Claymore: Le damné.

Chapitre 2 : Introduction

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:40

Introduction:

 

 

 

Un soleil de plomb frappait un village dans des contrés éloignées de l’organisation. Ils ignoraient tout des yomas, des claymores et de l’elle. C’est au bord d’une rivière que tout commença. Une eau cristalline et calme émettant une douce musique parcourait son lit, imperturbable. Une jeune femme au ventre arrondi chantait en nettoyant son linge, une panière à côté d’elle.  Très jeune et charmante, elle avait une douce voix qui rivalisait avec le chant de l’eau. Un couinement de bébé l’interpella, l’arrêtant dans sa tâche quotidienne. Elle cessa tout mouvements et s’avança légèrement, tendant l’oreille, se mettant à genoux dans l’herbes verte et mœlleuse. Le petit cri de vie retentit de nouveau. Elle rangea son linge mouillé dans la panière.

 

Entendant ces pleurs, elle se releva sur ses deux jambes et mit la main devant les yeux comme pour voir plus loin. Un berceau était coincé dans un coin de la rivière entre deux touffes de hautes herbes. La jeune femme se dirigea rapidement dans sa direction. A mesure qu’elle approchait les détails se faisaient plus net, plus nombreux. Un panier en bois tressés, dedans des linceuls blancs, l’eau ruisselant à côté, faisant de petites vagues, puis des mouvements dans la soie fine et raffinée.  La future mère à terme de grossesse se pencha péniblement, faisant attention à son ventre. Elle souleva délicatement la soie de sa fine main et découvrit avec étonnement le bébé pleurant dans le panier.

 

Des yeux jaunes brûlants de vie, des cheveux blancs soyeux, un petit corps de bébé ordinaire, une peau marron foncé, des ongles un peu épais et blancs légèrement pointus, il débordait de vitalité. D’abord effrayé par cette créature inconnue, la jeune femme prit sur elle-même et tendit les bras pour tenir cette « chose ». Une pensée traversa son esprit : [i]  « Il a besoin d’une mère, mais il n’est pas comme moi, comme un bébé ordinaire. Est ce que je pourrai m’occuper de lui ? Est-ce que ce n’est pas dangereux ? » [/i] La jeune femme dût lutter en pesant le pour et le contre au sujet de cet être minuscule et fragile. Finalement elle se décida, son instinct maternel prenant le dessus : [i] « On verra bien, peut-être qu’il est comme nous, qu’ILS , sont comme nous. Qui sait ce que c’est, ce qu’ILS sont ? Il doit forcément y en avoir d’autres comme lui sinon il ne serait pas né. » [/i]

 

Se penchant un peu plus et saisissant la petite boule marron qui gesticulait en pleurant, elle tenta de le consoler. Il se calma et sourit, content d’avoir une nouvelle mère. Au loin, personne ne s’en était aperçu, une fumée âcre et noire empestant la mort s’élevait haut dans les cieux, venant des entrailles de la forêt dense. Revenant au village avec sa « trouvaille », elle avait quelques appréhensions quand à la façon dont les villageois et son homme accueilleraient cette créature humanoïde. Mais elle restait confiante, les gens de chez elles avaient du cœur, ils étaient chaleureux et les étrangers ne les dérangeaient guère. Mais qu’en serait-il de cette « chose » si fragile ? Allaient-ils réagir intelligemment ? Sa « différence » serait-elle acceptée ou rejetée ? Comment allait-il être perçu par les autochtones ?

 

Marchant calmement, observant cet petite être bouger et vivre, les pensées couraient dans sa tête : [i] « Il ne semble pas si différent de nous après tout. Si il lui est possible de parler comme nous il sera encore plus proche de ce que nous sommes. » [/i] Proche du village, se préparant psychologiquement à « l’affrontement », la jeune femme avança d’un pas décidé et résolu. [i] « Il a besoin de moi, de nous tous. Peut-être a-t-il été abandonné ? Ou autre chose, mais quoi ? » [/i] Passant le portail en pierres du village, les habitant la saluèrent gentiment. Certains s’approchèrent avec curiosité, voyant qu’elle portait quelque chose dans son bras, à la manière d’une femme tenant un bébé. Accourant pour voir la « trouvaille » ils s’attroupèrent autour d’elle. La future mère parla de sa douce voie maternelle.

