Entretien avec un Chasseur

Chapitre 1 : Faire les présentations

3255 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2022 09:56


Chapitre 1 : Faire les présentations



– Vous permettez que j'enregistre ? me demande l'homme aux lunettes rondes.

Il sort ensuite t un magnétophone portable de son cartable élimé, façon vieux professeur, et le pose sur la table.

– Hummm … maugrée-je en allumant une cigarette. De toutes façons, je n'ai pas vraiment le choix.

L'homme me regarde par-dessus ses lunettes mais ne me répond pas. Il attend que je parle. Je m'éclaircis alors la gorge :

– Par quoi voulez-vous commencer ?

Il me sourit :

– Par le début. C'est comme ça que commencent les histoires, non ?

Il replace ses lunettes et me regarde alors que je reste muet, le fixant sans ciller. Il soupire et me propose :

– Et si vous commenciez par vous présenter ?

– Mouais ... Allons-y comme ça, alors.


J'étends mes jambes sous la table, prends une grande inspiration et je me lance :

– Je m'appelle Ryo Saeba. Enfin, c'est le nom qu'on m'a donné car, techniquement, j'ignore tout de mon état civil.

– Ah oui ?

– Oui. L'avion de mes parents s'est écrasé dans la jungle sud-américaine quand j'avais trois ans ou quelque chose comme ça. Je suis le seul survivant. Du coup, je ne connais pas non plus ma date de naissance, ni mon âge … ajoutè-je en balayant l’air de la main, lui signifiant que cela avait peu d’importance pour moi. 

Je m’interromps quand je vois l'homme saisir un papier et un crayon. Je fronce les sourcils et demande :

– Ça vous suffit pas, le magnéto ?

– Ah, heuuuu ... faites pas attention, Monsieur Saeba, continuez, continuez ...


***

J'avais grandi en Amérique du Sud et Centrale, au milieu des guérilleros, parmi des soldats et des mercenaires se vendant aux plus offrants, des guerriers qui se battaient pour n'importe quelle cause, pourvu qu'elle soit bien payée. L'homme qui m'avait élevé s'appelait Kaïbara, Shin Kaïbara. Il avait été aussi notre chef. Un chef redouté par beaucoup, un meneur d'hommes admiré par certains, un guide et un modèle pour d'autres. Il m'avait formé, éduqué, transformé en homme. Enfin plutôt en soldat. Je me suis transformé en homme plus tard, bien plus tard.

Kaïbara et moi avions eu quelques différents, si je peux m'exprimer ainsi, et nous nous étions séparés. Et si je disais que nous étions en très mauvais termes, ce serait un euphémisme. Nous avions même essayé de nous tuer l'un l'autre sans y parvenir. Ce qui fut le drame de ma vie, finalement.


J'étais ensuite parti aux Etats-Unis où j'avais tenté de me construire une vie, loin de la jungle, de mon père et de mon passé mais toujours proche des armes et de la violence. J'étais devenu "nettoyeur" comme on dit. J'y ai pratiqué mon métier avec différents collègues, notamment un certain Mick Angel qui se révéla être un excellent partenaire. 

Malgré notre évidente bonne entente et complémentarité professionnelle, j'avais eu envie, ou plutôt j'avais eu besoin de retrouver mes racines, ce pays dont Kaïbara et quelques autres m'avaient parlé auparavant et qui apparemment était le mien : le Japon. 

Souvent, j'avais regardé les photos des agences de voyages, je m'étais même laissé aller à acheter un ou deux magazines de reportages sur le sujet. Et les images m'avaient toujours fait une drôle d'impression. Pas de déjà-vu, non, mais une sorte de sérénité, un appel de mon inconscient qui me chuchotait doucement que mon avenir m'attendait là-bas. Et il avait eu raison, mon inconscient ...


Donc, voilà pourquoi, au bout de quelques années passées aux Etats-Unis, j'avais sauté le pas ... Enfin, plutôt, j'avais sauté dans la cale d'un cargo et j'étais entré clandestinement sur le territoire japonais. 

