Code Alpha 2.0: Rainy Days

Chapitre 11 : Chapitre 11: Du feu dans le noir

4108 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/08/2019 21:58

Judith

« Y a d'la joie !! Bonjour bonjour les hirondelles ! Y a dl'a joie !

C'était le matin. Le soleil ne brillait pas. Les oiseaux ne chantaient pas. Il ne faisait que pleuvoir, encore et encore. Pourtant, Judith rayonnait. Aujourd'hui, c'était le jour où elle allait gagner. Elle s'était levée de bonne heure, réveillant ses deux « camarades » en chantonnant :

- Y a d'la joie ! Dans le ciel par dessus les toits !

Augustin lui avait envoyé un regard froid. Elle n'en avait pas tenu rigueur et était partie réveiller la rouquine.

- Y a dl'a joie ! Et du soleil dans les ruelles !

Mathilde avait émergé en bredouillant :

- Quel réveil ! Je suis contente de te voir d'aussi bonne humeur.

C'est ça, pauvre cruche. Toujours dans l'empathie, la bienveillance... Tu vas en avoir besoin d'empathie aujourd'hui... Judith jeta un coup d'oeil dans la chambre de Zoé. Elle n'était déjà plus là. C'était pas étonnant, la gothique avait refusé de prendre part à ce plan. L'ainé de la bande se méfiait d'elle. Bon, elle se méfiait de tout le monde, mais encore plus d'elle. Je m'occuperai de celle-là demain. J'aurai tout le temps du monde pour ça. Pour le moment, j'en profite : musique !

- Y a dl'a joie ! Partout y a dl'a joie ! »

Elle attendit patiemment que Mathilde et Augustin se prépare en les attendant près de la sortie. Il était hors de question qu'elle aille réveiller la petit Ambre qu'ils hébergeaient, même si cette dernière allait lui être utile. Enfin, ses « frères et sœurs » arrivèrent à la porte de sortie de leur humble demeure. Elle leur donna leurs instructions avec une voix enjouée :

- Tout va bien se passer ! Assurez-vous jute qu'Antoine reste bien dans sa salle de classe. C'est dans vos capacité, non ?

Ils la regardèrent, méfiants avant d'acquiescer.

- Il n'y aura aucun blessé, rajoute t-elle en mentant. Oh, il y aura des morts. Beaucoup de morts. On a pas le temps de faire les fines bouches. Le temps de la finesse est terminé, il faut voir les choses en grand !

- On te fait confiance, Judith. Je sais que tu n'étais pas d'accord pour qu'on travaille ensemble au départ, mais au final, c'était la meilleure solution. On va accomplir des merveilles tous ensemble !

- Tu as tellement raison, fit l'aînée en prenant une voix aiguë de potiche. J'aurai aimé le comprendre plus tôt !

C'est ça, cause toujours, tu m'intéresses. Je survivrai. Toi non. Je triompherai. Toi non. Et aucun de tes principes de princesses ne te sauveront.

- Fais attention à Constance. Elle affirme aller mieux, mais elle est encore très fragile et instable.

- Je serai aux petits soins avec elle, c'est promit.

Je me contrefous complètement de cette nana.


- Bonne chance à vous ! leur dit-elle alors qu'ils s'en allaient.

Y a dl'a joie ! J'ai envie de danser. Cette journée s'annonce tellement bien. J'ai hâte de voir la tête que fera Mathilde après que la moitié de Kadic ait explosé. Moitié dans laquelle se trouveront Augustin et Antoine. Ça sera ça, ma vengeance: elle qui fait toujours passer les autres avant elle devra observer, impuissante, le décès de son petit protégé. Je suis géniale.Y a d'la joie !

- Eh, Constance ! cria t-elle à l'attention de la dernière arrivée.

"Ambre" venait de sortir de la douche. Judith continuait à penser qu'il aurait mieux valu l'utiliser comme otage contre Antoine, mais Mathilde n'avait rien voulu entendre. Elle avait intérêt à être douée sur Lyoko.

- Mathilde est déjà partie ?

- Ouaip. Elle m'a dit de te dire qu'il fallait surtout pas que tu merdes.

- Qu'elle se fasse pas de soucis pour ça, la baston ça me connaît.

- Ah ouais ? T'as l'air faible pourtant. On dirait une brindille. Tu te casses en deux morceaux si on te cogne trop fort ?

