Victime

Chapitre 17 : Fuite

3348 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/03/2018 22:30

-L'échange des yeux ? répéta Ryuk. Hein ? Pourquoi faire ?


-Pour sauver Ryuzaki bien évidemment ! m'empressais-je de dire.


-Je refuse.


-Pardon ? m'énervais-je. Mais tu n'as pas le droit de refuser !


Je fronçai les sourcils face à son second refus. Un shinigami ne pouvait pas refuser de donner ses yeux en échange de la moitié d'espérance de vie d'un humain. De plus, c'était une opportunité pour Ryuk puisque cet échange rallongerait sa propre vie. Alors pourquoi ? Est ce qu'il avait changé de camps et me refusait cette faveur à cause des ordres de Light ? C'était l'occasion de rendre cette histoire plus amusante, comme il l'avait toujours voulu. Je reportai mon attention vers Ryuzaki et la foule. Le tueur pouvait agir d'une seconde à l'autre. Je n'avais pas de temps à perdre. Je suppliai Ryuk du regard avant de lui demander à nouveau.


-S'il te plait..


J'avais besoin de ses yeux pour le sauver. Si je ne faisais rien, si je restais impuissante, Ryuzaki allait mourir. C'était une chose que je regretterai fortement. Malgré nos différences en ce moment, j'étais toujours amoureuse de lui. J'avais beau essayer de me convaincre, je ne pourrais jamais l'oublier et le laisser tomber. Le discours de Ryuzaki se termina enfin. Pratiquement toutes les personnes de la salle baissèrent leur tête pour écrire. Me mettant à genoux, je priai une énième fois Ryuk de faire l'échange. À contre cœur, il accepta finalement. Ma vision changea subitement. Je me penchai pour observer la salle. Des dizaines de noms et de chiffres apparurent au dessus de leur têtes.


-Je ne peux pas voir l'espérance de vie de celui qui possède le Death Note, c'est ça ?


Ryuk hocha la tête. Je commençai alors à activement chercher le coupable de la salle. Je parcourus chaque rangée, chaque table, chaque recoin de la pièce jusqu'à tomber sur la personne que je recherchais. Il s'apprêtait à écrire. Je me dépêchai de retirer le seul morceau de Death Note qu'il me restait de mon pantalon. Retenant son nom, j'attrapai mon stylo avant de l'écrire. Je devais encore attendre quarante secondes. Je serrai fortement le papier dans ma main tout en regardant la scène. Je priai mentalement que pendant ce temps, l'homme n'agira pas. À la fin du temps défini, il accrocha sa main contre sa veste au niveau de sa poitrine puis tomba raide.


Les autres se retournèrent vers l'individu, légèrement paniqués. Une fois sa mort vérifiée, ils se levèrent euphoriques pour courir vers la sortie. Perdu, Ryuzaki fixa l'homme un bon moment. Il leva soudainement sa tête dans ma direction. De justesse, je m'abaissai pour me cacher. Je n'avais plus rien à faire ici. Je jetai un coup d'œil à Ryuk. Il secoua la tête de droite à gauche, me faisant comprendre qu'il ne me suivrait pas. J'oubliais à chaque fois qu'il n'était plus mon shinigami. Il n'avait plus aucune raison de me suivre.


Retraçant mon chemin, je m'échappai par la même entrée en restant la plus discrète possible. Je courus sans jamais m'arrêter. À bout de force, je me reposai dans une ruelle haletante. Qu'est ce que j'étais entrain de faire ? Je n'avais plus rien à faire. Je ne pouvais pas retourner à la police. C'était comme se jeter dans la gueule du loup. Il était évidemment que j'étais suspecte. Ryuzaki l'avait certainement déjà deviné.


Quelques heures plus tard, je décidai de rentrer chez moi. Je ne voulais pas inquiéter mes parents. Aux informations, ils annonçaient déjà ma disparition ou plutôt ma fuite. Mon visage était diffusé dans toute la ville. Je pourrais rester dans ma chambre quelques temps, à l'abri du monde extérieur. Mes parents ne me livreront jamais. Malheureusement, lorsque j'atterris devant ma maison, des voitures de polices étaient déjà stationnées. Certainement à ma recherche, des agents de polices interrogeaient mes parents à leur porte. Baissant la tête, je retroussai chemin.


