Deadlands

Chapitre 1 : La mort au tournant

Chapitre final

5268 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/04/2020 21:07

Cette fanfiction participe aux Défis d’écriture du forum Fanfictions . fr : Il était une fois dans l’Ouest (avril-mai 2020)



Tu vois ces quatre individus marcher … Ah non, j’oubliais, tu ne vois rien du tout.


Cher lecteur, je te prierais donc d’utiliser ton imagination pour te visualiser l’histoire que je vais te raconter. Reprenons.


Tu vois ces quatre individus marcher au loin, tels des vagabonds dans le désert du Nevada. Approche toi donc, n’ai pas peur, je vais te les présenter.

La jolie femme brune habillée tout en noir n’est autre que la redoutable Pistolero du Far West. Gabriela Vasquez. La célèbre « Vendetta ». Ne t’étonne pas si tu vois sa tête mise à prix dans pas mal de villes. La compagnie Black River cherche à tout prix à se venger.

À sa gauche, Doug « Shady » Liveaux. Un gars qui avait tout pour réussir, il lui aurait suffit de reprendre les affaires familiales. Mais non. Monsieur a préféré jouer les rebelles et apprendre l’occultisme. Bon, tu me diras, on est bien content de l’avoir dans l’équipe. Fais moi confiance Cow-Boy, ce n’est pas le personnage le plus farfelue de toute la bande.

Juste derrière, tu as le Révérend Sam Johnson : l’Élu. Pourquoi l’Élu ? Pour faire bref, c’est un ancien assembleur, un gars qui participe à la fabrication des armes. I est devenu un Tueur Saint. Il aurait été touché par la grâce. Un ange serait venu murmuré à ses douces petites oreilles poilus que les armes étaient l’oeuvre de démons. Le plus cocasse dans cette histoire, c’est qu’il est accompagné d’une Gatling, son arme de prédilection pour sauver les innocents. La Bible ne fait pas le moine. Entre nous, je trouve le Révérend complètement loufoque. Il ne se sépare jamais de sa Gatling, même pour dormir !

Puis, il y a moi. La dernière de la bande. La plus jeune, la plus fringante, Billy Jäger. Doté d’une curiosité insatiable et assoiffée d’aventure, j’ai accepté le contrat de l’Union Blue sans une once d’hésitation. Oh chéri, je suis loin d’être une Green-Horn. Au contraire l’Union Blue n’embauche pas n’importe qui et je suis loin de faire dans la dentelle.

Après avoir traversé de long en large le Canyon, nous arrivâmes enfin à la frontière.

— Voilà à quoi ressemble Le Grand Bassin, dit Vendetta.

Comment te le décrire … Ce n’est pas un grand bassin rempli d’eau. Non. C'était une large terre stérile et hostile. Invisible, la mort rôdait. Je le ressens encore le long de mon échine.

— Oui, et d’après la carte, nous sommes à même pas une demi-journée du premier point d’eau. Il ne vaut mieux pas trainer. C’est l’endroit idéal pour les Crotales du Mojave. Qui sait ce qui se cache d’autres dans ces plaines arides … répondit Liveaux.

— Méfiez-vous aussi des Dusters. Ces espèces de petits lapins sont redoutables, ajoutais-je.

— Oui, dans tous les cas, faisons attention. D’après les rapports d’un des officiers de Chamberlain, l’armée Mexicaine traîne aussi dans les parages, informa le Révérend.

— Vivement qu’on arrive en ville. Je ne comprends vraiment pas pourquoi, ils n’ont pas posé une ligne directe entre Le Fort 51 et Portland. Nous aurions eu moins de kilomètres à parcourir jusqu’à Salem.

Shady me toisa du regard, avant de rétorquer :

— À qui la faute ?

— Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, haussais-je des épaules feignant l’innocence.

Bon ok, j’avoue que Gabriela et Sam ont abusé sur la gâchette, mais j’ai une bonne excuse pour ma part. Je n’ai fait que me venger. Puis, si je n’étais pas intervenue, on serait peut-être mort à l’heure qu’il est. Malheureusement, dans cette sanglante bataille, nous avions perdu les chevaux.

