The Man without Fear, Mister Fear & the God of Fear

Chapitre 1 : De qui a peur le grand méchant loup ?

Chapitre final

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 02/03/2011 10:33

Le présent.

Dans l’étude Nelson, Blake & Murdock, Matt dormait dans son bureau. Sa barbe naissante de trois jours, ses cheveux en bataille, le col de sa chemise entrouverte et sa cravate traînant au sol étaient des éléments révélateurs sur son état actuel. Non, il n’était pas au mieux de sa forme, loin de là. L’avocat s’agitait dans son sommeil : il cauchemardait. Bien qu’aveugle, il recouvrait la vue lors de ses songes, pour le meilleur et pour le pire ! Il se voyait dans son costume de diable rouge, de véritables cornes sur la tête et une queue de démon dans le creux de ses reins étaient en train de pousser ! La douleur était intense. Soudain, il plut. Une pluie d’auréoles de verre s’abattit sur lui. Au contact du sol, les auréoles volaient en éclat. Les morceaux de verre blessaient ses proches : Foggy, Milla, Ben et d’autres, de par mille et une plaies ouvertes, se vidaient de leur sang. Ce spectacle morbide lui était insoutenable !

Matt se réveilla en sursaut. Il se leva de sa chaise instantanément et dans son expiration, sa peur redoubla d’intensité lorsqu’il s’aperçut qu’un inconnu se trouvait dans la pièce.

« - Qui est là ? Questionna-t-il jouant ainsi parfaitement son rôle d’aveugle.

- Excusez-moi Monsieur, je ne voulais pas vous effrayer. Je m’appelle Alex Aaron, je suis un grand fan, je voulais vous rencontrer.

Le jeune garçon était âgé d’une dizaine d’année. Il portait un cartable sur le dos. Il était sûrement venu ici directement après l’école mais Matt resta néanmoins sur ses gardes.

- Comment es-tu rentré ici avec la secrétaire et les deux vigiles qui filtrent les entrées ?

- Je leur ais fait mon regard de chien battu et ils m’ont laissé vous voir, dit-il avec un sourire des plus éclatants.

Matt se calma, ce n’était qu’un gosse après tout, il s’approcha de lui.

- Quel âge as-tu Alex ?

- Dix ans et demi répond il en insistant sur ces deux derniers mots.

- Et pourquoi voulais-tu me rencontrer ?

- Je vous l’ai dit, je suis un fan et avec tout ce que vous traversez, je voulais vous voir et vous dire de tenir bon. Moi aussi un jour, je serais un super-héros reconnu et j’aurai un surnom aussi cool que l’homme sans peur !

Matt ne sut pas comment réagir mais l’enthousiasme du gamin était tel qu’il n’osa pas le contredire ou l’encourager dans ses propos.

- Tu sais, je ne suis pas un homme sans peur, loin de là.

- Ah ? Et de quoi vous avez peur Monsieur Murdock ?

- Je crains ne pas toujours avoir pris les bonnes décisions ces derniers temps, j’ai peur de manquer de discernement et de me tromper à nouveau, j’ai peur de me perdre moi-même se confessa l’homme.

- Bah vous en faite pas ! Tout le monde a peur de quelque chose, c’est normal ! Moi j’ai trop peur de mon père. Il est grand, il est fort, et en plus il est strict. Même si je lui réponds, en vérité, j’ai trop les chocottes de lui. Mais voilà ce que je vous propose, on passe un deal : on se promet qu’on affrontera nos peurs quoi qu’il arrive et qu’on se dégonflera pas, ça marche ?

- D’accord ! Accepta Matt touché par l’implication et l’assurance de l’enfant.

- Allez topez-là Monsieur Murdock !

L’avocat s’exécuta et retrouva un instant le sourire, oubliant ses problèmes.

- Bon c’est pas tout mais si je ne suis pas rentré chez moi avant le retour de mon père ça va encore être la guerre entre nous. Ce fut un plaisir de vous rencontrez à plus !

Alex salua son idole et commença à courir. A l’extérieur une jeune fille, plus grande, au teint mate et aux cheveux noirs l’attendait.

- En voiture Alex et accroche-toi bien.

- Yoyo si on arrive à temps, je te dois la vie !

-Hell’s Kitchen/le Bronx en trois minutes chrono ? C’est dans mes cordes ! »

L’enfant se cramponna sur le dos de sa camarade et celle-ci courut atteignant une vitesse extraordinaire…



2 jours plus tôt.