Constance plissa les yeux en jaugeant Judith. Elles n'avaient pas eu le temps de se parler, c'était en quelque sorte leur première conversation.

- T'as qu'à essayer pour voir.

Oh, elle me plaît celle là. Je serai tenté de lui sauter dessus. Lui frapper son joli minois jusqu'à ce qu'elle saigne. Elle est probablement encore plus mignonne avec des bleus sur le visage.

- J'apprécie la proposition, mais je crains qu'on ait pas le temps. On remettra ça à plus tard ma jolie. L'autre t'a briefé sur ce qu'on attend de toi ?

- Oui. Je dois protéger la tour si...

- Je t'ai pas demandé de me répéter ce qu'on t'as dit. Je le sais déjà tout ça. Je t'ai demandé si tu le savais, c'est tout.

Constance eut une grimace d'agacement et serra les poings

- Roooh, détends toi, on ne peut plus plaisanter ? Allez, pars te préparer. »

Judith s'installa devant son écran d'ordinateur, lança la virtualisation.

Y a dl'a joie ! Bonjour bonjour les hirondelles ! Mais maintenant, passons à la chanson suivante : boum ! Quand votre lycée fait... boum ! Avec Antoine et Augustin à l'intérieur...


Melvin

Antoine s'en alla dès l'aube, nous laissant avec Violette. Je ne l'avais jamais vu aussi heureux depuis... Longtemps. Il était presque effrayant. Lucie avait hâte d'aller se battre sur Lyoko. Je n'avais absolument aucun contrôle sur les événements, c'était tellement énervant ! Et frustrant... Notre mission allait simplement être de protéger coûte que coûte la tour qu'Antoine allait activer. Je ne pouvais cesser de me demander ce que je foutais là. Je mettais Lucie en danger. Je me mettais en danger. Mais où pouvais-je aller d'autre ? J'avais beau essayer de me dire que j'avais été courageux en m'opposant à ma mère, au final, si j'étais revenu ici, c'était par peur. Peur de ce qui se passerait si je restais seul. Peur d'Augustin, de Mathilde et de leurs machinations. Peur de ce qu'Antoine m'aurait fait si j'avais refusé de me joindre à lui. J'étais tellement dégonflé que je n'osais pas me dégonfler. Un sacré comble tout de même.

Peut-être qu'au final, on allait tous y passer. Cette pensée qui venait de germer dans ma tête ne partait plus, devenait une obsession, pire: une certitude.

« Tout va bien Melvin ? me demanda Lucie.

Nous étions en train de descendre en direction des scanners.

- Je... Ouais, je suis juste fatigué.

Ce qui était totalement vrai. Depuis la mort de Jean, j'étais incapable d'avoir un sommeil réparateur. Pourtant, je dormais tout le temps, mais c'était toujours désagréable. Nous arrivâmes finalement à la salle des scanners, et je me hâtais de rentrer dans l'un des cylindre doré.

- Attends, me dit Violette.

- Quoi ? lui dis-je brutalement.

Elle eut un moment de recul et baissa les yeux.

- Désolé... Je voulais pas te faire peur. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Sur Lyoko, nous serons en contact direct avec Alpha.

- D'accord. C'est tout ? »

Elle ne répondit pas. Je retournai rapidement dans le scanner. La virtualisation commença. Ça ramenait de vieux souvenir de la dernière fois... Où j'avais été accompagné d'Ambre d'ailleurs. Et d'Ombre. Comment on en était arrivé là, franchement... ?

Judith

Judith retroussa ses manches. C'était le moment. Le grand moment. Tout allait devenir beaucoup plus rock'n roll désormais ! En quelques clics, sa tour n'était plus qu'à quelques minutes de l'activation. Augustin lui envoyait des messages, lui assurant qu'Antoine était bien en classe avec Violette. Parfait. Elle avait hésité à faire sauter sa maison ou même l'usine, mais en attaquant Kadic, elle pouvait aussi se débarasser d'Augustin. Le coté imprévu de la chose l'avait fait beaucoup rire. Après tout, Antoine venait au lycée tous les jours comme si de rien était. Comme s'il n'était pas en guerre contre elle. Son arrogance allait lui coûter sa vie.

