Code Alpha 2.0: Rainy Days

Chapitre 17 : Epilogue: Everybody's got to learn sometimes

Chapitre final

1498 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/09/2019 20:51


Zoé


Étrangement, il ne pleuvait plus.

Zoé alla s'asseoir à côté de Melvin, installé dans une ambulance. On lui avait donné la fameuse couverture bleue des traumatisés, mais le rouquin refusait de la porter. Il avait un regard différent, tourné vers l'horizon. Ce qui s'était passé allait le changer à jamais. Zoé se souvenait de la première fois qu'elle avait dû ôter la vie à quelqu'un. Du choc que ça lui avait produit. Quand elle en avait parlé à Camille, il lui avait froidement répondu : « N'oublie jamais son visage, Zoé. Lui, n'oubliera jamais que tu l'a tué. » Ce n'était pas le genre de phrases réconfortantes qu'elle aurait voulu entendre. C'était aussi la dernière fois qu'elle avait pleuré. Elle ne pouvait plus se permettre d'être faible.

Ce qui lui faisait peur, c'est que Melvin semblait avoir atteint le même stade de froide détermination. Ses yeux étaient secs. Rouges, mais secs.

« Yo ! Lui fit-elle

Il lui répondit par un vague mouvement de la main.

- Tu as fait ce qu'il fallait. Je te l'assure.

- Je sais.

On est censé dire quoi dans ce genre de cas ? J'ai jamais été doué pour consoler les gens...

- Merci, rajouta t-elle simplement.

- Et Ambre ? Et Léa ?

- Ambre a été récupéré par nos services d'urgences. Elle va bien... physiquement, du moins. Léa, tu veux dire la petite sœur de Jean ? Elle a été placée dans une famille d'accueil.

- Je vois. Tant mieux, dit Melvin sans même la regarder.

- Tu devrais mettre la couverture. Elle est là pour ça.

- Dis-moi, Zoé... Je suis censé faire quoi maintenant ? J'ai l'impression de ne plus rien avoir...

- Je suis pas la mieux placer pour te conseiller là-dessus. Avance ? Je suppose qu'il y a pas grand-chose d'autre à faire dans les cas là.

Elle commença à s'éloigner de lui.

- On se reverra ? Demanda t-il en criant.

- Peut-être, dit-elle sans se retourner. »

Zoé alla directement se rendre voir Camille, l'homme responsable de toute cette affaire. Il discutait avec Baptiste, qui avait été le contact de Zoé avec ZETA pendant toutes ces années d'infiltration au sein de la bande de Judith, Mathilde et Augustin. Des hommes en noirs entouraient l'usine. Beaucoup devaient être à l'intérieur, en fouillant les moindres recoins.

« Ah, agent Zoé, vous voilà. Beau travail. Antoine est mort et nos informaticiens ont pu récupérer le virus qu'il avait développé contre XANA. Il ne reste plus que quelques heures à vivre à Hannibal et tout ça sera de l'histoire ancienne.

Baptiste, qui détestait Zoé encore plus que Camille, se permit d'intervenir :

- Bon, le bilan n'est pas si positif que ça. Judith, une des disciples d'Hannibal, est toujours en liberté. Il en va de même pour les deux homonculus fabriqué par Antoine. Rose et Violette.

- Baptiste, nous nous occuperons de tout cela plus tard. Avant cela, je tenais à vous remercier officiellement. Considérez-cela comme une promotion.

Il lui tendit une carte noire, portant son nom et son prénom. Elle était désormais officiellement membre de ZETA, une « femme en noir ».

- Bien sûr, il faudra cesser de porter ce maquillage ridicule... Vous pouvez disposer.

- J'ai juste une question, rajouta la nouvelle recrue.

Camille haussa les sourcils et Baptiste ne cacha pas son exaspération.

- Nous vous écoutons.

- Qu'est-ce que vous allez faire de tout ce que contient cette usine ? Je sais que la version officielle, c'est que tout va exploser, mais quand est-il de la réalité ? Après avoir risqué mon cul pendant que vous étiez tranquillement assit au fond, je pense que j'mérite de savoir.

Les deux hommes échangèrent un regard. Le leader de ZETA ne put s'empêcher de sourire.

- J'ai toujours su que vous iriez loin. Nous allons tout conserver. Pas dans le but de l'utiliser, nous avons apprit la leçon de la dernière fois...