Et Poupette… Ma Poupette. Ma pauvre Poupette. Elle me manque terriblement. Ah pardon, tu te demande qui est Poupette ? Ma poule ! Elle est morte pendant le combat. Abattu de sang froid par ces affreux hommes de la Iron Dragon. Saletés d’Asiatique. Je les ai butés avec de la dynamite, et j’ai malencontreusement blessé des civils et nos chevaux. Nous avions du fuir la ville au plus vite avant de tomber entre le reste des hommes de Kang.

Attends ! Qu’est-ce qui t’amuse comme ça ? La mort de Poupette te fait rire ?! Tu es vraiment ignoble. Poupette était tout pour moi ! Elle m’a accompagné dans mes aventures depuis le début. Elle a toujours été là pour moi, même dans les moments les plus sombres. C’était une vraie combattante. Une poule de combat hors-norme. Une acolyte. Que dis-je … Une véritable amie ! Poupette et moi, sommes rencontrés lorsque j’étais encore une pauvre assassin de pacotille.

Je me souviens, c’étaient les chutes du Niagara ce soir là. J’étais gaugée de la tête au pied. Après être venu à bout de ma victime qui s’était ardemment défendu, je m’étais réfugiée dans une vieille ferme à quelques kilomètres d’une petite ville.

*****


Ce margoulin savait se battre et avait réussi à me blesser pendant notre altercation. Futée comme je suis, j’avais eu l’intelligence d’utiliser le premier objet sous la main. Une pipe. Sans réfléchir, je lui avais planté dans l’œil gauche. J’te le dit, ça fait un drôle de bruit. Du genre « schprouit ». Du sang m’avait giclé au visage. Pas très agréable. Ma vue s’était légèrement embrouillé. Je voyais tout rouge, mais au moins j’avais pu me défaire de ses griffes et sortir mon tomahawk. C’était une vieille connaissance qui me l’avait offerte. Je lui assena le coup de grâce en pleine tête. Encore une fois, du sang jaillissait de son corps, dégoulinant tout le long de sa tête. Oh et mon dieu ! Pour récupérer l’arme, quelle galère ! J’avais dû appuyer sur son corps pour retirer l’arme de sa caboche. Je m’étais même cassée la gueule à plusieurs reprise. Je lui avais bien fendu le crâne à ce salaud, que j’ai récupéré une partie de son cerveau. Beurk. Pas très appétissant.

Je ne pouvais rester là, quelqu’un avait frappé à la porte. Pas le temps de me soigner. Je m’étais enfui par la fenêtre de derrière. J’ai donc couru sous cette déferlante eau sauvage. La lune avait disparu. J’avais perdu toute notion d’orientation. Par chance, j’étais tombée sur une ferme et comme je vous le disais, je m’étais réfugiée là bas. Afin de ne pas déranger son hôte, puis je ne voulais pas risquer de me battre à nouveau avec une telle blessure, je m’étais cachée dans le poulailler. Après avoir imbibé d’alcool la blessure, j’avais déchiré un pan d’une vieille chemise qui traînait dans mon sac à dos en cuir. Harassée par cette rude soirée, je roupillais.

Au réveil, je sentis quelque chose de chaud au creux de mon coup. C’était plutôt doux et duveteux. Quand j’ouvris les paupières, je découvris une poule endormi. C’était le coup de foudre direct.

La porte du poulailler s’ouvrit brusquement. Comme vous pouvez vous en doutez, c'était le fermier. Quand le vieil homme me vît, il n’avait étonnement pas peur. Il devait avoir dans la cinquantaine. Comme s’il avait l'habitude de ce genre de chose :

— Et bien alors ma p'tit dame, qu’est-ce qui vous est arrivé ? dit-t-il d’un ton jovial. Dure soirée, on dirait. Bien soit, si vous voulez bien me laisser sortir les poules et me laisser finir mon travail, je vous soignerais et vous donnerais le gîte et le couvert. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demanderais rien en échange outre le fait de rester sage.

Ah la la quelle chance de tomber sur un si gentil homme hein ! Je n'étais pas dupe. Il portait une vieille balafre sur son visage. C’était un ancien hors-la-loi à mon avis. Mais bon, ce jour là, je n'allais pas me risquer de jouer avec le feu au vu de mon piteux état.

J’ai bien dû rester un bon mois, le temps que je me rétablisse. Ce brave vieillard était loin d’être avare. Il était même plutôt bien conservé pour son âge. Dans la cinquantaine peut-être. Un grand bavard aussi. Offrez un bon bourbon à un homme, donnez lui ce qu'il souhaite et il vous dévoilera tous ses secrets lors des longues nuits chaude et enivrantes.