Elle appuya enfin sur la touche finale. La tour était activée. Dans une minute très exactement, la salle de classe d'Antoine allait exploser. Avec sa « Violette ». Avec Augustin. C'était une solution brutale mais diaboliquement efficace. Le temps s'écoula très lentement. Constance n'avait personne face à elle sur Lyoko. Antoine, celui que Hannibal avait failli choisir à sa place, n'allait même pas avoir le temps de réagir !

« Judith ? Fit la voix d'Augustin à travers le haut-parleur. Antoine vient de quitter sa salle suivi de Violette. Je vais à sa poursuite.

Quoi ? Mais... ce crétin n'avait eu qu'une mission, une seule ! Elle contacta immédiatement Mathilde qui lui confirma qu'Antoine venait de s'aventurer dans les couloirs. Il allait dans la partie de Kadic qui n'allait pas être touchée !

- Rattrapez-le ! Hurla t-elle à son ordinateur.

Ordinateur qui se mit à lui répondre avec une petite sonnerie qui lui glaça le sang : une tour venait d'être activée ! Tout son plan venait de s'effondrer en l'espace de quelques secondes ! Et il était trop tard pour arrêter l'explosion... Comment Antoine avait pu tout prévoir à ce point ?!

Le bruit de l'explosion lui provint à travers le son de ordinateur.

- Augustin ? Mathilde ?

Pas de réponse.

Quelle attaque venait de lancer Antoine ?

Est-ce qu'elle était en danger ? N'importe quoi pouvait arriver. Antoine n'allait probablement pas se contenter de la simplicité d'une explosion, elle avait lu dans son dossier que sa spécialité c'était la possession d'autres personnes... Oh putain, je vais peut-être y passer.

- Constance ! On s'est fait avoir, il y a une tour à désactiver ! FONCE !

Melvin

Je baignais comme avant dans cette douce lumière blanche de virtualisation. Pendant quelques secondes, je n'avais plus rien à penser. Plus de soucis à me faire pour Ombre, ni pour Lucie. Plus obligé d'écouter Zoé ou Antoine. Juste... La paix.

Tout est éphémère. Nous étions sur ce que Ulrich appelait lors de nos entraînements l'an passé le territoire de la montagne. Une plaine rocheuse s'étalait à l'horizon. Violette était encore plus mystérieusement belle ici que dans la réalité. Au moins dans ce monde virtuel, sa beauté surnaturelle faisait moins tâche. Ça me rappelait qu'elle avait été créer pour ce monde. La jeune fille n'avait aucune arme, mais pourtant je pouvais ressentir que elle et moi nous n'étions pas du tout dans la même cours. Elle flottait à quelques mètres au dessus du sol et balayait les alentours de son regard perçant et inquisiteur. On aurait presque dit une déesse.

Lucie était... Plus comme moi. Simplement vêtue comme une guerrière, elle avait un arc vert dans son dos. Elle jubilait en s'observant, en cherchant les détails de son avatar. Elle m'insupportait tellement... Elle m'insupportait parce qu'elle me rappelait comment je m'étais comporté la première fois que j'étais venu ici. Je m'étais cru dans un...

« Jeu vidéo ! C'est comme dans tes jeux vidéos, Melvin ! faisait-elle, rayonnante.

Violette lui indiqua de se taire en un geste de main. Lucie obéit sans protester.

- Alpha est en train de me parler. Elle m'explique que quelque chose approche. Quelque chose d'anormal.

Tout était calme. Bien trop calme. La tour que nous devions protéger était juste derrière nous. Vu que XANA avait été détruit, nous n'allions pas devoir affronter des monstres comme les dernières fois. C'est alors que je le vis. Un immense nuage de fumée noire qui s'approchait de nous. Il était loin, mais se déplaçait à une vitesse folle.

- Violette, qu'est-ce qu'on fait ? hurla Lucie.

Puis, ne pouvant plus se contenir, elle banda son arc et tira une flèche dans la masse noire qui nous menaçait. Aucun résultat, si ce n'était que la fumée avançait encore plus vite. Violette leva sa main droite vers le ciel. D'immenses canons bleus apparurent en sortant du sol, probablement capables de détruire le territoire en entier. Il y en avait au moins une dizaine. En un claquement de doigt de la déesse virtuelle, ils s'allumèrent, se gorgèrent de lumière. Antoine l'avait complètement cheaté celle-là ! Puis, de gigantesques vagues blanche traversèrent le nuage sombre de tous les côtés en partant des différents canons. La détonation dura bien quelques secondes avant de se dissiper.

