Victime

Chapitre 1 : Jour banal

3259 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/01/2019 10:46

-Haha, grosse nulle !


Accroupie sur les toilettes de mon lycée, c'était le troisième seau d'eau que je me prenais sur la tête. Qu'est ce que j'avais fait à ces gens ? Rien de spécial mise à part être moi-même. J'étais ce genre de fille qu'on mettait de côté car je me démarquais légèrement de ma classe. Je n'avais pas beaucoup d'amis. J'avais de très bonnes notes. Je ne parlais pas beaucoup ou pratiquement jamais. Je n'avais pas de style particulier. J'étais cette personne qu'on s'amusait à harceler quand on s'ennuyait. Il y avait une limite à se moquer. Mes camarades l'avait dépassé depuis bien longtemps.


-Alors tu ne sors plus ? me demanda quelqu'un en tapant contre la porte.


Cette fille qui s'acharnait sur moi, elle s'appelait Misa Amane. Au début elle ne faisait pas attention à moi à ce point. Depuis le jour où son petit ami Light Yagami avait pris ma défense devant toute la classe, elle avait décidé de m'embêter et de s'occuper de mon cas. Elle était jalouse de moi et chaque jour était devenu un cauchemar. Il n'y avait que lorsque je rentrai chez moi que tout redevenait normal. Je prétendais aller bien devant ma famille pour ensuite m'enfermer dans ma chambre. Parfois je recevais des moqueries par message ou même par internet mais je n'y prêtais pas vraiment grande importance. J'étais assez forte mentalement pour ne pas sauter sur la seule solution qui me restait, le suicide. Tout ce que je savais c'était qu'un jour je me vengerai de toutes ses personnes.


-Les cours vont bientôt reprendre, allons-y Misa.


Elle était toujours accompagnée de ses toutous de service. Cette grande fille ne pouvait bien évidemment rien faire toute seule. Et moi non plus je ne pouvais rien faire contre elle. Malgré les plaintes que j'avais fait au directeur de l'école, il ne me croyait pas. Misa étant sa fille, il lui faisait pleinement confiance. Elle n'avait pas cas lui sortir ses plus belles larmes de crocodiles pour l'amadouer et me faire passer pour la fauteur de trouble. J'avais fini par abandonner et dire à mes parents que tout s'était arrangé depuis. Ils étaient loin de se douter que c'était encore pire qu'avant.


Lorsque la sonnerie retentit, je vérifiai en dessous de la porte si il n'y avait plus personne. La voie était libre. En sortant, je me dirigeai vers le miroir. Mes cheveux étaient trempés, je les essorai. Je prenais toujours des vêtements en plus pour me changer au cas où. On dirait que j'avais bien prévu pour aujourd'hui. Je changeai rapidement de haut avant de ranger mes affaires sales dans mon sac. J'essuyai par la même occasion mes lunettes puis sortis discrètement des toilettes. Les couloirs étaient pratiquement vides. J'avançai rapidement pour rejoindre ma classe jusqu'à ce que quelqu'un m'interpelle.


-Emi, qu'est ce qu'il t'est arrivé ? s'horrifia la personne.


Cette fille était ma seule amie, elle s'appelait Lola. Tout comme moi, les autres s'amusaient à lui faire du mal. Seulement elle était beaucoup plus faible que moi. Rien qu'en observant ses cheveux blonds, je pouvais deviner qu'elle s'était faîtes violenter quelques minutes plus tôt. Une de ses tresses était complètement défaites, sans parler de ses quelques mèches qui étaient à moitié coupées n'importe comment. Par moment j'avais l'impression qu'elle en bavait plus que moi.


-Ne t'inquiète pas pour moi, soupirais-je. Une jolie fille comme toi n'a pas le droit de laisser ses cheveux dans cet état. 


Léger sourire aux lèvres, j'enlevai l'élastique que je portais à mon poignet. De quelques gestes, je mélangeai ses cheveux pour refaire la tresse qu'elle avait perdu. Elle en avait presque les larmes aux yeux. Ça ne devait pas être facile pour elle. Au même moment, Misa passa devant nous. Accroché au bras de son petit ami, elle nous dévisagea intensément. J'avais aperçus le regard de Light s'attardait sur moi. Ne faisant nullement attention à lui, j'incitai Lola à avancer. Je n'avais pas envie de nous créer d'avantage d'ennuis.


