Victime

Chapitre 10 : Visite

4277 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/01/2018 16:47

J''enfilai rapidement des vêtements au hasard avant de descendre en trombe les escaliers. J'attrapai une veste tout en prévenant ma mère que je reviendrai plus tard. Je courus à toute vitesse sans jamais m'arrêter. Je ne prenais même pas la peine de regarder si une voiture arrivait pour traverser une route. Je repensais sans cesse à la façon dont Light avait pu blesser Ryuzaki. Si il connaissait réellement son nom, Ryuzaki serait mort. Peu importe la manière. Je ne pardonnerai jamais à Light. Mais pour l'instant, je devais rejoindre l'hôpital. Et c'était le plus important.


Je m'empressai d'entrer à l'intérieur, manquant même de bousculer une infirmière. Je me dirigeai vers le comptoir du hall. À mon plus grand soulagement, il n'y avait personne avant moi. Je saluai la personne avant de directement lui demander si un patient nommé Ryuzaki avait été reçu récemment. Elle chercha un instant dans son ordinateur. Plus le temps passait et plus je paniquais. Enfin, elle releva la tête.


-Je suis désolée. Il est indiqué par la famille qu'aucune visite n'est autorisée.


Je levai les yeux au ciel. J'étais pratiquement sûre que c'était Mello qui avait donné cette condition. J'essayai une seconde fois en disant que j'étais une amie. Sa réponse resta identique. Je n'étais pas autorisée à entrer. Je soupirai avant de m'éloigner. Comment est ce que je pouvais passer ? Je ne pouvais pas me lancer à la recherche de sa chambre sans savoir le numéro. Sinon, demain j'y serai encore. Une petite ampoule s'alluma soudainement au dessus de ma tête. Je lançai un regard furtif à Ryuk. Devinant en avance ce que je voulais lui demander, il pencha sa tête tout en soupirant. Ouvrant ses ailes, il se dirigea derrière le bureau. Il utilisa rapidement un des ordinateurs.


-Chambre 86.


Le dos tourné, je passai discrètement à côté de la dame à l'accueil. Je me précipitai vers un des ascenseurs. Après plusieurs essais, je trouvai enfin le bon étage. Je longeai hâtivement les salles jusqu'à tomber sur le bon numéro. Je toquai plusieurs fois avant d'ouvrir la porte. Redressé, Ryuzaki était adossé contre son lit. À ses côtés, Near était assis sur une chaise. Mello était près de la fenêtre. Ma seule réaction était de courir vers Ryuzaki pour l'enlacer. J'étais tellement soulagée. Il était toujours vivant. Je retirai mon visage de son cou pour toucher le sien. Il était bien réel.


-J'ai eu peur, sanglotais-je. J'ai eu tellement peur.


Je le serrai une nouvelle fois. Mello et Near s'étonnèrent de mon geste mais restèrent tout de même silencieux. Ryuzaki déposa sa main au creux de mon dos avant de le tapoter gentiment. Il m'indiqua soudainement que je lui faisais mal. Je me reculai subitement, craignant d'aggraver son cas. Ryuzaki était vêtu d'une chemise d'hôpital. Elle était à moitié ouverte. Un énorme bandage recouvrait son ventre. Des petites taches de sang faisaient encore leur apparition à travers le tissu. Dégoûtée, je me relevai avant de me retourner vers Mello.


-Mais enfin, qu'est ce qu'il s'est passé ?


-Deux hommes sont entrés dans notre maison vers deux heure du matin, murmura Near.


Bouche entrouverte, j'écoutai Near me raconter toute l'histoire. Ces deux hommes avaient essayé de tirer sur Ryuzaki à plusieurs reprises. Near, n'étant encore qu'un enfant, n'avait pas réussi à le défendre. Au final, Ryuzaki s'était pris deux balles dans le corps. Heureusement, aucune d'elles n'avait touché de points vitaux. Grâce à Near, la police avait rapidement rejoins les lieux. Cependant, les deux hommes s'étaient déjà enfuis. Je serrai fortement l'un de mes poings. Il n'y avait aucun doute. C'était bien l'œuvre de Light. Il n'avait eu qu'à écrire le nom de ces deux personnes tout en détaillant les actions qu'ils devaient accomplir avant de mourir. J'étais tellement stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt. Je relevai la tête vers Mello. Absent, il regardait à travers la fenêtre.