J'y avais retrouvé le Professeur ici, à Tokyo. Nous nous étions rencontrés en Amérique du Sud où il m'avait soigné. Enfin soigné ... Mais, on verra ça plus tard. 

J'avais facilement trouvé du boulot, c'est pas ce qu'il manque ici, dans ma branche. En plus, ici, j'avais découvert un truc vraiment parfait pour trouver des missions intéressantes : un tableau des messages. Vous savez, ce grand tableau noir qui est à la sortie Est de la gare de Shinjuku ? Sur lequel vous pouvez écrire librement à la craie… voyez ?

Avec un code assez simple, il ne sera compris que par son destinataire. Tellement plus simple, rapide et beaucoup moins cher que de passer au peigne fin les petites annonces des feuilles de chou régionales comme je faisais aux Etats-Unis ! 


Bref ... J'avais repris mon code que j'utilisais en Amérique : XYZ, le dernier recours. En gros, vous notiez ces trois lettres, une heure et un lieu de rendez-vous et je vous trouvais. Pas besoin d'ajouter un signe de reconnaissance, en général, je savais repérer les gens qui avaient besoin d'aide. Un truc dans le regard et dans la façon de se tenir, de regarder derrière son épaule ... Des petits détails qui trahissent une profonde anxiété. Ou de l'impatience ... Faut dire que j'étais souvent à la bourre à cette époque ... 


Pour m'aider dans mon travail, j'avais aussi retrouvé un ancien camarade guérillero. Enfin ... Un camarade ... Un ancien ennemi, puisque nous nous battions dans des camps adverses quand nous étions dans la jungle. Les blessures que je lui avais infligées et les miennes, celles causées par une drogue un peu particulière, nous avaient rapprochés. Nous nous étions retrouvés dans la même clinique, et le destin nous avait placés dans des lits voisins.

Finalement, malgré nos oppositions et notre différence d'âge, nous avions sympathisé. Il est encore aujourd'hui l'une des personnes qui ressemble le plus à un ami. Avec Mick Angel aussi, mon ancien partenaire américain.

Cet homme est surnommé Falcon. A cause de moi, il est en train de devenir aveugle. Depuis son retour d'Amérique du Sud, il s'était plus ou moins rangé. Une petite orpheline qu'il avait élevée et protégée pendant la guerre était devenue sa partenaire, dans les affaires comme dans la vie. Une sacrée belle fille, et avec un fichu caractère ! Si vous voulez tout savoir, je n'ai jamais compris ce qu'elle pouvait lui trouver, à ce tas de muscles taciturne ... 

Oui, parce que, Falcon, c'était une armoire à glace. Genre deux mètres dix de haut, au moins et aussi large que grand. Et pas très causant en plus. Lui dites jamais que je vous ai dit ça mais, mais il en impose et, de source sûre, il vaut mieux le compter parmi ses amis que ses ennemis. C'était un adversaire redoutable, malgré son handicap.

Donc, Falcon, surnommé Umibozu par les intimes et Tête de Poulpe par moi, tenait, avec sa compagne Miki, un café dans un quartier calme de la capitale. Un joli petit café-salon de thé tout propret et très sage mais qui était en réalité une plaque tournante des informations indispensables à notre profession. 

Même s'il n'était plus aussi actif que par le passé, Falcon était toujours au courant de tout et de nombreux informateurs lui faisaient une confiance absolue car il n'avait jamais dévoilé ses sources, même à moi. De plus, il avait une mémoire infaillible. Ce n'était pas uniquement à cause de son physique qu'on l'appelait Umibozu, c'est à dire l'Eléphant de Mer. 

Donc, en cas de besoin, on pouvait toujours compter sur lui. Il me l'avait prouvé puisque ça faisait maintenant presque trois mois que je squattais le dernier étage de son café, au-dessus de son appartement à lui et Miki. Mon dernier logement était parti en fumée à cause d'une affaire qui avait dégénéré et je m'étais retrouvé à la rue en deux temps trois mouvements, sans le moindre sou en poche. 


