La moitié de City Hunter

Chapitre 4 : Le baiser

3222 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/10/2022 13:41



*** 24 Juin 1983 - 14h02 ***


Quelques heures plus tard, dans le fond de la ruelle, Saeko ajustait sur Ryo les derniers détails de son uniforme, non sans arracher un petit sourire en coin au nettoyeur :

- "Je sais mettre un gilet pare-balle, Saeko, c'est bon."

- "Tu dois le porter comme un flic le porterait pas comme ... comme un je-sais-pas-quoi ..." Elle tiqua puis regarda Ryo, intriguée : "Tu as déjà mis un gilet, toi ?"

- "Rarement, mais ça m'est arrivé, oui." 


Saeko, surprise, braqua son regard dans le sien mais curieusement ce que les yeux de Ryo lui renvoyèrent à cet instant l'empêcha de poser sa question suivante. Elle finit par baisser les yeux puis attrapa le casque d'intervention qui était resté au sol :

- "Tu ne l'enlèves sous aucun prétexte."

- "Yep, Madame. Ça fait au moins la centième fois que tu me le dis."

- "Je sais, mais je tiens à être sûre que c'est bien imprimé. Le problème n'est pas qu'on te reconnaisse mais plutôt qu'on ne te reconnaisse pas."

- "Au fait, question ... Tu as refroidi quel flic pour me refiler son costard ?" Demanda Ryo, mi-amusé, mi-inquiet.


Saeko souffla sur sa mèche en souriant :

- "Mais non ! Je n'ai refroidi personne. J'ai même plutôt fait l'inverse ..."

Ryo la dévisagea, surpris puis, son expression changea peu à peu pour laisser la place à un regard entendu :

- "Oooooooh ..." 

- "J'ai simplement détourné l'attention d'un agent pendant que Makimura subtilisait une tenue dans le camion des forces d'intervention."

Ryo sourit aux anges, imaginant déjà diverses stratégies utilisées par Saeko : des lèvres qui s'entrouvrent, des chemisiers qui se dégrafent et des jupes qui remontent sensiblement.

- "Oooooooh ... Ouaiiiis !" 

Désabusée par l'attitude de Ryo, l'inspectrice leva les yeux au ciel, soufflant à nouveau sur sa mèche et croisa les bras, attendant, dépitée, que l'homme revienne peu à peu à son état normal. Ce qui arriva brusquement, la faisant sursauter : il venait de balancer un coup de pied rageur dans une des bennes à ordures de la ruelle et croisa les bras, boudeur :

- "Mais merde ! Pourquoi je ne suis jamais là quand le spectacle devient intéressant."


Profitant de la surprise de la jeune femme, il se retourna vivement vers elle, propulsant ses doigts agiles vers les boutons de la veste de tailleur de Saeko, ceux qui dissimulaient à peine son décolleté pour le moins avantageux.

- "Tsss tsss tsss, l'Étalon, on se calme !" Souffla une voix calme et grave derrière eux, interrompant Ryo dans son élan.

Ryo se reprit, croisant à nouveau les bras :

- "Pffff ... Fallait qu'il arrive maintenant, Monsieur Le Rabat-joie." Murmura-t-il avant d'ajouter à haute et intelligible voix : "Tu voulais pas nous laisser un peu d'intimité et rester avec ton Commissaire, toi ?"

- "Non. J'étais avec le Sergent Shiki." Répondit Hideyuki en allumant une cigarette. "Il n'a pas pu s'empêcher de faire un point sur la façon dont je devais m'approcher."

Ryo retrouva son sérieux et leva un regard curieux vers Hideyuki qui répondit à son interrogation muette :

- "Je lui ai dit que j'emmenais un homme en qui j'avais confiance."

- "Et ?"

- "Et il n'est pas vraiment d'accord mais je ne lui ai pas laissé le choix."

- "Comment t'as fait ? Il a pas l'air du genre arrangeant et compréhensif, le bonhomme."

- "J'ai dit que j'avais encore le droit de choisir l'homme entre les mains duquel je remettais ma vie."