-Et est ce que tu sais combien de temps tu devras rester ici ? demandais-je à Ryuzaki.


-Je ne sais pas, peut être quelques semaines ?


-Alors je viendrai tous les jours, affirmais-je.


-Tu n'as pas besoin de..


Je le coupai une nouvelle fois, lui répétant que je viendrai tous les jours le voir. J'avais bien trop peur. Light pourrait recommencer et des types pourraient débouler dans l'hôpital avec le même objectif. J'attrapai une chaise avant de m'assoir au pied du lit. Je posai ma main sur celle de Ryuzaki. Aujourd'hui aussi, je voulais rester auprès de lui. Mello ne chipota pas sur ma présence alors je passai le reste de la journée avec eux.

Ryuzaki passa toute sa matinée à faire des tests médicaux. La plus part étaient bons. J'étais soulagée. Pourtant, à chaque fois que j'observai cette petite aiguille dans son bras je me rappelai à quel point Ryuzaki avait pu frôler la mort. Face à son repas de midi, il grimaça. Étant fan de sucrerie, il n'y avait rien d'appétissant pour lui là-dedans. Sa première réponse avait été qu'il n'avait pas faim. Bien évidemment, ne pas manger était hors de question. Near décida alors de le forcer un peu. Déterminé, il attrapa la grosse cuillère sur le plateau puis donna Ryuzaki sa soupe. Cette vision m'avait arraché un sourire. Un garçon qui s'occupait de son grand frère.


L'après midi, les infirmières avaient conseillé à Ryuzaki de se reposer. Il ne dormait déjà que très peu la nuit, il n'allait pas dormir la journée. Sachant d'avance que Ryuzaki serait en pleine forme, Near avait apporté un jeu de cartes. Il me proposa de jouer avec eux. Mello refusa de rejoindre la partie. J'étais un peu triste de voir qu'il se montrait aussi distant. Est ce que c'était à cause de moi ? Je n'en avais aucune idée. Il n'avait pas ouvert la bouche depuis mon arrivée.


Un second problème se montra à la fin de la journée. Le repas du soir. Le visage de Ryuzaki se décomposa en voyant la purée dans son assiette. Sa première réponse était un refus catégorique. Il repoussa même la petite table devant lui. Si Ryuzaki voulait rapidement sortir de cet hôpital, il devait reprendre des forces. Je replaçai correctement la table pour qu'il comprennes que je n'étais pas d'accord.


-Je parie que ça t'énerve de ne pas pouvoir te lever ni de pouvoir continuer ta petite enquête, alors s'il te plait fais moi plaisir et mange.


Il tourna la tête, signe qu'il ne voulait toujours pas coopérer. Je soupirai d'exaspération avant de lui promettre de ramener une petite gourmandise si il acceptait de manger un peu. Ses yeux s'illuminèrent à l'instant où je prononçai le mot gourmandise. Sans attendre plus longtemps, il goba son plat en entier. J'étais sure qu'il ne prenait même pas la peine de le savourer. Son assiette vide, il m'adressa un regard plus que suppliant. Comment étais-je sensée résister ? Je me levai en souriant avant de prendre de l'argent dans ma poche de veste.


Je me dirigeai vers la cafétéria au premier étage. Face aux distributeurs de nourritures, je cherchai quelle sucrerie lui ferait le plus plaisir. Une barre de chocolat ? Des bonbons ? En me retournant, je remarquai un stand avec des glaces et des sucettes. Il y avait même des pâtisseries. Incapable de choisir, je repartis avec un sac en plastique rempli de nourritures.


-Et pourquoi moi tu ne m'achètes jamais rien ? me demanda Ryuk dans l'ascenseur.


-Parce que ton besoin de pomme n'est pas quelque chose de vital.


-Emi, si je ne mange pas de pommes pendant un certain temps je commence à tourner dans tous les sens !