C'était pourquoi je devais trouver assez d'argent pour louer un appartement. Donc, quand j'ai vu le message : XYZ, une adresse et la mention : "logement inclus dans le paiement", j'avais sauté sur l'occasion tout en espérant que la demande émanait d'une belle jeune femme. Histoire de joindre l'utile à l'agréable ...

Je m'étais donc retrouvé à l'heure dite, avec plus ou moins trente minutes de battement, devant un immeuble insolite dans le quartier résidentiel de Shinjuku. Insolite car il était fait de briques rouges apparentes, ce qui était assez rare à Tokyo, et qui lui donnait un petit air de centre-ville bostonien ou new-yorkais qui me fit une drôle d'impression. 

Malheureusement, ce ne fut pas une jolie fille qui ouvrit la porte et qui avait écrit le XYZ mais un vieux Monsieur tout rabougri et tout gris ... Je faillis faire demi-tour quand il prononça :

– Attendez, Monsieur. Nous avons vraiment besoin de vous. Nous pensons, ma femme et moi, qu'une jeune femme est en danger.


En entendant le mot "jeune femme", vous pensez bien que j'étais finalement resté ... La femme du type était tout aussi vieille et grise que lui mais elle avait l'air gentille et, surtout, elle semblait vraiment inquiète et elle me fit entrer dans l'appartement du rez-de-chaussée. Je jetai un œil : un appartement classique, un peu vieillot mais propre et bien rangé. 

– Que puis-je faire pour vous ? demandai-je en entrant précautionneusement dans la pièce principale.

– Nous avions loué un de nos appartement de l'immeuble à deux jeunes gens très sympathiques, un frère et une sœur, me répondit la femme. Lui était policier et elle, encore étudiante quand ils sont arrivés. Il est mort et depuis ...

Je l'interrompit et me dirigeai d'un pas vif vers la porte :

– Désolé, M'sieur'dame, je ne fais pas dans l'expulsion musclée pour loyer impayé !

– Non, non, non ! Vous vous méprenez ! s'exclama le vieil homme en m'attrapant par le bras. Ce n'est pas de cela dont il s'agit.

– Alors ? Quel est le problème ?


Le vieil homme parut soudain gêné et regarda sa femme d'un air perdu et ce fut elle qui prit la parole : 

– Il a été assassiné. Quatre balles dans le dos. C'est arrivé juste au pied de cet immeuble. C'est sa sœur qui l'a trouvé. Il est mort dans ses bras.

Elle poussa un profond soupir avant de poursuivre : 

– Quelle horreur. Il était si gentil. Discret. Poli. Et elle ... Une fille si adorable. Le cœur sur la main. Toujours le sourire, tellement jolie, pleine de vie ... Et ...

Sa voix se brisa et son mari vint poser un bras protecteur autour des épaules de sa femme.

– Ca s'est passé en pleine nuit. On est d'abord aller voir à la fenêtre ce qui se passait avec les gyrophares et tout le bruit, ça nous a réveillé. On est finalement sortis de l'immeuble quand on a réalisé. C'était …

– Trop tard, compléta l’homme puis laissa sa femme reprendre : 

– Apparemment, la petite a été blessée puisqu'on l'a vue être mise sur une civière par des ambulanciers qui l'ont emmenée à toute vitesse. Quand on a demandé aux policiers où elle avait été emmenée, personne n'a voulu nous répondre. Nous aurions bien voulu lui rendre une visite ... Déjà, là, ça nous a inquiétés. Et puis, quelques jours plus tard, cette inspectrice, l'ancienne partenaire du frère est passée pour récupérer des affaires, un truc professionnel apparemment. On lui a posé des questions mais ... elle est restée très évasive ... On a bien vu qu'elle était vraiment inquiète derrière son apparence si froide et si professionnelle. Elle nous a assuré que tout irait bien et qu'elle avait pris les choses en main.