- "Chouette ..." Laissa échapper Ryo, sarcastique. "Dit comme ça, ça me donne plus envie du tout !"

Saeko serra les dents mais ne dit rien.

- "Shiki est nerveux mais c'est surtout parce qu'il ne fait pas confiance à Sozen." Expliqua Hideyuki.

- "Ahhh, ça ! Moi non plus." Répondit Ryo du tac au tac.

- "Moi non plus." Avoua Saeko en fronçant les sourcils. 

- "Et bah, on est trois. Mais on va devoir faire avec Sozen. Shiki le garde à l'oeil." Soupira Hideyuki en s'éloignant vers le fond de la ruelle où il s'alluma une cigarette et entreprit de nettoyer ses lunettes. 


Respectant son besoin de solitude, Ryo et Saeko se regardèrent en silence pendant quelques secondes puis il écarta les bras et se déhancha sur le côté :

- "Alors, je ne suis pas sexy en flic ?" Demanda-t-il en se penchant vers la jeune femme : "Si je gardais la tenue pour un moment ... spécial ... un petit dîner ... entre nous ... Allez ... Je suis persuadé que tu as déjà fantasmé sur cet uniforme, pas vrai ?"

Horrifiée, la jeune femme sursauta et fit un pas en arrière, plantant son regard surmonté de sourcils froncés dans le sien. Puis elle se radoucit soudain, se tranformant en une femme au sourire magnétique, le regard provoquant, le menton légèrement relevé, sûre d'elle. Féline et tentatrice, elle se dirigea vers Ryo sans le lâcher des yeux et joua avec son index sur le gilet qui ornait le torse du nettoyeur. 

Elle murmura :

- "J'avoue ... T'es chou, comme ça ..."

- "Ahhhh !!! Tu reconnais enfin que je suis beaucoup plus attirant que l'autre rabat-joie de service." S'exclama Ryo en passant un bras derrière la taille de la policière pour l'attirer à lui. "Alors ? Qu'est-ce que tu en penses, de ce dîner ?"

Saeko émit ce petit rire rond, doux et suave qui mettaient toujours les hommes dans un état second puis se mordilla la lèvre en sussurant : 

- "Papa aimera beaucoup que je ramène un flic en tenue à la maison pour un repas en famille ... Il rêve de me marier à un militaire !"

- "Quoi ? Papa ? En famille ? Ah non, non, je ne pensais pas ..." Il fut interrompu par une sensation délicieuse et imprévue sur sa joue : Saeko venait d'y déposer un baiser.


Derrière eux, dans l'ombre, Hideyuki se crispa mais resta muet, se contentant de tirer une bouffée nerveuse sur sa cigarette et de remonter ses lunettes quand il  avait vu Saeko se mettre sur la pointe des pieds pour effleurer la peau de Ryo du bout des lèvres, provoquant un sourire béat sur le visage du bienheureux. 

Le policier serra les mâchoires en détournant les yeux et il n'entendit pas sa coéquipière murmurer à l'oreille de Ryo d'une voix tranchante :

- "Tu as intérêt à me le ramener sans la moindre égratignure, Saeba, sinon, je te jure que ..."

- "Détends-toiiii ! Je ne l'abimerai pas, ton satané costume ... Et puis, c'est pas comme si tu avais laissé une caution de malade !" 

Elle le fusilla du regard, voulant répliquer qu'elle ne parlait évidemment pas du matériel appartenant aux forces de l'ordre mais Ryo lui envoya un clin d'oeil complice :

- "Et toi, Inspectrice de Mon Coeur, veille bien sur mon précieux Python, hein ... Pas de blague !"

- "Oui, il est dans la boîte à gants de ma voiture. Personne n'osera y toucher, t'inquiète pas." Répliqua Saeko en soufflant sur sa mèche.

Ryo hocha la tête avant de se tourner vers Hideyuki :

- "Prêt ?"

Le policier écrasa sa cigarette sous sa semelle de chaussure et se dirigea vers la sortie de la ruelle, les mains enfoncées dans les poches de son pardessus froissé. Il murmura :

- "Quand faut y aller ..." en levant une main en guise de salut à Saeko, sans se retourner.