Je vagabondai dans les rues, essayant de cacher mon visage avec ma capuche. Le soleil commençait à se coucher. J'avais faim. J'avais froid. En passant derrière une maison, je volai une couverture. Je n'étais plus quelqu'un de bien. Ne sachant où aller, je regagnai ma ruelle. Je m'assis dans un coin, couverture sur le dos, attendant que le temps passe. La nuit tomba. La pluie aussi. Je frissonnais, j'étais trempée. J'entendais parfois les alarmes de voitures passaient près de moi. Ils avaient rapidement deviné que j'avais encore une fois tué un homme aujourd'hui.


Pourquoi Ryuk avait voulu refuser l'échange des yeux ? C'était une question que je me posais encore. Peut être que c'était pour me protéger. Ou alors peut être qu'il me restait tellement peu de temps à vivre que gagner l'espérance de ma vie ne l'intéressait pas. J'avais trouvé le Death Note par hasard. J'aurais pu l'utiliser pour moi. À la place, j'avais décidé de l'utiliser pour quelqu'un d'autre. Plus les jours passaient et plus j'avais envie de protéger Ryuzaki. J'avais l'impression d'être la seule à pouvoir le faire. Est ce que c'était la folie dans laquelle j'étais entrain de sombrer ?


La pluie s'estompa petit à petit. Mon ventre me faisait mal. Je n'avais rien avalé depuis ce matin. J'avais certainement aussi attrapé froid. Est ce que j'allais réussir à passer la nuit ? Qu'est ce que je ferai ensuite ? Des pas me ramenèrent à la réalité. Toujours recroqueviller sur moi-même, je tournai la tête. Une silhouette se dessina au bout de la ruelle. Vêtue de son manteau noir, elle s'avança vers moi. Je pouvais supposer de loin que c'était un homme. Il n'avait rien d'amical. J'avais peur mais je n'avais plus la force de me lever. À ma hauteur, il retira sa capuche. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres.


-Salut Bob.


-Qu'est ce que tu fous dehors à une heure pareille ? grogna Mello. Je vois ta tête partout en ville, ça me saoule.


Je continuai de sourire en regardant dans le vide. Je ne pouvais pas assurer que Mello m'avait cherché mais ça me faisait plaisir que quelqu'un s'intéresse à ma disparition. Face à mon silence, il soupira puis m'attrapa brutalement le bras. Sans problème, il me releva puis commença à me tirer. Je reculai instantanément. Je savais déjà où il voulait m'emmener. Je ne voulais pas rentrer. Je ne voulais faire face à personne. De toutes forces, je luttai face à Mello. Lui n'avait pas l'air de vouloir abandonner non plus.


-Lâche-moi ! râlais-je. Je veux rester ici !


Mello arqua un sourcil avant de me lâcher. Je tombai en arrière, trempant encore plus mes vêtements. Je me redressai agacée. Sans surprise, Mello se retourna pour faire demi-tour. Je l'observai s'éloigner à contre cœur. Je retournais dans mon coin, me recouvrant de ma couverture à moitié mouillée. J'avais peut être réagi excessivement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il disparaisse aussi vite. Je fermai les yeux pour penser à autre chose. Je devais dormir et me préparer pour demain. Soudain, quelque chose de bouillant se colla contre ma joue.


-Ouvre les yeux, idiote.


Je m'exécutai aussitôt. Le quelque chose en question était un verre en plastique, rempli de café. Mello était revenu. Dans sa main, un sac de nourritures. Je regardai le blond bouche bée s'installer face à moi, contre le mur. Il retira sa tablette de chocolat de sa poche avant de croquer dedans. Son regard était pesant. Je le remerciai timidement sans vraiment savoir comment réagir. Pourquoi était-il encore là ? Lui qui pensait que je ne ferai jamais de mal à une mouche, il savait à présent que j'étais une meurtrière.