Une fois près de la classe, Lola inspira un bon coup. C'était son rituel habituel, elle se préparait à traverser quelque chose d'identique à l'enfer. J'étais dans la même situation qu'elle. Seulement j'avais tellement l'habitude que pour moi venir en cours était un cauchemar éveillé. Je posai ma main sur son épaule, l'encourageant à ma manière. Je passai ensuite devant elle avant d'entrer dans la salle. Tous les regards se retournèrent vers moi. Certains pouffaient déjà de rire tandis que d'autres se contentaient de me regarder de travers. En me dirigeant vers ma table, je pris soin d'éviter les pieds que les autres faisaient exprès de faire trainer. Arrivée devant celle-ci, je remarquai que des mots étaient inscris dessus. Des insultes, des menaces ou même des demandes de suicide, je les effaçai tous avec ma manche. De simples écritures ne me faisaient plus rien. Silencieuse, j'attendais que notre professeur fasse son entrée.


Pendant le cours, je rêvassai et penser déjà à ce que je pourrai raconter à mes parents pour mes nouveaux vêtements. Je regardai parfois à travers la fenêtre, m'imaginant une vie où j'aurai des tas d'amis et aucun ennuis. Light derrière moi me donna quelques coups de pieds discrètement. Je fronçai les sourcils en tournant légèrement ma tête vers lui. Il lança une boulette de papier sur ma table. Curieuse, je la déballai rapidement. Il me demandait si tout allait bien. Je n'avais pas forcément envie de lui avouer ce que Misa m'avait fais aujourd'hui. Ça pourrait retomber sur moi ou même sur Lola. J'inscris donc sur son papier que j'allais très bien avant de lui renvoyer. Après ça, la moitié de la journée se déroula rapidement.


Nous faisions à présent toutes les deux la queue pour la cantine. Nous nous faisions parfois intentionnellement bousculées. Misa prenait un malin plaisir à parler de nos malheureuses vies au lycée à ses amis d'autres classes. Sans même comprendre de quoi elle parlait ni apprendre à nous connaître, ils la suivaient dans ses idées. En agissant ainsi, ils se comportaient comme des personnes encore plus faibles que nous sans le savoir.


Nos plateaux bien remplis, nous nous mettions à la recherche d'une table. Se mettre à côté d'autres personnes étaient une mauvaise idée. J'en avais déjà fait l'expérience, je n'avais pas été capable de ne serait-ce gouter à mon repas. Installées au fond de la salle, nous commencions à entamer notre assiette. C'était difficile de déjeuner tranquillement avec tous ses regards rivés sur nous. Parfois, Lola ne mangeait même pas à cause de ça. J'étais contente de voir qu'aujourd'hui ce n'était pas le cas. Nous entamions une conversation au hasard pour penser à autre chose. Bizarrement, elle me parla de Light. Elle se demandait pourquoi est ce qu'il était aussi gentil avec moi. Ma seule réponse était qu'il avait certainement pitié de moi. Même si j'appréciais son soutien, j'avais des fois l'impression qu'il se jouait de moi. Avec Misa, je n'étais pas à l'abri d'un plan foireux de sa part.


-Tu sais Emi, je vais peut être changer d'école.


Je baissai la tête. Elle m'en avait déjà parlé mais je n'arrivais pas à réaliser l'ampleur de ses mots. J'étais forte mais sa présence m'apportait quelque chose en plus. Je lui adressai un sourire faux, l'encourageant de tout cœur de prendre un nouveau départ. Elle en avait bien besoin, bien plus que moi. Pour ma part, si je ne changeai pas d'école c'était parce que la situation de mes parents ne me le permettait pas. Et puis partir d'ici serait une victoire pour tout ce qui me déteste. Il était hors de question que je leur donne cette satisfaction.


L'heure des cours reprenait. Je longeai les couloirs un peu nonchalante. Lola était partie aux toilettes. Parfois elle prenait ça comme excuse pour pleurer en cachette. Dans ces moments-là je préférais la laisser seule. Personne n'aimait que quelqu'un le regarde pleurer. Après avoir monté plusieurs escaliers, j'entamai un nouveau couloir avant de rentrer subitement dans quelqu'un. Je me frottai le front avant de relever la tête. Mes joues devinrent légèrement roses.


-Excuse-moi, me dit-il.


Je le regardai descendre les escaliers. Ce garçon s'appelait Ryuzaki et seulement Ryuzaki. J'avais déjà entendu plusieurs fois que ce nom était un faux. Il faisait partie de ma classe. Il était l'une des rares personnes qui n'avait rien contre moi. En fait, sa situation était un peu similaire à la mienne. Il était spécial, les autres le mettaient de côté pour ça. Seulement il ne se faisait pas souvent embêter. Étant ami avec Light, il réussissait à convaincre les élèves de le laisser tranquille. J'étais tellement malheureuse et désespérée que j'étais tombée amoureuse de la seule personne qui ne faisait pas attention à moi. Je ricanai, il ne devait même pas remarquer que je passais mes journées à l'admirer en secret.