Le temps que je logeais chez lui, je m’acquittais de ma dette en l’aidant à la ferme. C’est ainsi que je m'occupais quotidiennement du poulailler. Il y avait une poule en particulier, qui nageait à contre courant par rapport à ses consœurs. En prime, elle avait un sale caractère. Elle n’aimait pas manger les granulés que je lui fournissais. Elle préférait se nourrir de viande que lui donnait son maître. Toujours prête à se battre avec le coq. Elle s’obstinait à gambader là où il ne fallait pas. Un vrai chien de garde. Mais elle se pouvait se montrer attendrissante, comme la nuit où elle s'était lovée contre moi.

Oui, tu t’en doutes maintenant, je te parle de Poupette. Sacrée Poupette !

Je m’étais entichée de cette poule, comme elle s’était entichée de moi. Durant ce mois à cohabité ensemble, nous étions devenues inséparables. Avec beaucoup de réticence, le vieillard fini par me la céder. C’est ainsi que notre incroyable aventure débutait.

Poupette était devenue une véritable guerrière aguerri. Un adversaire puissant et redoutable. Je l'avais entraîné nuit et jour. Lorsque j’achevais mes ennemies, elle se délectait de leur sang pour savourer notre victoire. Je lui avais appris même à voler. Plus simple, plus discret, pour ne pas se faire prendre la main dans le sac.

Elle m’avait défendu hardiment contre Vendetta lors de notre toute première rencontre. Cette garce avait osé me menacer et se moquer de Poupette. J’avais dégainée mon Colt Thunderer. Cette pistolero rapide comme l’éclair , plus rapide que son ombre, avait déjà sorti son lasso pour me le destituer. Poupette, intelligente comme elle est, à la vue de ma détresse, s’était attaquée à elle. Vasquez en garde encore quelques cicatrices sur son avant-bras. Encore aujourd’hui nous en rions.


D’ailleurs, je te contais plus haut que Poupette était une véritable amie. Je ne taris pas d’éloges quand je te parle d’elle. Elle a toujours sû montrer loyale et au petit soin pour moi. Je me souviens dans une de nos missions avec les trois compères : Vendetta, Shady et L’Élu.

C’était lors de notre mission au Kansas. Nous devions retrouver un artefact volé : La Coiffe du grand chef Sitting Bull. Nous poursuivions des bandits au fin fond d’une grotte, quand soudainement, nous étions tombés nez à nez face à un Épouvantail. Dieu sait que j’ai horreur des épouvantails. Cela m’effraie au plus haut point. Mais qu’est-ce que fou un épouvantail dans une grotte me diras-tu? Et bien certains Juges s’en servent pour combattre leurs adversaires. Déjà que j'ai peur d’eux à la base, mais en plus si ils deviennent vivant, c’est foutu.

Devant cette scène fantasque, je sombrais petit à petit dans la folie. La seule chose que je souhaitais était de mettre fin à mes jours. Pendant que mes camarades se battaient pour détruire cette horrible abomination, Poupette restait à mes côtés. Elle courait dans tous les sens affolé par ma démence, caquetant à en percer les tympans. Mais intelligente comme elle est, elle se reprit et eu une idée de génie. Elle m’assomma tout simplement. À mon réveil, elle était là, à me regarder tendrement.

Donc tu t‘imagine bien que je n’allais pas rester de marbre lorsqu’on l’a assassiné sous mes yeux. SOUS MES YEUX ! Poupette ne méritait pas ça. J’étais meurtri. Quand j’ai aperçu son corps inerte et ensanglanté, mon sang n’avait fait qu’un tour. J’étais rentrée dans une frénésie ,que même une tempête aurait déguerpi sur le champ. Sans réfléchir, j’allumais les bâtons de dynamite que j’avais dans les mains pour les balancer sur les hommes de Kang. Et BOUM !

*****

Quoi ? Oh, je vois. Tu t’attendais à ce que je te raconte notre mission pour Salem ? Il ne fallait te moquer de Poupette.