-C'est amusant tu ne trouves pas ? ricana t-il. Toute la police se demande comment tu tues et comment Kira tue. Et moi, je le sais.


-Qu'est ce que tu veux Mello.. ?


-Raconte-moi tout. Pourquoi, quand, où. Depuis le début, je veux tout savoir.


Je baissai la tête, perdue. Est ce que je pouvais réellement tout lui raconter ? Il connaissait déjà la moitié de mon secret. Mais je devinais aussi à l'avance son opinion sur ma personne. Alors pourquoi cherchait-il encore à se convaincre ? Je n'étais pas quelqu'un de bien. Malgré mes doutes, je décidai de tout lui révéler. Le cahier que j'avais récupéré par hasard. La mort de ma meilleure amie. Ma vengeance. Light. Ryuzaki. Les personnes que j'avais tué. Je lui expliquai tous mes agissements dans le moindre détail. Il ne me coupa à aucun moment. À la fin de mon histoire, Mello redressa la tête.


-En réalité je m'en fiche pas mal de qui tu as tué tant que tu avais une bonne raison, m'expliqua t-il. Moi aussi, j'ai déjà tué et je serai prêt à tuer de nouveau.


-Tu ne m'en veux pas ?


-Je ne t'en veux pas, rétorqua t-il. Je te suis même reconnaissant. Tu as tenu ta promesse. Tu as protégé Ryuzaki aujourd'hui. Je n'aurais jamais été capable de le faire à ta place.


Je restai éblouie devant son soudain sourire. Tendant sa main vers moi, j'hésitai avant de la saisir. Comment une personne comme lui pouvait me comprendre ? Pourquoi ce n'était pas celle que je désirais ? En plus d'avoir tué sous mes ordres, il m'avait assuré de ne rien dévoiler à la police. Il était parti à ma recherche sous la pluie pour me ramener chez lui. En pensant à tout ce que Mello avait fais pour moi, mes lèvres commencèrent à trembler et des larmes coulèrent le long de mes joues.


-Pourquoi est ce que tu es si gentil avec moi ? sanglotais-je.


Je baissai la tête pour essuyer mes larmes. J'avais honte de pleurer devant lui. Silencieux, Mello déposa ses doigts sous mon menton pour relever ma tête. Il me caressa doucement la joue tout en me fixant ou plutôt en fixant ma bouche. J'étais soudainement mal à l'aise. La tension avait changé. Lorsque j'appelai son nom, son regard croisa le mien. Comme revenu dans notre monde, il retira sa main et se recula en arrière. Nous restions tous les deux quelques minutes ainsi. Mello insista pour passer la nuit à mes côtés. Je refusai. Je n'avais pas envie de le mêler à mes problèmes.


Les jours suivants se déroulèrent de la même manière. Grâce à Mello, j'avais réussi à me nourrir correctement. Je n'avais plus de chez moi. J'étais perdue, condamnée à errer sans fin. Je passais mes nuits dans des ruelles abandonnées et silencieuses. Un jour ou l'autre, je ferai certainement une mauvaise rencontre et ça m'apprendra à ne pas assumer mes responsabilités. J'agissais en lâche. Je fuyais parce que je ne voulais pas connaître la vie derrière les barreaux. J'étais devenue une fugitive.


Je me rappelais encore. C'était la cinquième fois que je dormais dehors. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Les voisins faisaient beaucoup de bruit. Les voitures de polices patrouillaient encore. Plus de que d'habitude. Peut être que j'avais été vu et que quelqu'un avait prévenu la police. Ça ne faisait que renforcer mon insécurité. Je décidai de me lever pour discrètement observer les alentours. Je ne pouvais qu'avancer vers la route, il n'y avait pas d'autres chemins. Je longeai le mur en direction du trottoir. La scène se passa comme au ralenti. Un garçon passa devant la ruelle. Son regard s'accrocha automatiquement au mien. Il se stoppa pour me regarder d'avantage. Moi, je restai immobile. La personne que j'avais le plus peur de revoir était face à moi. Ryuzaki.