De nouveau en classe, ma tête était posée contre ma main. Lola n'était toujours pas arrivée. Faisant enfin son entrée, j'aperçus directement ses yeux à moitié rouges. Elle avait encore pleuré. Je posai ma tête contre la table en soupirant. J'aimerai trouver un moyen de changer tout ça, d'inverser la situation. J'aimerai être la personne qu'ils craignaient. Mon regard bascula vers Ryuzaki. Certains disaient qu'ils ne ressemblaient à rien, moi je trouvais que sa façon de se comporter le rendait très mignon. Il était mystérieux et discret. Sa façon de s'asseoir me faisait toujours rire. Et puis il était très intelligent, même plus que moi. Je me demandais juste pourquoi est ce que son vrai nom nous était caché. Tandis que j'y réfléchissais, je ne remarquai pas tout de suite qu'il était entrain de me fixer. Captivant enfin mon regard, il m'indiqua avec son doigt le dossier de sa chaise. J'arquai un sourcil. Qu'est ce qu'il essayait de me dire ? Perplexe, je touchai le mien avec ma main. Une substance gluante se colla sur mes doigts. J'entendais des ricanements jusqu'à mes oreilles. Je n'avais pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'on avait essayé de me faire une farce. Je tournai timidement la tête vers Ryuzaki, il me regardait toujours.


-Merci, mimais-je sans voix avec ma bouche.


Il hocha simplement la tête avant de définitivement la tourner. J'avais terriblement envie d'apprendre à le connaître. Qu'est ce qu'il dirait si je faisais un pas vers lui ? Il agirait certainement comme les autres, il serait dégoûté que je lui parle. Je l'admirais beaucoup et je pouvais seulement le faire de loin. Je l'aimais et c'était mon petit secret. Personne ne pouvait l'utiliser pour m'atteindre.


-Bah alors, tu parles toute seule maintenant ?


Cette voix aigu ne pouvait appartenir qu'à une seule peste. Misa passa à côté de ma table avant de s'asseoir dessus. Croisant les jambes, sa jupe remontait pratiquement jusqu'à ses fesses. Je ne comprenais même pas comment on pouvait être intéressée par ce genre de fille. Elle était peut être jolie mais très stupide. Elle ne pensait qu'à sa propre personne et passer son temps à rabaisser les autres pour se sentir supérieure. Je la détestais.


-Tu n'es vraiment pas jolie tu sais, me cracha t-elle.


-Si tu le dis, répondis-je simplement.


-On ne dirait même pas que tu es une fille, soupira t-elle. Est ce que tu as des formes au moins ?


Ses idiotes de copines ricanèrent. J'en avais certainement plus qu'elle, sauf que moi je les cachais sous des pulls ou des vêtements larges. Elle pouvait critiquer mon physique autant de fois qu'elle le voulait, ça ne m'atteignait pas. Ce n'était pas comme si j'étais vexée ou déçue. Je n'étais pas spécialement une fille jolie, personne ne m'avait jamais complimenté mise à part Lola. Il était vrai que parfois j'avais souhaité être un peu plus féminine, mais ça aussi ce n'était qu'un lointain rêve.


-Voyons Misa, laisse Emi tranquille.


Cette autre fille s'appelait Jenny. On pourrait croire que c'était une personne gentille mais elle était tout simplement hypocrite. Elle nous défendait ou me rendait quelques services à moi et Lola. Elle me pensait certainement assez bête pour avaler son petit manège. Misa était sa meilleure amie. Pourtant devant nous, c'était des ennemies. Jenny était ce genre de personne encore plus cruelle, elle essayait de se rapprocher de nous pour encore plus nous faire du mal. Moi je m'en fichais. Cependant Lola lui faisait confiance. J'avais déjà essayé de lui ouvrir les yeux mais elle refusait de me croire. Pour elle, Jenny était son amie.


-Très bien, souffla Misa. Alors je vais aller embêter Lola à la place.


-T'as vraiment que ça à faire ? m'énervais-je. Tu t'intéresses beaucoup à nous pour quelqu'un qui nous déteste.


Elle me dévisagea intensément avant de se placer devant moi. D'un geste lent, elle sortit de son sac un paquet de cigarettes. Elle en attrapa une avant de l'allumer. Tous les autres nous regardaient, riant déjà de ce qui allait me tomber sur la tête. Un instant plus tard, elle me souffla toute sa fumée dans le visage. Elle me provoquait, elle essayait de me montrer où était ma place. Je ne pouvais rien faire contre elle, son père la protégeait.


-Ferme la et sois ce que tu as toujours été, me sourit-elle, une victime.


Les autres élèves levèrent leur main en l'air avant de crier de joie. Arrachant chacun un morceau de papier, ils me les lancèrent tous en pleine figure. Je restai tête baissée, je ne pensais à rien en particulier. Pour une raison que j'ignore, mon regard croisa celui de Ryuzaki. Il était impassible. Est ce que lui aussi avait pitié de moi ? Malgré les demandes incessantes de Light, je continuai à recevoir tous les objets qui leur passaient par la main. Je n'avais même pas la force de pleurer. Soudain, quelqu'un cria bizarrement. Les bras en l'air, Ryuzaki attira l'attention de la classe entière. Quelques secondes plus tard, il ferma subitement la bouche.