Nous n’étions pas prêt d’arriver à Salem. Après quelques jours de marches, nous nous arrêtons une nouvelle fois pour camper. Alors que nous avions trouvé un nouveau point d’eau, une Chose du Désert fit son apparition. Une de ses longues tentacules avait attrapé la jambe du Révérend. Ne se laissant pas faire, il avait chargea en un instant sa Gatling avant de tirer. Cela ne suffisait pas à la créature de lâcher prise. Une deuxième tentacules pointait le bout de son nez à ras le sol.

Vendetta se chargea de la détruire. De mon côté, je surveillais les environs. Cette créature pouvait s’attaquer à nous quatre sans difficulté. Liveaux avait dégainé son Derringer, prête à en découdre lui aussi.

Nous étions dans une mauvaise posture. Après une bonne demi-heure de combat acharné, Liveaux n’eu d’autres choix que de pactiser avec le diable. Il fit appel à un démon mineur pour accroître son pouvoir. Quel sort allait-il lancer cette fois-ci ? Je ne m’en souviens pas, car j’avais perdu connaissance.

*****

« Bienvenu à Salem, capital de l’Oregon - Fondée par le politicien David Leslie » annonçait le panneau éclairé par la faible lueur de la torche. J’ai ouï dire que cet homme était originaire de la ville de Salem dans le Massachusetts. Ville tristement célèbre pour sa « chasse aux sorcières ». Des innocentes avaient été exécutées sans vergognes. Ceci dit les sorcières existaient bien et le vivent encore parmi nous. Je pense sincèrement qu’il y a un lien avec ça et la mission que nous a confié l’Union Blue.

  Une atmosphère étrange et pesante se dégage de cette ville. Même si la nuit amplifie mon angoisse, il y a vraiment quelque chose d’anormal. J’observe mes camarades. Ils semblent troublés eux aussi. Vaux mieux ne pas traîner. Nous entrons en territoire inconnu. Pas un chat à l’horizon. À croire qu’il n’y a pas âme qui vive. Nous avons marché une bonne quinzaine de minutes, interminable, avant de trouver la première auberge.

Nous saluâmes l’aubergiste. Nous n’avons pas eu besoin de négocier pour avoir des chambres.Liveaux ne se fait pas prier après que le Révérend soit proposé de faire le guet. Gabriela chargea ses armes, les laissant à porter de mains.

Je me réveille haletante. Mes vêtements me collaient à la peau, trempés par la sueur. Il y a moyen de remplir une bassine. J’ai fait un terrible cauchemar. Cela m’a paru tellement réaliste. J’avais bien cru mourir étrangler par cet épouvantail. Johnson nous regarde tour à tour. Mes autres camarades sont dans le même état que moi à ce que je vois.

— Que diable vous arrive-t-il tout d’un coup ?

— J’ai fait un cauchemar, déclarais-je.

— La même, dit Vasquez.

— Pareillement, ajouta Shady.

Un cri strident éclata au dehors. Nous accourûmes aussi vite que nous pouvions. Des gens étaient déjà présent sur le lieu. Au moins, il y a des habitants. Un épouvantable spectacle se déroula sous mes yeux. Crois moi, ce n’est vraiment pas beau à voir. Une jeune femme, des veines apparentes sur le visage prêt à exploser, gesticule par terre. Comme si elle était possédé. Non, elle est possédé. Ses yeux se révulsent, la mâchoire inférieur se décroche. J’entends les os se disloquer. Tout son corps se démembre sous mes yeux. Elle fini par s’étouffer avec son vomis.

Cinq minutes ce sont écoulés avant que le Shériff n’arrive. Il demanda aux citoyens de rentrer. Quelqu’un m’agrippa l’épaule. Liveaux. Je comprends alors qu’il valait mieux rentrer, avant qu’on remarque notre présence. Ce n’est ni le lieu, ni le moment.

C’est inquiétant. À peine arrivé et voilà que des choses étranges arrivent. Dès demain, nous allons pouvoir commencer notre enquête.

J’ai interrogé un nombre incalculable de gens, personne n’a su me donner une réponse. J’ai vraiment besoin d’un remontant. Si tu veux bien me suivre au Saloon. Il a de forte chance que Shady soit encore là bas. Il s’est proposé d’interroger les cow-boys là bas, mais on sait tous qu’il est porté sur la bouteille.