- En fait, on a servi à rien... commença ma sœur. Mais elle s'arrêta net. Une fois que la lumière des canons avaient totalement disparu, nous nous rendîmes compte que le nuage noir était toujours là. Juste devant nous. Dès lors, le nuage gronda encore plus fort et tourbillonna, encore et encore. Lorsque le calme revint enfin, une personne avait prit la place de la masse de fumée.

- Melvin, comme je suis contente de te revoir !

Ombre. Comment avait-elle pu venir sur Lyoko ? Je n'eus pas le temps de lui demander que Violette était déjà passée à l'attaque. De longues épées étaient apparus dans ses mains et elle s'apprêtait à les utiliser sur la tête d'Ombre ! Mais lorsqu'elle atteint sa cible, Ombre s'était mystérieusement téléportée ailleurs.

- C'est toi, la fameuse création de mon frangin. Tu m'avais surprise la première fois dans la rue, mais tout comme toi, je ne suis pas toute seule. Émilie, c'est à toi !

Violette allait repasser à l'attaque, puis se figea. Ses yeux devinrent vert fluo. Elle se mit à hurler, d'un cri surhumain. Dans ma tête, tout devenait clair: son regard avait désormais la même couleur que le "traitement spécial" que lui avait donné Judith. Les cris devenaient insupportables. Lucie tremblait et je sentais quelque chose monter en moi. Je pris la décision d'utiliser mes flammes pour dévirtualiser Violette, en espérant qu'elle se porterait bien dans le monde réel.

- Bien joué Melvin. T'as pas perdu la main, me fit Ambre. Enfin... Ombre.

- C'est qui elle ? Rajouta t-elle en désignant Lucie.

Un message se grava brutalement dans mon crâne. Ce n'était pas une voix... juste des mots qui apparaissaient dans ma tête.

A: Melvin. Ici Alpha. Toi seul peux m'entendre. Je vais dévitualiser ta sœur pour sa sécurité. Je reste avec toi pour t'aider.

- D'accord. Bonne idée, répondis-je.

Lucie allait me demander à qui je parlais. Mais avant qu'un son puisse sortir de sa bouche, cette dernière avait déjà commencé à disparaître. Elle me regarda sans comprendre avant de s'évaporer, me laissant en face à face avec... Avec celle qui avait tué Jean.

- Alors, j'ai absolument rien compris à ce qu'il vient de se passer, mais j'adore ! On sera plus tranquille tous les deux.

Elle était devant moi, toute sourire. Comme un flash, je revoyais la scène dans les toilettes de Kadic, où la folie déformait son si joli visage. La scène devant l'usine où elle avait... où elle avait tué Jean en s'acharnant sur lui, sauvagement. Où elle m'avait pris en otage et failli me tuer moi aussi. Et la voilà, toute souriante comme si rien ne s'était passé. Ombre. Celle qui n'était à la base qu'une amie imaginaire.

- Je suis contente que ce soit toi qui sois venu. Ça rends les choses plus simple. Et puis... ça me permet de m'excuser.

Elle se téléporta à côté de moi. Une tentacule de fumée noire sortit de son dos et éteignit les flammes qui avaient dévirtualisé Violette. Je ne me souvenais pas qu'elle avait autant de pouvoirs sur Lyoko...

- Il n'y a rien que je puisse dire qui suffirait pour t'expliquer mes gestes. Jetenais juste à te dire que... J'ai beaucoup réfléchis. J'ai failli mourir, mais j'ai choisi la vie. Tu vois ? Moi qui n'avait jamais eu le moindre choix, j'ai choisi la vie !

Elle avait choisi la vie... Et combien avaient dû périr pour qu'elle en vienne à ce choix ? De quel droit se permettait-elle de venir me parler de la sorte, comme si nous avions été amis un jours ?!

- Ombre, commençais-je.

- Constance. Je ne m'appelle plus Ombre. J'ai rencontré quelqu'un... Oh, elle est merveilleuse Melvin. Elle m'a fait comprendre tellement de choses. Je ne suis plus Ombre, je suis Constance ! J'aimerai que tu la rencontres, vraiment.

