D'imprécis Présages

Chapitre 2 : Beds are Burning

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:11

note : D'après un prompt de Taraxacumoff sur livejournal.  Attention, ce texte n'a rien de romantique. Et quand je dis rien c'est vraiment rien. Je suis encore traumatisée de l'avoir écrit. (Mais franchement... du slash entre deux fléaux apocalyptiques ? C'est la seule manière dont je pouvais l'écrire.)
 Vous êtes prévenus.

Le titre est tiré de la chanson éponyme du groupe Midnight Oil.

---

Beds are Burning

La décharge est à ciel ouvert, immense, s'étendant à perte de vue comme une parodie obscène de montagne avec ses contreforts, ses rifts et ses vallées. Un jus noir et puant suinte, imbibe ce qui ne peut décemment pas être qualifié de terre. Mouettes et charognards criaillent et se battent dans l'air vibrant au-dessus du monceau vertigineux d'immondices qui dégorge en toutes directions ses carcasses d'ordures mutilées et ses rats de fange, minces silhouettes d'enfants à demi nus au ventre gonflé qui fouillent les détritus à la recherche de fragments récupérables. 

Famine se tient avec Pollution, près d'un repli de terrain formé de strates de restes enchevêtrés de voitures et veiné de sacs poubelle noirs éventrés qui vomissent leur contenu fétide et purulant. Il observe avec désintérêt une jeune fille noire répondre aux avances d'un garçon. L'un comme l'autre sont faméliques et dégoutants, mais cela ne semble pas les arrêter.
L'oeil chassieux et le cheveu gras, Pollution est quand à lui concentré sur un baril rendu rouge par la rouille, dont le revêtement fini de peler en plaques lépreuses. Il exsude un liquide nauséabond qui glougloute et mousse au contact de l'air, non loin du couple d'humains enlacés. Pollution fini par se détourner de l'objet de sa contemplation et adresse un demi-sourire de connivence à son compagnon. Il tend sa main humide, comme pour pour la poser sur l'épaule de Famine, mais ce dernier intercepte le geste avant qu'il ne puisse toucher la veste impeccable. 
Le poignet est maigre et osseux, suffisamment pour que Famine puisse l'enserrer du pouce et de l'index joint. Avec précaution il fait pivoter la main vers le haut, suit de deux doigts les tendons saillants sur l'intérieur du poignet, lève celui-ci jusqu'à sa bouche.

Dans la fange mêlée de plastique, au coeur de la décharge, les humains décharnés s'accouplent.

 

Laisser un commentaire ?