Je lâchai un petit rictus. Cette révélation me donnait encore plus envie de voir un Ryuk perdre le contrôle. Je me dirigeai à nouveau vers la chambre de Ryuzaki. Je m'installai sur ma chaise puis lui montrai ce que j'avais acheté pour lui. Plus je déballais mes achats et plus ses yeux scintillaient. Je lui adressai un sourire, contente de pouvoir lui faire plaisir. Il me remercia d'une sincérité que je n'avais jamais encore expérimenté. Il attrapa la boîte en carton avant de commencer à déguster son éclair au chocolat. Me mettant à mon aise, je me couchai à moitié sur le matelas. Je posai ma tête sur mes bras tout en observant Ryuzaki. Il entama ensuite sa glace puis ses bonbons. Parfois il laissait Near goutait à sa nourriture. J'aurais aimé les voir encore plus longtemps. Seulement, j'étais beaucoup trop fatiguée pour retenir mon corps de s'endormir.


Je me réveillai un peu plus tard, toujours dans la même position. Les volets étaient déjà à moitié fermés. Il commençait à faire nuit. Je tournai la tête vers Ryuzaki. J'étais étonnée de le découvrir profondément endormi. Mon sac, tout à l'heure rempli, était à présent vide. Collé à ses jambes, Near faisait aussi de beaux rêves. Je me redressai un peu maladroitement. Quelque chose tomba par terre. Une couverture. Je cherchai soudainement Mello dans la pièce. Il n'était pas là. Je me levai lentement, essayant de faire le moins de bruit possible, pour partir à sa recherche.


Je parcourus plusieurs couloirs, descendis plusieurs escaliers avant d'enfin le trouver dans la cour de l'hôpital. Accoudé à une balustrade, il fixait le vide tout en croquant dans sa tablette de chocolat. Je raclai plusieurs fois ma gorge pour signaler ma présence. Il tourna légèrement sa tête avant de lever les yeux au ciel. Ce n'était pas nouveau. Ma venue ne l'avait jamais enchanté. Nous restions alors côte à côte dans un silence absolu. À quoi pouvait-il penser ? Pour lancer la conversation, j'essayai de lui envoyer un petit pique.


-Je t'ai connu plus bavard, indiquais-je.


-Ah oui ? C'est bête, rétorqua t-il, parce que je n'ai pas du tout envie de parler avec toi.


J'arquai un sourcil. Au moins, il n'avait pas perdu cette habitude d'être désagréable. Je me tournai vers l'horizon, faisant la moue. À chaque fois que j'essayais de faire un pas en avant, il en faisant deux en arrière. Moi qui avais toujours pensé que Ryuzaki était le garçon le plus difficile à approcher, je m'étais gravement trompée. Cependant, Mello n'était pas comme d'habitude. Quelque chose clochait. Il était calme et ne cherchait pas à me faire fuir. Qu'est ce ce qui pourrait le pousser à agir ainsi ? La plus part du temps, lorsque je restais silencieuse c'était parce que mon humeur n'était pas la même. Est ce que Mello ressentait une émotion particulière ? Timidement, je posai ma main sur son épaule.


-Si tu veux parler, je suis là.


-Quoi ? grogna t-il. Je n'ai pas besoin de toi.


Il recula son épaule pour dégager ma main. Visiblement, mon aide n'était pas la bienvenue non plus. Pourtant, son comportement montrait bien que j'avais tapé dans le mille. Quelque chose le tracassait. Bien évidemment, sa fierté l'empêchait de l'avouer. Ce n'était pas la peine d'essayer une seconde fois. Je me reculai avant de lui souhaiter une bonne nuit. Je devais rentrer moi aussi. Je m'éloignai lentement, espérant secrètement qu'il m'interpelle. Et à mon plus grand étonnement, il reprit la parole.


-C'est de ma faute si Ryuzaki est dans cet état.


Je haussai les sourcils, stoppant ma marche. C'était donc ça. Mello s'en voulait. Je restai à ma place tout en l'écoutant se dévoiler. Il disait être entièrement responsable. Si il n'était pas sorti la veille, cet accident ne se serait jamais produis. Si il était revenu plus tôt, il aurait pu défendre Ryuzaki. Je serrai le poing, m'empressant de lui dire que se blâmer ne servait à rien. Et puis, moi aussi si je ne m'étais pas endormie, j'aurai pu aider Ryuzaki. Je pouvais même aller encore plus loin. Si j'avais donné mon Death Note à Light, il ne s'en serait jamais pris à lui. Mais ce qui était fais était fais. Personne ne pouvait remonter le temps.


-Ces deux enfoirés ont eu de la chance, cracha Mello. Avec Matt on a essayé de les retrouver, mais ils s'étaient déjà flingués.