 

_Il a besoin de nous, il n’est pas comme nous alors il va falloir l’accepter comme il est. Si vous ne l’acceptez pas, ce dont je doute, je verrai ce que je ferai (sous-entendant qu’elle partirait peut-être ce qu’ils comprirent.)

 

Certains hochèrent la tête comprenant sans voir le bébé. D’autres émirent des sifflements ou soufflèrent d’exaspération. Il était hors de question que l’une des leurs ne les quitte même pour ce genre de motifs. Ils allaient donc devoir faire des efforts pour accepter cet être qu’ils n’avaient pas encore vus. Soulevant la soie, elle dévoila à tous et au grand jour la créature humanoïde, qui, en guise de réponse à leurs visages surpris, sourit de joie. Certains émirent un raclement de gorge, d’autre sifflèrent une note pour exprimer leur étonnement.

 

Certaines femmes observèrent l’enfant, ne le trouvant ni laid ni beau, simplement différent. On commençait à commenter ce qui se passer, quelque petit commérage bénin circulèrent dans la foule. La jeune femme comprit qu’ils l’acceptaient, à leur manière. Regardant sa « trouvaille » elle lui sourit gentiment avec de l’affection. Sa décision était prise, elle allait l’adopter. Voyant l’attroupement, le chef du village arriva sur les lieux et aperçut avec stupeur le bébé monstre dans les bras de la jeune femme. Il parla.

 

_Julia, que signifie tout cela ?

 

_Je l’ai trouvé dans un berceau au bord de la rivière quand je faisais mon linge. Je ne le trouve ni laid ni beau, simplement différent de nous. Je le trouve presque mignon, ce n’est qu’un bébé, soyez indulgent, nous ne savons pas ce que c’est. Nous en apprendrons plus sur lui si nous le gardons.

 

L’homme joufflu à moustache fronça les sourcils, réfléchissant aux dires de la jeune femme. Une des femmes du village l’informa d’une nouvelle importante.

 

_Elle compterait nous quitter si nous n’acceptons pas cette « chose »… ce « bébé » comme elle dit.

 

Le chef s’exprima de façon claire et précise. Il semblait outré, presque insulté que l’on vienne dire une telle chose. C’était presque comme si ils étaient intolérants ! Mais il comprenait parfaitement Julia et ne lui en voulait pas pour sa « menace ».

 

_Quitter le village ?! Il en est hors de question ! Nous ferons tous un effort pour accepter cet être parmi nous. Et il n’a personne sur qui compter, il est seul, je pense qu’on a le devoir de lui venir en aide. (Aux habitants) Je compte sur vous pour accepter ce « bébé ». Après tout (regarde le nouveau-né) il nous ressemble, ce ne sont que les yeux et la peau qui changent de couleur ça ne veut pas dire que c’est un monstre pour autant. Si son cœur est humain alors il est comme nous.

 

Les gens du village comprirent ce que le chef voulait leur faire comprendre, le forgeron acquiesça et d’un grande sourire fit comprendre son acceptation à sa manière.

 

_Si un jour il veut brandir une épée il pourra compter sur mes talents pour en avoir une.

 

La jeune femme le remerciât et fit de même pour tous, contente qu’ils acceptent cet être aux origines inconnues. Son homme qui avait entendu la conversation comprenait ce qui se passait et lui aussi, intérieurement, accepta d’élever cet être avec sa femme, comme son propre fils à compter d’aujourd’hui. Toutefois, il prit sa dulcinée à part pour lui en parler.

 

_Ça va mon amour (l’embrasse tendrement) alors, tu as trouvé du bonheur ?

 

Elle lui montra le bébé de plus près en souriant de joie. Ils allaient en avoir un pourquoi ne pas en élever un autre même si ça allait être plus dur.