-Qu'est ce que tu as ? paniqua Light. Tu as mal quelque part ?


-Moi ? s'interrogea t-il lui-même innocemment. Je n'ai rien de spécial, je m'étirais c'est tout.


Au même moment, notre professeur de langue entra dans la classe. Les élèves regagnèrent leur place. Je soupçonnai même les professeurs d'être corrompus par le père de Misa. Il y avait un tas de papier autour de moi, pourtant il ne partagea aucune remarque. Il agissait comme si tout était normal. Je m'assis rapidement avant de remercier Ryuzaki une seconde fois. Il ne m'avait jamais parlé depuis le début de l'année et le voilà qu'il me sauvait deux fois dans la même journée. Est ce que Dieu me faisait un cadeau en observant des cieux toute la misère que je traversais ? Tout ce que je savais était que j'étais tombée amoureuse de la bonne personne. J'en étais plus certaine de jour en jour.


Les cours étaient bientôt terminés. À travers la fenêtre je voyais déjà le soleil se coucher. Soudain, quelque chose attira mon attention. Un objet venait de tomber en plein milieu de la cour. Je regardai discrètement autour de moi. Light observait la même chose que moi. La curiosité était l'un de mes plus grands défaut. Mon petit doigt me disait qu'à ce garçon aussi. Si jamais il découvrait ce que c'était avant moi, je ne me le pardonnerai pas. C'est pourquoi à la fin de l'heure, je me dépêchai de ranger mes affaires.


J'attendis que Light soit dans les couloirs pour foncer récupérer ce que je pensais être un cahier. Une fois dans la cour, son simple titre attisa encore plus ma curiosité. Le cahier de la mort. Après m'être cachée dans un coin, je tournai la première page. Il y avait un long mode d'emploi écrit en anglais. Heureusement pour moi, je m'y connaissais en langue. Les humains dont le nom était écris dans ce cahier mourront. J'arquai un sourcil. Qu'est ce que c'était cette connerie ? Je décidai tout de même de l'amener chez moi pour en lire d'avantage. Un cahier qui permettait de tuer quelqu'un rien qu'avec son nom ? C'était beaucoup trop beau pour être vrai.


J'entrai chez moi, mes parents m'attendaient déjà dans l'entrée. Ils avaient pris l'habitude de faire ça pour être sûrs que je ne leur cachais rien. Ils ne me faisaient pas confiance, ils savaient que j'étais quelqu'un qui gardait le mal pour elle-même. Je faussai un sourire en les saluant. Je commençai à monter les marches avant que ma mère m'interpelle.


-Dis Emi, tu n'avais pas ce haut quand tu es partie ce matin ? me demanda t-elle tristement.


-À la cantine il y avait des pâtes à la bolognaise, lui expliquais-je en rigolant. Et tu me connais, je ne sais pas manger sans m'en mettre partout ! Heureusement que Lola était là pour me prêter un haut qu'elle gardait dans son casier.


Elle avala naïvement mon mensonge. C'était mieux ainsi. Je ne voulais pas lui infliger d'autres souffrances. Je préférais être la blessée plutôt que celle qui blessait ses proches. Une fois dans ma chambre, je jetai mon sac au pied de mon lit. J'attrapai cet étrange cahier que j'avais trouvé. Je le lis un peu plus attentivement assise sur mon bureau. Ce cahier fonctionnera que si l'écrivain avait le visage de la victime en tête lorsqu'il écrivait son nom. Si la cause de la mort était écrite dans quarante secondes après avoir écrit le nom de la victime, ça se produira. Si la cause de la mort n'était pas précisée, la victime mourra simplement de crise cardiaque. Je pouvais aussi écrire les détails de la mort choisie dans les six minutes et quarante secondes suivantes. Je soupirai avant de me jeter sur mon lit.


-Heureusement que j'ai attendu que Light soit dans les couloirs, me dis-je à moi-même. Sinon il m'aurait vu.


J'étais pratiquement sûre qu'il comptait lui aussi récupérer ce cahier. Même si je ne croyais pas encore à son pouvoir, j'étais contente de l'avoir gagné avant lui. Je fermai les yeux, repensant aux règles de ce cahier. J'aimerai savoir si ce cahier était vrai. Mais quel nom inscrire à l'intérieur ? Une part de moi avait peur que tout ça soit réel. Je ne voulais pas devenir une meurtrière. Mais une autre part me murmurait d'écrire tous les noms des personnes qui m'avaient fais souffrir. Elle me répétait que j'avais envie de me venger, que j'avais envie de tous les tuer.



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