La dernière fois, ils avaient tenté de ramener le projet Carthage à la vie, sous le doux nom de projet Babylone. C'était lorsqu'Hannibal s'en était emparé qu'ils avaient réalisé qu'un tel pouvoir ne pouvait être laissé entre les mains de n'importe qui. Celui qui contrôlait Babylone à la totalité de son potentiel possédait un pouvoir défiant l'imagination. Un pouvoir quasiment divin. Lorsque Hannibal avait fusionné sa personnalité avec celle d'Alpha, premier prototype du projet Babylone, les membres de ZETA avait vraiment cru que ça allait signifier la fin de l'humanité telle qu'on la connaissait. Mais étrangement... quelque chose avait arrêté Hannibal dans sa démarche. Personne ne savait pourquoi il s'était mit en tête de se trouver un successeur, et désormais personne ne le saurait jamais.

- Alors pourquoi le garder ? Pourquoi ne pas tout détruire ?

- J'ai toujours dis que vous iriez loin, mais vous avez encore de la longue route à faire, jeune Zoé. C'est une mesure de sécurité. De prévention. Si jamais Hannibal venait à survivre, ce qui est hautement improbable, cette fois nous aurons les armes nécessaires pour le combattre.

- Il y a plus que ça, arrêtez de me mentir ! Vous comptez utiliser Lyoko !

- Cette conversation n'ira pas plus loin, jeune Zoé. Vous ferez bien une fois pour toute d'apprendre à contrôler vos émotions. »

Il lui tourna le dos, pour lui faire comprendre qu'il ne voulait plus en entendre davantage. Zoé s'en alla. Elle fut tentée de partir définitivement. De tourner le dos à cette partie de sa vie et de renaître de ses cendres. De retourner voir son père, de lui pardonner tout ce qu'il lui avait fait. D'aller voir Melvin, de l'embrasser. Elle ne l'aimait pas plus que ça, mais peut-être qu'avec le temps, elle apprendrait. Ils guériraient leurs blessures, l'un à côté de l'autre. Elle apprendrait à sourire, pour de vrai cette fois. Elle avait toujours voulu être dessinatrice, pourquoi ne pas ressortir ses vieux cahiers et recommencer à dessiner ?

Juste des dernières bribes de rêves...


Melvin


Et maintenant... quoi ? Melvin était mort et quelque chose d'autre avait prit sa place. J'avais le même visage, la même voix mais je n'étais pas lui. J'étais quelque chose de nouveau, quelque chose d'effrayant. Au moins, Ambre et Léa était saine et sauve. J'avais le sentiment que je ne les reverrai pas. Que ma vie venait de prendre un tournant définitif, qu'il n'y aurait pas de retour en arrière.

L'ambulance démarra, m'emmenant vers un hôpital et vers mon avenir, qui demeurait pour l'instant un immense point d'interrogation.


Augustin


Le patient était sous d'immenses doses de calmants. Il avait tenté de mettre fin à ses jours en se pendant dans sa chambre d'hôpital, à trois reprises. Désormais, il bavait juste sur son lit, en plongeant dans un sommeil dénué de rêves.


Violette


Violette avait senti que c'était la fin dès le moment où elle était sorti du supercalculateur, après l'attaque de Kadik. Elle n'avait pas voulu qu'Antoine puisse la voir dans cet état. Alors elle avait rampé jusqu'à la sortie et s'était écroulé dans un caniveau derrière l'usine. Elle s'y endormis, pensant ne plus jamais pouvoir se réveiller. Le lendemain, elle était toujours vivante. Elle crachait du sang, chacune des parties de son corps la faisait souffrir, mais elle était vivante. Dans quelques derniers instants de lucidités, elle essaya de se traîner jusqu'au supermarché où se trouvait Paul, son boulanger.

Je suis désolée Antoine. Je n'ai pas pu t'aider jusqu'au bout. Je le voulais, je te l'assure. Si c'est bien mes derniers instants, je suis prête. Je suis prête depuis déjà tellement longtemps. Je veux juste... je veux juste le revoir une dernière fois. Le remercier. Antoine m'a donné un cœur mais lui m'a donné une âme.

Lorsqu'elle arriva aux portes coulissantes, les gens commencèrent à hurler en la voyant. Ils auraient dû être habitué à l'horreur avec ce qu'il s'était passé au lycée quelques jours auparavant, mais la vision de cette jeune et belle fille aux cheveux bleus se traînant dans son sang devait rester quelque chose d'assez perturbant. Quand elle parvint enfin au rayon boulangerie, Paul n'y était pas. Elle marmonna son prénom. Un homme s'était penché pour l'écouter.

« Paul ? Oh, je suis franchement désolé... Il est décédé hier alors qu'il avait cours de tennis dans le gymnase du lycée... Vous savez, c'était tellement tragique ce qui s'est passé...

C'est... c'est donc ça la tristesse ? J'avais accepté ma mort... Mais je... Je voulais le voir... une dernière fois... C'est pas juste...

- Mademoiselle, vous m'entendez ? Quelqu'un a appelé les secours ? Comment ça ils sont surchargés ? On a une nana qui est en train de crever ici !

C'est vraiment... pas juste. 

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