Je baissai la tête, ne sachant trop quoi répondre. Est ce qu'il avait réellement prévu de les tuer ? Je ne savais pas qui était Matt, certainement un de ses amis. Par ailleurs, leur suicides me confirmaient bien que cette mascarade était un coup de Light. Restant toujours à ma place, j'observai Mello de loin. Il serrait le poing et les dents tout en fermant les yeux. J'essayai de le rassurer de la meilleure façon possible. Je n'avais jamais été douée pour ce genre de chose puisque je n'avais jamais réellement eu d'amis. Est ce que je pouvais considérer Mello en tant que tel ?


-Tu en veux ?


Je relevai la tête, curieuse. Penchant son bras en arrière, il me montra sa tablette de chocolat. Il n'avait même pas pris la peine de tourner la tête vers moi. Pourtant, j'avais l'impression qu'il faisait un énorme effort. Je m'avançai lentement vers lui avant de croquer un morceau de chocolat. Étonné de mon geste, il me regarda le mâchouiller. L'ambiance changea soudainement. Le silence regagna sa place. En réalité, j'essayai de trouver un sujet de conversation dans un coin de ma tête.


-Oh au fait, merci pour la couverture.


-Hein ? râla t-il. Je ne vois pas de quoi tu parles. Pourquoi je prendrai la peine de faire attention à toi ?


Je lâchai un rictus. J'aimais les réactions de Mello. Toujours exagérées mais faciles à décrypter. Soudainement morose, je partageai le fin fond de ma pensée avec lui. J'étais contente d'enfin pouvoir lui parler normalement. Au départ, je le pensais aigris et insupportable. Aujourd'hui je le remerciai de m'avoir accepté. Je pouvais me rapprocher de Ryuzaki sans que lui ne me rejette. Je lui étais vraiment reconnaissante. C'était presque comme l'approbation d'un parent pour moi.


-De toute façon, je sais que maintenant tu n'es plus une menace pour nous.


-Vraiment ? demandais-je sourire en coin. Et comment ?


-Je t'ai longuement suivi, observer et questionner. Tu as de la chance, je commençai même à me demander si mettre des caméras dans ta chambre n'était pas une solution.


Je grimaçai. Rien qu'imaginer Mello me suivre en cachette me donna des frissons. Lui, par contre, se marra bien de ma réaction. Je n'étais pas plus fâchée que ça. C'était la première fois que je voyais Mello sincèrement rigoler. Nous restions alors plusieurs minutes ensemble à nous taquiner gentiment. Au bout d'un moment, nous remontions dans la chambre. Je récupérai mes affaires sans faire de bruit. Mello proposa de me raccompagner. Je regardai à travers la fenêtre. Il faisait incroyablement noir. Je hochai finalement la tête et la route du retour se déroula de la meilleure façon possible.


À contre cœur, je retournai le lendemain au lycée. Je trainai des pieds jusqu'à la salle de classe. J'étais pressée de voir la journée se terminer. Ma seule envie était de courir vers l'hôpital pour retrouver Ryuzaki. Je m'installai à ma table. Misa entra peu de temps après. Mon regard glissa sur la personne, ou plutôt le monstre, derrière elle. C'était compliqué de ne pas détourner le regard. Son shinigami ne ressemblait pas vraiment au mien. Mais son apparence me laissait penser que ce monstre était une femelle. Je me demandais si leur relation était semblable à celle entre Ryuk et moi. Est ce qu'ils s'entendaient bien ? Est ce que ce shinigami serait prêt à se sacrifier si j'essayai de tuer Misa ?


Light entra finalement en classe. Je n'arrivais même pas à le regarder dans les yeux. Il me dégoutait atrocement. Si ça ne tenait qu'à moi, je le tuerai sans avoir peu de mourir ensuite. Seulement, j'avais des personnes à protéger. Ryuzaki était tellement proche de la vérité que Light n'en ferait qu'une seule bouchée. Non, un seul Death Note ne lui suffisait pas. Il lui fallait son propre cahier, son propre destin. Je ne voulais pas l'avouer mais Light avait des principes. Il voulait mériter mon Death Note.


