ma vie mais, malheureusement, je ne peux pas ..."


Je lui caressai la joue :

- "Moi aussi. Je suis désolée pour toi. C'est si triste. Personne ne devrait vivre ce genre de chose."


Je me collai contre lui et nous restâmes enlacés un moment. J'étais chamboulée par l'histoire de Mick et je ne savais ni quoi lui dire ni quoi faire pour alléger sa peine. Puis Mick rit doucement : 

- "J'ai envie d'une cigarette ..."

- "Ici, c'est no way ... Tu sais ce que j'en pense, d'ailleurs !"


Nous avions déjà eu quelques conversations, un peu houleuses, sur son addiction au tabac. En tant que médecin, impossible pour moi de le voir se bousiller la santé sans rien dire, mais, j'avais compris qu'il n'était pas prêt mais je m'étais fixé pour objectif de le faire arrêter. Un jour. Mais une chose à la fois, un pas après l'autre, j'attendrai le moment opportun pour l'amener à réussir à se passer de ce poison. 


Je ris cependant avec lui :

 - "Sors, si tu l'oses ... Sakamoto sera ravie de te voir et de te flanquer un bon coup de canne sur le crâne !"

- "Tu crois que si je sors comme ça, elle me laissera cloper tranquille ?"


Je l'attrapai par le cou alors qu'il faisait mine de se lever, nu comme un vers :

- "Non, non, non, Monsieur Angel, tu restes là ..."

- "Retiens-moi !"


Je l'embrassai tout en l'attrapant par les cheveux. Il me serra contre lui quand nos lèvres se séparèrent et il m'entraîna à sa suite sur le matelas :

- "Bon ... avec de tels arguments, je reste ..."


Il se coucha sur le dos et je vins me serrer à nouveau contre lui. Il joua un peu avec mes cheveux puis :

- "Certaines choses vont peut-être changer prochainement. Quand je partirai de la Clinique, quand je serai plus autonome ... Je n'ai pas encore tout finalisé et je ne suis pas sûr de tout mais je suis sûr d'une chose ... C'est que j'aimerais vraiment que tu restes comme ça, nue dans mes bras. Que tu restes avec moi tout court ..."


Je déposai un baiser sur son torse et sur ses lèvres et je murmurai :

- "Et pourquoi je voudrais partir ?"


Je reposai à nouveau ma tête sur son épaule pendant qu'il énumérait toutes les raisons qui pourraient me faire sortir de mon lit :

- "Je ne sais pas moi ... Tu pourrais avoir besoin d'aller faire des courses."

- "Non, non, j'ai rien dans mon frigo et c'est bien comme ça. Ça évite que ça périme ..." Répondis-je en baillant.

- "Chercher une nouvelle robe à tomber par terre ?"

- "Non. De toute façon, tu me l'enverrais au bout de deux minutes. C'est de l'argent foutu en l'air..." Murmurai-je.

- "Aller à la Clinique ?"

- "De garde dans neuf heures, j'ai le temps ..."

- "Discuter avec tes copines ?"

- "Mmmmmpfffff ...."

- "Tu pourrais ..."

- "Tu pourrais pas la fermer, dis ?" Dis-je en baillant à m'en décrocher la mâchoire. "Tu dors jamais, Monsieur Angel ?"


Il déposa un doux baiser sur mon front en riant doucement :

- "A tes ordres, Docteur Natori ..."  et je m'endormis. 


La sortie de mon appartement fut assez rocambolesque et Mick dut user de tout son charme et son éloquence pour parvenir à faire croire à Madame Sakamoto qu'il venait d'arriver pour m'accompagner à mon travail. A ma grande surprise, Madame Sakamoto abdiqua et accepta de bonne grâce le baise-main théâtral de Mick.


A peine arrivés à la Clinique, la sonnette retentit : la belle Reïka Nogami était à la porte, un sourire éclatant aux lèvres.

- "Bonsoir Docteur Natori ! Vous vous rappelez de moi ? Reïka Nogami, je viens voir Mick ! Je ne l'ai pas prévenu mais est-ce que je peux le voir ?"


Je lui ouvris la porte et l'invitai à me suivre. Je ne pus m'empêcher de la détailler de la tête aux pieds en un coup d'œil : elle marchait avec des talons encore plus hauts que ceux que j'avais portés lors de mon rendez-vous avec Mick, une belle robe en satin vert foncé, assez courte qui mettait ses belles jambes galbées en valeur, et la veste légère qu'elle avait posée sur ses épaules ne dissimulait ni son décolleté avantageux ni sa taille de guêpe. 


Je ne pus retenir de penser, amère : 

- "Bah quand Ryo lui a expliqué les règles d'ici, j'aurais dû ajouter : tenue correcte et décente exigée ..." 


Je me sentis devenir une vraie peste quand j'accélérai le pas dans le couloir, pensant la mettre en difficulté avec ses talons démesurés mais il n'en fut rien. Elle me rattrapa même pour se mettre à ma hauteur et me demanda :

- "Au fait, vous avez passé de bonnes vacances ?"


Je m'arrêtai brusquement et la dévisageai. Elle était jolie, très jolie même. Mais allai-je détester toutes les jolies filles de la terre parce qu'elles étaient plus jolies, plus sexy, meilleures danseuses ou plus jeunes que moi ? A ce rythme là, j'allai devenir une vraie sorcière. Reïka me sourit :

- "Oh, vous ne vous rappelez peut-être pas mais, quand nous nous sommes rencontrées, vous alliez partir en vacances ... Donc ..."


Je me repris : 

- "Oh ... Oui, oui ... de très bonnes vacances. Une petite visite dans ma famille, rien de bien compliqué."

- "Vous avez raison. C'est important de passer du temps avec les personnes qui nous sont chères ..."

- "Il est dans la chambre une, je vais ..." Je pensais : "en profiter pour marquer mon territoire en lui faisant un suçon dans le cou..." mais elle me contourna, rapide comme l'éclair et se précipita vers la porte portant le bon numéro.


Elle toqua et entra sans même attendre la réponse : 

- "Bonjour Monsieur Angel !" 

- "Mademoiselle Nogami ! Quelle surprise ! Heuu ... Un instant ... Je ne pensais pas avoir de la visite ..."


Je m'avançai et je risquai un regard dans la chambre. Et ce que je craignais était bien en train de se produire même si ça aurait pu être pire. Ce fut comme si je recevais un uppercut dans l'estomac. 


Mick était debout dans la chambre qu'il partageait avec Hiro ... 


Il portait son t-shirt de course, celui qui ne laissait que peu de place à l'imagination concernant la forme de ses pectoraux et de ses abdominaux que son gilet ouvert laissait parfaitement voir mais le reste de son corps était simplement couvert d'un boxer gris. 


Je vis Reïka Nogami bondir vers lui et je crus qu'elle allait lui effleurer les fesses quand il se retourna pour enfiler son jogging délavé et trop grand pour lui. Il mit ensuite ses mitaines pour dissimuler ses mains et se tourna vers nous.

- "Voilà ..."

- "Toujours aussi en forme, à ce que je vois ..." Minauda Reïka en s'accrochant à son bras. "Venez, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ..." 


Et elle s'assit sur son lit, me tournant ostensiblement le dos et tapota la place juste à côté d'elle tout en croisant ses jambes magnifiques. Mick se retourna pour me lancer un petit clin d'œil discret et un sourire ravi mais il alla cependant s'assoir à côté de la jeune et délicieuse Reïka :

- "Racontez-moi ça ... Quelle est cette bonne nouvelle ?"


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