La dernière fois que je l'avais vu, je l'avais prise en pitié. J'avais essayé de comprendre pourquoi elle agissait ainsi. J'ignorai pourquoi mais la voir heureuse me mettait hors de moi. S'il y avait bien une personne qui ne méritait pas d'être heureuse, c'était elle.

- Constance, qu'est-ce que tu fais là ? demandais-je du ton le plus sec possible.

Elle me jaugea du regard avant de répondre en haussant les épaules.

- Antoine est dangereux. Mathilde me l'a expliqué. Ensemble, on va lutter pour réparer nos erreurs. On va lutter pour le bien !

- Ce n'est pas Antoine qui est dangereux. Ce sont Mathilde, Zoé, Augustin, Judith. Ils ne s'intéressent pas à toi, ils ne pensent qu'à Antoine.

- Tu racontes n'importe quoi.

- Ta Mathilde a dû t'embobiner pour se servir de toi.

- C'est faux. Tu la connais pas.

- Parce que tu la connais depuis longtemps peut-être ? T'es passée d'Ombre la dépressive à Constance, celle qui lutte pour le bien en même pas deux jours et t'appelle ça autre chose que de la manipulation ?

- Non, elle est pas du genre...

Cette chose qui montait en moi, qui avait déjà explosé face à ma mère, je la laissais exploser à nouveau.

- Mais t'es vraiment conne en fait. Antoine avait raison à ton sujet. Tu nous as volé Ambre.

- Melvin, je n'ai jamais voulu...

- T'as jamais voulu quoi ? Faire du mal à qui que ce soit ? Ah bah putain, heureusement sinon je me demande bien comme ça serait passé !

- S'il te plaît, écoute moi...

- Déjà que là t'as deux morts sur la conscience. J'espère que tu penses à eux. J'espère que tu penses à la petite Léa qui n'a plus son grand-frère.

- ARRÊTE !

Ses tentacules frappèrent à côté de moi, formant un immense impact. Je ne bougeais pas d'un pouce.

- Je ne suis pas là pour me battre. Juste pour désactiver cette tour et...

- Ah merde, c'est con parce que moi j'ai qu'une seule envie, c'est de te défoncer la tronche. Constance c'est ça ? N'importe quoi. Je ne te reconnais pas en tant que tel. Tu n'es et tu ne resteras qu'une ombre.

Des flammes rouge sang sortirent de mes mains en sa direction. Elle esquiva trop tard et ne devint rapidement plus qu'une silhouette brûlante. Je n'avais jamais été autant en colère de ma vie. Je m'acharnais sur elle, comme elle l'avait fait avec Jean. Elle ne méritait que ça. De toute façon, ici ce n'était pas la réalité, elle irait très bien en sortant, alors je pouvais me faire plaisir. Elle allait payer pour tout ce que j'avais subis depuis le début de cette histoire. Elle allait payer pour Jean et Ambre.

Mais tout à coup, les tentacules que j'avais déjà aperçu tout à l'heure surgirent dans tout les sens, faisant disparaître mes flammes.

- Je croyais que toi... Que toi tu me comprendrais Melvin... Je ne peux avoir confiance qu'en Mathilde décidément... Soit. Si c'est m'affronter que tu veux, très bien.»

Ses yeux étaient devenus blanc pâles et sa voix était d'une froideur extrême. Ses nombreuses lianes noires se dirigèrent droit vers moi, à toute vitesse. Du feu, encore du feu. Elle devait brûler. Je crachais par mes mains de toute mes forces, mais ses tentacules semblaient être insensible à mon unique arme. Je n'avais plus qu'à éviter de justesse son attaque... c'était totalement injuste comme combat !

A: Melvin, Ombre a reçu de nombreuses modification sur son avatar, la rendant pratiquement invincible.

- Qu'est-ce que je fais alors ?! demandais-je en courant. Je n'allais pas tenir longtemps comme ça...

A: Ne t'inquiète pas. Je vais essayer quelque chose. Tiens bon en attendant.

C'était facile à dire ça, « tiens bon » ! Je tentais tout de même d'attaquer à nouveau Ombre, mais pas une seule flamme l'atteignait. Pourtant, elle restait immobile, mais ses nombreux « bras » supplémentaires la protégeaient totalement... et m'attaquaient en même temps ! Et je ne pouvais pas éviter tous les coups, loin de là !