Dans le Ferry de 18h en partance pour les rives de New-York venu de Ryker’s Island, Alex Aaron était accompagné d’une autre jeune fille plus grande que lui.

« - Le petit chaperon rouge ?? S’exclama-t-elle.

- Oh ça va Daisy ! C’était juste une métaphore en référence au conte ! Tu sais bien quoi ! Se justifia la petite tête blonde.

- Bah je te charrie mec, en tout cas t’as assuré aujourd’hui. Total respect !

- C’était pas dur avec ce minable… et toi ça va mieux ?

- Oui… c’est ma faute, tu sais j’appréhendais cette journée, pas à cause de Cranston mais de ce trou à rat. C’est ma première visite ici mais je ne peux m’empêcher de me dire que mon père, ce salaud que j’ai jamais connu a fait d’innombrable aller-retour dans cette prison, c’est ce qui m’a déconcentré je crois… écoute je sais, j’ai craqué malgré les mises en garde de Fury mais si ça pouvait rester entre nous…

- Pas de soucis Daisy tu peux compter sur moi.

- Merci p’tit poucet !

- P’tit poucet ?

- Oui c’est toujours mieux que « petit chaperon rouge » plaisanta le leader des Secret Warriors. »



45 minutes plus tôt.

Larry Cranston fut appelé par les gardiens aux parloirs mais celui dont tout le monde dans la prison craignait ne s’attendait pas à de tels visiteurs.

« - Des mômes ?! C’est quoi ce bin’s ? Vous êtes qui vous ?

- Du calme Cranston, qui on est n’a aucune importance. On vient juste te délivrer un message. Expliqua Daisy.

- Un message de la part de ?

- Matthew Murdock. Précisa la jeune fille.

Larry éclata de rire, il se pencha en arrière sur sa chaise.

- Non sérieux Matt m’envoie des gosses pour me faire peur ? Il a pété les plombs… comme sa femme ! Hé ma jolie ça te dit de fêter ça en tête à tête dans ma cellule ? Tu sais j’ai qu’un mot à dire pour te faire entrer.

- Ferme-là vermine, j’ai des pouvoirs : je n’ai qu’à cligner des yeux pour t’exploser la cervelle ! Menaça Daisy.

- Ah oui ? Je serai curieux de voir ça. Qu’attends-tu ? Tu vas pas te dégonfler hein poupée ?

Les deux êtres se confrontaient du regard. Daisy fronçait des sourcils tandis que Larry était beaucoup plus détendu et affichait un sourire provocateur. Lorsque le pouvoir de Mister Fear semblait prendre le dessus sur son amie, le petit garçon qui l’accompagnait et auquel le prisonnier n’accordait aucune importance se fit entendre.

- De qui a peur le grand méchant loup ?

- Hein ? Si c’est moi que tu qualifies de « grand méchant loup » sache que Mister Fear n’a peur de rien ni personne gamin !

- Alors je reformule ma question : de qui devrait avoir peur le grand méchant loup ?

- Tu me gonfles avec tes devinettes à la con, retournes chez ta mère sale gosse s’agaça Cranston.

Tout à coup une lumière luit dans les yeux de l’enfant, une lumière qui hypnotisa le criminel et qui lui fit ressentir un sentiment qu’il pensait avoir oublié à tout jamais : de la peur !

- Tes… tes yeux ? Bégaya le prisonnier.

- Mes yeux ? Oui ! Si le petit chaperon rouge a d’aussi grands yeux, c’est pour mieux t’effrayer mon enfant !! »

Larry prit de panique, appela les gardes à son secours, les suppliant de faire partir ses hostiles visiteurs et de le ramener dans sa cellule. Le détenu avait la larme à l’œil et tremblait. Il réalisa avec horreur qu’il venait de perdre en quelques minutes les avantages - tels que le respect et les traitements de faveur qu’il obtenait gratuitement des autres - que son pouvoir lui conférait. Un atout inestimable quand on croupit dans un endroit aussi précaire et dangereux que Ryker’s !



6 jours plus tôt.

Suisse – dans un restaurant 5 étoiles à Genève.

« - La table de Monsieur Fisk je vous prie demanda un homme aux cheveux grisonnant portant un cache œil à l’hôte d’accueil.

- Monsieur Fury je suppose. Table une en face du balcon, il vous attend répondit l’employé.

- Wilson ? Si vous avez perdu la nationalité américaine, vous avez conservé votre goût prononcé pour le luxe on dirait.