À la pause de midi, je déjeunai seule dans un couloir. Je n'avais pas spécialement envie d'aller dehors. Et puis de toute façon, je n'avais plus aucun ami avec qui discuter. Je m'installai par terre dans un coin. Je déballai mon petit déjeuner avant de commencer à le manger. Je tournai la tête pour observer Ryuk. Assis, ses membres bougeaient parfois tout seuls. Est ce que c'était ce fameux moment où Ryuk devenait incontrôlable ? Soudain, sa tête se tordit de travers. Il se leva puis sautilla un peu partout autour de moi avant de finalement retomber à plat. Tendant ses membres au maximum, il se roula plusieurs fois au sol. Son visage était hilarant. Je pouffai de rire.


-Emi, aide moi je t'en supplie..


Je continuai de me moquer de lui. Par chance, j'avais apporté une pomme avec moi. Il sauta en l'air pour l'attraper et la dévorer. Son comportement se calma peu à peu. J'avais arrêté de rire mais je l'observais toujours. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rigolé ainsi. Ça faisait longtemps que quelque chose de bien ne m'était pas arrivé. En fait, je ne savais même pas si j'en avais déjà vécu une. Je marchai sur un tas de cadavres en permanence. Je n'avais cas les enjamber et oublier pour ne pas sombrer. Un jour je n'aurai plus la force de le faire. Et ce jour, je m'écroulerai.


-Dis, est ce que je suis ennuyante en ce moment ? demandais-je à Ryuk en pliant mes jambes.


-Te voir triste et endurer ce que Light te fais subir sans rien faire, c'est très ennuyant. J'aimerai te voir dans le feu de l'action.


-Sauf que tu oublies que je pourrai finir par me brûler, ricanais-je.


-C'est pas grave, soupira t-il. Je te jetterai un sceau d'eau à la figure.


Je pouffai de rire une nouvelle fois. Si seulement c'était si simple. En réalité, si je ne faisais rien c'était parce que j'avais peur. Je ne pouvais compter que sur moi-même. Je ne pouvais demander de l'aide à personne. Si je faisais un pas de travers, il m'était fatal. Je soupirai discrètement. Soudain, j'entendis quelqu'un monter les escaliers. Ce n'était pas un problème, même si la plus part des surveillants n'aimaient pas que les élèves trainent dans les couloirs. Deux jambes entrèrent dans mon champ de vision. Je levai la tête, rencontrant le regard dégoutant de Light. Je serrai immédiatement les dents.


-Je te cherchais, m'indiqua t-il. J'aimerai que tu me dises quel est la chambre de Ryuzaki. Je comptais lui rendre visite ce soir après les cours.


Son sourire en coin me donna envie de vomir. Il me provoquait encore et encore. Light était certainement retourné à l'hôpital. Mais bien évidemment, à cause des restrictions de Mello, il n'avait pas pu le voir. Jamais, je ne le laisserai l'approcher de nouveau. Je me levai subitement, me rapprochant dangereusement de lui. Mes pulsions m'étaient impossibles à arrêter. Light devait payer pour le malheur qu'il avait fais. Je lui balançai violemment mon poing dans la figure.


-Ça c'est pour Sophie !


-Qu'est ce que tu..


-Celui là, pour Ryuzaki !


-Arrête-toi !


-Et ça, c'est pour moi ! criais-je en lui donnant un troisième coup dans la poitrine.


Bouche ouverte, Light essaya de reprendre sa respiration. Je ramassai rapidement mes affaires. Je n'avais plus rien à lui faire comprendre. Il ne méritait même pas que je lui adresse la parole. Je passai devant lui sans le regarder. Il avait voulu m'enfouir plus bas que terre. Il avait voulu me rendre triste en blessant mes proches. À la place, il avait réussi à me mettre en colère. Je comptais bien lui montrer que j'allais être la gagnante de son petit jeu.


Les jours suivants se répétèrent de la même façon. J'allais à l'école en attendant patiemment d'être le soir. Je me dirigeais vers l'hôpital, toujours plus souriante que le jour dernier. L'état de Ryuzaki s'améliorait. Ses plaies étaient presque guéries. À ma venue, j'avais toujours le droit à un salut de Mello. Cette barrière qu'il avait construis se détruisait de plus en plus. Parfois, nous sortions même prendre l'air ensembles. Quant à Light, je ne l'avais pas entendu de la semaine. Il était certainement entrain de réfléchir à une nouvelle stratégie, tout comme moi. À chaque retour, je profitais de ma solitude pour établir un plan. J'étais déterminée. Ma prochaine cible s'appelait Misa.