 

_Oui mon chéri, ce soir on lui trouvera un nom. Tu as vu mon arrivée et l’attroupement je suppose donc tu dois maintenant savoir pourquoi et ce qui se passe ?

 

_Effectivement oui, j’ai vu ça. Bon écoutes, je n’ai rien contre de l’élever mais nous ne savons rien sur lui, même pas comment il se nourrit.

 

Elle repoussa une mèche de cheveux roux micro ondulé d’une couleur splendide. Ses yeux bleu-vert nuancés de gris foncés pétillaient de joie. Elle répondit du tac au tac.

 

_Nous prenons bien du lait de vache on verra bien avec mon lait. Il a l’air très proche de nous je ne pense pas que ça posera de problème même si ce n’est que théorique.

 

_Bien, on essaiera, enfin, TU essaiera.

 

Il fixa le petit bout de chou tout marron aux yeux couleur or foncé brillant de superbe éclat scintillant et s’approcha de lui.

 

_Je sent que tu vas être bien avec nous. Dorénavant tu seras notre fils et nous t’élèverons comme tel.

 

 

Le soir tombé les parents adoptif observèrent le petit être dormir dans son berceau. Ils en achèteraient un autre pour leur enfant qui ne tarderait plus à naître ce n'était qu'une question de jours. L'homme, guère plus âgé que sa compagne, eut un geste de tendresse en caressant du doigt la petite joue du bébé. Il s'agissait d'un garçon.

 

_(Tout bas)Comment va-t-on l'appeler ma chérie?

 

_(Sur le même ton)Pourquoi pas... Arlan?

 

Il réfléchit un instant avant de donner son opinion et de proposer un autre nom. Il passa un bras affectueux sur l'épaule de sa femme.

 

_Non, Arlan ça ne le fait pas, trop... étrange, on ne va pas le mettre à part tout de même. Voyons voir... Zuren? Qu'est ce que tu en dis mon amour?

 

Elle secoua la tête positivement d'un air convaincu. Ce nom lui allait fort bien. Un nom que l'on pouvait donner à un humain dans la limite du possible.

 

_Oui, Zuren ça peut aller.

 

_(Parle du bébé à venir)C'est un garçon!

 

Dit-il en plaisantant mais d'un air décidé et sérieux. Comme si ça allait être un garçon à coup sûr.

 

_Et bien moi je te dis que ce sera une fille!

 

 

Des cris de vie provenant d'une simple chaumière faite de pierre et à la haute cheminée émettant une douce fumé blanche, une chambre chaudement éclairée par la lumière du soleil levant, et un bébé tout rose dans les bras d'une jeune mère aimante. Les contractions avaient débutées  le soir même de la découverte du bébé  non humain. Le petit Zuren qui dormait paisiblement se réveilla quelques heures plus tard. Il avait faim et comme n'importe quel humain il le fit comprendre par ses pleurs. Elle donna le sein à son fils adoptif. Julia remarqua un détail qui ne lui avait pas sauté aux yeux. Ses petites oreilles pointues, des oreilles d'elfe. D'un geste elle indiqua à son homme le détail qu'il trouva intéressant et original.

 

De sa main délicate, Julia caressa la joue du bébé qui apparemment aimait son lait. Le soir tombé la jeune femme, aidée de son homme, se leva pour aller souhaiter une bonne nuit aux deux bébés dans leurs lits respectifs. On leur en avait donné un pour le monstre que l'on désigna comme étant un démon, mais peut-être que ce serait un « bon démon. » Elle déposa un délicat baisé sur le front des ses enfants avant d'aller se coucher dans les bras de son homme. Les jours suivants tout allait bien, Zuren et sa sœur Jina se portaient bien. Deux vies nouvelles dans un monde impitoyable. Tandis que loin de là une guerre faisait rage, qu'une sinistre organisation tentait le tout pour le tout pour survivre, que le continent se faisait envahir par des créatures aux origines inconnues, les deux bébés dormaient paisiblement dans leur berceaux sous les yeux attentionnés de leurs parents.

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