Juste avant que les deux hommes ne parviennent dans la lumière de la grande place emplie de voitures de police et d'hommes armés jusqu'aux dents, elle les rattrapa en quelques enjambées, perchée sur ses talons vertigineux. Sans prononcer un mot, elle saisit Makimura par le bras, l'incitant à faire quelques pas en arrière et à se tourner vers elle. 

Il demeura interdit quand elle saisit entre ses doigts tremblants sa cravate à moitié ouverte, l'attirant à elle d'un geste autoritaire avant de l'embrasser sur la bouche. Hideyuki garda les yeux ouverts pendant quelques secondes, peinant à réaliser ce qui était en train de se passer. Saeko ne se laissa cependant pas décourager par l'immobilité de Hideyuki : elle appuya un peu ses lèvres sur les siennes, passant sa main libre derrière sa nuque, l'autre main toujours accrochée à sa cravate. 

Au bout de quelques insaisissables secondes, Saeko rompit leur étreinte et s'éloigna à regret de Hideyuki, avant de reprendre son souffle et d'ouvrir prudemment les yeux, craignant la réaction de son coéquipier. Elle sentit son cœur faire un bond étrange dans sa poitrine quand il posa ses deux mains de part et d'autre de son visage, pour l'embrasser à son tour.

Il ferma enfin les yeux et dégagea la main de la jeune femme de sa cravate pour enrouler ses bras autour de sa taille, la serrant contre lui. Il se pencha pour l'inciter à incliner un peu plus la tête. Elle abdiqua facilement, passant les bras autour de son cou, lui offrant sa bouche pendant qu'il attaquait avidement ses lèvres avec la pointe téméraire de sa langue. 


A quelques pas, Ryo toussa pour s'éclaircir la gorge. N'obtenant aucun résultat concret, il lança :

- "Hé ho ! C'est pas bientôt fini !!!"

Comme Saeko et Hideyuki restaient liés l'un à l'autre, il continua, haussant un peu le ton : 

- "Mais mince, c'est dégoûtant ! Comment peux-tu embrasser un crapaud pareil, Inspectrice de mon Coeur !"

Les lèvres toujours scellées à celle de son coéquipier, Saeko leva un index vers Ryo, lui signifiant ainsi de patienter.

- "Héééé, allez, hop ! Hop ! Terminez votre truc, là, qu'on puisse y aller."

Saeko et Hideyuki se séparèrent et ne purent se retenir de rire quand Ryo ajouta, affichant une contrariété exagérée :

- "Il était temps ! Un peu plus et j'étais mort des yeux !"


Hideyuki se détacha des bras de sa coéquipière, déposa un dernier baiser sur son front :

- "Tu crains donc tellement que je ne revienne pas, Saeko ?"

La jeune femme sourit. C'était la première fois qu'il l'appelait par son prénom :

- "Je veux surtout être sûre que tu aies envie de revenir ... Hideyuki."

De son côté, Ryo tapa du pied :

- "Bon, je commence à crever de chaud avec mon casque. On peut y aller où bien vous allez me laisser cuire dans ma ruelle ! Bientôt, vous allez me jeter dans une poubelle pour vous débarrasser de moi." 

Saeko et Hideyuki échangèrent un regard amusé et Saeko répliqua à l'attention de Ryo :

- "Ne me tente pas ..."


*** 31 Mai 1995 - 02h43 ***


- "Je sais mettre un gilet pare-balle, Saeko, c'est bon."

La Commissaire Nogami avait exigé qu'on lui apporte un gilet des forces spéciales. Un agent vêtu de noir et renforcé d'une carapace de carbone, le visage dissimulé par une cagoule lui en avait apporté un :

- "Kevlar haute densité, retient même des gros calibres, léger, souple, il permet une grande liberté de mouvement."

Saeko avait alors tenté de dévisager l'homme qui lui avait présenté le matériel. Ne pas voir le visage des gens la mettait mal à l'aise. Elle avait toujours préféré savoir à qui elle s'adressait. Pendant quelques secondes, elle avait été persuadée de reconnaître ses yeux graves, son regard froid et sévère, sa voix neutre et ferme ... 