Je pris le temps de peser mes mots, ne souhaitant pas heurter ce couple qui semblait tellement perdu :

– Il s'agit d'une affaire pour la police. Je ne vois toujours pas en quoi je peux vous aider, dis-je en me dirigeant à nouveau vers la porte. 

– Attendez !! Vous allez comprendre … s'écria la vieille dame en me saisissant le bras. 

Je tressaillis en sentant ses doigts frais sur ma peau. 

– Quelques jours après sa visite, cette femme inspectrice a été forcée de démissionner de la police. Ça a fait grand bruit, surtout parce qu'on la soupçonnait de dissimuler des informations qui incrimineraient son père.

Je souris en entendant le ton quelque peu comploteur qu’elle avait pris en baissant un peu la voix. Cette histoire me disait quelque chose.

– Ohhhhh !!! Ouiiiii, je me rappelle ! La fille aînée du Préfet de Police de Tokyo, c'est ça ?

– Ah, vous en avez entendu parler ? firent-ils d’une même voix, surpris en regardant par-dessus leurs lunettes.

– Oui, oui. Je lis les journaux quand même … répliquai-je, légèrement vexé. 


Je lisais les journaux, évidemment, mais pas tout à fait comme eux. Moi, je cherchais plutôt à lire entre les lignes pour tenter de trouver des indices sur mes affaires en cours. Et pour me tenir au courant de qui fait quoi dans les quartiers chauds. En général ... 

Là, ce qui avait attiré mon attention n'était pas l'affaire en elle-même puisqu'il s'agissait de toute évidence d'une salade que les poulets avaient à assaisonner entre eux. De toute évidence ... Quoique ... Parfois, il faut se méfier des évidences.



En tous cas, ce qui m'avait poussé à m'intéresser de loin à cette histoire était la plastique tout à fait parfaite de la fille du Préfet ... Une Miss Mokkori comme j'en avais rarement croisée dans ma vie ... Une beauté à couper le souffle, des formes voluptueuses, des lèvres qui n'attendaient que d'être dévorées, un corps taillé pour l'amour ... La photo, bien qu'en noir et blanc et légèrement floue avait immédiatement réveillé la partie masculine de mon anatomie ... celle qui vivait une vie parfaitement autonome et indépendante de ma volonté, si vous voyez ce que je veux dire ...


Ah oui, il faut que je précise que j'ai un petit faible pour la gent féminine. Mais attention, il faut qu'elle soit jolie ... Même si souvent, je trouve qu'il ne faut pas beaucoup à une femme pour la rendre irrésistible. Un jean moulant faisait parfaitement l'affaire même si le tailleur et la mini-jupe restaient des valeurs on ne peut plus sûres ... 

Mais toutes ces choses ne sont que des contenants. Moi, ce que je préfère, c'est le contenu. De toutes façons, le plus intéressant, c'est quand les femmes atterrissaient à leur place, c'est à dire entre des draps avec moi et là, les fringues ... Bah ... Voilà ... 

J'avais rarement été déçu et même si ces relations restaient éphémères, elles me permettaient de me sentir un peu plus vivant, un peu plus humain, un peu plus normal à chaque fois. Pourtant, j'étais toujours resté célibataire. Par choix. Parce que je n'envisageais pas imposer mon mode de vie à qui que ce soit. Encore moins à une femme que j'aimerais et qui risquerait sa vie en m'aimant moi. 

Donc, voilà pourquoi je me faufilais souvent discrètement hors des chambres des demoiselles sans demander mon reste. 

Mais, cela ne m'empêche pas d'apprécier les belles femmes, les tenues légères, les robes sexy et la lingerie ... Ahhh ! La lingerie ! Quelle invention magnifique que la dentelle sur la lingerie. Je devais bien avouer que j'avais souvent perdu tout sens commun en découvrant une petite culotte ... Surtout si elle avait été portée récemment, si vous voyez ce que je ...