Je scrute tout le bar à la recherche d’un Fédora noir. Ah le voilà. Shady joue au carte. Intéressant. Cela veut dire, qu’il a trouvé un potentiel informateur. Je ne me fais pas de soucie. Depuis que je le connais, il n’a jamais perdu une seule partie.

En attendant, viens avec moi je vais me commander une boisson au bar. Je suis une grande amatrice de bourbon. Je le préfère au whisky. Son goût et bien plus souple et plus épais.

— Votre meilleur bourbon, demandais-je au tavernier.

Ah, que j’aime cette odeur boisée. Ce parfum qui me picote les narines à le don de me revigorer. Il n’y a rien de mieux pour se détendre après une rude journée.

Je sens une présence m’épier. Ce n’est autre que le Shériff.

— Shériff, dit-je en levant légèrement mon verre déjà entamé dans sa direction.

— C’est rare de rencontrer une femme avec des goûts aussi sophistiqué dans le coin. D’où venez-vous ?

Je dois me montrer prudente. Nous n’avons pas encore eu de nouvelles de l’Union blue. Nous ne savons pas encore à qui faire confiance dans cette ville.

— Je viens de l’iowa.

— Aussi loin ? Qu’est ce qui vous amène ici ?

Ouais, fais gaffe Billy. Je ne dois pas révéler quoi que ce soit qui pourrait nuire mes camarades et moi. Mais, si je veux paraître crédible, je dois laisser un soupçons de vérité. J’ai tout intérêt à bien choisir mes mots.

— J’ai envie de découvrir le vaste monde.

J’avais piqué la curiosité du Sheriff. J’omis volontairement mon passé d’assassin et mon statut actuel. Si je porte une arme sur moi, c’est seulement pour me défendre contre les bandits.

— En fait, vous êtes une aventurière, dit-il d’un ton aguicheur

Je vois. C’est le moment de jouer de mes charmes. Je vais te montrer comment je compte m’y prendre.

Je prends donc les devants en offrant un verre au Shériff. Les hommes sont toujours surpris de voir une femme prendre les rennes. Mais bizarrement, ça les excitent. Attrayant à l’idée de faire dompter au lit peut-être. Comme tu peux le constater, je compte faire picoler le Sheriff. Assez pour le rendre bavard, mais pas trop pour m’amuser avec lui.

Ensuite, je joue la carte de la femme enjôleuse. C’est important de flatter l’égo d’un homme.

Maintenant qu’il est arrivé à son paroxysme, je joue la jeune fille naïve. J’ouvre innocemment les trois premiers boutons de ma chemise, me plaignant de la chaleur abondante dans le bar. Là, je propose un dernier verre au Sheriff.

— On m’a offert il y a peu, un bourbon de étrange de qualité. Pourquoi ne pas venir chez moi le goûter.

Bingo, ça à marché. On dit que de l’Homme qu’il est le sexe fort. Fort. Seulement dans le lit, oui. Je fis signe à mon acolyte qui avait repéré mon manège depuis fort longtemps

Après une partie de jambe en l’air enflammé, l’homme s’assoupi. C’est le moment d’aller ouvrir à mes comparses. Ils avaient attendu sagement dans le jardin. Je tente d’ouvrir le plus discrètement possible la fenêtre de la cuisine.

— Où est le bureau, chuchota Vendetta.

— Je n’ai pas vraiment eu le temps de visité la maison, avouais-je.

— J’espère au moins que c’était un bon coup.

— Tu n’as qu’a tenté la prochaine fois, répondit-je malicieuse.

Ensemble, nous fouillons le bureau. C’est alors que Sam tombe sur le dossier du meurtre qu’il y a eu hier. D’après le rapport, c’était la septième victime ce mois-ci. Le Shériff soupçonne lui aussi les sorcières. Autre chose interpellerait le Révérend. Ceci était subitement apparu après l’élection du nouveau maire. Le fils ainé de Leslie, le fondateur de la ville de Salem.

David Leslie aurait-il nommé cette ville Salem, n’ont pas pour honorer ses origines, mais pour des raisons bien plus sombres ? Aucun doute, quelque chose de menaçant plane sur la ville.

Un bruit de cliquetis résonna dans la pièce. Merde. Le Shériff est là !

— Qu’est-ce que vous foutez là ? Nous menaça-t-il, le fusil pointer sur nous.