- Asseyez-vous Fury qu’on règle ça rapidement pria l’homme chauve à la masse corporelle impressionnante.

- Bien, alors dites moi pourquoi l’ex-caïd du crime veut me voir.

- Larry Cranston.

- Qui ça ?

Wilson Fisk claqua des doigts. Un serveur vint et déposa ce qu’on pouvait prendre pour la carte de la maison etleur servi leur meilleur vin.

- Voici son dossier ouvrez-le.

- Larry Cranston alias Mister Fear, actuellement à Ryker’s. Aucun lien avec l’Hydra donc il ne m’intéresse pas ! Constata le borgne.

- Je ne vois pas le rapport avec l’Hydra.

- C’est ma guerre du moment à laquelle je me consacre à 200% et apparemment vous n’avez rien pour moi qui me permettrai de la gagner. J’ai eu tort de venir, j’ai perdu un temps précieux.

- Attendez Fury, donnez moi cinq minutes et vous pourrez vous en aller si ça vous chante.

- Je vous écoute.

- Larry Cranston est bien à Ryker’s mais ses pouvoirs lui permettent de mener une vie carcérale qu’on ne peut qualifier de bien contraignante.

- Oui un peu comme vous les rares fois où vous avez été incarcéré.

- Détrompez-vous mon dernier séjour m’a bien faillit coûter la vie.

- Pourquoi vous souciez-vous de cet individu ?

- Il a manipulé et corrompu l’innocence de ma femme et ça l’a tué. Bien que je reconnaisse ma part de responsabilité dans cette tragédie, Cranston y a vivement contribué et je veux qu’il paye pour ça. Je souhaite que Vanessa repose en paix.

- C’est touchant mais je crains ne pas saisir ce que vous attendez de moi. Je ne fais certes plus partie du Shield mais je ne suis pas un mercenaire pour autant. Si vous voulez la mort de cet homme, vous devriez vous adresser à Elektra ou Bullseye.

- Vous vous méprenez Fury, je ne veux pas la mort de Cranston. Ce que je veux c’est que votre chenille rappelle à Mister Fear ce que c’est d’avoir peur et de mouiller son pantalon. Votre jeune protégé en est le seul capable. Ne soyez pas surpris, j’ai fait des recherches sur Phobos et vos Secret Warriors. Ça sera la puissance d’un Dieu contre celle d’un savant-fou. Cranston n’a aucune chance. Mais si mes motivations personnelles ne vous touchent pas sachez que cet homme est aussi fautif d’avoir rendu folle la femme de Matt Murdock et que c’est irréversible. Si vous ne voulez pas faire ça pour nous, faites le pour nos épouses et pour le salut de Hell’s Kitchen.

- Les cinq minutes sont passées Fisk désolé mais j’ai une journée chargée mais je vous promets d’y réfléchir quand j’aurais deux minutes. S’excusa froidement le vieux briscard en regardant sa montre et en se levant de sa chaise.

- Ne partez pas, pas comme ça ! Vous savez combien j’ai du payer pour obtenir cette entrevue ? Demanda Fisk en élevant la voix et en tapant du poing sur la table.

- Ne cherchez plus à me distraire de ma mission Fisk et tournez la page, c’est le mieux que vous poussiez faire ! Adieu Wilson. »



Le présent.

L’avocat Matt Murdock venait de faire la rencontre d’un étrange garçon qui avait réussi à le secouer. Lorsqu’il se remit de ses émotions, il sentit une odeur particulière venant de son bureau, là au milieu de ses dossiers. Il prit une enveloppe et l’ouvrit. Il y trouva un post-it légèrement collé par le dessus sur un article de journal soigneusement découpé. Il décolla le post-it et ramena le bout de papier à ses narines. Il sentit une forte odeur de tabac froid… une odeur de cigare. Matt palpa le papier et déchiffra ce message « La peur a changé de camp ». Quant à l’article, il parlait d’une agression du caïd local à la prison de Ryker’s. Du jour au lendemain, tous les détenus s’étaient retournés contre leur chef faisant de lui le souffre-douleur du pénitencier.

Matt ne savait pas quoi penser. Il ne se réjouissait pas car ça n’était pas ça qui ramènerait Milla à la guérison. Il ressenti cependant une brise de soulagement dans le fait que Mister Fear purge dorénavant véritablement sa peine, dans ce sentiment rassurant qu’il y a une justice en ce monde. Une justice à laquelle l’avocat et le justicier consacrent leur vie jour et nuit.

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