***

Je m'interromps, surpris, car mon interlocuteur vient de couper le magnétophone et je lui demande brusquement :

- "Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dites pas que vous n'aimez pas les femmes ?"

- "Ce n'est pas la question ... Mais parler de petites culottes quand même ... Ce n'est pas ... Disons ... approprié ..." Lâche-t-il tout en s'éclaircissant la gorge.

- "Pffffff ... Je vous pensais coincé mais pas rabat-joie. J'ai l'impression d'entendre quelqu'un que je connais..." Dis-je en attrapant mon paquet pour allumer une nouvelle cigarette.

- "Quand même , Monsieur Saeba, c'est un peu osé, non ?"

- "Peut-être ..." Dis-je en riant. "Mais avouez que ça ajoute un peu de piment à la vie !"

Comme il ne me répond pas, j'ajoute :

- "Oh allez, me regardez pas comme ça ! Un héros dont le cœur est pris et qui rentre tous les soirs chez bobonne, ça fait trop sérieux ! Ça enlèverait du mystère, vous pensez pas ?"


Le type soupire, lève les yeux au ciel, remonte à nouveau ses lunettes et me fait signe de poursuivre tout en enclenchant le magnétophone.


***


Je remis en place un coussin sur le canapé avant de m'y asseoir :

- Donc, vous pensez que cette inspectrice a été forcée à démissionner à cause de cette histoire ?"

- "Je ne crois pas aux coïncidences, Monsieur Saeba." me répondit le vieil homme.

- "Moi non plus. Je dois avouer. Mais je ne vois toujours pas en quoi cette affaire me concerne. Vous devriez vraiment contacter un détective privé ou quelqu'un du genre. J'ai vu un panneau sur l'immeuble d'à côté ..."

- "Je ne crois pas non ... Je ne pense pas que son intervention soit ... appropriée ..." glissa la femme d'une voix peu assurée. 

- "Et je ne serais pas surpris que la petite soit en danger à cause de cette histoire avec la police ..." glissa le vieux bonhomme sur le ton de la confidence.

La vieille dame vint s'assoir à côté de moi :

- "Nous avons remarqué des choses étranges depuis quelques temps."

- "Ah ... De quel genre ?"

- "Du genre ... des choses qui se remettent en place toutes seules ... Par exemple, le paillasson ... quand je suis venue l'autre jour il était retourné. J'en suis sûre puisque j'ai même pensé : heureusement qu'il ne pleut pas, je n'aurais pas pu m'essuyer les pieds. Et quand je suis ressortie, il était de nouveau à l'endroit. Pareil, les fenêtres ... quand on vient, elles sont toujours ouvertes alors on se dit que la jeune fille est revenue et quand on entre ici, elles sont toutes parfaitement fermées."

- "Vous pensez à des squatters que je devrais mettre en fuite ?"

- "En quelque sorte." Murmura la femme en me regardant dans les yeux. "Parfois, j'ai l'impression de sentir une présence ..."

- "Un courant d'air froid ?" Demandai-je.

- "Oui mais pas seulement. Juste, une présence ..." La vieille dame baissa les yeux et soupira. "Vous devez penser que je suis sénile."


Je m'adossai à nouveau dans le canapé, posant nonchalamment ma cheville sur mon genou, très sûr de moi :

- "Nous y voilà ..."

Elle me regarda à nouveau dans les yeux et prononça à voix basse, sur le ton de la confidence :

- "Je pense que le frère essaie de nous dire quelque chose ..."


****

- "Pardon, j'ai oublié de dire un truc pour votre magnéto avant de commencer cette histoire. Je n'ai pas clairement défini ma profession en me présentant. Je ne sais plus si je vous ai dit que j'étais un nettoyeur. Plus précisément, comme le sait ce bon Monsieur qui prend des notes, je suis un chasseur et je chasse un gibier un peu particulier. Je m'explique ..."


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