Mais le militaire ne lui avait pas laissé le temps de poser la question et avait poursuivi en s'adressant à Ryo :

- "Par contre, avec les têtes explosives, c'est ecchymose garantie, et autre inconvénient, ça donne très chaud. Vous allez suer. Ce sera pire que dans la jungle amazonienne."

- "Pas de soucis, je vais gérer." Répondit Ryo, avec un petit sourire en coin.

- "Bonne chance, mon vieux. Dès qu'on en reçoit l'autorisation, on donnera l'assaut, mes hommes et moi. En attendant, on assure vos arrières autant qu'on le pourra."

- "Ça devrait aller, soldat, agent, lieutenant ...? Comment dois-je vous appeler ?"

- "Agent numéro Quatre. Nous n'avons pas l'autorisation de révéler nos identités aux civils. Comme vous, je suppose. Bonne chance." Répondit l'homme avant de tourner promptement les talons et de disparaître, sa silhouette sombre se diluant dans la nuit, discret et furtif, laissant même les graviers silencieux sous ses pas.


Pendant que Ryo ajustait son gilet, Saeko ajouta d'une voix tendue :

- "Tu ne l'enlèves sous aucun prétexte."

- "Promis, Madame la Commissaire."

Saeko croisa les bras et ils restèrent silencieux quelques instants, jusqu'à ce qu'un agent les interrompe en s'éclaircissant la gorge :

- "Commissaire Nogami ?"

Elle ne bougea pas, le regard toujours posé Ryo et le militaire poursuivit en lui tendant un téléphone portable par liaison satellite :

- "Monsieur Le Préfet Nogami sur la ligne sécurisée."

Elle se retourna enfin, attrapa le téléphone et s'éloigna de quelques pas, lâchant de rares acquiescements en guise de réponse. Elle finit sa conversation en murmurant :

- "A tout à l'heure, papa ... Moi aussi."


Elle revint vers Ryo en expliquant, redevenant professionnelle en un claquement de doigt :

- "Le Préfet a eu Fujimaro en ligne. Si tu viens seul, ce salop ne nous donnera que l'emplacement de la bombe, pas les codes de désamorçage."

- "Et merde ..."

- "Comme tu dis." Saeko s'appuya sur le capot de sa voiture et soupira : "En plus, papa vient de me dire que les deux équipes de déminage sont perpétuellement occupées avec ces fausses alertes qui n'en finissent pas."

- "Et comment savoir si la prochaine est un canular ou pas, n'est-ce pas ?"

- "Oui. On ne peut pas prendre le risque d'ignorer un signalement."

- "Il a bien préparé son plan ... L'enfoiré ..." Conclut Ryo en propulsant son mégot incandescent dans la nuit.

- "Une fois qu'on aura les coordonnées de la vraie bombe, il nous faudra du temps : arriver sur les lieux, sécuriser la zone, évacuer les civils ... Une de nos équipes vient de terminer à Kagoshima, c'était une fausse alerte évidemment mais il leur faut le temps de rentrer ... et même en hélico, ça prendra quelques heures."

- "Bah, tiens ... plus de mille cinq cents kilomètres ... Pfff."

- "Sans compter que nous commençons à avoir du mal à contenir les rumeurs. On est à deux doigts de voir les habitants de cette ville emprunter toutes les routes pour la quitter au plus vite et là ... là ... là, ça sera ..."


Saeko suspendit ses paroles et préféra rester silencieuse. Elle souffla sur sa mèche et pensa une nouvelle fois qu'elle aurait aimé sentir la présence rassurante de Hideyuki à ses côtés. Elle sursauta presque quand Ryo lança, lui tournant toujours le dos. 

- "Téléphone à Umi."

- "Pardon ?"

- "Téléphone à Umi et donne lui l'emplacement de la bombe dès que tu l'auras."

- "Umi ?"

- "Oui."

- "Umi ?"

- "Oui. Umi." Ryo se retourna et sourit, narquois, en remarquant le regard circonspect de la Commissaire Nogami : "Tu sais, le grand gars, chauve et aveugle qui te prépare ton café au moins trois fois par semaine !" 


