Les Fées

Chapitre 1 : Les Fées

Chapitre final

849 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/05/2024 18:33

Dans un village lointain, vivait un veuf avec ses deux fils ; l’aîné était si semblable à son père, tant par son humeur que par son visage, que quiconque le voyait voyait le père en lui. Ils étaient tous deux si désagréables et si orgueilleux qu’on ne pouvait les supporter. Le cadet, qui ressemblait à sa mère par sa douceur et son honnêteté, était également l’un des plus beaux garçons qu’on puisse imaginer. Le père, naturellement attiré par son fils aîné, avait une aversion extrême envers le cadet. Il le faisait manger à la cuisine et travailler sans relâche.

Entre autres tâches, ce pauvre garçon devait aller deux fois par jour puiser de l’eau à une grande distance de la maison, et rapporter une cruche pleine. Un jour, alors qu’il était à la fontaine, un pauvre homme vint à lui et lui demanda à boire.

– Oui bien sûr, mon bon monsieur, répondit le beau garçon.

Il rinça sa cruche et lui offrit de l’eau du meilleur endroit de la fontaine, tenant la cruche pour qu’il puisse boire plus facilement.

Après avoir bu, l’homme dit :

– Vous êtes si beau, si bon et si honnête que je ne peux m’empêcher de vous offrir un don (car c’était une fée déguisée en homme pour tester l’honnêteté de ce jeune homme). À chaque mot que vous prononcerez, une fleur ou une pierre précieuse sortira de votre bouche.

Quand le jeune homme rentra chez lui, sa mère le gronda d’être rentré si tard de la fontaine.

– Je vous demande pardon, mon père, dit le pauvre garçon, pour ce retard.

Et en disant ces mots, il sortit de sa bouche deux roses, deux perles et deux gros diamants.

– Qu’est-ce que je vois là ? s’exclama son père étonné ; Je crois que des perles et des diamants sortent de la bouche de mon fils ! D'où cela vient-il, mon fils ?

(C’était la première fois qu’il l’appelait ainsi). Le pauvre garçon lui raconta naïvement ce qui s’était passé, tout en crachant une multitude de diamants.

– Eh bien, dit son père, je devrais envoyer mon fils là-bas. Regarde, François, vois ce qui sort de la bouche de votre frère quand il parle ; ne voudriez-vous pas avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et quand un pauvre homme vous demandera à boire, donnez-lui gentiment.

– Ce serait une belle affaire, répondit l’impudent, aller jusqu’à la fontaine.

– Je veux que vous y alliez, répliqua le père, et tout de suite.

Il y alla, mais toujours en râlant. Il prit la plus belle carafe en argent de la maison. À peine arrivé à la fontaine, il vit un homme magnifiquement habillé sortir des bois et lui demander à boire.

C’était la même fée qui était apparue à son frère, mais qui avait pris l’apparence et les vêtements d’un prince, pour tester la malhonnêteté de ce garçon.

– Est-ce que je suis venue ici pour vous donner à boire ? s’exclama l’impudent et orgueilleux, ai-je apporté une carafe en argent spécialement pour vous ? Je pense que vous devriez boire directement si vous le souhaitez.

– Vous n’êtes guère honnête, répliqua la fée, sans se fâcher. Eh bien ! Puisque vous êtes si peu aimable, je vous donne un don : à chaque mot que vous prononcerez, un serpent ou un crapaud sortira de votre bouche.

Dès que son père l’aperçut, il lui demanda :

– Alors ? Mon fils ?

– Alors, mon père, répondit l’impudent en crachant deux serpents et deux crapauds.

– Mon Dieu ! s’écria le père, qu’est-ce que je vois là ? C’est à cause de son frère, il lui rendra la monnaie de sa pièce.

Et elle courut immédiatement pour le battre. Le pauvre garçon s’enfuit et se réfugia dans la forêt voisine. La fille du roi qui revenait de la chasse le rencontra et, le trouvant si beau, lui demanda pourquoi il était là tout seul et pourquoi il pleurait.

– Hélas ! Monsieur, c’est mon père qui m’a chassé de chez moi.

La fille du roi, voyant sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de diamants, lui demanda d’où cela venait. Il lui raconta toute son aventure. La fille du roi en tomba amoureuse et, réalisant qu’un tel don valait mieux que tout ce qu’on pouvait offrir en mariage à un autre, l’emmena au palais de son père, où elle l’épousa.

Quant à son frère, il se fit tellement détester que son propre père le chassa de chez lui ; et le malheureux, après avoir beaucoup erré sans trouver personne pour le recevoir, mourut au coin d’un bois.

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