Nous sommes dans la merde. Bon dieu, je pensais qu’il était suffisamment torché pour qu’il dorme jusqu’au petit matin. Le gaillard tient bien l’alcool.

— Une vagabonde, un Révérend, un Huckster et Vendetta en personne. J’aurais dû m’en douter. L’aubergiste m’avait prévenu que quatre individus atypiques étaient arrivés en ville la vieille du meurtre.

— Ce n’est pas ce que vous croyez Shériff, dis-je.

Il secoua sa main, comme pour me faire taire.

— Je sais, je sais, souffla-t-il. Comment ai-je pu tomber dans le piège aussi bêtement ? Chamberlain m’avait prévenu de votre arrivé.

Mes camarades et moi , nous nous regardâmes un instant interdit. Il connait Chamberlain … C’est donc un allié.

— Pourquoi ne pas nous avoir prévenu plus tôt !

— Je pensais vous rencontrer en même temps. J’étais loin de me doutiez que vous étiez l’un d’entre eux Billy. Joshua m’avait pourtant prévenue de vos pratiques douteuses. Une chance que vous ne m’ayez pas tuée pendant mon sommeil.

C’est pas faux.

Le Shériff baissa son arme et s’assit. Après avoir dissipé tout malentendu, le Shériff, Guillermo Reeve de son vrai nom, nous raconte ce qu’il avait appris au cours de ce dernier mois. Il n’a toujours pas pu réunir de preuve concluante., mais il était sûr que le fils Leslie y était pour quelque chose.

D’après lui, ce n’est pas chose aisée de s’approcher du maire et de rentrer dans ses bonnes grâce. Une personne pouvait toutefois nous aider.

*****


Deux jours après le petit incident chez Reeve, nous rencontrons le Vicomte Cleveland. Un magnat des affaires. Aujourd’hui, sa livraison pour le maire est arrivé. Des armes. Jusqu’à là, rien d’anormal. Nous profiterons de cet évènement pour nous cacher dans un des cargaisons. Une fois que les caisses seront arrivées à la cave, un domestique ouvrira les caisses pour vérifier les contenue. Cleveland a pris soin de soudoyer le domestique pour ne pas prévenir le maire lorsqu’il nous découvrira.

Pouah la la, j’ai bien cru qu’on allait crever. Ce foutu domestique à l’air d’avoir pris tout son temps avant de nous ouvrir les caisses. J’espère qu’il ne nous a pas trahies. L’air frais de la cave me rafraîchit en un instant. Sauf qu’il fait bien trop froid là. On ne voit rien. Où est donc cette foutu satané briquet … ah le voilà ! J’allume la lanterne à huile que j’ai préalablement emprunté au Shériff.

Je regarde autour de moi. Bizarre, où sont mes camarades ? Tiens, c’est quoi ce gros sac pendu là bas ? Un frisson me parcourt l’échine. C’est louche. Rien ne va. Qu’est-ce qui se passe ? Je ne me sens pas bien du tout. Mes jambes tremblent. Je ne vais pas tarder à tomber. Je ne supporte plus mon poids. J’entends une porte s’ouvrir. Il y a quelqu’un. Je ne peux pas me relever. Je peux à peine bouger la tête. Je suis toute engourdie. Ma vue se trouble. La mort rôde au-dessus de moi. Je sens son odeur…

Je peine à me réveiller. J’ai mal à la tête. J’aimerais me frotter le crâne pour apaiser la douleur, mais je ne peux pas bouger. Je suis ligotée.

Je me suis de nouveau évanoui, je crois. Malgré tout, je me sens moins groggy. Une odeur putride empesta mes narines. Alors là … J’aurais préféré ne pas voir ça. J’ai déjà pas de choses répugnante dans ma vie, mais là … Une horde de cadavres démembrée jonchait sur la table en bois imprégné de sang. Toutes des femmes. Je me rappelle. Dans un des rapports sur Shériff, il y avait des femmes portées disparu. C’était un peu avant les élections … Mon dieu, cette odeur… Je suis a deux doigts de gerber.

J’entend la poignée d’une porte se tourner derrière moi. Les pas s’approchent. À en juger, il étaient deux. Bingo. Un homme vêtu d’un smoking et une personne encapuchonné, dont les cheveux roux dépassaient, sont face à moi.