Saeko souffla nerveusement sur sa mèche tout en levant les yeux au ciel : 

- "Oh, c'est bon ... je sais qui c'est ! Je doute par contre que ça soit une bonne idée d'impliquer encore des civils en plus de toi et Kaori."

- "Umi n'est pas un civil. Il reste un militaire. Un mercenaire. Un tout ce que tu veux. Si tu lui dis de se taire, il emportera ton secret dans la tombe."

- "Oui ... admettons. Et tu veux lui demander de désamorcer la bombe ?" S'énerva Saeko. "Et, dis voir, Monsieur Le Stratège, comment Umi fera-t-il la différence entre le fil rouge et le fil bleu ? Ou comment verra-t-il les touches du clavier numérique ? Tu as oublié qu’il est totalement aveugle maintenant ? Je sais qu'il est spécialiste en explosifs mais de là à avoir les connaissances et les capacités nécessaires pour désamorcer une bombe ."

- "Et bien, il ne les a pas, je confirme." Confirma Ryo en allumant une troisième cigarette.

- "Hein ? Mais, alors, qu'est-ce que ...?"

- "Miki." L'interrompit Ryo.

- "Miki ?" Demanda Saeko encore plus abasourdie.

- "Oui, Miki, sa femme."

- "Oui, je sais que Miki est sa femme, merci ... Si tu pouvais arrêter de me prendre pour une idiote !"

- "Oh ... Arrête de t'énerver ... Ca ..."

- "... vieillit prématurément, je sais, tu l'as déjà dit." Soupira Saeko.


Ryo sourit :

- "Au moins une qui m'écoute ! Ça, ça fait plaisir !"

- "Alors tu es sérieux ? Miki ?" Reprit Saeko, ignorant la dernière remarque de Ryo. "Hé, Saeba, je te rappelle qu'on n’est pas en train d'organiser une petite fête, là ! On ne va pas rameuter toute la bande non plus ! Bientôt, je vais devoir me coltiner Angel, tiens !"


Ryo la regarda, impassible et répliqua d'une voix très calme, presque douce :  

- "Miki est une démineuse du tonnerre. La meilleure."

- "C'est vrai ?"

Ryo confirma :

- "Elle a les connaissances et l'expérience de la guérilla. Elle a appris ses techniques auprès du commandant en chef de Falcon de l'époque. C'était une pointure en mines anti-personnel et en bombes sales. Je suis convaincu qu'elle s'en sortira comme un chef. Désamorcer des explosifs, c'est comme faire du vélo, il paraît que ça ne s'oublie pas."

- "Tu ..."

- "Dès que tu as l'info, tu appelles Umibozu et Miki. Il viendra avec elle car il n'acceptera jamais de la laisser prendre de tels risques toute seule. Et il lui donnera confiance en elle."


Il écrasa son mégot en silence. Saeko l'attrapa par le bras en disant :

- "Et qu'est-ce que je vais dire à Kaori quand elle se réveillera, hein ?"

- "Qu'est-ce que tu vas lui dire ?" Répéta Ryo en souriant gentiment, il se pencha comme pour chuchoter à l'oreille de Saeko, se retint puis finalement déposa un simple baiser sur sa joue. "Dis-lui ça ... ça suffira."


Saeko ne lâcha pas le bras de Ryo, se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue droite, un baiser léger et doux, discret et ému, sincère. Quand elle s'écarta de lui, leurs regards s'accrochèrent et elle serra encore plus l'avant-bras de Ryo qui finit par lui sourire calmement :

- "Tu crains donc tellement que je ne revienne pas, Saeko ?"

- "Oui ... Mais je ne le crains pas pour moi ... Enfin ... si ... aussi ... C'est surtout pour elle que je m'inquiète."

Ryo s'écarta de Saeko et lui tendit son arme, son précieux Python 357 Magnum :

- "Donne lui ça. Qu'elle en prenne soin jusqu'à ce que je revienne. Et dis-lui ... Dis-lui ... Enfin bref, tu sauras quoi lui dire, non ?"


Laisser un commentaire ?