Que faisait-il ici ? Pour quelle raison ? Son regard était pesant, comme si il n'arrivait toujours pas à croire que j'étais bel et bien devant lui. Mon corps était paralysé. Je n'arrivais plus à bouger. Je voulais reculer, prendre mes affaires et courir le plus loin possible. Si je n'agissais pas maintenant, Ryuzaki me livrera à la police. Je finirai le restant de mes jours en prison, le cœur brisé. Mes pensées étaient complètement contradictoires à ce que mon corps me murmurait de faire. Encore une fois, un seul sentiment s'empara de moi. L'inquiétude. Sans réfléchir, je m'adressai à lui légèrement paniquée.


-Qu'est ce que tu fais dehors, à la vue de tous les regards ? demandais-je. C'est dangereux ! Et puis qu'est ce que tu..


Sans me laisser le temps de finir ma phrase, Ryuzaki m'enlaça. Je pouvais sentir sa main s'agripper à ma veste dans mon dos. Son autre bras entoura ma taille et sa tête se posa au creux de mon cou. J'étais capable de ressentir sa peur jusqu'au plus profond de mes entrailles. Je le laissai complètement faire. Ce contact me réchauffa de l'intérieur. Je n'aurais jamais pu imaginé de meilleures retrouvailles.


-Merci, murmura Ryuzaki.


Sa voix me donna des frissons. Pourquoi me remerciait-il ? J'y avais déjà réfléchi un paquet de fois mais, est ce que Ryuzaki n'avait pas en réalité tout prévu ? Tout me raconter la veille pour me redonner ma liberté le lendemain. Deviner que j'allais venir à la conférence. Prévoir que j'allais par tous les moyens le sauver. Et que grâce à moi, le faux Kira serait arrêté. Encore une fois, j'avais été manipulée. Et encore une fois, je ne lui en voulais pas du tout. Plus je pensais à Ryuzaki et plus je me rendais compte à quel point j'étais pathétique et faible. J'étais prête à tout et n'importe quoi pour rester à ses côtés.


-Pourquoi est ce que tu pleures ?


Je rigolai nerveusement avant de me reculer. Je pleurais de joie. Je pleurais de tristesse. Je ne connaissais pas le futur et j'avais peur de l'affronter. Qu'est ce que j'allais devenir maintenant ? Ma mission était terminée. Ryuzaki était en vie. Peut être qu'il était temps que Ryuk marque mon nom dans son Death Note. J'étais devenue beaucoup trop ennuyante. Et puis, je n'avais plus rien à craindre. Ryuzaki ne mourra pas de si tôt. L Lawliet avait encore de belles années devant lui.


-Rentrons, dit-il en attrapant ma main.


Je restai à ma place, l'empêchant d'avancer. Je n'étais pas sûre de la meilleure chose à faire. Face à ma perplexité, Ryuzaki se retourna vers moi. Il encadra mon visage avec ses mains avant de me demander de lui faire confiance. Il ne me cacha pas que ma prochaine destination serait le poste de police. Cependant, il m'assura que je n'étais pas en danger. Je n'avais qu'à le regarder pour comprendre qu'il était vraiment contre l'idée de repartir sans moi. Je hochai finalement la tête, même si je n'étais pas totalement convaincue. Je faisais confiance à un garçon qui passait son temps à me manipuler malgré ses sentiments.


Nous rejoignions la voiture de police main dans la main. Je croisai quelques regards haineux de certains policiers. Pendant la route, Ryuzaki m'expliqua rapidement les récents événements. L'homme qui était sensé le tuer était mort d'une crise cardiaque dans la salle même où la conférence avait eu lieu. Ils avaient récupéré son corps ainsi qu'un cahier. À l'intérieur, le noms de centaines de personnes qui avaient récemment été tuées. La police avait maintenant en sa possession l'objet avec lequel Kira tuait. Ryuzaki devait certainement se douter que je tuais de la même façon. J'étais simplement curieuse de connaître mon rôle si je n'étais réellement pas en danger.