Malheureusement, je n’eu pas le temps de dire quoi que ce soit. Je n’eu aucune explication. La mystérieuse femme avait déjà mis son index sur mon front et chanta une incantation dans une langue qui m’est complètement inconnu.

Je baisse les yeux sur une forme flasque et noire qui apparait sous mes yeux. Cette dernière vient s’immiscer dans ma bouche.

Alors c’est comme ça que je vais mourir ? Moi qui pensais mourir d’une balle dans la tête après un duel contre un as de la gâchette. Je vais finir comme ces sept femmes. Je vais sombrer dans la folie et finir par me disloquer telle une marionnette. 


Je suis désolée pour toi cher lecteur, mais mon aventure s’achève ici. 


*****

Vocabulaire :


Les barons du rails :

Presque tout le monde à l’Ouest subit d’une manière ou d’une autre les conséquences de ce qu’on appelle les « Grandes guerres du Rail ». Les veinards ratent un train parce qu’il a explosé avant d’arriver. Les moins veinards étaient dedans.

De toute manière, les chevaux de fer et la lutte engagée pour construire la ligne ferroviaire transcontinentale sont suffisam- ment importants pour justifier un peu plus d’informations sur les chemins de fer et les Barons du Rail qui les dirigent.

Black River : Elle est dirigée par Mina Devlin, la veuve de Miles Devlin, fondateur de la compagnie. Ces deux-là étaient comme les doigts de la main, si des doigts pouvaient avoir un cœur froid et sec et une âme aussi noire que la nuit six pieds sous terre ! la Black River est une ligne ferroviaire Sudiste mais elle ne l’est pas entièrement.

Union Blue : Joshua Lawrence Chamberlain, le héros de Gettysburg, est le président de la Union Blue Railroad. C'est une ligne ferroviaire Nordiste.

Iron Dragon : Dirigé par le Seigneur de guerre Kang, c'est une ligne ferroviaire chinoise.

Les armes :

Colt Thunderer

Derringer

Gatling

Les créatures :

Choses du désert : Les choses du désert sont de détestables horreurs qui rôdent sous les sables fins des déserts du sud-ouest. Elles se déplacent très lentement dans les dunes et s’installent le long des pistes fréquentées ou près d’un point d’eau. Quand un infortuné voyageur passe dans le coin, les longs tentacules attrapent ses jambes ou ses sabots et l’attirent dans sa gueule circulaire.

Crotales du Mojave : On appelle ces vers géants des « crotales » parce que les dents se mettent à claquer quand on l’entend se dépla- cer sous la terre. Ils sont plus répandus dans le désert du Mojave mais il est possible d’en trouver dans les plaines du Montana et de l’Utah. Les crotales de chaque région onttendance à avoir des couleurs et même des personnalités différentes.

Dusters : Les dusters ressemblent à des lapins émaciés et déchar- nés, ou à une de ces bestioles qui se fond extrêmement bien dans son environnement. Dans l’Ouest étrange, les apparences sont parfois trompeuses et le duster ne fait pas exception à la règle.

Ces créatures ne vivent que dans les endroits les plus arides et inhospitaliers, où elles attendent que des voya- geurs involontaires voient leurs petits yeux tristes pour s’in- viter dans leurs cœurs. Et dans leurs organes. Elles se sustentent en extrayant l’eau du corps d’autres êtres vivants. Ceux qui survivent à cette rencontre pensent que le désert ne serait pas ce qu’il est si ces boules de fourrure malveil- lantes ne s’y trouvaient pas.

Autre :

Hucksters : Ces arcanistes rusés aiment faire profil bas. Ils savent tous trop bien que si leurs pouvoirs venaient à être connus, ils se balanceraient au bout d’une corde avant qu’ils aient eu le temps de dire ouf.

Green-Horn : (corne verte) : désigne le "bleu", le naïf qui arrive à l'Ouest

Le fort 51 : Officiellement cependant, la base est la résidence du capi- taine des Flying Buffalos, Jay Kyle. En vérité, le Fort 51 est la réponse de l’Union à la base confédérée de Roswell. Toutes sortes d’expériences sont menées ici à toute heure du jour ou de la nuit. Dix-sept scientifiques et leurs fa- milles vivent dans la base, supervisés par « M. Eddington », un gars mystérieux et secret qui parle rarement et ne sourit jamais mais fourre son nez dans toutes les expériences.



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