A: Attention, encore un coup et tu es dévirtualisé.

- Mais aide moi putain !

A: Je vais utiliser le maximum de mes ressources. J'espère que ça suffira pour la suite... On verra bien. Je vais booster ta puissance et diminuer la sienne, mais ça ne durera pas longtemps. Sois prudent.

Ça allait suffire ! Il n'eut pas besoin de lancer un signal, les tentacules s'immobilisèrent et je sentis monter en moi quelque chose d'inédit.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Ombre, surprise.

J'étais enragé. En criant, je lançais vers elle tout ce que j'avais. Mes flammes étaient bleues et crépitaient d'énergie. Même les tentacules qui semblaient invulnérables furent vaporisées. Mon adversaire tenta d'esquiver et se retrouva au bord même du plateau du désert. Derrière elle... le Néant, là où elle avait envoyé Ambre. Je pourrais la pousser. Lui faire ce qu'elle avait fait à Ambre. Après tout, si tous ces malheurs étaient arrivés, c'était totalement de sa faute. Totalement.

A: Melvin. Est-ce vraiment ce que tu veux ?

Une grande partie de moi avait envie de hurler oui.

A: Melvin. Tu n'es pas comme ça.

- Et si je l'étais ? Et si Lyoko m'avait changé ? Je n'ai jamais été aussi en colère de ma vie... J'ai juste... J'ai juste envie que tout revienne comme avant... Mais c'est pas possible ! Et c'est à cause d'elle !

A: Réfléchis. Est-ce que c'est ce qu'Ambre aurait voulu ?

- J'en sais rien ! Je la connaissais même pas si bien que ça ! Elle en avait rien à foutre de moi... Personne n'en a jamais rien eu à foutre de moi... Et j'en ai assez ! Quelqu'un doit payer pour tout ce que j'ai subis !

A : Est-ce que tu te sentiras vraiment mieux après ça ? Est-ce que la colère disparaîtra vraiment Melvin ?

- Ca vaut peut-être le coup d'essayer ! Au moins elle arrêtera de me narguer en souriant après tout ce qu'elle a fait !

A : Observe-la bien. Crois-tu vraiment qu'elle a déjà oublié ce qu'elle a fait ?

Ombre me regardait fixement. Elle ne me suppliait pas, ne pleurait pas. Dans ses yeux, je voyais de la confiance. Probablement en Mathilde. Mais derrière ça, je voyais aussi... du désespoir. La fille perdue qui hurlait sous la pluie n'avait pas disparu. Elle était encore là, en face de moi. Alors je pris enfin une décision en un claquement de doigt, Ombre disparut dans mes flammes, me laissant seul avec ma colère.

Judith

C'était une véritable catastrophe.

Ni Augustin, ni Mathilde ne répondait. Ombre avait échoué. L'attaque prévue par Judith avait certes été d'une immense simplicité mais il n'y avait aucun moyen par lequel Antoine aurait pu tout prévoir à ce point ! Quelqu'un s'était joué d'elle... Cette petite conne d'Ombre ? Augustin, Mathilde ? Peut-être bien Zoé qu'on ne voyait jamais...

H : Il semblerait bien que tu aies échoué, Judith.

« De quoi ? J'ai simplement raté une tentative, mais je n'ai qu'à tout recommencer !

H : J'ai transmis à Antoine tes coordonnées. Il sera libre de faire ce qu'il veut de toi. J'ai trouvé mon successeur.

- Ne fais pas quelque chose que tu vas regretter, Hannibal ! » Hurla Judith à son écran.

H : Aucun regret de mon côté, je te remercie de t'en soucier. Bon courage à toi, Judith. Tu vas en avoir besoin.

Son ordinateur s'éteignit brutalement. Judith comprit qu'elle devait partir d'ici au plus vite. La tour du blondinet était toujours activée et elle ignorait quelle attaque il avait lancé. Mathilde et Augustin étaient probablement mort, la jeune fille ne pouvait compter, comme toujours que sur moi-même... Hannibal venait de commettre la plus grave erreur de sa vie... On ne se débarrasse pas de moi de cette façon ! Antoine peut savourer sa « victoire », je ne vais pas me laisser faire...


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