Aujourd'hui était vendredi, le dernier jour des cours. Je marchais en direction de l'hôpital, tenant fermement mon sachet de bonbon dans les mains. Je passai discrètement sous le nez de la personne à l'accueil. Devant la chambre, je toquai plusieurs fois pour les alarmer de ma présence. Ryuzaki était comme à son habitude dans son lit. Near jouait à ses pieds avec des figurines. Mello était avachi sur la chaise avec son chocolat. Je les saluai tous les trois avant de m'installer à mon tour. J'essayai de capter le regard de Ryuzaki mais c'était comme si il le fuyait.


-Quand est ce que je vais pouvoir sortir ? demanda Ryuzaki.


-Bientôt.


Est ce que c'était réellement la vérité ? Ryuzaki mourrait d'envie de partir. Il n'était pas habitude à rester couché pendant des jours. Il avait besoin de réfléchir et faire ses propres recherches. Mello m'expliqua qu'aujourd'hui Ryuzaki avait pu se lever pendant quelques minutes. Cependant, il ne devait pas forcer. Ses blessures risqueraient de s'ouvrir à nouveau. Je jetai un coup d'œil à Ryuzaki. Je pouvais tout lire dans son regard. Aujourd'hui, il n'était clairement pas d'humeur.


-Colle-toi un sourire sur le visage, grogna Mello. Emi ne vient pas pour te voir faire la gueule.


-Enfin, repris-je gênée, tu n'es pas content que je viennes ?


-Tu viens me voir moi ou tu viens voir Mello ?


Bouche-bée, je le regardai perdue. C'était quoi cette question stupide ? J'essayai de trouver du soutien près de Mello mais visiblement, il ne souhaitait pas m'en donner. Ryuzaki me tourna le dos, prétendant qu'il voulait se reposer. La soirée se déroula ainsi. Au bout d'un moment, Mello incita Near à sortir pour manger un peu. Je me retrouvai seule avec Ryuzaki. La situation était gênante. Mais c'était le bon moment pour éclaircir la question.


-Tu sais très bien que je viens pour toi, affirmais-je. Pourquoi est ce que tu..


-Oublie ce que je t'ai dit, me coupa t-il. C'était mal-placé de ma part. Tu fais ce que tu veux.


Je fronçai les sourcils, n'étant pas certaine de comprendre ce qu'il voulait me dire. Est ce qu'il comptait continuer encore longtemps ? En tout cas, il était hors de question de le laisser dire. J'essayai une nouvelle fois de lui faire comprendre mais il me coupa encore et encore. À bout, je me levai pour faire le tour du lit. Je m'agenouillai pour me retrouver à la hauteur de son visage.


-Écoute, je sais que tu n'en peux plus d'être ici et que tu aimerais sortir. Moi aussi j'aimerai te voir à l'extérieur et passer des moments avec toi. Seulement tu es là parce que tu as été blessé. Je viens pour te voir toi, certainement pas Mello. Et tu sais pourquoi. Ne m'oblige pas à le répéter.


-Si, murmura t-il, répète-le.


Sa réponse me donna des frissons. Mon regard était encré dans le sien. Je n'arrivais plus à le détacher. Il glissa cependant jusqu'à sa bouche. J'avais cette irrésistible de l'embrasser. Est ce qu'il savait au moins ce qu'il me demandait de répéter ? J'étais amoureuse de lui. Jamais, je ne le laisserai tomber. Est ce que je pouvais croire ce que je voulais croire ? Ryuzaki avait peur ? Son regard se dirigea vers mes mains. Posées sur le matelas, il fixa mes doigts.


-Qu'est ce que tu t'es fais ?


Des bleus se faisaient déjà voir sur mes mains. Je n'avais pas été douce avec Light. Je le rassurai en lui indiquant que ce n'était rien. Je m'étais simplement défoulée en tapant dans un mur. Peu convaincu, il posa sa main sur la mienne. Je frissonnai à nouveau lorsqu'il commença à me caresser. Mes joues me donnèrent aussitôt chaud. Cependant, je ne devais pas perdre mon objectif de vue. Toute la semaine, j'avais réfléchi à un plan. Et Ryuzaki faisait partie de ce plan.


-Dis, l'interpellais-je, j'ai quelque chose à te demander.







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