J'accompagnai Ryuzaki jusqu'à cette même salle. Toute son équipe y était réunie. Light n'était étrangement pas présent. Je ne savais pas pourquoi mais tous les agents avaient l'air de vouloir éviter mon regard. Subitement, un des leurs, s'abaissa devant moi. En réalité, c'était le seul homme dont j'avais retenu le nom. Touta Matsuda. À chaque fois que j'avais eu l'occasion de le croiser, il m'avait toujours paru innocent et compatissant.


-Nous sommes terriblement désolés de t'avoir suspecté ! cria Matsuda. Tu es une jeune fille bien trop resplendissante pour être une criminelle !


-Tu vas un peu trop loin Matsuda, grogna un homme gêné à côté de lui.


Je clignai plusieurs fois des yeux. Innocente ? Depuis quand ? Si ce n'était pas un retournement de situation, alors je ne savais pas ce que c'était. Gênée à mon tour, je lui priai de se redresser. Je ne comprenais pas. Qu'est ce que je faisais ici ? Si j'étais réellement innocente, ne devrais-je pas tout simplement rentrer chez moi ? Je jetai un regard de détresse à Ryuzaki pour qu'il m'explique la situation.


-Comme je te l'ai déjà expliqué, nous avons retrouvé le faux Kira mort à la conférence. Nous avons trouvé quelque chose qui t'innocente complétement. C'est pourquoi nous nous sommes tous mis d'accord pour dire que tu es un élément fort de cette enquête. Est ce que tu aimerais bien nous aider ?


J'avais du mal à assimiler tous les mots que Ryuzaki était entrain de dire. Quelque chose qui m'innocentait complètement. Un élément fort. Demander mon aide. J'essayai de cacher mon étonnement le plus possible. J'avais presque l'impression qu'ils me faisaient une blague. Si je refusais d'apporter mon aide, je sentais que quelque chose de mauvais allait se produire. Ryuzaki me laissait clairement le choix, ce n'était pas pour rien. Si je voulais contribuer à la descente aux enfers de Light, je n'avais pas d'autres choix que de coopérer.


-J'accepte.


Matsuda me remercia désespérément tandis que les autres agents soupirèrent de son comportement. En échange de mon aide, Ryuzaki m'expliqua que je serai au courant de tous les détails sur l'enquête. Il se dirigea alors vers un coffre-fort posé sur le bureau central. De ses deux doigts, il attrapa un cahier noir. C'était le Death Note du faux Kira. Il avança vers moi avant de me demander de le toucher. Je connaissais déjà la suite. Un shinigami allait apparaître dans la pièce et j'allais devoir faire semblant d'être surprise.


-Qu'est ce que c'est ?


En guise de réponse, Ryuzaki m'incita encore plus à le toucher. Je me préparai mentalement à réagir de la meilleure façon possible. Mais lorsque je posai ma main sur le cahier, aucun shinigami n'apparut. Face à mon incompréhension, toutes les têtes se retournèrent vers le même endroit. Suivant leur direction, mon regard croisa celui de Ryuk. Me faisant les gros yeux, il essaya de me faire réagir. Mon cerveau continua quelques secondes à rester vide. Mettant mes talents de comédienne en pratique, je simulai une chute. Je tombai en arrière, paniquée. Mais comment paraitre étonnée alors que je côtoyais ce monstre depuis plusieurs mois déjà.


Je réalisai soudainement quelque chose. Si Ryuk était le possesseur de ce cahier, alors ce Death Note était le mien. Light avait donné mon Death Note au faux Kira. Il avait prévu de se couvrir au cas où sa marionnette se ferait un jour attraper. Une autre révélation me choqua encore plus. Pourquoi serai-je innocente alors que tous les noms des personnes que j'avais tué étaient à l'intérieur de ce Death Note ? Les exacts morts dont j'étais suspectée. Et Ryuzaki avait certainement dû reconnaître mon écriture puisqu'elle était différente de celle du faux Kira. Lorsque je tournai la tête vers lui, il s'agenouilla devant moi avant d'ouvrir le cahier à une page précise et de me la montrer.


-Est ce que tu peux m'expliquer comment tu peux être toujours vivante alors que ton nom est écris sur cette page ?



Laisser un commentaire ?